La correspondance de Marina Tsvetaeva évoque, quoique rarement, le nom de Proust. En outre, les biographes de Tsvetaeva témoignent qu’elle connaissait l’œuvre de l’écrivain français et s’y intéressait vraiment. Enfin, il existe aussi des tentatives d’analyse comparative et typologique des œuvres de Tsvetaeva et de Proust. L’impression d’apparition inattendue du nom de Proust dans la prose et la critique de Tsvetaeva se renforce encore par le fait qu’elle avait, surtout dans les années 1930, une attitude fort complexe à l’égard de la littérature française. L’image tsvetaevienne, comme l’image proustienne, est une grandeur qui dure, dont l’origine est dans l’enfance et qui ensuite de façon fantasque se projette dans le futur à travers le présent, porte en soi « le temps perdu » et lui donne une vie nouvelle.