scholarly journals Mécanismes Narratifs dans La Salle de Bain de Jean–Philippe Toussaint

2021 ◽  
Vol 13 (4) ◽  
pp. 701-714
Keyword(s):  
De Se ◽  

e récit minimaliste, qui est apparu après le Nouveau Roman tente de revitaliser la langue et le roman. Cette nouvelle approche d'écriture romanesque est qualifiée par les critiques comme un concept de la littérature postmoderne. L'auteur postmoderne tente de se retirer de la société pour pouvoir voyager dans son monde intérieur. L'errance, l'absurdité et l'ambiguïté sont des termes qui reviennent régulièrement sous la plume des critiques quand il s'agit de caractériser la littérature postmoderne. Dans cet article après avoir défini le sens du récit minimaliste, nous comparerons les différences et les similitudes de ce courant littéraire avec le Nouveau Roman. Ensuite, nous essayons de montrer les mécanismes narratifs dans La Salle de bain de Jean–Philippe Toussaint. La structure fragmentée de cette œuvre oscille entre un seul mot et quelques pages. Pour le lecteur moderne, la lecture du roman de Toussaint, auteur minimaliste du XXe siècle, peut être choquante. Cet auteur brise la linéarité en faisant éclater l'espace et le temps. Les caractéristiques du style de Toussaint détruisent celles du roman réaliste. A cela s'ajoute le langage qui aide la fragmentation de l'histoire et cause sa démolition. Mots-clés : Le Récit Minimaliste, La Littérature Postmoderne, Le Nouveau Roman, La Salle de Bain, Jean–Philippe Toussaint.

Author(s):  
Laura Stevenson

À une époque où les habiletés de communication font partie des compétences de base du XXIe siècle, on se rend compte que l’obsession avec le langage dans les théories littéraires des années 50 et 60 est justifiée. La communication reste le rôle principal du langage, mais le contenu de cette communication a beaucoup changé. Presque chaque romancier appartenant au mouvement du nouveau roman utilise le langage de façon très différente de celle dont nous avons l’habitude en expérimentant avec le langage, en l’étirant de tous les côtés afin de lui donner une nouvelle dimension. Il ne s’agit plus de communiquer des idées et des sentiments, mais plutôt de se pencher sur le langage lui-même, de se réinventer pour que l’écrivain puisse mettre sur papier ce qu’il ressente : des sensations, des perceptions, des soupçons.Nathalie Sarraute, par exemple, perçoit le langage dans le sens mallarméen du terme, c’est-à-dire, « essentiel », complexe et qui produit du sens. En dehors du langage elle affirme l’existence d’une substance non-verbale qu’elle appelle « l’innommé » ou le « non-nommé » et le langage sert justement de médiateur entre les sensations que l’écrivain veut exprimer et son lecteur.Avec Robbe-Grillet, Claude Simon et Michel Butor, le langage dans le roman joue un rôle important car il force le lecteur à changer sa façon de lire afin de comprendre le roman. Les jeux de mots et l’insistance sur les descriptions des objets font penser le lecteur qu’il doit absolument trouver la clé afin de comprendre l’incompréhensible.


2016 ◽  
pp. 165-175
Author(s):  
Valentina Anacleria

Cet article questionne la situation de la littérature au temps de la mondialisation. Le désir du sinologue François Jullien de découvrir s’il y a encore la possibilité d’établir un dialogue entre les cultures — pas en termes d’identité, mais d’écart et de fécondité culturelle — a suscité ma curiosité. Comment la littérature et l’imaginaire des lecteurs sont-ils en train de se modifier ? Notre terrain d’observation privilégié sera celui de ce que nous appellerons l’écriture migrante, lorsque les écrivains immigrés utilisent la langue du pays d’accueil pour écrire leurs histoires. Ce sujet, à son tour, conduit aux questions du canon littéraire, de l’intertextualité et de l’interprétation comme base lexicale pour la réécriture d’un nouveau réseau de mots-clés de la littérature, à l’époque de la postmodernité.


2021 ◽  
Vol 13 (3) ◽  
pp. 549-578

La description commence, depuis la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, à acquérir un statut plus avantageux que dans les siècles précédents. Les critiques et les rhétoriciens l’ont déjà traitée avec méfiance. Au XIXe siècle, la description se libère des normes classiques et rhétoriques dans un développement de l’art romanesque, surtout dans les romans réalistes et naturalistes qui réussissent à adopter des procédés stylistiques de naturalisation et de motivation du passage descriptif. Ce dernier est devenu, pour le lecteur- descriptaire, un morceau textuel d’apprentissage et de savoir dans une fonction mathésique. Des écrivains, tels que Balzac, Hugo, Zola, entre autres, réussissent à développer un statut de description intégrante dans le récit, assurant une lisibilité et une cohérence textuelle. Par contre, le Nouveau Roman de Robbe-Grillet, au XXe siècle, fait preuve d’un bouleversement de tout l’héritage traditionnel et rhétorique sur la place de la description dans le récit. Elle est devenue dominatrice textuelle qui dénie le principe d’apprentissage et de savoir pour le lecteur-descriptaire extra diégétique, avec prolifération et digression. Le narrateur de Robbe-Grillet, afin d’éviter le caractère statique de la description, a tendance à temporaliser son énonciation et à adopter le mouvement optique des détails systématiques des gestes et des actes du décrit. Le lecteur, en face d’une telle description à fonction narrative, aura l’impression d’un mouvement narratif dans le passage descriptif. Mots-clés : Description, Lecteur, Incipit, Intégration, Digression.


