scholarly journals Petite histoire de l’étude du bien-être animal : comment cet objet sociétal est devenu un objet scientifique transdisciplinaire

2020 ◽  
Vol 28 (5) ◽  
pp. 399-410 ◽  
Author(s):  
I. VEISSIER ◽  
M. MIELE

Les origines des sciences du bien-être animal peuvent être trouvées dans le débat sur le statut moral des animaux en philosophie, l’introduction de la notion de stress en physiologie et la description du comportement des animaux par les éthologues. Dans les années 1970, le bien-être animal est devenu un objet pour la recherche appliquée dans le but d’améliorer la qualité de vie des animaux domestiques. Il a été d’abord étudié au sein de disciplines, par exemple les éthologues ont comparé le comportement des animaux domestiques à celui de leurs homologues sauvages et des besoins comportementaux ont été identifiés. Il est ensuite apparu que le stress est plus un concept psychologique que physiologique. Des liens entre le stress, les besoins comportementaux et les préférences ont été établis. De même, les liens entre le bien-être et la santé animale ont été étudiés : un comportement de malaise a été identifié et des relations entre stress et immunité ont été relevées. Plus récemment, les cadres élaborés en psychologie humaine ont été appliqués aux animaux afin d’identifier les émotions qu’ils peuvent éprouver. Cela a nécessité que les chercheurs d’une discipline interagissent avec des chercheurs d’autres disciplines, ce qui a permis une fertilisation croisée des concepts. Les chercheurs en bien-être animal ont rapidement compris l’intérêt d’utiliser une gamme d’indicateurs couvrant un large éventail de troubles possibles tels que les comportements anormaux, les maladies, les défauts de production, les états émotionnels, etc. L’approche interdisciplinaire est illustrée par le projet Welfare Quality® au sein duquel un outil d’évaluation globale du bien-être animal a été élaboré sur la base de ce qui importe aux animaux, tel qu’identifié par les chercheurs en sciences animales, et de ce que la société considère comme un bon traitement des animaux, étudié par les chercheurs en sciences sociales. Nous pensons que la question du bien-être animal nécessite de briser les frontières entre disciplines et, au-delà des disciplines, d’engager les porteurs d’enjeux et la société dans son ensemble, afin de construire une approche holistique et être en mesure d’améliorer efficacement le bien-être des animaux.

2012 ◽  
Vol 25 (2) ◽  
pp. 159-168 ◽  
Author(s):  
X. BOIVIN ◽  
S. BENSOUSSAN ◽  
N. L’HOTELLIER ◽  
L. BIGNON ◽  
H. BRIVES ◽  
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Le statut juridique de l’animal reconnu comme «être sensible», induit de fait qu’une réflexion sur le travail en élevage et la relation homme-animal doit prendre en compte le point de vue de l’éleveur, et celui de l’animal. Les enjeux sociétaux, se situent autant en termes d’efficacité du travail et de qualité de vie pour les professions agricoles, qu’en terme de bien-être animal. Cet article de synthèse s’intéresse à la pluridisciplinarité, en particulier entre sciences sociales et éthologie afin de comprendre et d’améliorer les pratiques d’élevage déterminantes dans la relation homme-animal. L’analyse du temps de travail, regardée sous l’angle des contacts hommeanimal révèle une forte diversité suivant les filières et les exploitations. Les diversités de profils des éleveurs, de leurs représentations de l’animal et du travail avec l’animal, et de leurs logiques d’élevage sont rapportées. De son côté, l’éthologie définit un cadre conceptuel fondé sur le fait que l’éleveur et l’animal construisent par leurs interactions répétées une relation interindividuelle qui leur permet de prévoir l’issue de leurs futures interactions. La réaction des animaux à l’homme traduit donc une synthèse des interactions passées et permet d’une certaine façon d’évaluer leur relation. Les études en éthologie montrent que l’animal intègre effectivement l’homme dans son univers relationnel. L’article pointe l’intérêt de décrire la variabilité des pratiques relationnelles de l’éleveur et de les évaluer afin d’obtenir une relation homme-animal bénéfique tant pour l’homme que pour l’animal.


