scholarly journals La mesure de la sécurité alimentaire des individus et des ménages : potentiel et défis de la collaboration entre sciences de la nutrition et sciences sociales

Author(s):  
Emmanuelle Bouquet ◽  
Alissia Lourme-Ruiz ◽  
Anne Bichard
2014 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 75-76
Author(s):  
S. INGRAND ◽  
B. DEDIEU

Anant-propos « Innover » est un mot d’ordre sociétal qui encourage la communauté des chercheurs à produire des connaissances, des démarches et des outils visant à faire « autrement », à changer de paradigme, ou tout au moins de modèle de production pour ce qui concerne la communauté des agronomes. Pour une grande partie de cette communauté, le débat est centré sur la conception innovante des systèmes agricoles visant de nouveaux compromis entre production (quantité, qualité), protection de l’environnement, maîtrise de la consommation des énergies non renouvelables, tout en contribuant à la sécurité alimentaire globale et à la traçabilité des pratiques. Mais d’autres dimensions doivent être intégrées : la participation des acteurs au processus de conception, la façon dont les différentes sources d’innovations (la recherche, les agriculteurs, les filières, les industriels) interagissent, l’accompagnement de l’engagement dans le changement des exploitants agricoles et le rôle du conseil (public, privé) dans ce cadre, l’étude des verrouillages sociotechniques, etc. La notion d’innovation embarque de fait beaucoup de questions de natures différentes, auxquelles apporter des réponses nécessite une interdisciplinarité entre sciences techniques et sciences sociales. Ce numéro spécial propose une vision de l’innovation dans les systèmes d’élevage centrée sur la contribution des zootechniciens. Il regroupe ainsi huit articles choisis pour traiter des innovations à l’échelle des systèmes d’élevage (et non aux échelles infra – fonctions physiologiques, animal, ou supra – territoire, filière –). Les auteurs ont été sollicités principalement au sein de l’Inra et chez nos partenaires proches (enseignement supérieur agronomique, Instituts techniques et Cirad). A l’Inra, cela concerne les deux départements de recherche au sein desquels des travaux sont conduits sur les systèmes d’élevage, à savoir le département « Sciences pour l’action et le développement » (Sad) et le département « Physiologie animale et systèmes d’élevage » (Phase). Partant des questions générales sur la conception innovante et l’évaluation des systèmes, ce numéro explore différentes leviers de changements radicaux qui sont en germe dans le secteur de l’élevage : l’élevage de précision, l’écologie industrielle, l’agro-écologie, avec leurs déclinaisons (les capteurs appareillés sur les animaux, l’élevage de poissons avec de l’eau recirculée, les systèmes laitiers bas intrants). Deux articles complètent le panorama en s’intéressant au repérage des innovations dans les exploitations d’élevage en France et aux dynamiques diversifiées d’innovation et de changement en Afrique. Les thèmes des articles ont ainsi été pensés pour mixer des réflexions conceptuelles sur l’innovation, en tant qu’objet et en tant que processus, avec des exemples concrets pris soit dans les dispositifs expérimentaux des instituts de recherche, soit chez les éleveurs eux-mêmes. Différentes espèces animales sont concernées par ces exemples, des poissons aux bovins, en passant par les volailles, les ovins et les caprins. Ce numéro spécial souligne ainsi que le secteur de l’élevage n’est pas en reste en matière d’innovations. Mais le champ est vaste et il ne prétend pas en faire le tour, notamment sur le plan des innovations génétiques : il est difficile d’être exhaustif dans un tel  exercice ! Pour finir, à la lecture de ce numéro, quelques questions pour l’avenir nous semblent devoir être formulées : - L’innovation dans les systèmes d’élevage se construit aujourd’hui dans des dispositifs partenariaux associant recherche, développement et formation, inventeurs et utilisateurs. Les éleveurs sont au cœur du processus d’innovation et sont bien sûr les acteurs déterminants de sa réussite ou de son échec. Mais le rôle d’autres parties prenantes (filières, conseil public et privé, action publique, acteurs des territoires et industriels) mériterait d’être plus approfondi ; - Dans le secteur de l’agriculture, et en particulier de l’élevage, les applications des innovations portent sur le vivant, en l’occurrence des animaux. Des questions portent sur la considération apportée à ces êtres vivants et aux formes d’interaction entre hommes et animaux dans le travail quotidien. Par exemple, est-il souhaitable, éthique, d’équiper les animaux avec des capteurs divers et variés, au risque de remettre en cause leur bien-être, ou la nature même de l’activité d’élevage ? L’agro-écologie porte-t-elle d’autres formes de considérations des animaux ? Ces questions importantes restent ouvertes ; - L’avenir sera sans doute fait d’une coexistence de deux mouvements qui peuvent apparaître en première approche contradictoires : d’une part, le mouvement vers l’agro-écologie mettant en exergue les propriétés des processus écologiques et d’autre part, le mouvement vers l’automatisation, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), l’élevage dit « de précision » s’appuyant sur l’écologie industrielle et la recherche de l’efficience. Mais ne faudra-t-il pas tenter de travailler aussi la mise en synergie de ces deux mouvements ? - L’innovation dans les systèmes d’élevage doit être réfléchie en même temps dans le secteur animal et végétal, en particulier quand il s’agit de raisonner les systèmes fourragers de demain, mais aussi le rôle des cultures dans l’alimentation animale et l’autonomie des exploitations. La polycultureélevage, bien plus qu’une tradition désuète, est sans doute une forme intéressante et prometteuse pour mettre en œuvre les principes tant d’agro-écologie que d’écologie industrielle, avec des modes d’organisation et d’interaction à repenser entre ateliers à l’intérieur de l’exploitation et entre exploitations à l’intérieur d’un territoire. L’année 2014 est marquée par la sortie en France de deux numéros spéciaux consacrés à l’innovation en élevage : le présent numéro d’INRA Productions Animales et celui de la revue Fourrages1. Pour nous, cela est le signe d’un enjeu important perçu par la communauté scientifique agronomique autour des questions d’innovation, à l’heure où l’élevage doit relever le défi d’être multi-performant. 1 L'innovation en systèmes fourragers et élevages d’herbivores : un champ de possibles. Fourrages, 217, mars 2014


