scholarly journals Littérature de combat chez Mongo Béti ou le choix d’un réalisme militant

2018 ◽  
Vol 3 (1) ◽  
Author(s):  
Bocar Aly Pam

Les œuvres de fiction, on le sait, reposent principalement sur l’imagination. Pour autant, elles ne s’enracinent pas moins dans la réalité sociale dont elles aident ainsi à réfléchir les problèmes en les mettant en scène dans leurs moindres manifestations. « Le roman est un miroir formidable qui permet aux gens de prendre conscience d’eux-mêmes, de réfléchir sur leur condition et sur leur société. Ceci quelle que soit la situation du pays ». Telle était l’esthétique défendue par Mongo Béti pour dire qu’il y a toujours un rapport entre Histoire et littérature, réel et esthétique.  Fortement tirée de l’environnement social et de la vie quotidienne en général, l’œuvre de Béti offre souvent des espaces textuels qui se confondent avec les espaces de vie de son auteur.  Le matériau romanesque découle de la mise en commun d’éléments textuels et extratextuels qui constituent ce que Jauss nomme l’arrière-plan référentiel qui s’inscrit dans le texte comme cet ensemble de signes reconnaissables et identifiables par le lecteur. D’où de multiples éléments de création servant à la fois de référence au réel et au référent fictionnel.  La société politique et sociale de la fiction mise en scène par Mongo Béti semble souligner des points qui méritent d’être analysés afin appréhender la « marque de fabrique » de l’écriture bétienne. Celle-ci recoupe l’idée de progrès par son engagement ou la critique sociale, la production d’une vision du monde qui se veut précise et exhaustive (d’où le réalisme). Tels sont certains des aspects à élucider à travers Branle-bas en noir et blancetHistoire du fou.  

2009 ◽  
pp. 195-218
Author(s):  
Arnaud Régnier-Loilier ◽  
Nelly Guisse

2021 ◽  
Vol N° 76 (5) ◽  
pp. 124-126
Author(s):  
Didier Wouters

2017 ◽  
pp. 21-36
Author(s):  
Cilas Kemedjio

Le retour de Mongo Beti au Cameroun et sa confrontation avec la réalité de son pays ont profondément influencé ses analyses. Plongé dans la banalité de la vie quotidienne, l’auteur a ouvert une discussion féconde, même si elle a parfois été contestée, sur des sujets tels que les manifestations étudiantes de Yaoundé (au début des années 1990) ou le poids important accordé à l’ethnie en politique. Pour que ces discussions soient porteuses de sens, pour lui comme pour le public auquel il s’adressait, Mongo Beti, après des années d’exil qui l’avaient rendu étranger à son pays, a réappris la langue de la tribu. Cette attitude d’humilité a notamment permis à sa pensée d’évoluer, s’éloignant d’une dénonciation récurrente, voire dogmatique, des élites politiques corrompues pour embrasser ce que j’appellerais une posture éthique. Les échanges avec les étudiants en grève ont conforté Mongo Beti dans l’idée que la nouvelle génération saurait continuer les combats qu’il menait lui-même.


Author(s):  
Camille Bui

Cet article explore, à travers le paradigme de la traduction, la mise en scène des interactions sociales dans Playtime de Jacques Tati (1967), Kontakthof de Pina Bausch (1978-2000-2008) et Reconstitutions d’Édouard Levé (1998-2003). Chacune de ces oeuvres témoigne du désir de traduire le social en esthétique : il s’agit de dire l’ordinaire des jeux de distance et de proximité entre les corps, par le cinéma, la danse ou la photographie. Ce geste de traduction emprunte à la logique de la re-présentation qui réifie le social, mais il ne peut s’y réduire. Car la traduction vise aussi à reconduire, sur la scène de l’art, la dynamique du lien en tant qu’adresse faite à l’autre, au risque de son échec. Penser le geste artistique comme traduction permet d’être sensible au devenir chorégraphique des situations sociales, autant qu’à la socialité qui anime des oeuvres qui nous émeuvent ou nous indiffèrent.


2008 ◽  
Vol 192 (8) ◽  
pp. 1641-1656
Author(s):  
Jean-Paul Dommergues ◽  
Alexia Letierce ◽  
Olivier Bernard ◽  
Dominique Debray

2020 ◽  
Vol 9 (1) ◽  
pp. 26-45
Author(s):  
Sarah J. Adams

Despite their peripheral position in the Atlantic slave trade, authors of the late eighteenth-century German states composed a number of dramas that addressed imperialism and slavery. As Sigrid G. Köhler has argued (2018), these authors aimed to exert political leverage by grounding their plays in the international abolitionist debate. This article explores how a body of intellectual texts resonated in August von Kotzebue's bourgeois melodrama Die Negersklaven (1796). In a sentimental preface, he mentions diverse philosophical, historical and political sources that contributed to the dramatic plot and guaranteed his veracity. Looking specifically at the famous Histoire des deux Indes (1770) by Denis Diderot and Guillaume-Thomas F. Raynal, I will examine the ways in which Kotzebue adapted highbrow abolitionist discourses to the stage in order to convery an anti-slavery ideology to the white European middle classes. Kotzebue seems to ground abolitionism in the bourgeois realm by moulding political texts into specific generic templates such as an elaborate mise-en-scène, the separation and reunion of lost lovers, a fraternal conflict, and the representation of suffering victims and a compassionate white hero.


2019 ◽  
Vol 58 (2) ◽  
pp. 170-182
Author(s):  
Karen F. Quandt

Baudelaire refers in his first essay on Théophile Gautier (1859) to the ‘fraîcheurs enchanteresses’ and ‘profondeurs fuyantes’ yielded by the medium of watercolour, which invites a reading of his unearthing of a romantic Gautier as a prescription for the ