scholarly journals Les minorités sexuelles : concepts, prémisses et structure d’une approche clinique adaptée

2016 ◽  
Vol 40 (3) ◽  
pp. 19-35 ◽  
Author(s):  
Karine J. Igartua ◽  
Richard Montoro

Depuis la dépathologisation de l’homosexualité par les sociétés savantes en santé mentale, la formation des psychothérapeutes sur les minorités sexuelles comporte des lacunes. On préconise souvent de traiter les patients issus de ces minorités comme tous les autres. Or, le développement identitaire de ces personnes comporte des particularités qu’il est nécessaire de connaître pour adapter les évaluations et les interventions psychothérapeutiques comme il se doit. Le présent article propose un cadre théorique, des outils d’évaluation et des pistes thérapeutiques pour accompagner une personne issue d’une minorité sexuelle qui consulte un professionnel en santé mentale.Les concepts de non-binarité de genre, de construction sociale des rôles de genre, les dimensions distinctes de l’orientation sexuelle (attirance émotive, attirance physique, comportement et identité sexuelle), l’indépendance des attirances envers un sexe et envers l’autre, l’impact et les manifestations de l’homophobie ainsi que le processus identitaire sont décrits dans le présent article. Une attitude d’ouverture quant à la diaspora sexuelle est prônée afin d’accueillir le patient et de lui permettre une exploration ouverte dans un cadre thérapeutique sécurisant et sans danger.Les différentes facettes à explorer lors de l’évaluation de la sexualité sont énumérées. Des pistes de traitement psychoéducatif, cognitif et psychodynamique sont proposées, entre autres : déconstruire les mythes pour réduire l’homophobie ou la transphobie, panser les blessures narcissiques et relationnelles dues à l’homophobie, analyser le pour et le contre d’un mode de vie authentique, avec ou sans « sortie du placard » ou coming out.L’apport des interventions familiales et des thérapies de groupe est aussi exposé.

2008 ◽  
Vol 33 (6) ◽  
pp. 1257-1258
Author(s):  
Jean-Philippe Chaput

La mondialisation des marchés impose une pression accrue envers la performance, la productivité et la profitabilité des entreprises. Cette nouvelle réalité se traduit, entre autres, par une accentuation du travail du savoir ainsi que par une diminution du temps passé au lit. De plus, l’activité physique peut être considérée à juste titre comme une composante du mode de vie qui a été malheureusement laissée de côté et qui doit être minimalement réinsérée dans les activités de tous les jours. En effet, l’activité physique est porteuse d’une stimulation corporelle qui affecte significativement le bilan d’énergie et qui favorise sa bonne régulation. De leur côté, le travail mental et le manque de sommeil ont le potentiel de favoriser le surpoids. En effet, les résultats présentés dans cette thèse montrent que le manque de sommeil est prédicteur du surpoids et du gain de poids à long terme et est associé au diabète de type 2 chez les adultes. De plus, nous avons observé que le travail mental est déstabilisant pour l’homéostasie hormonale et peut être considéré comme un stimulus aux propriétés hyperphagiantes. Or, le manque de sommeil et le travail du savoir, deux modalités qui sont l’apanage du monde moderne, soulèvent de nombreuses questions face à notre compréhension de l’étiologie de l’obésité. En effet, leurs caractéristiques biologiques propres nous amènent non seulement à redéfinir la notion de sédentarité, mais à reconsidérer nos valeurs sociétales dans un contexte où l’aspect pécunier a primauté sur la santé. En outre, nos recherches ont montré que la perte pondérale dépassant 10 % du poids initial a le potentiel d’affecter négativement la santé mentale, compliquant ainsi la prise en charge de l’obésité. À la lumière de ces recherches doctorales, il apparaît évident que l’obésité est une condition complexe de par son caractère multifactoriel qui complique sa prévention et son traitement. De plus, la notion « d’équilibre » semble être une des clefs du succès, alors qu’une dominance de facteurs « obésogènes » caractérise le quotidien des individus, altérant ainsi la bonne régulation du bilan d’énergie. Cette nouvelle réalité peut également faire en sorte que le gain de graisse devienne nécessaire afin de maintenir l’homéostasie psychobiologique dans pareil contexte, considérant que le gain de graisse a le potentiel de restaurer l’équilibre hormonal qui a été déstabilisé par les stimuli de l’ère moderne.


