Widowhood and poverty in late medieval Florence

1988 ◽  
Vol 3 (2) ◽  
pp. 291-311 ◽  
Author(s):  
Isabelle Chabot

Dans la conception de la pauvreté au Moyen-Age et au début de l'èrè moderne, ainsi que les pratiques de secours public et de charité privée, les veuves étaient en général considérées comme pauvres à cause essentiellement de leur infériorité légale. L'objectif de cet article est de suggérer certains des facteurs socioéconomiques qui, dans le contexte de la société florentine de la fin du Moyen-Age faisaient des femmes des victimes potentielles ou réelles du processus d'appauvrissement après le décès de leur mari. En interprétant le terme ‘pauvreté’ dans un sens large comme étant une variété de risques encourus par les femmes de toutes les catégories sociales, il est possible de se concentrer sur deux points: d'une part, le déclin de leur statut social lié aux insuffisances du système de la dot; d'autre part, une détérioration du niveau de vie des femmes dans les classes inférieures.

1982 ◽  
Vol 37 (1) ◽  
pp. 186-192
Author(s):  
Bronisław Geremek
Keyword(s):  
De Se ◽  

La société du Bas Moyen Age subit des mutations profondes. Toutes les structures traditionnelles semblent s'affaiblir : les liens de dépendance se relâchent, la cohésion familiale diminue, l'autorité des institutions et des élites disparaît, le prestige des groupes privilégiés n'est plus considéré comme découlant de l'ordre naturel et de la loi divine.Les processus de déracinement de la fin du Moyen Age se déroulent à plusieurs niveaux : d'une part, ils embrassent avec une intensité plus ou moins grande les divers groupes de la société, touchés par les mutations et poussés à changer de lieux de résidence, de professions, de rôles sociaux ; d'autre part, ils produisent des gens incapables de se réintégrer dans la société, vivant en marge de l'ordre social, exclus ou s'excluant de celui-ci, des marginaux.


1986 ◽  
Vol 41 (3) ◽  
pp. 513-542 ◽  
Author(s):  
Lawrence M. Bryant
Keyword(s):  
De Se ◽  

A l'époque médiévale, l'accueil réservé par les villes aux souverains apparaît comme un usage dont les modalités et les symboles varient au gré des régions, des coutumes et des influences. Depuis Vadventus impérial de la fin de l'Antiquité, tous les rituels d'accueil des souverains cherchent à mettre en valeur cet événement, en sortant de la routine quotidienne, et à exprimer symboliquement les idéaux de la communauté. Au cours de la renaissance urbaine du XIIesiècle, on a fréquemment relaté ces réceptions de monarques ou de seigneurs. A partir du XIVesiècle, en Europe, les cérémonies publiques destinées à accueillir les princes prennent une place importante dans les rituels et ne cessent de se développer. En France, à cette époque, le mot « entrée » commence à désigner un rituel aussi bien qu'une action, et des cérémonies de ce type se déroulent fréquemment jusqu'au XVIIesiècle ; elles perdent alors leur éclat et oublient l'héritage symbolique et rhétorique du Moyen Age. A l'époque médiévale, elles servent de support à la créativité et à l'expression de la communauté urbaine ; des innovations surgissent à chaque nouvelle cérémonie.


2020 ◽  
Author(s):  
Hiroshi Uemura
Keyword(s):  
De Se ◽  
Il Y A ◽  

L’exposition d’art dans des paysages est devenu populaire au Japon, avec la multiplication récente de festivals d’art locaux. Dans ces festivals, qui attirent chacun des centaines de milliers de visiteurs, coexistent des œuvres hétérogènes. Certaines sont des sculptures autonomes, d’autres des installations qui se fondent dans le paysage, et d’autres encore sont des œuvres de type « art relationnel ». Bien que ces œuvres in situ affirment leur lien essentiel avec le site naturel rural et avec le corps du spectateur — constituant un événement, une expérience, une rencontre éphémère —, les relations avec le site comme avec le visiteur sont complexes et ambigües. Il y a des œuvres in situ, mais parfois aussi in aliquo situ : des œuvres qui peuvent être installées n’importe où. Qu’est-ce qui attire les visiteurs dans ces expositions ? Quels sont donc la nature et le mérite de leur localisation ? Si les visiteurs apprécient de voir des œuvres dans ces paysages cela peut être en partie lié au principe japonais traditionnel d’expérience des lieux dit meisho-meguri, ou « pèlerinage vers des sites célèbres ». Cette pratique issue du Moyen Âge est associée historiquement au sacré. Aujourd’hui ce pèlerinage prend la forme du tourisme moderne mais conserve un sens traditionnel invisible car les visiteurs se déplacent à travers une série de lieux géographiques selon un jeu culturellement codé. Selon nous, dans le cas des visites d’œuvres d’art en zones rurales, l’appréciation des œuvres d’art participe à ce même jeu traditionnel de se déplacer physiquement dans une série de lieux. Cette dimension spirituelle implicite modifie à son tour la perception des œuvres. Ainsi on dira que la pratique japonaise de visiter ces expositions d’art in situ témoigne de la survivance d’une tradition, et constitue ainsi un système alternatif d’expérience esthétique.


