scholarly journals La pensée systémique des transitions appliquée à l’est de la RDC : Un modèle de la résistance a la résilience

2020 ◽  
Vol 9 ◽  
pp. 137-144
Author(s):  
Rodrigue Iyembo Nginda

Cet article introduit le concept de la résilience dans la pensée systémique des transitions contextualisé par rapport à la situation sociale que vivent les populations de l’Est de la RD Congo ; La notion de résilience correspond à la capacité d'un système à intégrer une perturbation dans son fonctionnement, sans changer de structure qualitative. L'un de ses intérêts est qu'elle relativise le caractère positif d'un certain nombre de concepts systémiques, tel que la stabilité et l'équilibre. Un système sera dit résilient lorsqu'il est capable de se maintenir alors qu'il est affecté par des perturbations.L’Est de la RD Congo présente une instabilité grandissante de risques, et une grande incertitude sur le futur. Les populations sont frappées par des chocs multiples, comme les conflits armés systémiques, les violences inter-ethniques, l’épidémie à virus Ebola ou les viols liés au genre, qui ont un impact direct sur les moyens d’existence des populations. (UNICEF, OECD 2014)Comment envisager l’intervention systémique des transitions en incluant le courant de pensée de la résilience au sein des populations de l’Est de la RD Congo ?Le social est devenu intenable pour la majorité des Congolais. Il l’est surtout pour la jeunesse en ce moment où les fondamentaux de l’économie s’effondrent. Il s’est particulièrement aggravé ces deux dernières décennies suite aux guerres répétitives avec son lot des millions de morts des civils et la misère dans laquelle baigne l'écrasante majorité de la population. Il faut une réflexion méthodique, ordonnée et approfondie de la nature de l’être congolais. (MUTINGA, 2001, p.13)Cet état d'instabilité est nourri, entre autres, par des vagues successives des crises humanitaires chroniques, des violations graves des droits de l'Homme, l'exploitation illégale des ressources naturelles, l’ingérence de la communauté internationale, l’impunité décriée par tous et de tout temps, et la faiblesse des systèmes judiciaire et pénitentiaire. (JACQUEMOT, 2009, p.83)L’analyse systémique des transitions que nous allons appliquer à l’Est de la RD Congo utilisera les concepts de risque, de résilience et approche des moyens d’existence durables pour les communautés.

1985 ◽  
Vol 67 (751) ◽  
pp. 24-28 ◽  
Author(s):  
J. de Preux
Keyword(s):  
De Se ◽  

En 1981, la XXIVe Conférence internationale de la Croix-Rouge déplorait (Résolution VI) que dans plusieurs conflits armés des dispositions fondamentales des Conventions de Genève étaient violées et que ces violations avaient pour conséquences d'entraver les activités du Comité international de la Croix-Rouge. Or, en dépit de l'appel solennel lancé par la Conférence pour remédier à cette situation, des réticences, voire une certaine mauvaise volonté à respecter pleinement ces règles fondamentales continuent de se manifester. Sous prétexte d'exiger la réciprocité, l'application des dispositions conventionnelles est parfois subordonnée à des marchandages et les prisonniers euxmêmes sont traités en otages, voire en instruments de chantage. Ces prises de position sont inacceptables. Le texte suivant est destiné à faire le point sur ces questions.


1975 ◽  
Vol 57 (673) ◽  
pp. 9-18
Author(s):  
Claude Pilloud
Keyword(s):  
De Se ◽  

La communication dont nous publions ici le texte, et qui n'engage que son auteur, a été présentée lors du Colloque international de droit humanitaire organisé en décembre dernier, à l'occasion du centenaire de la Déclaration de Bruxelles, et dont on lira plus loin un compte rendu (Red.).Il serait ambitieux de vouloir traiter ici tons les aspects et tous les problèmes qu'évoque le thème proposé pour ce colloque. En effet, les différentes formes qu'ont prises les conflits depuis la fin de la 2e guerre mondiale, et celles qu'ils pourraient prendre dans le futur, sont de vastes sujets qui nécessiteraient des études approfondies avant de se livrer à quelques réflexions d'ordre prospectif. De nombreux écrivains, diplomates, journalistes, publicistes pensent que les conflits armés généralisés sont peu vraisemblables: on assisterait plutôt à des conflits armés aux formes imprécises, et rarement à des luttes ouvertes entre forces armées régulières. Mais, en matière de conflit armé, c'est bien souvent l'imprévu qui arrive!


