Interfaces et interférences dans la communication théâtrale moderne. De l’espace vide… et son archétype beckettien
L’article propose une révision du modèle de la communication théâtrale dans le contexte des changements artistiques de la deuxième moitié du XXe siècle lorsque les processus de production et de réception se sont avérés beaucoup plus complexes que ne le suggérait le modèle traditionnel hérité de la linguistique. Le concept d’espace vide est défini comme lieu de négociation entre le sens que porte le message produit par l’artiste (énonciateur) et les significations produites par la réponse du spectateur (énonciataire et auto-énonciateur). Il est une sorte d’interface entre la théâtralité, domaine du symbolique, et la performativité, domaine des formes primaires non encore investies de sens. L’article propose une analyse d’une pièce courte de Samuel Beckett pour mettre en lumière les stratégies de la mise en scène et la réponse du spectateur et un jeu d’interférences très particulières entre les domaines de la théâtralité et de la performativité, générées par plusieurs mises en abyme successives de la figure du présentateur, du narrateur ou même du metteur en scène.