scholarly journals Le travail comme déterminant social de la santé pour les personnes utilisatrices des services de santé mentale (notes de recherche)

2007 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 177-193 ◽  
Author(s):  
Alain Beaulieu ◽  
Paul Morin ◽  
Hélène Provencher ◽  
Henri Dorvil

Résumé Les politiques de désinstitutionnalisation des soins psychiatriques entraînent le retour massif d'ex-patients psychiatriques au sein de la vie en société. Conformément à l'approche des déterminants sociaux de la santé et du bien-être, nous soutenons que les actions menées hors du cadre hospitalier sont les plus favorables au bien-être des personnes utilisatrices des services de santé mentale. En tête de liste des déterminants sociaux de la santé, il faut placer le travail qui constitue l'un des principaux vecteurs d'intégration sociale. Et pourtant, seulement 15 % des ex-patients psychiatriques parviennent à intégrer le marché régulier du travail. Les recherches qui expliquent cette réalité sont peu nombreuses. Notre équipe du GRASP (Groupe de recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la prévention)/Centre FCAR souhaite remédier à cette situation en analysant les rapports de la santé mentale et du travail à l'aide des notions relatives au capital social, à la territorialité, l'empowerment, l'intersectorialité et au rétablissement (recovery).

2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 205-222 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Denis Pouliot-Morneau ◽  
Janie Houle ◽  
Julie Bordeleau ◽  
Sébastien Laroche ◽  
...  

Le Plan d’action en santé mentale 2015-2020, du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec, comprend des mesures « favorisant le plein exercice de la citoyenneté ». Il mise sur la mobilisation de tous les partenaires. Participation aux instances et citoyenneté vont de pair, mais jusqu’à récemment il n’existait pas de mesure de la citoyenneté qui aurait permis d’observer empiriquement d’éventuelles avancées en cette matière. Nous avons utilisé les résultats d’une nouvelle mesure de la citoyenneté validée pour structurer des groupes de discussion avec 18 usagers de services de santé mentale québécois ; ils ont ainsi commenté les résultats à la mesure administrée auprès de 800 autres répondants. Pour mener l’évaluation, deux types de données ont été mis à contribution de manière croisée, soit dans le cadre d’une méthode mixte. En effet, des données quantitatives ont été générées à partir des résultats à la mesure de la citoyenneté, tandis que des entrevues de groupe ont permis de produire des données qualitatives ici présentées sous forme d’extraits de ces entrevues. Avec 57,9 %, c’est pour la dimension « implication dans la communauté » que le résultat est le plus faible. Les participants aux entrevues de groupe ont commenté ce résultat en suggérant que l’implication dans la communauté se manifeste souvent d’abord par l’exercice d’un travail ; c’est d’ailleurs pour la question « Vous avez accès à du travail » que le score est le plus faible d’entre tous les 23 items, à égalité avec la possibilité d’influencer la communauté (50,3 %). D’autre part, le fait que ce soit pour l’item « Vous êtes traités avec dignité et respect » que le résultat soit le plus élevé s’explique peut-être par la possibilité que, en prenant davantage conscience de l’influence des déterminants sociaux (ce n’est donc pas volontairement que nous serions malades ou sans-emploi), les participants se regardent eux-mêmes avec plus de dignité et de respect. Ils sentent que le système public les considère davantage comme citoyens à part entière puisqu’il sollicite leur participation. La mesure de la citoyenneté s’est avérée pertinente pour soulever de tels enjeux.