Author(s):  
Arnaud Lebreton

La question de la gestion des ressources naturelles sur le continent africain, souvent présenté comme victime d’une « malédiction de l’abondance »1, renvoie irrémédiablement à un principe cardinal du droit international contemporain dont le caractère coutumier a récemment été confirmé par la Cour internationale de justice2. Forgé à partir de 1952 sous l’impulsion de certains États d’Amérique latine et réaffirmé par de nombreuses résolutions des Nations unies, le principe de souveraineté permanente sur les ressources naturelles eut pour effet de mettre en lumière la complexité des relations entre la souveraineté et l’exploitation des ressources du sol et du sous-sol situées sur le territoire de chaque État. Bien qu’il soit devenu courant d’analyser le principe sous un angle strictement historique, lié au processus de récupération des ressources naturelles mené par les États nouvellement indépendants dans le courant des années 1960 et 1970, il ne semble pas avisé de le considérer comme tombé en désuétude. Au contraire, les politiques conduites dernièrement par plusieurs États africains en vue de se « réapproprier »3 leurs ressources naturelles montrent que les États entendent toujours se prévaloir de ce principe par le truchement d’une renégociation des contrats conclus avec des entreprises étrangères ou, a fortiori, en ayant recours à la nationalisation.


1990 ◽  
Vol 72 (785) ◽  
pp. 443-455 ◽  
Author(s):  
Denise Plattner

A l'heure oÙ les conflits armés non internationaux se multiplient, il peut être intéressant de se pencher sur la question de la mise en œuvre du droit international humanitaire (DIH) applicable à ces conflits. La répression pénale de certaines violations du droit international humanitaire est en effet un moyen prévu par ce droit pour assurer son respect dans les situations de conflit armé international. Utilisé à bon escient, dans une perspective de prévention surtout, il est d'une efficacité certaine. II convient done, en relation également avec les travaux de la Commission de droit international relatifs à un projet de code des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, de s'interroger sur l'opportunité de promouvoir la répression pénale des violations du droit international humanitaire applicable aux conflits armés non internationaux.


2006 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 48-56
Author(s):  
Claude Gendreau

Résumé Dans cet article1, nous allons considérer les divers acteurs de la santé mentale comme autant d'entrepreneurs qui tentent de se partager un marché de près de 900 millions de dollars. Nous montrerons que tous les promoteurs actuels se sont constitués dans le prolongement de l'institution psychiatrique et qu'ils sont les véhicules de la responsabilité du ministère de la Santé et des services sociaux et ultimement, de l'Etat. Tous les promoteurs ne disposent pas du même bagage d'expérience ou des mêmes garanties financières. Certains seraient plus près de la réalité des multinationales, d'autres, des sociétés d'Etat; enfin les plus récents sont, toujours de façon analogique, soit des PME, soit des artisans de la santé mentale. On assiste en somme à une stratification graduelle des acteurs qui agissent comme des promoteurs voulant survivre ou se développer dans un marché où chacun défend sa place au soleil.


Author(s):  
Milena Kasaposka-Chandlovska ◽  
Maja Milevska-Kulevska
Keyword(s):  

Ayant en vue qu’en Macédoine le nombre d’élèves choisissant le français en primaire ne cesse de diminuer les dernières années et sachant que ce manque d’intérêt a des implications directes sur l’apprentissage du français dans les niveaux supérieurs d’éducation, il est tout à fait légitime de se demander quelles en sont les raisons possibles. Interrogés pourquoi ils ne font pas le choix du français au niveau universitaire, la majorité de ceux l’ayant déjà appris en primaire avancent que le manque d’intérêt pour le français est dû à la complexité de sa grammaire. Le fait même qu’ils résument l’apprentissage du français à l’acquisition de sa grammaire peut indiquer que malgré les approches didactiques modernes recommandées depuis plus de vingt ans par le Cadre européen commun de référence (CECRL), il s’avère possible que la grammaire dans les manuels utilisés en classe de FLE ne soit pas au service des objectifs de communication mais qu’elle soit toujours représentée d’une manière « traditionnelle ». Dans ce sens, l’objectif de cette étude sera de faire une analyse des contenus grammaticaux présents dans deux manuels de FLE actuellement en usage dans l’enseignement primaire en Macédoine, à savoir Le Mag et Vite. En premier lieu, l’analyse nous permettra de voir quelle est la représentation de la grammaire dans ces deux manuels et de vérifier dans quelle mesure elle correspond aux recommandations du CECRL pour le développement des compétences communicatives. En deuxième lieu, nous allons analyser le type d’approche grammaticale dans les manuels ainsi que le type d’exercices proposés pour son acquisition.  


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 675-676
Author(s):  
J. Betbeze
Keyword(s):  

Au cours de cet atelier, nous allons montrer comment certaines questions posées par le thérapeute construisent un échafaudage qui soutient le sujet et le conduit d’une histoire qu’il connaît, qui ne fait pas sens et dans laquelle il est enfermé, vers une histoire inconnue et qui ne lui est plus familière. Ce parcours à travers les conversations va permettre au sujet, dans un premier temps de contextualiser sa problématique, puis de se responsabiliser par rapport à ce qu’il voudrait réaliser. Par la suite, cette conversation en échafaudage va se développer à travers une dimension temporelle de façon à ce que le sujet puisse relier ses expériences de vie à son identité présente, passée et future. Enfin, après avoir permis au sujet de tisser ces différentes expériences entre elles, à travers les paysages de la relation, de l’action et de l’intention, il va pouvoir se projeter dans l’avenir dans un mouvement psychocorporel lui permettant de se sentir reconnu et d’ouvrir de nouvelles perspectives de sens.