2014 ◽  
Vol 69 (2) ◽  
pp. 191-217
Author(s):  
Alexandre Bédard

Résumé À l’heure actuelle, on observe en Occident la présence grandissante de professionnels en santé mentale et de chercheurs qui ont recours à des éléments théoriques et à des techniques issus des spiritualités indiennes comme, par exemple, le yoga et la méditation de la pleine conscience (ou mindfulness meditation). Bien que ces techniques soient souvent reçues favorablement par les Occidentaux, au point de devenir parfois très populaires, il s’avère pour l’instant difficile de cerner une position théorique claire sur ces sujets de la part de la psychologie et de bien identifier les sources sur lesquelles celle-ci s’appuierait. Le présent article vise à mieux comprendre la relation qui cherche à s’établir entre la psychologie occidentale et les spiritualités de l’Inde, non seulement à travers le jeu d’appropriations qui se déroule actuellement sous nos yeux, mais également à travers les contacts qui ont eu lieu entre ces deux traditions depuis la fin du xixe siècle.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 58-59
Author(s):  
F. Roos–Weil

L’étude présentée s’inscrit dans le cadre des démarches d’évaluation des thérapeutiques en santé mentale, problème d’une grande complexité dès lors qu’il concerne les traitements non médicamenteux. Elle a pour cadre les unités infanto–juvéniles qui ont mis au point des « dispositifs intégratifs », tenant compte des avancées récentes et offrant soins, éducation et approche pédagogique. La méthodologie retenue sera exposée : elle s’appuie sur des études intensives de cas, elle s’intéresse aux changements qui interviennent et aux processus qui les sous-tendent, faisant la part des médiateurs mis en jeu et des modérateurs qui conditionnent l’évolution. Les cliniciens engagés se constituent en réseau, entre eux et avec les chercheurs, dans le cadre d’une étude multicentrique. Cette recherche examine à plusieurs étapes l’évolution sur un an, d’enfants de 3 à 6 ans, présentant un diagnostic d’autisme typique ou atypique (F 84-0 et F 84-1), dès leur entrée dans une unité de soins pratiquant les approches intégratives (CATTP, hôpital de jour) selon des critères cliniques et des outils d’évaluation validés et sélectionnés (dont des outils de processus) et selon le point de vue des familles ; les différents domaines du développement de l’enfant sont examinés, en prenant en compte les particularités de la symptomatologie autistique. Cette recherche, soutenue par la FFP, vise à formuler des hypothèses quant à la corrélation entre les pratiques de soin et l’évolution des enfants, sous l’angle de l’ajustement des interventions ou des particularités cliniques des enfants.


2008 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 73-95 ◽  
Author(s):  
Donna L. Lamping ◽  
Lawrence Joseph ◽  
Bill Ryan ◽  
Norbert Gilmore