Author(s):  
Sepali Guruge ◽  
Mary Susan Thomson ◽  
Sadaf Grace Seifi

RÉSUMÉUne population vieillissante et la croissance de la population sur la base de l’immigration nécessitent que la recherche, la pratique et la politique doivent se concentrer sur la santé mentale des immigrants âgés, surtout parce que leur santé mentale semble se détériorer au fil du temps. Cette revue se concentre sur: Qu’est-ce que l’on sait sur les déterminants sociaux de la santé mentale chez les immigrants âgés, et quels sont les obstacles à l’accès aux services de santé mentale confrontés par les immigrants âgés? Les résultats révèlent que (1) les déterminants sociaux décisifs de la santé mentale sont la culture, le sexe et les services de santé; (2) que les immigrants plus âgés utilisent les services de santé mentale de moins que leurs homologues nés au Canada à cause des obstacles tels que, par exemple, les croyances et les valeurs culturelles, un manque de services culturellement et linguistiquement appropriées, des difficultés financières, et l’âgisme; et (3) quelles que soient les sous-catégories dans cette population, les immigrants âgés éprouvent des inégalités en matière de la santé mentale. La preuve des recherches disponibles indique que de combler les lacunes des service de santé mentale devrait devenir une priorité pour la politique et la pratique du système de soins de santé au Canada.


2013 ◽  
Vol 20 (3) ◽  
pp. 66-75 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Anthony Gifuny ◽  
Luc Nicole ◽  
Gabrielle Labrie Racine ◽  
Julie Bordeleau ◽  
...  

2013 ◽  
Vol 37 (2) ◽  
pp. 239-255 ◽  
Author(s):  
Alain Lesage ◽  
Danielle St-Laurent ◽  
Mathieu Gagné ◽  
Gilles Légaré

Le suicide et sa prévention sont considérés comme des enjeux de santé publique. Cette perspective jouxte une compréhension multifactorielle des phénomènes de santé dans nos sociétés, et la mobilisation autour des déterminants pour lesquels des actions peuvent être posées. La santé publique a connu des succès face aux maladies infectieuses puis face à des maladies chroniques comme l’hypertension. Le phénomène est ensuite appréhendé en chiffres, à l’aide de données québécoises, canadiennes et internationales. Les politiques populationnelles de prévention du suicide sont généralement multimodales, elles impliquent souvent des stratégies pour l’amélioration des services de santé mentale. Le succès de ces stratégies repose sur leur application constante et la surveillance de cette application.


2007 ◽  
Vol 27 (1) ◽  
pp. 83-101
Author(s):  
Shery Mead ◽  
David Hilton

Résumé Les interventions psychiatriques en situation de crise sont au centre du conflit entre traitement non volontaire et systèmes de rétablissement et de bien-être dans les services de santé mentale. Bien que la crise puisse signifier tout autre chose pour les personnes qui la vivent, la population en général a appris à y répondre avec une crainte alimentée par les médias. Un contrôle social accru, appelé par erreur « traitement », s'en est suivi. Cela n'aide en rien la personne et, en fait, contribue à confondre davantage celle qui tente de donner un sens à son expérience. Cet article propose un changement fondamental dans la compréhension et le travail en situation de crise psychiatrique. Au lieu d'objectiver et de nommer l'expérience de la crise en relation avec le construit du trouble, l'objectif est de développer une façon de penser plus relationnelle et contextuelle relativement à la réaction ou à la réponse à la crise. En ce sens, les auteurs explorent les concepts de réciprocité, de planification proactive, d'élaboration d'un pouvoir négocié et d'une définition commune, des risques et de la sécurité, de «»ré-écriture ou de re-construction » (re-storying). Finalement, ils présentent une discussion sur l'élaboration de stratégies de recherche appuyant les nouvelles façons de penser au sujet de la crise. Les auteurs, qui ont vécu des expériences personnelles de crises et d'hospitalisation, ont été impliqués dans l'élaboration de programmes de soutien entre pairs depuis 1990. Dave Hilton a été l'un des premiers directeurs à rendre des fonds accessibles pour l'implantation de programmes de soutien entre pairs à la grandeur de l'État. Shery Mead est ex-directrice de trois agences de soutien entre pairs, dont une ressource alternative gérée par les personnes utilisatrices. Elle est consultante pour les programmes de soutien-conseil entre pairs et pour les programmes traditionnels en santé mentale aux États-Unis.