2019 ◽  
Vol 2 (1) ◽  
pp. 79
Author(s):  
Gabriella Menezes Freitas Silva ◽  
Gil Dutra Furtado ◽  
Bianca Miranda Amorim ◽  
José Andreey Almeida Teles ◽  
Marcos Antônio Jerônimo Costa ◽  
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La castration est un outil puissant dans la recherche de la qualité de vie des animaux domestiques, en particulier chez les animaux de compagnie pour cesser définitivement les modifications comportementales et hormonales liées aux fonctions physiologiques de la reproduction, en plus de contribuer directement pour la réduction de la dissémination des zoonoses par le contrôle de la population. Parmi les chiens, l'intervention chirurgicale chez les femelles, affecte directement la réduction du risque de développer des néoplasies, principalement des carcinomes mammaires et élimine la survenue d'infections utérines, déjà chez les mâles, cette procédure contribue à réduire la frustration les rapports sexuels par la réduction de la libido, ainsi que l'anxiété générée lors de la recherche de partenaires pour la reproduction, minimisent également l'incidence des problèmes de la prostate et empêchent le développement de carcinomes testiculaires. Le centre de surveillance de l'environnement et des zoonoses de la municipalité de João Pessoa (Brésil), en charge d'un rôle très important en ce sens, effectue des castrations de chiens et de chats en ville et à partir de ce travail, a été utilisé une méthodologie de recherche documentaire dans des documents spécifiques de l’organisme public et avec ceux-ci effectuant des évaluations statistiques dans les données collectées. Il a été constaté qu'entre 2015 et 2018, 1517 castrations ont été effectuées sur des chiens des deux sexes, avec une croissance de 177 animaux castrés en 2015 pour 660 animaux en 2018, et présentant une moyenne de 379 animaux par an, un résultat qui présente 0,05% de signification et démontre l’importance que cette action a eu pour la ville. L'action élective, avec l'action d'un médicament vétérinaire de prévention de l'intervention chirurgicale dans l'appareil reproducteur, montre une action bénéfique qui procure une action sanitaire souhaitée par la communauté en général. Il est conclu que la castration est méthodologiquement présentée comme une technique sûre pour améliorer le bien-être des animaux domestiques, tout en contribuant à la prévention de la multiplication indésirable des animaux domestiques et, par conséquent, à la dissémination des zoonoses.


Author(s):  
Hui Niu ◽  
Jan Van Aalst

Questions about the suitability of cognitively-oriented instructional approaches for students of different academic levels are frequently raised by teachers and researchers. This study examined student participation in knowledge-building discourse in two implementations of a short inquiry unit focusing on environmental problems. Participants in each implementation consisted of students taking a mainstream or an honours version of a tenth grade social studies course. We retrieved data about students’ actions in Knowledge Forum® (e.g., the number of notes created and the percentage of notes with links), and conducted a content analysis of the discourse by each collaborative group. We suggest the findings provide cause for optimism about the use of knowledge-building discourse across academic levels: there was moderate to strong evidence of knowledge building in both classes by Implementation 2. We end with suggestions for focusing online work more directly on knowledge building. Résumé Les enseignants et les chercheurs soulèvent fréquemment des questions quant au caractère approprié des approches pédagogiques cognitives pour les élèves de différents niveaux scolaires. La présente étude a examiné la participation des étudiants à la coélaboration des connaissances lors de la formation, à deux reprises, d’une unité d’enquête de courte durée axée sur les problèmes environnementaux. Pour chacun des deux essais, les participants étaient des élèves qui suivaient un programme d’études de dixième année, soit général, soit spécialisé en sciences sociales. Nous avons récupéré des données sur les actions des élèves dans le Knowledge Forum (par exemple, le nombre de notes créées et le pourcentage de notes avec des liens) et nous avons analysé le contenu du discours de chaque groupe de collaboration. Nous pensons que les résultats incitent à l’optimisme et qu’il est possible de parler de coélaboration des connaissances entre les niveaux scolaires : des données probantes moyennement rigoureuses ou rigoureuses montrant la coélaboration des connaissances ont été obtenues dans les deux classes lors du deuxième essai. Nous concluons avec des suggestions pour orienter plus directement les travaux en ligne sur la coélaboration de connaissances.