1949 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 311-315
Author(s):  
Fernand Braudel
Keyword(s):  

Charles Morazé adore s'aventurer très en avant des lignes sagement, voire trop sagement tenues par ses confrères en histoire et en sciences sociales. Il lui faut l'ivresse des coups de main, des raids et de la solitude, car il a besoin de nous quitter pour nous surprendre ou nous irriter au retour — plus encore, pour se justifier à ses yeux de sa passion dévorante pour l'Histoire. Pour elle, n'a-t-il pas successivement trahi, hier, les mathématiques et la philosophie — qui d'ailleurs, rassurons-nous, en tireront vengeance tout au long de sa vie ?


1961 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 136-146
Author(s):  
Robert Mandkou

Nos lecteurs connaissent les ouvrages et la vivante école de sociologie religieuse de Gabriel Le Bras : les termes mêmes de ses classifications (détachés, saisonniers, observants, dévots) sont passés dans le langage courant des sciences sociales, en même temps que leur auteur, approfondissant pendant un bon quart de siècle sa recherche, faisait progresser sa propre problématique en passant des dénombrements de la pratique à la mesure, plus difficile, de la vitalité religieuse.


2000 ◽  
Vol 55 (6) ◽  
pp. 1229-1253 ◽  
Author(s):  
Jackie Assayag
Keyword(s):  

RésuméAprès un siècle d'études, il subsiste une zone en friche dans le champ des sciences sociales de l'Asie du Sud : celle de la ou des classes moyennes. Se posent non seulement les questions de son estimation numérique et de sa recomposition depuis cent cinquante ans, mais aussi celle de sa forfaiture puisque d'aucuns la considèrent comme responsable de la fabrication de la démocratie la plus inégalitaire dans le monde. Ces questions sont abordées à partir de réflexions sociologiques, historiques et épistémologiques.


1999 ◽  
Vol 54 (5) ◽  
pp. 1137-1156 ◽  
Author(s):  
Thomas Späth
Keyword(s):  

De prime abord, elles n'ont rien de commun. Et pourtant, les quatre publications dont ici il sera question présentent, chacune à sa manière mais toutes de manière quelque peu iconoclaste, un défi aux représentations prétendument bien établies de l'histoire du principat romain. Aussi distinctes que soient leurs thématiques, les auteurs partagent un même objectif : mieux saisir la spécificité et donc la différence de Rome par rapport aux valeurs et aux modèles du politique du 19esiècle européen, qui ont largement dominé la conceptualisation de l'histoire romaine, domination peutêtre plus forte dans lesAltertumswissenschaftenallemandes qu'ailleurs.


1968 ◽  
Vol 23 (2) ◽  
pp. 233-240 ◽  
Author(s):  
Charles Morazé

La grandeur et la décadence des cités, la fécondité, les poisons de la prospérité et ses vicissitudes, les manières dont la sagesse ou la vanité transfigurent l'angoisse, ces considérations sont dans Hérodote. Et si toutes les époques n'ont pas inspiré également leurs témoins ou leurs historiens, aucune histoire ne fut valablement écrite sans que l'auteur y traite de sociétés, d'économies et psychologies. Les antécédents de nos sciences sociales sont dans ces rencontres de la philosophie avec l'histoire, la seconde servant de laboratoire à la première. Le problème posé aujourd'hui, des rapports de l'histoire avec les sciences sociales, est en réalité aussi ancien que la légitimité de chacune à exister indépendamment des autres.Si la spécialisation de toutes disciplines est tenue pour une condition de leur développement, les sciences physiques, séparées aussi de la philosophie dont la dialectique avait fourni leurs premiers concepts, sont restées solidaires entre elles grâce à leur commun recours aux mathématiques. L'essor des premières s'inscrit dans celui des secondes.


1990 ◽  
Vol 45 (2) ◽  
pp. 507-522 ◽  
Author(s):  
Olivier Dumoulin

Pour tout un chacun, le jeudi 24 octobre 1929 demeure le « jeudi noir » ; le jour où les prévisions de l'économiste de Harvard, l'un des papes de l'économie d'alors, le grand Irving Fisher, furent ridiculisées, balayées, lorsque, d'un « haut plateau » permanent où les voyaient stabilisés les valeurs mobilières et bientôt les prix, s'engagèrent dans une spirale infernale à la baisse. Coïncidence remarquable, ce même jeudi, à 500 mètres de Wall Street, au 61 de Broadway, les responsables de la division des sciences sociales de la Fondation Rockefeller décidaient de soumettre à leur conseil d'administration un projet de financement d'une enquête internationale sur l'histoire des prix. Au moment où le monde entrait dans la crise, économistes et historiens se proposaient donc de saisir, dans la longue durée, l'un des symptômes les plus évidents de la catastrophe : les fluctuations des prix.


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