scholarly journals Roman francophone : écriture, transitivité, lieu 1

Tangence ◽  
2005 ◽  
pp. 123-137 ◽  
Author(s):  
Isaac Bazié

Résumé Le roman francophone peut se lire comme un discours tantôt dichotomique et tantôt éclaté, et s’il met en scène des problèmes d’ordre autant esthétique qu’éthique, il peut aussi bien être l’objet de sa propre mise en scène. Cet article propose une lecture du roman africain qui cherche à penser ensemble écriture et représentation du corps. À partir de l’allégorie du corps prisonnier dans Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, il s’agit de lire une posture d’énonciation qui s’apparente à une prise de conscience susceptible de s’ouvrir sur une appropriation créatrice de nouvelles manières de (se) dire. Cette lecture critique des enjeux du texte romanesque, qui s’intéresse notamment à des notions comme celles de « corps figuré » et, par suite, « figurant », s’attarde aux modèles de lecture des écritures francophones, de manière à dégager un lieu qui soit le support d’un discours romanesque transculturel et éclaté.

Author(s):  
Danielle Figov ◽  
Lauren Polan-Couillard
Keyword(s):  

Le film « Aurore », réalisé en 2005 par Luc Dionne, raconte l’histoire vraie d’Aurore Gagnon qui vivait dans les années 1910 à Sainte-Philomène de Fortierville. Celle-ci vivait avec une mère magnifique ainsi qu’un père et une soeur affectueux. Malheureusement, tout a changé quand sa mère se est tombée malade de la tuberculose pendant qu’elle était enceinte d’un troisième enfant. Pendant que sa mère était à l’hôpital, son père est tombé amoureux avec sa cousine par alliance, Marie-Anne Houde. Marie-Anne et Télesphore se sont mariés peu de temps après les funérailles. La belle-mère d’Aurore commence ensuite à la terroriser, sous prétexte qu’elle était une enfant de la « luxure et du péché ». Tous les villageois étaient au courant des sévices infligés à Aurore, mais à l’époque, les gens pensaient que c’était déplacé de se mêler des affaires des autres. Le curé Leduc était également dépourvu face à la situation de la pauvre fille qui empirait. Aurore se mourait à l'intérieur. À la fin du film, quand le juge de paix a essayé de mettre fin à cette tragédie, il était déjà trop tard. Télesphore et Marie-Anne ont tous les deux été condamnés pour les crimes commis.Cette communication explorera le rôle de la religion dans ce film. Elle révélera également le rôle de la musique et de la lumière dans le film, utilisées pour susciter l’émotion. On discutera des saisons qui changent tout au long du film et de la manière dont ceci accentue les changements et la progression de l’intrigue, ainsi que le développement des personnages. Il s’agira donc de présenter la manière dont la musique, la religion, la mise en scène et le temps nous démontre la cruauté de la maltraitance des enfants par rapport aux autres thèmes présents dans le film.


2006 ◽  
Vol 25 (1) ◽  
pp. 102-125
Author(s):  
Anne-Marie Picard
Keyword(s):  

Résumé Exorcisme ou entame de la toute-puissance de la mère, la mise en scène de l'écriture du Torrent d'Anne Hébert retrace le cheminement du sujet vers une sublimation nécessaire mais impossible. Récit à renonciation paradoxale où la folie d'un enfant s'écrit, malgré tout, sur le bord incertain d'un silence mortifère hanté par le délire. L'analyse explique cette dimension rédemptrice de l'écriture qui tente en vain de se défaire de la Loi maternelle.


Author(s):  
André Daviault

La vis comica de Plaute, traduite et mise en scène par Jean-Pierre Ronfard, est une adaptation originale du Curculio (Le charançon) de Plaute. Au lieu de se limiter à la simple représentation d’une comédie, Ronfard veut aussi expliquer le génie comique du poète latin dans le cadre inusité d’un spectacle triptyque : d’abord la présentation en format réduit d’une comédie latine, ensuite l’adaptation proprement dite du Curculio, et enfin, en guise d’épilogue, une scène du Miles Gloriosus (Le soldat fanfaron). Abstraction faite du cadre, l’examen des textes montre que, si l’adaptation est généralement fidèle, les libertés prises dans la traduction demeurent très plautiniennes.


