Associations d'usagers en santé mentale et en psychiatrie. Troubles psychotiques et troubles de la personnalité

2006 ◽  
Vol 3 (2) ◽  
pp. 1-10 ◽  
Author(s):  
C. Finkelstein ◽  
J. Canneva ◽  
P. Van Amerongen
2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S76-S76 ◽  
Author(s):  
C. Hingray ◽  
A. Biraben

Les comorbidités psychiatriques des épilepsies sont nombreuses et fréquentes. Un patient épileptique sur trois présente au cours de sa vie une pathologie psychiatrique (contre une personne sur cinq en population générale). Les études retrouvent des prévalences augmentées chez les patients épileptiques, en particulier pour les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques. Les troubles psychiatriques précèdent, accompagnent ou compliquent les différentes formes d’épilepsie. On sait, de plus, aujourd’hui que l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’un trouble psychotique chez un sujet non épileptique augmente significativement le risque ultérieur de développer une épilepsie. Ces comorbidités ont un impact considérable, non seulement en termes de souffrance psychique et de qualité de vie, mais également sur le contrôle des crises épileptiques et sur l’efficacité et la tolérance des traitements antiépileptiques. De toute évidence, le lien qui unit épilepsie et troubles mentaux n’est pas celui d’une causalité unidirectionnelle où les troubles mentaux se réduiraient aux conséquences de l’épilepsie sur la santé mentale. En réalité, il s’agit moins d’une causalité que d’une association ; la relation entre pathologies épileptiques et psychiatriques est bidirectionnelle, voire triangulaire – certains facteurs physiopathologiques exposant les sujets à la fois à la survenue de troubles épileptiques et psychiatriques. L’usage des critères diagnostiques issus du DSM s’avère souvent problématique dans le cas des comorbidités psychiatriques de l’épilepsie. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques, spécifiques qui ne réunissent pas l’ensemble des critères nécessaires au diagnostic d’un trouble particulier. Une attention particulière doit être notamment portée aux rapports temporels entre les crises d’épilepsie et l’apparition des symptômes psychiatriques. On distingue ainsi les troubles psychiatriques péri-ictaux (pré-ictaux, ictaux, postictaux) des troubles psychiatriques interictaux. Nous détaillerons, en outre, le syndrome dysphorique interictal, la psychose postictale et les crises non épileptiques psychogènes.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 630-631
Author(s):  
M. Taleb

Un certain nombre de données indiquent que le stress environnemental représente un déterminant important de mauvaise santé mentale et que de nombreuses situations sociales, en particulier l’adversité sociale, la migration, l’urbanicité, l’appartenance à un groupe minoritaire ou la consommation de cannabis, augmentent le risque de schizophrénie. L’adversité sociale demeure néanmoins un concept hétérogène et désigne un certain nombre d’expériences négatives comme les abus sexuels, les violences physiques et psychologiques, les négligence physiques, affectives et éducatives, les séparations, la perte d’un ou des deux parents, les pressions sociales et psychologiques ou les intimidations, etc. Ces expériences constituent des situations fréquentes, certaines estimations suggérant qu’environ 1/3 de la population mondiale serait touchée.L’adversité dans l’enfance et les traumatismes augmentent sensiblement le risque de psychose avec un OR estimé à 2,8, quelle que soit la nature de l’exposition. D’autres variables comme l’âge de l’exposition ou la répétition des évènements négatifs pourraient être plus fortement associées au risque de psychose que le type même d’exposition. Il a été également prédit que l’abus sexuel dans l’enfance serait spécifiquement associée à des hallucinations auditives à l’âge adulte, et que la perturbation des relations d’attachement précoces et les formes chroniques de victimisation seraient spécifiquement associées à des idées paranoïaques.La recherche sur les mécanismes neuronaux impliqués tend à démontrer la sensibilité du cerveau au stress social. Ces résultats soutiennent l’hypothèse que les expériences négatives précoces modifient la capacité du cerveau à réguler le stress social mais il est peu probable que le mécanisme de la défaite sociale soit le seul impliqué. Les sentiments de discrimination perçue, la stigmatisation intériorisée, l’exclusion, le sentiment négatif d’appartenance ethnique, constituent également de puissants stresseurs sociaux.La recherche devrait également s’intéresser aux stades de développement lors de l’exposition à un traumatisme et les mécanismes reliant le type d’adversité et une éventuelle spécificité des symptômes. De nouvelles approches, allant des études sur les animaux aux tentatives de modélisation, ainsi que les méthodes d’évaluation de l’environnement, contribueront à la compréhension de la complexité étiologique de la schizophrénie. Nous voyons là tout l’intérêt du développement des approches interdisciplinaires à travers le champ des neurosciences sociales.