2020 ◽  
Vol 17 (2) ◽  
pp. 66-85
Author(s):  
French French
Keyword(s):  

Cet article se propose de revenir sur une expérience de recherche-création menée dans un musée d’art et d’histoire de la région parisienne entre 2017 et 2018. Marionnettiste, performeuse mais aussi chercheuse, l’autrice s’y interroge, à la première personne, sur la confrontation des désirs et des fantasmes théoriques à leur réalisation pratique. S’agissait-il vraiment de « faire entrer les arts vivants au musée » comme l’annonçait certains médias locaux ? D’occuper l’espace, de se saisir du lieu, des œuvres ? A quels prix et pour quels effets ? Retraçant presque chronologiquement ce parcours, cet article se fait le portrait sinueux d’une recherche qui se (re)trouve en actes et se transforme à l’œuvre. Mots clés : recherche-création, théâtralité, musée, marionnette, performance


2020 ◽  
Vol 17 (2) ◽  
pp. 25-43
Author(s):  
French French
Keyword(s):  

Dans de nombreuses mises en scènes de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, le texte dramatique a pu sembler disqualifié, remis en cause dans sa légitimité à être l’origine même de toute dramaturgie. Le phénomène n’est pas nouveau puisque depuis les premières atteintes d’Antonin Artaud, le théâtre d’image a constamment désavoué la suprématie du théâtre de la parole. Si bien qu’il est légitime de s’interroger aujourd’hui sur les fonctions du texte théâtral et sur son rapport à la scène. Les nouvelles écritures dites « de plateau » ont notamment permis au discours théâtral de se renouveler. Devenu simple matériau des dramaturgies modernes, il a gagné un nouveau statut de « média-texte », mais il a aussi retrouvé une légitimité à « inspirer » l’espace imaginaire de la scène. N’étant certes plus la seule source originelle de la création théâtrale, en tant qu’œuvre « à monter », le texte a accepté sa fonction élémentaire de « substance » de la théâtralité (texte projeté, texte graphique, texte déconstruit, fragmentaire, voire impur) ; et, de fait, à la suite de cette métamorphose, c’est toute la littérature qui réinvestit le champ du théâtre, mais aussi le discours en général, puisque ce texte n’a plus obligation d’être « pièce » écrite pour le théâtre, mais celle de participer à la force dynamique d’un imaginaire qui se déploie en spectacle, mis en jeu sur un plateau par une communauté d’acteurs, corps et esprit en travail. Il s’agit d’interroger, à travers l’histoire et l’actualité, cette composante indéniable de la scène qu’est le texte de théâtre dans la mesure où si on a pu le croire à tort moribond, dépassé, déclassé ou hors-jeu, il semble au contraire renaître de ses cendres, plus éclatant que jamais, armé d’une nouvelle légitimité quasi politique, signe d’une urgence contemporaine à questionner la complexité du monde par une mise en jeu non moins complexe de sa représentation. Mots clés : plateau – oralité– media-texte – performance – communauté


2003 ◽  
Vol 22 (3) ◽  
pp. 59-84
Author(s):  
Margaret Lock
Keyword(s):  

Résumé Techniques de reproduction et reproduction de la société japonaise Les nouvelles techniques de reproduction permettent de réaliser les désirs de procréation, là où c'était auparavant impossible. Ce texte décrit comment des femmes de Tokyo en âge de se reproduire réagissent envers l'accessibilité de la fertilisation in vitro et les tests génétiques. Ces réactions et l'analyse de leur contexte d'énonciation (notamment les notions de relations de genre au Japon) démontrent que l'interprétation de la praxis du corps en ce qui concerne ces techniques doit être mise en contexte, si bien que tout débat abstrait sur l'éthique de l'utilisation des techniques de reproduction est insuffisant. Les réactions de ces femmes sont contradictoires et révèlent, d'une part, une tension entre la rhétorique japonaise courante qui est en faveur d'un accroissement de l'individualisme et, d'autre part, les obligations envers la famille immédiate. Les techniques de reproduction sont utilisées avant tout pour créer un « contrôle des naissances » grâce auquel le rejeton « conviendra » aux attentes de la vie « normale » dans la société japonaise. Mots clés : Lock, épistémologie, savoirs populaires, techniques de reproduction, femmes, Japon