Author(s):  
Mawuloe Koffi Kodah

La conception et création du monde sont attribuées à un créateur divin, invisible, omniprésent et omnipotent généralement dénommé Dieu, et celui-ci protège, nourrit et pourvoit les besoins de ses créatures. L‟homme, nommé contremaitre de la création par Dieu lui-même, est doué d‟une cognition supérieure qui l‟aide à se munir, se protéger et préserver son environnement. En dépit de son aptitude innée, l‟homme persévère de charger Dieu de sa survie sur la terre, épargnant ses propres compétences. Dans son roman Gouverneurs de la rosée, Jacques Roumain (1946) met en jeu la résignation de l‟homme devant les défis de la nature, de ses propres actions et inactions, et conséquemment sa dépendance excessive vis-à-vis de Dieu dans la résolution d‟un désastre environnemental. Affligé par la désertification, suite au déboisement et d‟autres activités destructrices de la production agricole, le peuple de Fonds-Rouge d‟Haïti se réfugie dans des rituels, s‟abandonnant ainsi à la grâce de Dieu et d‟autres êtres cultuels. Du point de vue de l‟existentialisme théiste, cet article met en examen la responsabilité de Dieu dans la souffrance des hommes sur terre et la capacité de l‟homme de se faire et se défaire. Cet examen critique vise la disculpation de Dieu, et aussi la mise en cause de la dénonciation athée ou anti-religion de ce texte romanesque depuis sa parution. Ceci s‟accomplit par une lecture critique et une analyse réfléchie de Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain. Cette étude se conduit dans la structure analytique des études littéraires et de la sociocritique.


2012 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 55-75
Author(s):  
Ariane Blanchet-Robitaille
Keyword(s):  

Considérant la préoccupation grandissante qui existe quant au lien entre l’individu et son patrimoine immatériel en nouvelle muséologie, Ariane Blanchet-Robitaille précise la notion de mentefact et révèle comment l’intégration progressive de ce nouvel « objet muséal » au sein des collections énonce le rapport qui existe entre la mémoire et le musée. Envisageant les possibilités multiples qu’instaure cette nouvelle réalité pour le musée, dont la mise en valeur des contenus d’exposition, l’auteure souligne la nécessité pour l’institution muséale de se doter d’outils visant à faciliter l’acquisition, la documentation et la conservation des mentefacts. S’inspirant à la fois de la typologie du patrimoine immatériel élaborée par l’UNESCO et de la Grille des pratiques culturelles de Jean Du Berger qui classifie le patrimoine ethnologique, elle propose une typologie des mentefacts déclinée en cinq catégories, ainsi qu’une grille de sélection visant à encadrer leur intégration au sein des collections muséales. Son article fait également état de certaines mises en garde associées à l’intégration au musée des mentefacts, notamment en ce qui concerne le fait qu’ils doivent permettre la production d’un discours qui reflète la diversité caractéristique de notre réalité et qu’ils doivent aussi permettre de révéler le changement et le dynamisme inhérents à toute société, à travers le temps.


2013 ◽  
Vol 49 (1) ◽  
pp. 151-166
Author(s):  
Ilai Rowner

Cet article propose de réfléchir à la manière de lire le Journal de deuil de Roland Barthes, paru en 2009 aux Éditions du Seuil. S’agit-il simplement d’un journal intime et d’un travail biographique ou bien s’agit-il d’une oeuvre littéraire fragmentaire, seule manière possible pour Barthes d’écrire un « monument » de reconnaissance à sa mère ? S’agit-il des notes préparatoires pour La chambre claire (1980) ou bien d’une partie importante d’un roman à venir ayant le titre de Vita Nova ? Ces questions sont essentielles dans la mesure où elles sont censées répondre à l’usage que l’on doit faire de ce texte. Elles déterminent la manière par laquelle on peut le lire et le comprendre, voire apprécier la valeur du Journal de deuil de Barthes. Dans ce contexte, nous avons essayé de défendre l’idée que le Journal de deuil est un « événement littéraire » singulier, un cas riche en éléments pour une lecture critique qui cherche les traces d’écriture d’un événement indéfini qui est en train de se produire. Il s’agit donc d’une lecture qui est attentive à la manière dans laquelle la rupture et la transformation réelles à la suite de la mort de la mère reçoivent une configuration imaginaire dans l’écriture du journal en tant que promesse absolue de la « seule région de la noblesse » qu’est la littérature.