2001 ◽  
Vol 56 (3) ◽  
pp. 591-621
Author(s):  
Pierre Monnet

RésuméSouvent utilisés à titre d’illustration, comme les images, et moins étudiés pour eux-mêmes, les témoignages autobiographiques, ici ceux que l’on peut rencontrer dans quelques villes de haute Allemagne à la fin du Moyen Aˆ ge (Francfort-sur-le-Main, Nuremberg, Augsbourg…), ne font pas que raconter à la première personne l’itinéraire d’une vie, mais prennent soin de localiser, dans un espace construit et adéquat, les étapes de l’existence. Deux occasions du récit pourront permettre d’en juger: l’arrivée ou les allées et venues en ville, d’une part, et les formes d’identification — ou de distanciation — que l’on peut d’autre part repérer entre le narrateur et la cité décrite, tantôt idéalisée, tantôt donnée comme réelle. Ce faisant, il semble bien que le fragment autobiographique parvienne à inscrire la conscience de soi dans un espace choisi et non subi (à travers le prisme du binôme enracinement-déracinement). Il en résulte une inscription de l’histoire individuelle dans l’espace, qui semble appartenir au plus vaste mouvement de « territorialisation » (comprise ici au sens urbain plus que dynastique du terme) opéré par l’historiographie tardo-médiévale. En combinant le temps de l’individu et l’espace tant géographique que social de sa ville, le propos autobiographique gagne en efficacité, renforce la construction identitaire visée, satisfait souvent l’enjeu de pouvoir sous-entendu par l’entreprise de mémoire. Second acteur dans la mémoire centrée sur soi, la ville devient cette tribune, ce truchement qui permet au discours de se faire véritablement singulier.


2020 ◽  
Vol 20 (1) ◽  
pp. 15
Author(s):  
José-Ramón Juliá Viñamata
Keyword(s):  
De Se ◽  

Le comportement des hommes devant la mort est, sans aucun doute, l'un des aspectes les plus intéressants de l'Histoire des Mentalités. La pensée de la mort oblige à participer à un jeu que prsonne n'ose refuser, vu que tous ceux qui disposent de biens ont le même problème à l'heure de faire leur testament: la peur du châtiment divin. La fait de formuler sis dernières volontés devient donc une véritable confession des offenses et des mauvaises actions commises par l'individu, ce qui le conduit à utiliser toutes les formes d'expiation dont il dispose, dans un essai désespéré de se sauver des feux de l'enfer. Un état d'esprit s'impose ainsi dans tout le monde occidental du Moyen Age, caractérisé, sur le plan animique, par la peur de l'au-delà. Les barcelonais du début du XIV' siècle ne sont pas différents du reste de la population occidentale, tout comme nous le montrent les testaments de cette époque, lesquels deviennent ainsi une véritable source d'information pour connaitre la liturgie qui entoure la mort des testateurs. On les voit choisir soigneusement leur sépulture, disposer la célébration d'anniversaire de leur décès, réaliser toutes sortes d'oeuvres pieuses et d'aumônes -paiement de dote à des jeunes filles pauvres en âge de se marier, legs à des hôpitaux, vêtements et aliments pour les nécessiteux, etc.-, fonder des bénéfices éclésiastiques er, finalement, ils reconnaissent sincèrement leurs offenses et leurs péchés. Tout cela en vue de se réunir avec le Créateur; tandis que la société barcelonaise, qui dispose de moyens économiques er se trouve en pleine expansion commerciale, se comporte d'une façon très homogène. Seule la répartition inégale des richesses marquera des différences à l'heure d'affronter la mort et de disposer la célébration liturgique, mais les mentalités sont tellement semblades qu'elles détruisent les barrières sociales. Nobles et artisans, monarques et bourgeois, hommes et femmes, tous disent la vérité er tentent de dédommager ceux qu'ils ont maltraités ou ruinés leur vie.