2010 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 287-310
Author(s):  
Eric Guimond ◽  
Norbert Robitaille

La fécondité des Indiennes inscrites âgées de 15 à 19 ans au Canada est très élevée, environ 100 naissances pour 1 000 femmes. Les taux de fécondité des Indiennes adolescentes sont comparables à ceux d’adolescentes dans les pays les moins avancés. L’analyse des données à l’échelle provinciale révèle de fortes variations de cette fécondité, le taux variant du simple au double. Malgré les conséquences bien connues de la maternité précoce sur la qualité de vie des jeunes mères et de leurs enfants, la fécondité des Indiennes adolescentes suscite peu d’intérêt de la part des chercheurs en sciences sociales et en santé au Canada.


1980 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 565-582
Author(s):  
Ronald C. Keith

Nous étudions et nous tentons d'expliquer la nature de la campagne qui se déroule actuellement en Chine pour rétablir la légalité socialiste et la démocratic prolétarienne. Pour ce faire, nous avons dépouillé les documents officiels de l'Etat et du parti, particulièrement ceux du Onzième congrès du parti en 1977 et du Cinquième congrès national du peuple en 1978. Nous nous inspirons au surplus des polémiques an sein du parti communiste chinois et des discussions que nous avons eues à Pékin avec les cadres supérieurs de l'Institut de droit public de l'Académie des sciences sociales.Nous pensons que la politique présente n'entraine ni l'apparition des libertés publiques à l'occidental, ni la dépolitisation du système judiciare chinois. Nous croyons plutôt que cette campagne est l'apogée de l'effort d'intégration politique que l'on fait depuis la révolution culturelle. Il y a beaucoup de confusion à cet égard dans la presse occidentale et il importe, de bien saisir l'attitude chinoise dans cette réforme. Une fois que l'on reconnaît le caractère politique du système juridique il reste à montrer si la réforme actuelle implique un changement réel du rôle politique du droit et si un tel changement entraine une plus grande liberté politique pour les Chinois.Cette réforme ne cherche pas une « libéralisation bourgeoise » (selon l'expression même de Hua Kuo-feng) du régime, elle tente néanmoins de limiter l'arbitraire et l'action politique aveugle qui marquèrent le « fascisme » de la « bande des quatre ». Ainsi les concepts de « l'égalité devant la loi » et de « l'indépendance du judiciaire » doivent être interprétés dans la perspective chinoise c'est-à-dire à l'intérieur d'un effort d'intégration politique.


2013 ◽  
Vol 2 (2) ◽  
pp. 89-101
Author(s):  
Benjamin Ducol

Par une volonté louable de rompre avec des approches psychologisantes du phénomène terroriste dominantes au cours des années 1960-70, les recherches contemporaines en matière de terrorisme(s) et de violence(s) politique(s) ont très largement mis l’emphase sur la figure du « terroriste » comme acteur rationnel et stratégique. Face aux limites des approches rationalistes de l’engagement radical qui envisagent de manière réductionniste les individus au travers d’un calcul rationnel univoque en terme de coûts et d’incitatifs à l’action, il nous apparaît important de réintégrer dans les réflexions théoriques sur les phénomènes terroristes, les émotions afin d’en interroger le rôle dans la production d’une trajectoire violente et/ou terroriste Notre article se propose donc ici d’effectuer une revue de la littérature non-exhaustive des travaux actuels autour du rôle des émotions en matière de terrorisme, et d’éclairer les voies de recherches futures à la lumière de travaux déjà engagés dans le champ de la sociologie des mouvements sociaux, des nouveaux mouvements religieux ou encore de la sociologie cognitive. Au travers de ce « retour des émotions » qui traverse les sciences sociales et plus globalement le champ de la connaissance contemporaine, nous pensons qu’il s’avère en effet possible de dégager des pistes de recherches fructueuses permettant d’affiner notre regard sur les phénomènes terroristes et les logiques de radicalisation violente.Contemporary research on terrorism(s) and political violence(s) have largely put the emphasis on the figure of the "terrorist" as rational and strategic player, in a break with psychoanalytical approaches to terrorism that were dominant from the 1960-1970’s. Giventhe limitations of rationalist approaches to radical commitment, and considering how reductionist is the understanding of individual participation to terrorism related activities through a rational calculation framework in terms of costs and incentives to action, it is important to reintegrate in the theoretical reflections on terrorist phenomena how emotions can play a role in leading potential terrorists down a violent path. This paper presents acritical assessment of current academic work surrounding the issue of violent radicalization and involvement in terrorism, and engages in a theoretical debate thathighlights potential future research that could better integrate a prominent role foremotions in our understanding the process of terrorist radicalization and clandestine political violence.


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