2019 ◽  
Vol 33 (3) ◽  
pp. 155
Author(s):  
Valentine Eugène

« La Genèse dans la littérature martiniquaise contemporaine: Mémoires et devenir » suggère de se pencher sur l’évolution des premières pages de la Bible dans la littérature contemporaine en Martinique. Le mouvement d’appropriation et de subversion du mythe de la Genèse dans Raphaël Confiant et Biblique des derniers gestes (2002) de La Chate du Grand Retour (2002) de Patrick Chamoiseau met en lumière l’appui spécifique de la littérature francophone dans le contexte postcolonial: supprimer à l’histoire du processus traumatisant; créer un mythe original oublié; donner aux minorités une nouvelle place dans l’histoire et le mythe. Mots-clés: Antilles, Genèse, réécriture


2003 ◽  
Vol 21 (1) ◽  
pp. 9-23 ◽  
Author(s):  
Éric Gagnon
Keyword(s):  

Résumé De la pureté du don. Contribution à un débat Partant d'une critique qu'Éric Schwimmer a formulée à l'endroit de J. T. Godbout et A. Caillé, nous nous efforçons de distinguer deux formes « pures » du don, conçu d'abord comme forme d'échange distincte du rapport marchand, puis comme geste gratuit et désintéressé. Cette distinction permet, dans un premier temps, d'apprécier la valeur méthodologique de l'opposition don-marché, tout en évitant de se prononcer sur les intentions des individus. Dans un second temps, nous retraçons brièvement l'apparition de cette opposition dans la société occidentale, et comment l'idée du don désintéressé a permis de penser le don comme forme générale d'échange. Mots clés : Gagnon, don, échange, marché, utilitarisme, altruisme


2020 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 112-124
Author(s):  
Adina Balint
Keyword(s):  

Il existe une relation de complémentarité entre la mobilité culturelle (W. Moser) et la mobilité poétique au sens de la naissance d’un « esprit migrateur », selon Pierre Ouellet. Les deux notions s’appliquent principalement aux contextes de déplacements, de migrations, d’exils et de métamorphoses. En même temps, la notion de mobilité s’inscrit dans le cadre des nouvelles configurations du récit de soi : le récit de la mobilité a pour fonction de cerner de quelle manière un sujet est en mesure de circonscrire une identité propre dans l’espace. En témoigne l’apparition, depuis une vingtaine d’années, de récits de soi littéraires qui mettent l’accent sur le déplacement, et où interviennent des figures de l’hybridité culturelle. À partir de La Ballade d’Ali Baba de l’écrivaine québécoise Catherine Mavrikakis, en dialogue avec L’Énigme du retour de Dany Laferrière, cet article explore la poétique de la mobilité au niveau de la thématique et du discours narratif. Nous mettrons en lumière la capacité des sujets narratifs de se mouvoir dans un espace où les variables de la connaissance et de l’interprétation du monde sont multiples et engagent la rencontre avec l’altérité. Mots-clés : mobilité, récit de soi, Catherine Mavrikakis, Dany Laferrière, littérature québécoise contemporaine.


2020 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 63-77
Author(s):  
Sandra Hobbs

La femme qui tue dérange de façon particulière les normes sociales : les femmes nourrissent, soutiennent, compatissent… la violence leur est habituellement étrangère. Celle qui enlève la vie à un autre est donc encore plus « monstrueuse » (Gilbert) que son homologue masculin. Diverses théories orientent l’étude de la femme meurtrière – soit qu’elle cherche à devenir plus masculine, qu’elle réagit à une situation intenable ou qu’elle se démarque d’une norme qui s’applique aux femmes d’une certaine race ou classe sociale (Irwin et Pasko). Dans le cas de la représentation romanesque du meurtre féminin au Québec, on peut constater un certain écart par rapport à la réalité (Gilbert), dans le sens que la violence au féminin prend un essor dans le livre, qui est sans rapport aux statistiques de la société canadienne ou québécoise. Le roman que nous avons retenu pour cette étude – Le sang de l’or de Louise Leblanc (1989) – met en vedette une meurtrière, ce qui devrait alors choquer le lecteur. Nous verrons que dans ce roman, par contre, le portrait hautement stéréotypé du personnage principal amérindien rend la violence du personnage moins surprenante. Qu’en est-il au juste du meurtre au féminin quand la criminelle est aussi amérindienne? Nous élucidons ce sujet en tenant compte des questions de territorialité, d’histoire coloniale et d’écoterrorisme, sans perdre de vue le discours féministe qui informe le récit. De fait, tout en ayant recours à des tropes coloniaux qui remontent au dix-neuvième siècle, voire plus loin, Leblanc crée un personnage qui attire la sympathie du lecteur. En tant que jeune femme victime de violence sexuelle, Kiji est en droit de se défendre; sa défense de l’environnement justifie davantage son geste. En dépit de ces facteurs atténuants, elle demeure un personnage équivoque en raison de sa correspondance au stéréotype littéraire de l’Amérindien dans la littérature québécoise. Mots clés : autochtone, colonie de peuplement, stéréotype, éco-terrorisme, violence sexuelle


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document