2018 ◽  
Vol 4 (1) ◽  
pp. 36-45
Author(s):  
Michel Loreau
Keyword(s):  

Ouvrant la réflexion sur les enjeux de la perte massive de la biodiversité, l’article s’appuie sur la question élémentaire de l’importance de la diversité biologique pour l’homme, à la fois sur le plan économique, biologique et éthique. La maîtrise de la nature par l’homme se révèle être une illusion. La réalité étant celle de l’interaction, il est permis de dire que les sociétés humaines agissent sur leurs propres conditions en modifiant les équilibres biologiques pour satisfaire leurs besoins, sans pour autant intégrer cette interaction fondamentale dans l’équation d’un rapport viable entre l’homme et la nature. L’approche récente par le biais des analyses des services écologiques constitue à cet égard un progrès sensible. Il aboutit néanmoins au constat de l’impossibilité pour l’humanité de se substituer aux mécanismes naturels permettant de tirer les services de la nature nécessaires à sa survie. Plutôt que de prétendre contrôler et maîtriser la nature à tout prix, l’homme devrait apprendre à se reconnaître comme une partie consciente de la nature et à vivre avec la vie qui l’entoure. Cet apprentissage soulève des défis scientifiques, humains et de gouvernance. L’article prône la nécessité d’une science de la biodiversité intégrée et non plus éclatée, condition essentielle pour l’élaboration de politiques économiques et sociales qui intègrent la viabilité de l’utilisation des ressources naturelles et des services qu’elles procurent.


2020 ◽  
Vol 8 ◽  
pp. 285-300
Author(s):  
Janine Renier

Des systèmes complexes (Morin) et interconnectés mondialement génèrent des signes alarmants qui nous interpellent cruellement. Ils se déclinent dans de multiples crises systémiques :financière, économique, écologique (anthropocène),sociale, culturelle, démographique, migratoire, politique & de la démocratie... Celles-ci ouvrent une période "d'incertitude et d'indécision". Pour Morin, ce concept de crise "renvoie à une double béance : béance dans la réalité sociale elle-même où apparaît la crise, béance dans notre savoir...". Il plaide dès lors "Pour une Crisologie". La grande transition (Narberhaus) peut-elle offrir une alternative ? Elle se fonde sur une série de prémisses fortes ; un développement véritablement durable avec pour finalité le développement Humain (équité sociale) en utilisant l'économie comme moyen (économie sociale & solidaire), tout en protégeant les écosystèmes naturels. Elle est aussi porteuse d'une valeur d'équité intergénérationnelle : "dans quel état devons-nous laisser la planète à nos enfants ?" Nous allons opérer une lecture complexe de ce "système de représentation" selon différentes écoles (complémentaires, concurrentes et antagonistes)Wallerstein nous signale une situation structurellement chaotique aux évolutions imprévisibles ; est-ce le chant du cygne de notre système historique? Au cœur de ces multiples incertitudes, s'ouvre la possibilité d'un passage vers une "formation sociale supérieure" qui alimente la thèse de la transition ; paradigme d'une trans-formation systémique, structurelle & organisationnelle de longue durée.Rob Hopkins initie en 2006 à Totnes au Royaume-Uni, le réseau des "villes en transition" ("initiatives de Transition"); mouvement social qui rassemble des groupes animant dans leur commune un processus de transition, lequel implique la communauté et vise à assurer la résilience (capacité à encaisser les crises économiques et/ou écologiques) face au double défi que représentent le pic pétrolier et le dérèglement climatique. Depuis, le mouvement est devenu international et compte un grand nombre d'initiatives officielles. L'approche "multi-niveaux" (Geels-Stassart-Boulanger) offre un cadre théorique du changement systémique et permet d'étudier le rôle qu'y jouent les citoyens, les organisations de la Société civile (SMARTCSOs), les institutions économiques, culturelles & politiques. Leurs influences réciproques se construisent lors d'un processus cyclique et itératif (co-apprentissage & coévolution à 3 niveaux différenciés & intégrés) ; micro (niches), méso (régimes), macro (paysage). Le principe de "récursion organisationnelle" est activé : multiacteurs, multi-niveaux, transinstitutionnel & multiphases (Morin-Tremblay).Le changement est possible quand il y a une convergence entre les processus de changement à ces trois niveaux sur le court terme, moyen terme puis long terme, ( transformation ou reconfiguration). Les crises, chocs et pressions ouvrent des fenêtres d'opportunités vers ce changement de paradigme : transition & Sustainable Development Goals (SDGs), alors associé à un mouvement de gouvernance polycentrique de la transition (Cassiers, Mertens), plus participatif. Un changement des "systèmes de représentations" & des valeurs dans l'ensemble de la population permettant de se diffuser beaucoup plus rapidement dans de vastes réseaux d'influence.


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