2012 ◽  
Vol 36 ◽  
Author(s):  
Lise Gantheret

Film à teneur autobiographique retraçant trente ans de la vie de son réalisateur, Tarnation de Jonathan Caouette, illustre clairement l'individualisme expressif actuel en régime médiatique. Par ce film, constitué d'archives familiales tournées en Hi8, Super 8, Betamax, VHS, DV et assemblés sur un Macintosh à l'aide du logiciel iMovie, Caouette tente de comprendre la déchéance schizophrène de sa mère tout en tachant de se trouver lui-même.  Empruntant à la sémio-pragmatique et à la psychanalyse, Lise Gantheret examine comment les techniques audiovisuelles rendent explicites cette idée fondamentale de l'alliance entre la forme et le fond dans l'expression de soi. Plus spécifiquement, elle montre comment la construction identitaire est corroborée par la nécessité d'une certaine mise en scène de soi alliant images et discours sur soi (son et écriture) que ce soit par la performance de soi, l'autoreprésentation, la remédiation ou encore l'autofiction. Elle met ainsi en lumière une véritable thérapeutique identitaire poursuivie par le réalisateur qui s'affirme par la visibilité et la suture. Ce dernier peut ainsi aboutir à sa reconnaissance tant sur le plan physique, psychique, social que spirituel. Subséquemment, ce film tend à prouver que loin d'asservir, ces nouvelles techniques, désormais plus facilement accessibles à tout un chacun et miniaturisées, favorisent des processus d'émancipation et d'individuation ou encore servent d'exutoire cathartique pour se connaître et se construire soi-même en vue d'une meilleure adéquation au monde.


2015 ◽  
Vol 45 (3) ◽  
pp. 65-79
Author(s):  
Julie Beaulieu
Keyword(s):  

Examiner les aspects formels du théâtre durassien facilite la compréhension du système filmique non conventionnel de Marguerite Duras, car bien avant de se livrer à la pratique du cinéma, l’écrivaine s’est consacrée à la littérature, puis au théâtre. Dans le texte dramatiqueLa Musica(créé en 1965), des éléments cinématographiques attirent d’emblée l’attention. De fait, sa mise en scène préfigure celle d’un cinéma à venir, appuyé sur une rupture entre la bande sonore et les images — une mise en scène cinématographique dont seuls les personnages principaux, une femme et un homme ordinaires, seront présents sur scène, dans un décor minimaliste qui annonce la future « disparition » des personnages aux yeux du spectateur. Quelques meubles et des décorations placés ici et là serviront d’assise aux voix, celles-là mêmes qui donneront naissance au cinéma durassien — un cinéma de la littérature, tel que le suggérait Dominique Noguez, un cinéma de la parole. Notre article propose donc une réflexion sur le rapport singulier qu’entretiennent le texte dramatique et le cinéma dans le contexte de l’adaptation filmique, et plus spécifiquement de la réécriture, qui se situe au carrefour des pratiques, des genres et des discours.


2013 ◽  
Vol 40 ◽  
Author(s):  
Nathalie Pignard-Cheynel ◽  
Brigitte Sebbah
Keyword(s):  

Cet article propose une analyse des pratiques de production de contenus et d’écriture journalistique à travers un dispositif particulier qui s’est fortement développé au cours des derniers mois sur les sites d’information : la couverture-live. Cette étude entend décortiquer le dispositif particulier de fabrication et diffusion de l’information plus particulièrement sur la plateforme live dédiée du monde.fr pendant l’affaire DSK (couverture pendant 40 heures générant 800 messages). Cette étude met en évidence les spécificités de ce type d’écriture journalistique et les processus de construction de l’événement médiatique. Ces analyses nous conduiront à expliciter les formes de mise en scène du locuteur (le journaliste dans son rapport aux sources et à l’événement) et les processus de (co)construction de l’information avec le lecteur et les sources intégrées au dispositif.


2000 ◽  
Vol 7 ◽  
pp. 147-160
Author(s):  
Daisi Malhadas
Keyword(s):  

Resumo: A proposta deste artigo é mostrar o interesse de se estudar As duzentas mil situações dramáticas, de Etienne Souriau. Primeiramente, porque a obra não propõe apenas um modelo actancial formal de situações dramáticas, mas lhes examina as funções dramatúrgicas segundo critérios estéticos. Trata-se, além disso, de uma teoria endereçada a dramaturgos, mas que é também útil à análise crítica e à encenação de peças.Palavras-chave: Souriau; situações dramáticas; modelo actancial.Résumé: Cet article a pour but de montrer l’intérêt d’étudier Les deux cent mille situations dramatiques d’Etienne Souriau. D’abord, parce que cet ouvrage ne propose pas qu’un modele actantiel formei de situations drama tiques, mais en exami­ ne les fonctions dramaturgiques selon des critêres esthétiques. Il s’agit, en outre, d’une théorie utile à l’exercice dramaturgique, aussi bien qu’à l’évaluation critique et à la mise en scene de pieces.Mots-clés: Souriau; situations dramatiques; modele actantiel.


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