Introduction
L’absence d’identificateurs, dans les bases de données administratives sur
la santé, nous empêche de bien comprendre le fardeau du cancer chez les Premières
Nations. Notre étude compare les facteurs de risque et le dépistage du cancer chez les
membres des Premières Nations en Ontario (vivant dans des réserves et hors réserves) et
chez les Ontariens non autochtones, en s’appuyant sur deux enquêtes sur la santé.
Méthodologie
L’absence d’identificateurs, dans les bases de données administratives sur
la santé, nous empêche de bien comprendre le fardeau du cancer chez les Premières
Nations. Notre étude compare les facteurs de risque et le dépistage du cancer chez les
membres des Premières Nations en Ontario (vivant dans des réserves et hors réserves) et
chez les Ontariens non autochtones, en s’appuyant sur deux enquêtes sur la santé.
Résultats
Une proportion plus élevée d’hommes, de femmes et d’adolescents des
Premières Nations vivant dans des réserves fumaient (RT = 1,97, 2,78 et 7,21 respectivement)
et souffraient d’obésité (RT = 1,73, 2,33 et 3,29 respectivement), comparativement
à leurs homologues non autochtones. Des tendances similaires ont été observées chez les
membres des Premières Nations vivant hors réserves. La consommation excessive ponctuelle
d'alcool fréquente était également plus répandue chez les hommes et les femmes
des Premières Nations vivant dans des réserves (RT = 1,28 et 2,22, respectivement) et
hors réserves (RT = 1,70 et 1,45, respectivement) que chez les Ontariens non autochtones.
Les hommes et les femmes des Premières Nations vivant dans des réserves étaient
deux fois moins susceptibles de consommer des fruits au moins deux fois par jour et des
légumes au moins deux fois par jour que les hommes et les femmes non autochtones
(RT = 0,53 et 0,54, respectivement). La participation au test de Pap était similaire dans
tous les groupes, mais les femmes des Premières Nations étaient moins susceptibles que
les femmes non autochtones (RT = 0,85) d’avoir subi une mammographie au cours des
cinq années précédant l’enquête.
Conclusion
Comparativement aux Ontariens non autochtones, les membres des
Premières Nations, en particulier ceux qui vivent dans une réserve, présentent un risque
accru de cancer et d’autres maladies chroniques. Ces résultats fournissent des éléments
probants à l’appui de politiques et de programmes visant à réduire le fardeau futur du
cancer et d’autres maladies chroniques chez les Premières Nations en Ontario.