scholarly journals Réflexions sur le traitement basé sur la mentalisation ainsi que son adaptation pour des hommes présentant des troubles de la personnalité mixte ou narcissique

2013 ◽  
Vol 38 (1) ◽  
pp. 243-258 ◽  
Author(s):  
Jean-François Cherrier

Le trouble de la personnalité narcissique (TPN) et le trouble de la personnalité mixte (limite et narcissique) sont de sérieux problèmes de santé mentale chez les hommes. Ces pathologies sont notamment caractérisées par des réactions intenses à une menace perçue de l’estime de soi et une capacité compromise à être empathique, ce qui prédispose à des difficultés relationnelles importantes. Considérant aussi ces troubles de la personnalité comme étant des troubles de la régulation affective, l’auteur illustre comment la dysrégulation affective stimulée par l’émergence de la honte engendre une perte de la capacité de mentaliser. Cet article présente la mise en place de même qu’une description d’un traitement individuel et de groupe basé sur la mentalisation pour hommes narcissiques. Différentes réflexions sur le traitement, sur l’empathie, ainsi que l’adaptation de cette approche pour des patients vivant avec un TPN sont faites et sont illustrées par des vignettes cliniques.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 597-598
Author(s):  
L. Silva ◽  
M. Celhay ◽  
M. Chaussin ◽  
S. Monneraud ◽  
P. Godart

Les jeunes en difficulté constituent un problème important de société et de santé publique. Une étude a été conduite par les Centres d’Examens de Santé de l’Assurance Maladie et les Missions Locales pour mieux connaître la santé mentale des jeunes [1]. Cette étude établit l’existence de fortes corrélations entre la précarité, des traumatismes vécus dans l’enfance et des troubles psychiques. Elle souligne l’importance de considérer la souffrance des jeunes dans une approche globale de leurs difficultés. Plus le jeune est en souffrance, moins il semble enclin à demander de l’aide. Les manifestations de sa souffrance et de ses troubles se déposent dans les lieux dits du social, ou bien souvent, restent enkystées dans sa famille. Dans la filiation des EMPP [2], une Équipe Mobile pour les Jeunes en Souffrance Psychique (EMJSP) a été crée et mise en place dans l’établissement psychiatrique du Centre Hospitalier des Pyrénées de Pau (64), en juin 2013. Cette équipe pluridisciplinaire – composée d’une psychiatre, d’une psychologue, d’une assistante sociale et d’une infirmière – intervient auprès des jeunes (18–25 ans) qui sont en situation de précarité et/ou qui présentent des troubles psychiques. L’EMJSP rencontre le jeune dans son environnement (institution, rue, famille), dans une posture de proximité, là où il a été identifié par un partenaire ou par sa famille. Les objectifs sont alors de prévenir l’émergence des troubles psychiques, de faciliter l’accès aux soins et de préserver le risque de rechute. Les jeunes accompagnés vers le soin présentent des troubles mentaux, des troubles de la personnalité et du comportement. Il s’agit donc d’expliciter les premiers pas d’une équipe mobile spécialisée pour les jeunes et conçue pour répondre à la complexité de leur situation intriquant des problématiques sociales, éducatives, familiales et psychiatriques ; tout comme l’a développé le Dr Tordjman [3] pour les adolescents.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 555-556
Author(s):  
P. Thomas

Le trouble de personnalité borderline (TPB), ou état limite, est le plus fréquent des troubles de la personnalité. Il touche en effet 0,5 à 6 % de la population générale, 10 % des patients suivis en ambulatoire et jusqu’à 50 % des patients hospitalisés en psychiatrie. Le TPB présente un taux de suicide pouvant atteindre 10 % [1]. Pour les professionnels de santé mentale, cette pathologie souffre d’une image parfois négative, et suscite d’importants questionnements concernant le flou qui entoure son diagnostic et son étiopathogénie, la gravité et l’instabilité des symptômes, les difficultés de prise en charge et les relations particulières que ces patients tendent à nouer avec les soignants et les institutions. Pourtant, le TPB est un trouble bien défini avec des critères précis. De plus, la recherche se développe au niveau clinique, neurobiologique et psychothérapeutique et permet de réaliser des avancées importantes dans la compréhension et la prise en charge de ce trouble [2]. Ce symposium a pour objectif de présenter différents aspects des avancées réalisées dans le TPB. Au niveau clinique, la présence hallucinations chez les patients présentant un TPB est un phénomène encore mal reconnu et peu étudié. Pourtant ces hallucinations, principalement acoustico-verbales, sont retrouvées chez environ 30 % des patients atteint de TPB, et les recherches à leur sujet révèlent des pistes intéressantes pour la pratique clinique [3]. Au niveau étiopathogénique, il existe de nombreux arguments en faveur d’une interaction gène-environnement dans la genèse du TPB. Les pistes actuelles dans ce domaine correspondent à l’étude de nouveaux gènes candidats (axe du stress), au couplage de méthodes et à l’utilisation du concept de gène de plasticité plutôt que de gènes de vulnérabilité [4]. Finalement, les traitements et le développement de techniques psychothérapeutiques spécifiques au TPB ont permis une nette amélioration dans sa prise en charge.


2007 ◽  
Vol 26 (2) ◽  
pp. 157-178 ◽  
Author(s):  
Danielle Duhamel ◽  
Violaine Lallemand

Résumé L'expérience d'un traitement en comorbidité toxicomanie et santé mentale a permis de documenter l'intervention auprès des personnes présentant un ou des troubles de la personnalité. Cet article décrit le programme intégré dans lequel s'insère la trajectoire de ces personnes. Il fait ressortir la complexité de leur tableau clinique ainsi que les implications des interventions les plus courantes dans leur traitement. Il met en évidence certains constats concernant les moments critiques du parcours de cette clientèle. À l'occasion, des vignettes cliniques illustrent le propos. La réflexion des auteurs amène à une reconsidération des conditions de l'intervention. L'avenue qu'elles proposent est celle d'un traitement différencié, intermittent, mais continu. La possibilité d'un traitement individuel au long cours, pour les clients qui adoptent cette modalité, est également retenue. Cet éventail de possibilités répondrait davantage au caractère chronique des deux troubles.


2011 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 87-116 ◽  
Author(s):  
Monique Bessette

Cet article explore la contribution du psychothérapeute aux impasses avec la clientèle avec un trouble de la personnalité, en se centrant sur le concept de triade dynamique de Masterson et sur les impasses résultant d’un échec de la régulation du contre-transfert. Plusieurs dynamiques du thérapeute, souvent lui-même issu d’une famille dysfonctionnelle, sont explorées dans les interactions possibles avec la dynamique pathologique du client. Ces dynamiques peuvent évoluer sur un continuum théorique qui va de la prédominance des défenses caractérielles à la complète résilience. Enfin, les exigences très élevées que comporte la psychothérapie des états-limite au plan de la régulation du contre-transfert, un facteur crucial pour l’efficacité et l’alliance thérapeutique, sont soulignées. L’auteure partage son expérience clinique appuyée par une recension des écrits sur la santé mentale et la vie personnelle des psychothérapeutes.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


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