scholarly journals Hommes et animaux d’élevage au travail : vers une approche pluridisciplinaire des pratiques relationnelles

2012 ◽  
Vol 25 (2) ◽  
pp. 159-168 ◽  
Author(s):  
X. BOIVIN ◽  
S. BENSOUSSAN ◽  
N. L’HOTELLIER ◽  
L. BIGNON ◽  
H. BRIVES ◽  
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Le statut juridique de l’animal reconnu comme «être sensible», induit de fait qu’une réflexion sur le travail en élevage et la relation homme-animal doit prendre en compte le point de vue de l’éleveur, et celui de l’animal. Les enjeux sociétaux, se situent autant en termes d’efficacité du travail et de qualité de vie pour les professions agricoles, qu’en terme de bien-être animal. Cet article de synthèse s’intéresse à la pluridisciplinarité, en particulier entre sciences sociales et éthologie afin de comprendre et d’améliorer les pratiques d’élevage déterminantes dans la relation homme-animal. L’analyse du temps de travail, regardée sous l’angle des contacts hommeanimal révèle une forte diversité suivant les filières et les exploitations. Les diversités de profils des éleveurs, de leurs représentations de l’animal et du travail avec l’animal, et de leurs logiques d’élevage sont rapportées. De son côté, l’éthologie définit un cadre conceptuel fondé sur le fait que l’éleveur et l’animal construisent par leurs interactions répétées une relation interindividuelle qui leur permet de prévoir l’issue de leurs futures interactions. La réaction des animaux à l’homme traduit donc une synthèse des interactions passées et permet d’une certaine façon d’évaluer leur relation. Les études en éthologie montrent que l’animal intègre effectivement l’homme dans son univers relationnel. L’article pointe l’intérêt de décrire la variabilité des pratiques relationnelles de l’éleveur et de les évaluer afin d’obtenir une relation homme-animal bénéfique tant pour l’homme que pour l’animal.

2008 ◽  
Vol 21 (1) ◽  
pp. 59-70 ◽  
Author(s):  
D. POMIÈS ◽  
P.G. MARNET ◽  
S. COURNUT ◽  
F. BARILLET ◽  
J. GUINARD-FLAMENT ◽  
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Depuis quelques années, les éleveurs laitiers français aspirent à une meilleure maîtrise de leur temps de travail, notamment vis-à-vis de la traite biquotidienne qui représente près de 50% de l’astreinte. C’est dans cette optique que l’INRA a évalué et/ou mis au point des outils et des conduites de traite innovants. Chez les bovins, les travaux menés sur le robot de traite ont mis en évidence une bonne adaptation des animaux à la machine et une production laitière peu modifiée, hormis une augmentation de la lipolyse et des spores butyriques du lait. Mais le prix élevé du robot et son utilisation au pâturage sont un frein pour de nombreux éleveurs. A l’opposé, la traite une seule fois par jour (monotraite) est une pratique peu coûteuse, rapide à mettre en oeuvre et réversible. Elle entraîne une diminution de la production laitière (de - 15 à - 46% selon l’espèce et le contexte) associée à un lait plus riche en protéines et matières grasses. L’utilisation prolongée de la monotraite pouvant entraîner une dégradation de la santé de la mamelle et de la qualité du lait, sa mise en oeuvre se limite généralement à quelques semaines. La suppression de la traite du dimanche soir, la modulation des horaires de traite ou la monotraite en présence du jeune sont d’autres alternatives à la traite «classique», qui permettent de répondre en partie aux aspirations des éleveurs à une meilleure qualité de vie. Le développement de ces conduites repose en grande partie sur la possibilité de sélectionner des femelles laitières aptes à tolérer de longs intervalles entre traites.


2010 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 287-310
Author(s):  
Eric Guimond ◽  
Norbert Robitaille

La fécondité des Indiennes inscrites âgées de 15 à 19 ans au Canada est très élevée, environ 100 naissances pour 1 000 femmes. Les taux de fécondité des Indiennes adolescentes sont comparables à ceux d’adolescentes dans les pays les moins avancés. L’analyse des données à l’échelle provinciale révèle de fortes variations de cette fécondité, le taux variant du simple au double. Malgré les conséquences bien connues de la maternité précoce sur la qualité de vie des jeunes mères et de leurs enfants, la fécondité des Indiennes adolescentes suscite peu d’intérêt de la part des chercheurs en sciences sociales et en santé au Canada.