2013 ◽  
Vol 38 (1) ◽  
pp. 243-258 ◽  
Author(s):  
Jean-François Cherrier

Le trouble de la personnalité narcissique (TPN) et le trouble de la personnalité mixte (limite et narcissique) sont de sérieux problèmes de santé mentale chez les hommes. Ces pathologies sont notamment caractérisées par des réactions intenses à une menace perçue de l’estime de soi et une capacité compromise à être empathique, ce qui prédispose à des difficultés relationnelles importantes. Considérant aussi ces troubles de la personnalité comme étant des troubles de la régulation affective, l’auteur illustre comment la dysrégulation affective stimulée par l’émergence de la honte engendre une perte de la capacité de mentaliser. Cet article présente la mise en place de même qu’une description d’un traitement individuel et de groupe basé sur la mentalisation pour hommes narcissiques. Différentes réflexions sur le traitement, sur l’empathie, ainsi que l’adaptation de cette approche pour des patients vivant avec un TPN sont faites et sont illustrées par des vignettes cliniques.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 597-598
Author(s):  
L. Silva ◽  
M. Celhay ◽  
M. Chaussin ◽  
S. Monneraud ◽  
P. Godart

Les jeunes en difficulté constituent un problème important de société et de santé publique. Une étude a été conduite par les Centres d’Examens de Santé de l’Assurance Maladie et les Missions Locales pour mieux connaître la santé mentale des jeunes [1]. Cette étude établit l’existence de fortes corrélations entre la précarité, des traumatismes vécus dans l’enfance et des troubles psychiques. Elle souligne l’importance de considérer la souffrance des jeunes dans une approche globale de leurs difficultés. Plus le jeune est en souffrance, moins il semble enclin à demander de l’aide. Les manifestations de sa souffrance et de ses troubles se déposent dans les lieux dits du social, ou bien souvent, restent enkystées dans sa famille. Dans la filiation des EMPP [2], une Équipe Mobile pour les Jeunes en Souffrance Psychique (EMJSP) a été crée et mise en place dans l’établissement psychiatrique du Centre Hospitalier des Pyrénées de Pau (64), en juin 2013. Cette équipe pluridisciplinaire – composée d’une psychiatre, d’une psychologue, d’une assistante sociale et d’une infirmière – intervient auprès des jeunes (18–25 ans) qui sont en situation de précarité et/ou qui présentent des troubles psychiques. L’EMJSP rencontre le jeune dans son environnement (institution, rue, famille), dans une posture de proximité, là où il a été identifié par un partenaire ou par sa famille. Les objectifs sont alors de prévenir l’émergence des troubles psychiques, de faciliter l’accès aux soins et de préserver le risque de rechute. Les jeunes accompagnés vers le soin présentent des troubles mentaux, des troubles de la personnalité et du comportement. Il s’agit donc d’expliciter les premiers pas d’une équipe mobile spécialisée pour les jeunes et conçue pour répondre à la complexité de leur situation intriquant des problématiques sociales, éducatives, familiales et psychiatriques ; tout comme l’a développé le Dr Tordjman [3] pour les adolescents.


Author(s):  
Bridget Maloney-Hall ◽  
Sarah C. Wallingford ◽  
Sarah Konefal ◽  
Matthew M. Young

Introduction Dans le contexte des changements récents et en cours concernant le statut juridique de la consommation de cannabis à des fins récréatives, il est important de comprendre les répercussions de cette consommation sur le système de santé afin de pouvoir évaluer le poids des changements dans les politiques. Cette étude visait à examiner, dans le contexte précédant la légalisation du cannabis, l’évolution des hospitalisations pour un trouble mental ou comportemental lié à la consommation de cette substance, en fonction d’un certain nombre de facteurs sociodémographiques et d’affections cliniques. Méthodologie Nous avons extrait le nombre total d’hospitalisations en psychiatrie pour un diagnostic principal de trouble mental ou du comportement lié à l’utilisation de dérivés du cannabis (CIM­10­CA, code F12) de la Base de données sur la santé mentale en milieu hospitalier (BDSMMH) pour 2006­2015. Nous avons pris en compte les hospitalisations de toutes les provinces et tous les territoires sauf le Québec. Nous présentons les taux (pour 100 000 personnes) et les proportions d’hospitalisation par affection clinique, par tranche d’âge, par sexe et par année. Résultats Non seulement le taux d’hospitalisation liée au cannabis a doublé au Canada entre 2006 et 2015, mais les hospitalisations pour le code d’affection clinique « Troubles mentaux et du comportement liés à l’utilisation de dérivés du cannabis, trouble psychotique » (F12.5) a triplé, représentant près de la moitié (48 %) de l’ensemble des hospitalisations liées au cannabis en 2015. Conclusion D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer les causes de l’augmentation des hospitalisations pour un trouble psychotique lié au cannabis. On suppose que l’introduction de nouveaux cannabinoïdes très puissants et de cannabinoïdes synthétiques sur le marché clandestin est l’un des facteurs y contribuant.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 555-556
Author(s):  
P. Thomas