RÉSUMÉ Le présent article décrit les préoccupations psychologiques reliées au VIH dans un échantillon montréalais de 128 personnes atteintes du virus, qui ont participé à une enquête nationale plus large sur les besoins et les services en santé mentale en rapport avec cette infection au Canada. Nous avons examiné les problèmes psychologiques causés par le VIH à Montréal, en comparaison d'autres villes du Canada, et dans divers sous-groupes définis selon le sexe, l'âge, le diagnostic et le facteur de risque. Les résultats montrent que même si l'infection au VIH a de fortes et profondes incidences sur la santé mentale, il existe des différences dans les genres de préoccupations et de problèmes qui affligent des groupes particuliers de répondants montréalais. L'incertitude de l'avenir et l'incapacité de réaliser ses buts dans la vie, ainsi que des sentiments d'impuissance et de peur face aux conséquences neurologiques virtuelles du VIH, étaient des sources majeures de détresse psychologique. Les sentiments de dépression, d'anxiété et de colère, de même que les inquiétudes soulevées par une détérioration physique croissante, la douleur, le danger d'infecter autrui, la confidentialité et la situation financière, étaient des sujets d'angoisse prédominants parmi les sous-groupes étudiés. Les différences entre les répondants en termes de sources de revenu, d'âge et de sexe et, dans une moindre mesure, de diagnostic et de facteur de risque, étaient associées à des niveaux variables de détresse psychologique. Bien que les répondants de Montréal (et de Vancouver) étaient moins angoissés que ceux de Toronto et de Halifax, cette divergence semblait tenir principalement à des différences d'âge et de revenu. Les données de l'enquête pourront servir aux décideurs et aux planificateurs du domaine de la santé à mettre au point les services nécessaires pour répondre aux besoins psychologiques des adultes atteints du VIH.


2006 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 99-113 ◽  
Author(s):  
Sylvie de Grosbois ◽  
Donna Mergler

Résumé Grâce à leurs propriétés chimiques, les solvants organiques ont une affinité particulière avec le système nerveux, de sorte qu'ils peuvent interférer avec le fonctionnement d'un élément ou d'un ensemble d'éléments de ce système. Des études de cas et des études épidémiologiques ont démontré une association entre l'exposition à long terme à certains solvants et le risque de neuropathies, d'encéphalopathies et de troubles psychiatriques. Mais entre l'état de bien-être et la maladie, il existe un continuum de détérioration de la santé mentale. Le présent article vise à poser le problème de la détérioration du bien-être chez des personnes exposées à des agents neurotoxiques, à partir d'une étude menée auprès de 71 traavilleurs exposés professionnellement à l'éther éthylique ou l'éthanol dans une usine d'explosifs et de 74 travailleurs non exposés. Il s'agit d'une étude de nature exploratoire, portant sur la prévalence de symptômes qui pourraient résulter de l'expositon professionnelle à ces agents neurotoxiques. Les résultats montrent que les personnes exposées, comparées aux personnes non exposées, manifestent davantage de symptômes prénarcotiques durant le travail, tels que des sensations d'ivresse, des difficultés à articuler les mots... Ces personnes rapportent également une fréquence plus élevée de symptômes généraux reflétant l'instabilité de l'humeur, des problèmes de fatigue, de sommeil, de mémoire et de concentration. Le nombre rapporté de symptômes prénarcotiques et de symptômes généraux augmente avec le degré d'exposition. La discussion porte sur la signification de ces résultats pour la santé mentale des personnes impliquées.


2014 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 19-34 ◽  
Author(s):  
Thanh-Lan Ngô

Les interventions basées sur la pleine conscience deviennent de plus en plus populaires. Le présent article présente une recension de ses effets sur la santé mentale et physique, des mécanismes d’action et des recherches en neurobiologie.


2008 ◽  
Vol 5 (1) ◽  
pp. 31-46 ◽  
Author(s):  
Danielle Laberge ◽  
Marie Robert

Résumé Les rapports entre maladie mentale et criminalité ont été analysés sous de nombreux angles. La problématique privilégiée dans le présent article fait ressortir que les situations ou les comportements problématiques n'appartiennent pas « naturellement » à un modèle de contrôle social plutôt qu'à un autre. De façon précise, les auteures se sont penchées sur le traitement judiciaire des personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Elles tentent de mieux comprendre la dynamique d'intervention du système pénal pour les individus dont le comportement aurait pu aussi bien être défini en termes de déviance ou de pathologie qu'en termes de délinquance, et pour ce faire, elles optent pour une description quantitative des caractéristiques de ce groupe particulier de justiciables. Elles poursuivent un double objectif : d'une part, familiariser les intervenantes et intervenants sociaux à cette problématique et, d'autre part, fournir un premier portrait de cette population particulière ainsi que de son cheminement judiciaire.


