scholarly journals Une amitié nécessaire : entraide et fraternité dans le champ des comic books québécois (1984-1995)

2021 ◽  
Vol 58 ◽  
pp. 35-63
Author(s):  
Philippe Rioux
Keyword(s):  

Depuis leur apparition dans les années 1930, les comic books américains se présentent comme des œuvres collectives sur lesquelles travaillent à relais un nombre variable d’intervenants : le scénariste, le dessinateur, l’encreur, le coloriste, le lettreur et l’éditeur, principalement. Imposée par le rythme de publication (généralement mensuel) de ces imprimés fasciculaires, la création en équipe devient alors un gage de productivité. Ayant prouvé son efficacité, cette méthode de travail est aussi adoptée par la majorité des producteurs québécois qui se lancent dans l’édition de comic books à partir des années 1980. Or, dans ces cas, la collaboration dépasse parfois le partage du travail entre les créateurs à l’emploi d’une même maison d’édition. En effet, le péritexte des œuvres et la correspondance des éditeurs indiquent qu’un esprit de collégialité unit les producteurs rivaux, qui échangent idées et conseils au sujet de leurs séries respectives. Ce faisant, ils contribuent indirectement au contenu des comics publiés par leurs compétiteurs. Cela dit, on peut s’interroger quant aux motifs donnant lieu à cette entraide. De l’amitié entre collègues à l’opportunisme commercial, quels sont les enjeux propres au champ des comics québécois que révèle cette apparente fraternité ? Quelles sont les conditions favorisant les échanges de services entre éditeurs, scénaristes et illustrateurs ? Bref, comment s’explique la collaboration entre producteurs concurrents évoluant au sein d’un même marché? Cet article répondra à ces questions afin de mieux éclairer la dimension sociale liée à la production de comic books sériels au Québec et au Canada. Il révèlera que la collaboration entre agents évoluant dans le champ des comics québécois (et parfois dans les champs canadien-anglais et américain) vise à consolider la place occupée par les éditeurs indépendants dans le milieu restreint qu’ils tentent d’investir. La fraternité qui les réunit est bienvenue et nécessaire dans la mesure où elle encourage des relations d’ordre transactionnel plutôt que conflictuel, transformant des concurrents potentiels en instances publicitaires ou légitimantes, voire en partenaires créatifs. Une alliance se crée, de telle sorte que tous tirent profit d’une collégialité faisant office de défense contre la domination du marché par les géants de l’édition de comic books. Cela dit, on peut s’interroger quant aux motifs donnant lieu à cette entraide. De l’amitié entre collègues à l’opportunisme commercial, quels sont les enjeux propres au champ des comics québécois que révèle cette apparente fraternité? Quelles sont les conditions favorisant les échanges de services entre éditeurs, scénaristes et illustrateurs? Bref, comment s’explique la collaboration entre producteurs concurrents évoluant au sein d’un même marché? Cet article répondra à ces questions afin de mieux éclairer la dimension sociale liée à la production de comic books sériels au Québec et au Canada. Il révèlera que la collaboration entre agents évoluant dans le champ des comics québécois (et parfois dans les champs canadien-anglais et américain) vise à consolider la place occupée par les éditeurs indépendants dans le milieu restreint qu’ils tentent d’investir. La fraternité qui les réunit est bienvenue et nécessaire dans la mesure où elle encourage des relations d’ordre transactionnel, plutôt que conflictuel, transformant des concurrents potentiels en instances publicitaires ou légitimantes, voire en partenaires créatifs. Une alliance se crée, de telle sorte que tous tirent profit d’une collégialité faisant office de défense contre la domination du marché par les géants de l’édition de comic books.

2014 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 1-25
Author(s):  
Jodie Eichler-Levine

In this article I analyze how Americans draw upon the authority of both ancient, so-called “hidden” texts and the authority of scholarly discourse, even overtly fictional scholarly discourse, in their imaginings of the “re-discovered” figure of Mary Magdalene. Reading recent treatments of Mary Magdalene provides me with an entrance onto three topics: how Americans see and use the past, how Americans understand knowledge itself, and how Americans construct “religion” and “spirituality.” I do so through close studies of contemporary websites of communities that focus on Mary Magdalene, as well as examinations of relevant books, historical novels, reader reviews, and comic books. Focusing on Mary Magdalene alongside tropes of wisdom also uncovers the gendered dynamics at play in constructions of antiquity, knowledge, and religious accessibility.


DeKaVe ◽  
2013 ◽  
Vol 1 (2) ◽  
Author(s):  
Terra Bajraghosa

Comic ges. Based on comprehention as a narrative media, comics in Indonesia are oftenly compared to bas-reliefs on Borobudur temple and Wayang Beber.. From many kind of stories Indonesian comic books recently offered, with the developed visual wrapping, some comics steal attentions by its unique themes. These comic books are created because of the inspiration and relation to music industry. These comic books couldn't be seen from the visual style alone, as they were created in many visual genres, but they could be seen from their relations to music industry, whether the mainstream or indie ones. These comic books are published together with the music CDs, telling fictional stories from factual bands or musicians, telling a band's factual stories, or created by one of the band members. To understand modes of creation of these music industry-related-comic books, visual narrative approach will be applied. Through visual narrative approach, the band members' or musician's necessity for telling stories via comics, beside the common practices via music and song lyrics, will be observed.Keywords : Comic book, music industry, visual narrative


2015 ◽  
Vol 2 (1) ◽  
Author(s):  
Kyle Landon Jossy

This study looked at how males and females were portrayed, based on the amount of skin shown in the clothing worn.  A Content analysis was performed on a sample of 20 randomly selected popular comics from the last 3 years.  Both male and female characters were rated on how much skin they showed in three clothing categories; neck line, sleeve length, and lower body.  Results showed that in all 3 categories, women consistently wore more revealing clothing.  The findings demonstraetd that the comic book industry is comparable to other forms of media, in the sexualization of female characters, by having them wear more revealing clothing.


1995 ◽  
Vol 50 (3) ◽  
pp. 645-686 ◽  
Author(s):  
Bernard Derouet
Keyword(s):  

La détention en commun de biens ou de droits d'usage était l'une des bases constitutives de la notion de « communauté », dans les anciennes sociétés rurales européennes. Bien sûr, ce n'était pas la seule. Mais elle est d'un intérêt particulier, à cause de la variété des critères qui, ici ou là et selon les moments, ont pu entrer en jeu pour servir de fondement à la définition des groupes concernés. Plusieurs logiques paraissent avoir ici interféré, coexisté ou s'être affrontées, donnant lieu à des compromis ou à des conflits révélateurs. Qui a droit aux « biens communaux » ?


Comic book studies has developed as a solid academic discipline, becoming an increasingly vibrant and field in the United States and globally. A growing number of dissertations, monographs, and edited books publish every year on the subject, while world comics represent the fastest-growing sector of publishing. The Oxford Handbook of Comic Book Studies examines the history and evolution of the visual narrative genre from a global perspective, bringing together readable, jargon-free essays written by established and emerging scholars from diverse geographic, institutional, gender, and national backgrounds. In particular, the Handbook explores how the term “global comics” has been defined, as well the major movements and trends that drive the field. Each essay will help readers understand comic books as a storytelling form grown within specific communities, and will also show how these forms exist within what can be considered a world system of comics.


2020 ◽  
Vol 56 (4) ◽  
pp. 176-182
Author(s):  
Adam I. Attwood ◽  
Jill L. Gerber
Keyword(s):  

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