Le trouble de personnalité borderline (TPB), ou état limite, est le plus fréquent des troubles de la personnalité. Il touche en effet 0,5 à 6 % de la population générale, 10 % des patients suivis en ambulatoire et jusqu’à 50 % des patients hospitalisés en psychiatrie. Le TPB présente un taux de suicide pouvant atteindre 10 % [1]. Pour les professionnels de santé mentale, cette pathologie souffre d’une image parfois négative, et suscite d’importants questionnements concernant le flou qui entoure son diagnostic et son étiopathogénie, la gravité et l’instabilité des symptômes, les difficultés de prise en charge et les relations particulières que ces patients tendent à nouer avec les soignants et les institutions. Pourtant, le TPB est un trouble bien défini avec des critères précis. De plus, la recherche se développe au niveau clinique, neurobiologique et psychothérapeutique et permet de réaliser des avancées importantes dans la compréhension et la prise en charge de ce trouble [2]. Ce symposium a pour objectif de présenter différents aspects des avancées réalisées dans le TPB. Au niveau clinique, la présence hallucinations chez les patients présentant un TPB est un phénomène encore mal reconnu et peu étudié. Pourtant ces hallucinations, principalement acoustico-verbales, sont retrouvées chez environ 30 % des patients atteint de TPB, et les recherches à leur sujet révèlent des pistes intéressantes pour la pratique clinique [3]. Au niveau étiopathogénique, il existe de nombreux arguments en faveur d’une interaction gène-environnement dans la genèse du TPB. Les pistes actuelles dans ce domaine correspondent à l’étude de nouveaux gènes candidats (axe du stress), au couplage de méthodes et à l’utilisation du concept de gène de plasticité plutôt que de gènes de vulnérabilité [4]. Finalement, les traitements et le développement de techniques psychothérapeutiques spécifiques au TPB ont permis une nette amélioration dans sa prise en charge.


2007 ◽  
Vol 26 (2) ◽  
pp. 157-178 ◽  
Author(s):  
Danielle Duhamel ◽  
Violaine Lallemand

Résumé L'expérience d'un traitement en comorbidité toxicomanie et santé mentale a permis de documenter l'intervention auprès des personnes présentant un ou des troubles de la personnalité. Cet article décrit le programme intégré dans lequel s'insère la trajectoire de ces personnes. Il fait ressortir la complexité de leur tableau clinique ainsi que les implications des interventions les plus courantes dans leur traitement. Il met en évidence certains constats concernant les moments critiques du parcours de cette clientèle. À l'occasion, des vignettes cliniques illustrent le propos. La réflexion des auteurs amène à une reconsidération des conditions de l'intervention. L'avenue qu'elles proposent est celle d'un traitement différencié, intermittent, mais continu. La possibilité d'un traitement individuel au long cours, pour les clients qui adoptent cette modalité, est également retenue. Cet éventail de possibilités répondrait davantage au caractère chronique des deux troubles.


Frontières ◽  
2014 ◽  
Vol 25 (2) ◽  
pp. 56-74
Author(s):  
Viviane Annie Lew

La problématique apocalyptique n’est pas sans interpeller le champ de la santé mentale. Les idéologies dans de nombreuses sectes s’appuient sur des images et des interprétations bibliques mais aussi des représentations post-modernes faisant référence aux extraterrestres et aux OVNI. Leurs leaders charismatiques présentent aussi des profils psychologiques problématiques qui peuvent les entraîner, tout comme leurs adeptes, à des conduites extrêmes. Les inquiétudes liées aux innovations technologiques comme les armes nucléaires, la détérioration de l’environnement de même que les annonces médiatiques peuvent entrainer des réactions anxiogènes qui affectent le bien-être des personnes. Les délires incluant des références apocalyptiques et de fin de monde se retrouvent aussi chez des patients souffrant de troubles psychotiques. Ces enjeux sont discutés en s’appuyant sur des exemples historiques et contemporains.


2011 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 87-116 ◽  
Author(s):  
Monique Bessette

Cet article explore la contribution du psychothérapeute aux impasses avec la clientèle avec un trouble de la personnalité, en se centrant sur le concept de triade dynamique de Masterson et sur les impasses résultant d’un échec de la régulation du contre-transfert. Plusieurs dynamiques du thérapeute, souvent lui-même issu d’une famille dysfonctionnelle, sont explorées dans les interactions possibles avec la dynamique pathologique du client. Ces dynamiques peuvent évoluer sur un continuum théorique qui va de la prédominance des défenses caractérielles à la complète résilience. Enfin, les exigences très élevées que comporte la psychothérapie des états-limite au plan de la régulation du contre-transfert, un facteur crucial pour l’efficacité et l’alliance thérapeutique, sont soulignées. L’auteure partage son expérience clinique appuyée par une recension des écrits sur la santé mentale et la vie personnelle des psychothérapeutes.


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