2019 ◽  
Vol 38 (02) ◽  
pp. 193-209
Author(s):  
Lu Wang ◽  
Sepali Guruge ◽  
Gelsomina Montana

RÉSUMÉLe vieillissement et l’immigration ont significativement transformé la composition démographique au Canada, et les immigrants y représentent une proportion croissante de la population adulte plus âgée. L’accès adéquat aux services de santé est essentiel au bien-être et à l’inclusion sociale de cette population. Cet examen de la portée porte sur les connaissances actuelles concernant l’accès des immigrants d’âge avancé aux médecins omnipraticiens et à leur consultation, considérant que ces médecins jouent un rôle central dans la prestation de soins de première ligne, dans les soins préventifs et les soins de santé mentale. Le modèle en 5 étapes d’Arksey et O’Malley a été utilisé pour effectuer des recherches dans une grande variété de bases de données pour des articles publiés en anglais dans des revues avec comité de pairs concernant ce sujet dans le contexte canadien. Un total de 31 articles répondant aux critères d’inclusion ont été examinés en détail. Ces articles ont été classés en fonction de l’information disponible sur leurs auteurs, la population à l’étude, la méthodologie, le domaine de la santé et les obstacles mentionnés. Trois thèmes principaux ont émergé de cet examen de portée : l’accès et l’utilisation des soins de première ligne, la promotion de la santé et le dépistage du cancer, ainsi que l’utilisation des services de santé mentale. Les immigrants d’âge avancé font face à des obstacles en termes d’accès aux soins et ceux-ci seraient liés à la littératie en santé, à la langue, à la culture, aux croyances en matière de santé, aux inégalités spatiales et à des circonstances structurelles. L’examen de la portée présente de manière détaillée l’accès aux soins des personnes âgées immigrantes au Canada, et permet de dériver des implications sur les politiques qui permettraient de répondre à leurs besoins qui sont non comblés dans le domaine de la santé.


2004 ◽  
Vol 45 (1) ◽  
pp. 105-127 ◽  
Author(s):  
Marie-Josée Fleury ◽  
Jean-Louis Denis ◽  
Claude Sicotte ◽  
Céline Mercier

Résumé Le système québécois de santé mentale est actuellement confronté à une réorganisation importante de sa gestion et de l’offre de ses services. Cette restructuration peut être interprétée comme la deuxième phase d’une réforme, amorcée avec la Politique de santé mentale (1989) qui s’est traduite dans les régions sociosanitaires par les plans régionaux d’organisation de services (PROS) (1989-1997). À partir d’une étude de cas, cet article vise à décrire le processus de mise en oeuvre et les effets de cette première restructuration du système. Les conditions favorisant ou entravant l’implantation des PROS, les outils de gestion ainsi que différents facteurs contextuels, structurels et temporels sont étudiés. Enfin, les leçons à tirer de cette expérience pour la poursuite de la réforme des services de santé mentale sont discutées.


L Encéphale ◽  
2010 ◽  
Vol 36 (3) ◽  
pp. 27-32
Author(s):  
Surault Pierre

2014 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 311-324 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Denise Fortin ◽  
Julie Bordeleau

L’un des quatre principaux chapitres du document de consultation proposé par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, en préparation du Forum national sur le Plan d’action en santé mentale 2014-2020, est consacré au plein exercice de la citoyenneté. Ce témoignage est le fruit d’un dialogue tenu entre la direction générale d’un institut universitaire en santé mentale québécois et d’un groupe de personnes utilisatrices de services qui prennent part au Projet citoyen au Centre de recherche de ce même institut. Les résultats préliminaires de la validation d’une nouvelle mesure de la citoyenneté ont été utilisés pour structurer et faire progresser ce dialogue. Cette étude de cas illustre une façon de trianguler des données issues d’une recherche participative et au sein de laquelle des personnes utilisatrices de services de santé mentale ont été des partenaires de recherche à part entière. Ces pairs assistants de recherche ont notamment assumé la collecte des données auprès de 178 autres personnes utilisatrices de services de santé mentale qui ont répondu à l’échelle de la citoyenneté. Ils ont aussi animé des groupes de discussion autour des résultats préliminaires, notamment pour donner des étiquettes aux domaines émergeant des premières analyses statistiques. Ils ont ensuite dialogué avec la directrice générale venue tremper dans le Projet citoyen, et ce témoignage reflète la teneur de ce dialogue.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document