Littérature de combat chez Mongo Béti ou le choix d’un réalisme militant
Les œuvres de fiction, on le sait, reposent principalement sur l’imagination. Pour autant, elles ne s’enracinent pas moins dans la réalité sociale dont elles aident ainsi à réfléchir les problèmes en les mettant en scène dans leurs moindres manifestations. « Le roman est un miroir formidable qui permet aux gens de prendre conscience d’eux-mêmes, de réfléchir sur leur condition et sur leur société. Ceci quelle que soit la situation du pays ». Telle était l’esthétique défendue par Mongo Béti pour dire qu’il y a toujours un rapport entre Histoire et littérature, réel et esthétique. Fortement tirée de l’environnement social et de la vie quotidienne en général, l’œuvre de Béti offre souvent des espaces textuels qui se confondent avec les espaces de vie de son auteur. Le matériau romanesque découle de la mise en commun d’éléments textuels et extratextuels qui constituent ce que Jauss nomme l’arrière-plan référentiel qui s’inscrit dans le texte comme cet ensemble de signes reconnaissables et identifiables par le lecteur. D’où de multiples éléments de création servant à la fois de référence au réel et au référent fictionnel. La société politique et sociale de la fiction mise en scène par Mongo Béti semble souligner des points qui méritent d’être analysés afin appréhender la « marque de fabrique » de l’écriture bétienne. Celle-ci recoupe l’idée de progrès par son engagement ou la critique sociale, la production d’une vision du monde qui se veut précise et exhaustive (d’où le réalisme). Tels sont certains des aspects à élucider à travers Branle-bas en noir et blancetHistoire du fou.