2005 ◽  
Vol 41 (2-3) ◽  
pp. 49-63
Author(s):  
Seymour Baker House
Keyword(s):  
De Se ◽  

Lorsqu'il était emprisonné à la Tour de Londres, Thomas More a écrit une méditation détaillée du récit que font les Écritures de la passion du Christ au jardin de Gethsémani, dans le but de se préparer à son prochain martyr et de témoigner de cette expérience. Son De Tristitia Christi, écrit dans le contexte de contraintes morales et physiques, constitue une étude à caractère dévotionnel qui fournit à son auteur, et aux victimes de persécutions, un parcours transformant l'imitatio Christi du Moyen Âge tardif en une union quasi-mystique avec le Christ souffrant. Malgré que l'ouvrage de More repose sur une tradition populaire de méditation des Évangiles et de la vie du Christ, le traitement que fait More d'un seul épisode des Évangiles associe de manière originale la pratique de la lectio divina et de l'exégèse humaniste de la Renaissance.


Author(s):  
Dante Fedele

Cet article examine l’élaboration, par les juristes du ius commune médiéval, d’une notion de représentation diplomatique qui plonge ses racines dans la doctrine de la représentation en droit privé. En particulier, il s’attache à étudier le fondement et les limites des pouvoirs de négociation de l’ambassadeur, par une analyse de quelques questions concernant la procuration et la ratification des traités. La conclusion montre que cette notion de représentation diplomatique joua un rôle central dans la discussion de la matière jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, permettant d’apercevoir l’importance de la contribution apportée par le ius commune de la fin du Moyen Âge à la discussion sur le statut de l’ambassadeur au début de l’époque moderne.


1961 ◽  
Vol 16 (5) ◽  
pp. 965-971 ◽  
Author(s):  
Robert Mandrou

Les mouvements de longue durée, qui sous-tendent toute histoire, même quotidienne, de la vie matérielle, notamment celle de l'alimentation, n'ont encore retenu ni l'attention, ni la passion des historiens français. Aussi bien les deux articles allemands anciens que nous voulons mettre en cause aujourd'hui, sur la production et la consommation de viande en Allemagne, du Moyen Age au XIXe siècle, sont restés à tel point ignorés des érudits français que la thèse présentée en 1871 par Gustav Schmoller, puis mise vigoureusement au point en 1937 par Wilhelm Abel, présente le double avantage et d'une franche nouveauté — et d'une explication globale des fluctuations jusqu'à la révolution agricole du XIXe siècle. Est-il rien de plus précieux en ces domaines de recherche et de découverte, qu'un large schéma préalable, une ligne d'explication, si autoritaire soit-elle, qui permette de se situer, de se reconnaître ?


2008 ◽  
Vol 20 (1) ◽  
pp. 50-79 ◽  
Author(s):  
Michel Parazelli1
Keyword(s):  
De Se ◽  

Les rapports entre jeunesse et marges sociales nécessitent un détour historique afin de renouveler les perspectives actuelles en ce qui regarde les fondements analytiques des théories et des modes d’intervention reliés aux jeunes marginaux. Les recherches historiographiques montrent l’importance structurale de certaines formes d’insertion telles que les rites antiques de l’éphébie, dont la cryptie et les abbayes de jeunesse qui organisaient les charivaris au moyen âge notamment. Par-delà notre représentation archaïque de ces repères historiques, ceux-ci nous enseignent que les modes traditionnels d’insertion des jeunes étaient fondés sur le principe paradoxal de socialisation à l’ordre par le désordre, structurant ainsi un imaginaire associé à une tension entre le sauvage et le civilisé. Ce principe, dévalorisé par la rationalisation croissante de l’existence humaine, se retrouverait encore au coeur des manifestations de marginalités juvéniles actuelles, mais sans reconnaissance du monde adulte ; sauf en ce qui regarde la visée consommatoire des images de marginalité en lien avec l’injonction normative de l’autoréalisation de soi. La marginalité constituerait un complexe de relations de pouvoir impliquant des contextes où se jouent des changements sociaux en émergence ou en train de se réaliser, qu’il s’agisse de contrôle social ou d’émancipation.


1958 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 463-465 ◽  
Author(s):  
Georges Duby
Keyword(s):  
De Se ◽  

Carte des terroirs communaux : par conséquent, carte à peu près (les villes mises à part) des limites paroissiales. Ces limites certes ne sont pas restées immuables : dans les pages qui précèdent les géographes ont mis en évidence quelques-uns des changements les plus notables. D'une manière générale, cependant, il est permis de penser que leur réseau ne s'est pas très sensiblement modifié depuis le milieu du moyen âge. On sait en effet que les territoires paroissiaux furent bornés pour la plupart — et sans doute en fonction de l'occupation du sol — avant l'an mil, au terme du grand mouvement de christianisation des campagnes qui remplit le haut moyen âge ; il est sûr également que la cellule sociale constituée autour de l'église ne cessa au cours des décennies suivantes de se resserrer.


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