2020 ◽  
Vol 28 (5) ◽  
pp. 399-410 ◽  
Author(s):  
I. VEISSIER ◽  
M. MIELE

Les origines des sciences du bien-être animal peuvent être trouvées dans le débat sur le statut moral des animaux en philosophie, l’introduction de la notion de stress en physiologie et la description du comportement des animaux par les éthologues. Dans les années 1970, le bien-être animal est devenu un objet pour la recherche appliquée dans le but d’améliorer la qualité de vie des animaux domestiques. Il a été d’abord étudié au sein de disciplines, par exemple les éthologues ont comparé le comportement des animaux domestiques à celui de leurs homologues sauvages et des besoins comportementaux ont été identifiés. Il est ensuite apparu que le stress est plus un concept psychologique que physiologique. Des liens entre le stress, les besoins comportementaux et les préférences ont été établis. De même, les liens entre le bien-être et la santé animale ont été étudiés : un comportement de malaise a été identifié et des relations entre stress et immunité ont été relevées. Plus récemment, les cadres élaborés en psychologie humaine ont été appliqués aux animaux afin d’identifier les émotions qu’ils peuvent éprouver. Cela a nécessité que les chercheurs d’une discipline interagissent avec des chercheurs d’autres disciplines, ce qui a permis une fertilisation croisée des concepts. Les chercheurs en bien-être animal ont rapidement compris l’intérêt d’utiliser une gamme d’indicateurs couvrant un large éventail de troubles possibles tels que les comportements anormaux, les maladies, les défauts de production, les états émotionnels, etc. L’approche interdisciplinaire est illustrée par le projet Welfare Quality® au sein duquel un outil d’évaluation globale du bien-être animal a été élaboré sur la base de ce qui importe aux animaux, tel qu’identifié par les chercheurs en sciences animales, et de ce que la société considère comme un bon traitement des animaux, étudié par les chercheurs en sciences sociales. Nous pensons que la question du bien-être animal nécessite de briser les frontières entre disciplines et, au-delà des disciplines, d’engager les porteurs d’enjeux et la société dans son ensemble, afin de construire une approche holistique et être en mesure d’améliorer efficacement le bien-être des animaux.


2005 ◽  
Vol 23 (3) ◽  
pp. 285-292 ◽  
Author(s):  
André Billette

Aux grands projets de la Révolution tranquille ont succédé, avec la crise, des problèmes d'intendance. Aujourd'hui, nous assistons à des tentatives de planifier le temps de travail en vue d'une gestion plus « scientifique » ou moins coûteuse. Ce qui ne va pas sans d'énormes résistances ni sans le boycottage des syndicats. Crise du temps industriel. Crise de son extension dans la bureaucratie. Il y a en somme, depuis le début de l'ère industrielle, une sorte de confrontation entre une conception rationnelle ou scientifique du temps de travail, d'une part ; et de l'autre, le temps tel que vécu, tel que valorisé ou symbolisé par les différents groupes. Le temps est ainsi devenu un enjeu social. Il peut être opportun de réfléchir à cet enjeu en un temps où la mode est à la qualité de vie au travail (QVT). Le congrès international de Toronto sur la QVT et les années 80, en septembre 1981, a présenté un ensemble d'expériences dans divers pays. Ce qui frappe, c'est que ces expériences portent sur les conditions les plus faciles à changer et connaissent des succès très relatifs. Pourquoi ? Aucune firme ne remet en cause le temps industriel. On peut ne pas être étonné de la chose. Mais, peut-on penser, tant que le temps planifié et les cadences ne seront pas ralentis ou modifiés, la plupart des expériences de QVT tourneront court. Le temps est un enjeu majeur.


2004 ◽  
Vol 58 (4) ◽  
pp. 590-619 ◽  
Author(s):  
Gilles Guérin ◽  
Tania Saba

Dans le contexte actuel de pénuries de compétences, la fonction ressources humaines — après avoir encouragé les départs anticipés — se voit confrontée au défi de maintenir en emploi les employés vieillissants. Après avoir passé en revue les principales pratiques de gestion associées à la rétention des employés de 50 ans et plus, les auteurs mesurent leur effet sur l’extension de la vie professionnelle de 402 cadres des services sociaux et de santé de Montréal. Les résultats, une fois validés à partir de ceux de deux autres sources de données (tirés de la même enquête), permettent d’élaborer une stratégie de maintien en emploi axée sur les quatre dimensions suivantes : 1) élaboration d’un projet de fin de carrière, 2) aménagement du temps de travail, 3) amélioration de la qualité de vie au travail, 4) stimulants financiers.


2019 ◽  
Vol 13 (4) ◽  
pp. 369-374
Author(s):  
A. Yao ◽  
A. Hué ◽  
J. Danho ◽  
P. Koffi-Dago ◽  
M. Sanogo ◽  
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