Une lecture à rebrousse-temps de l’oeuvre de Ken Bugul :
Résumé Nous proposons ici une lecture « à rebrousse-temps » de l’oeuvre de cette auteure, considérée jusqu’à présent comme une écrivaine « féministe », entendu au sens qu’on lui accorde en Occident. Son dernier roman nous montre en effet la nécessité de nuancer cette catégorisation. Si Le baobab fou était plutôt le roman de l’expérience, de la douleur de la parole, Riwan ou le chemin de sable porte à son terme la libération annoncée à la fin de Cendres et braises : les « Harmonies célestiales » sur lesquelles se terminent le second roman sont confirmées dans le dernier par l’atteinte d’un certain équilibre de la part de l’auteure-narratrice, par le fait qu’elle trouve sa place dans un milieu paisible au sein duquel règne l’Ordre tant recherché, même si cet ordre représente précisément une option inattendue dans laquelle, d’un point de vue idéologique, tout un pan de la critique ne se reconnaît pas.