Author(s):  
Alicia Fournier ◽  
Alexandra Laurent

Les professionnels de réanimation sont confrontés de façon répétitives et intenses à de nombreux facteurs de stress les rendant plus vulnérables au développement d’un burn-out. Le burn-out constitue le stade final d’une rupture d’adaptation suite à un déséquilibre entre les exigences professionnelles et les ressources de l’individu. Il affecte directement la santé mentale et physique des professionnels et est associé à une diminution de la qualité et de la sécurité des soins et à une augmentation des départs des professionnels les plus expérimentés pour d’autres services. En réanimation de nombreuses études ont été menées sur les professionnels et les organisations lancent des appels à l’action pour lutter contre cette souffrance au travail. Le présent article fait un état des lieux de la prévalence du burn-out en réanimation. Il présente également des dispositifs d’interventions individuelles et organisationnelles qui peuvent être utilisés pour prévenir et traiter le burn-out. 


2013 ◽  
Vol 54 (2-3) ◽  
pp. 359-388
Author(s):  
Annick Desjardins ◽  
Céline Giguère

Dans le présent article, les auteures souhaitent mettre en lumière les lacunes de l’encadrement juridique au regard des problèmes de santé mentale au travail dans une perspective de santé publique. Tandis que des recherches dans le domaine de la santé au travail permettent de mettre en évidence des facteurs de risques et de connaître de mieux en mieux les pratiques de gestion à privilégier, le droit peine à appuyer ces efforts vers une meilleure gestion organisationnelle qui épouserait une approche préventive. Somme toute, le droit est tributaire, dans ce domaine, de l’interprétation jurisprudentielle, laquelle hésite, voire se refuse, à faire porter un fardeau supplémentaire aux entreprises en vue d’une meilleure prise en charge des problèmes de santé mentale des salariés. Les auteures illustrent leur propos à l’aide des développements jurisprudentiels en matière de droit à l’égalité et d’accommodement des déficiences d’ordre psychologique, ainsi qu’en matière de prévention du harcèlement psychologique au travail. Enfin, elles abordent succinctement les raisons pour lesquelles le régime de prévention en matière de santé et de sécurité du travail pourrait servir de levier à un virage vers une approche de prévention systémique.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S63-S63
Author(s):  
P. Lekadir

Sont entendus comme risques psychosociaux (RPS) les « risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi, les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental » . Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, un inventaire des risques auxquels sont exposés les salariés d’une entreprise doit être réalisé et réévalué annuellement en utilisant des indicateurs de suivi définis initialement  ; ceci est facilité par des outils d’évaluation standardisés. En milieu hospitalier, différentes commissions sont diligentées pour étudier les RPS par catégories d’employés, notamment celle des praticiens hospitaliers (PH). Il n’existe pas ou peu d’études ciblant particulièrement les RPS des PH, abordés indirectement dans la littérature sur le burn-out. Notre étude avait ainsi pour objectif l’élaboration d’une échelle d’évaluation spécifique des facteurs de RPS des PH. La procédure s’est déroulée de janvier à juillet 2013 en 4 parties :– construction d’après la littérature d’une grille d’items répartis selon les 6 catégories de RPS identifiées , enrichie d’entretiens exploratoires auprès d’une psychologue du travail du CHRU de Lille et d’un médecin du travail du centre hospitalier de Valenciennes (CHV) ;– première phase qualitative de sélection des items selon la méthodologie delphi, avec un groupe de 10 PH de spécialités diverses du CHV ;– seconde phase qualitative de validation de forme de l’outil avec un groupe de 10 PH du centre hospitalier de Denain ;– diffusion aux 500 PH psychiatres de la région via la fédération régionale de recherche en santé mentale pour analyse quantitative inaugurale avec validation interne de l’échelle.Ces premiers résultats ont confirmé l’intérêt d’étudier les RPS des PH, qui constituent bien une réalité professionnelle : 85,72 % des participants de la dernière étape y sont ainsi exposés modérément, avec un surrisque probable pour les jeunes médecins.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document