La tomographie par impédance électrique : un outil précieux pour le clinicien

Author(s):  
Michelle Norrenberg ◽  
Olivier Lheureux

La tomographie par impédance électrique (TIE) est une technique d’imagerie non invasive, facilement utilisable au chevet du patient qui permet d’obtenir une évaluation dynamique de la ventilation pulmonaire ainsi qu’une analyse fonctionnelle de régions pulmonaires distinctes. Les variations d’impédance sont mesurées en appliquant un courant alternatif de faible intensité (5mA, 50-70 Hz) au travers d’électrodes placées sur une ceinture positionnée au niveau de la cage thoracique du patient. Les images reconstruites à l’écran sont soit statiques soit dynamiques et représentent la distribution de conductivité à un instant donné ou la variation de la distribution de conductivité entre deux instants. Elles permettent au clinicien d’apprécier en temps réel le degré d’homogénéité de la ventilation et de détecter d’éventuelles asynchronies ventilatoires. Pratiquement, la TIE permet de quantifier les variations régionales d’impédance pulmonaire en fin d’expiration qui seraient en étroit rapport avec les variations de volume de fin d’expiration.Elle offre également la possibilité de mesurer la variation d’impédance à chaque cycle respiratoire, la compliance régionale du système respiratoire, d’évaluer les zones de collapsus, d’atélectasies ou de surdistension, de calculer le centre de ventilation ou encore l’indice de retard régional de ventilation. Elle permet donc de surveiller la ventilation en temps réel et en continu et d’apprécier les répercussions de différents réglages de la ventilation mécanique (titration de la PEEP…) ou de manœuvres à visée thérapeutique sur la ventilation régionale.

Author(s):  
Quentin Fossé ◽  
Martin Dres

Le diaphragme est un muscle très sollicité en réanimation et sa dysfonction est associée à une importante morbi-mortalité. Outre l’effet délétère bien établi de la ventilation mécanique sur la fonction diaphragmatique, d’autres facteurs de risque interviennent (sepsis notamment) ce qui justifie de remplacer le concept physiopathologique de dysfonction diaphragmatique induite par la ventilation pour celui de dysfonction diaphragmatique associée à la réanimation. La prévalence de la dysfonction diaphragmatique est élevée en réanimation puisqu’elle touche plus de 60 % des patients dès l’admission et jusqu’à 80 % des patients présentant un sevrage prolongé. En pratique, l’existence d’une dysfonction diaphragmatique est évoquée à l’heure du sevrage de la ventilation mécanique, en cas d’échecs répétés. Le diagnostic repose sur la mesure de la capacité du diaphragme à générer une pression mais une telle évaluation n’est pas réalisée en routine. L’échographie diaphragmatique qui permet une approche non invasive et un examen en temps réel de l’excursion et de l’épaississement du muscle pourrait constituer l’examen de choix mais ses modalités de réalisation et sa validité restent à déterminer. En l’absence de traitement curatif, la promotion d’efforts inspiratoires spontanés exercés dans des limites physiologiques reste à l’heure d’aujourd’hui la stratégie la plus raisonnable.


2018 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 161-171
Author(s):  
D. Rousset ◽  
B. Riu-Poulenc ◽  
S. Silva

Environ deux tiers des patients atteints de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) présenteront une instabilité hémodynamique avec recours aux vasopresseurs. Sous ventilation mécanique, la diminution de précharge du ventricule droit (VD) suite à l’augmentation de la pression pleurale et l’augmentation de la postcharge du VD secondaire à l’élévation de la pression transpulmonaire seront des phénomènes exacerbés en cas de SDRA. Les risques encourus sont une diminution du débit cardiaque global et l’évolution vers un cœur pulmonaire aigu (CPA). Le contrôle de la pression motrice, de la pression expiratoire positive et la lutte contre l’hypoxémie et l’hypercapnie auront un impact autant respiratoire qu’hémodynamique. L’échographie cardiaque tient un rôle central au sein du monitorage hémodynamique au cours du SDRA, à travers l’évaluation du débit cardiaque, des différentes pressions de remplissage intracardiaques et le diagnostic de CPA. Le cathéter artériel pulmonaire est un outil de monitorage complet, indiqué en cas de défaillance cardiaque droite ou hypertension artérielle pulmonaire sévère ; mais le risque d’effets indésirables est élevé. Les moniteurs utilisant la thermodilution transpulmonaire permettent un monitorage du débit cardiaque en temps réel et sont d’une aide précieuse dans l’évaluation du statut volumique. L’évaluation de la précharge dépendance ne doit pas s’effectuer sur les variabilités respiratoires de la pression pulsée ou du diamètre des veines caves, mais à travers l’épreuve de lever de jambe passif, le test d’occlusion télé-expiratoire ou encore les épreuves de remplissage titrées.


Author(s):  
Céline Grimaldi ◽  
Fabrice Michel ◽  
Michel Panuel

L’échographie pulmonaire (EP) s’est considérablement répandue en réanimation adulte mais son utilisation néonatale et pédiatrique, bien que croissante, reste plus limitée et la radiographie thoracique demeure l’examen de première ligne dans la plupart des centres. L’objectif de cette revue est de faire le point sur les études menées spécifiquement en réanimation pédiatrique, afin de présenter les connaissances déjà établies, les avantages et les limites de l’EP. Après un point sur son utilisation dans les pathologies néonatales et communautaires pédiatriques, nous abordons les utilisations spécifiques à la réanimation de l’enfant. L’EP présente un triple intérêt de diagnostic d’urgence, de guide aux procédures thérapeutiques et de suivi évolutif en temps réel ou différé. En néonatologie, elle aide à identifier l’étiologie des détresses respiratoires immédiates et secondaires et la gestion des détresses vitales. En pédiatrie communautaire, elle est utile au diagnostic de pneumonie et de bronchiolite et à la détection de complications. En réanimation pédiatrique, elle permet la mise en évidence des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) et l’évaluation et le suivi du recrutement alvéolaire notamment dans le syndrome de détresse respiratoire aigüe (SDRA) ou les atélectasies péri opératoires. En combinaison avec le monitorage hémodynamique, elle aide à la surveillance des patients à risque d’oedème pulmonaire notamment dans les cardiopathies ou les sepsis. Enfin elle détecte rapidement les complications pulmonaires de réanimation ou post-opératoires, les atteintes thoraciques traumatiques et certaines causes potentiellement réversibles d’arrêt cardiaque. La publication récente des recommandations internationales pédiatriques et néonatales sur l’échographie d’urgence pourrait encourager sa diffusion dans la pratique courante.


2010 ◽  
pp. 54-60
Author(s):  
C. Lacour ◽  
G. Chebbo ◽  
C. Joannis
Keyword(s):  

2007 ◽  
Vol 41 (9-10) ◽  
pp. 1139-1164
Author(s):  
Iulian Munteanu ◽  
Seddik Bacha ◽  
Antoneta Iuliana Bractu ◽  
Joël Guiraud ◽  
Daniel Roye

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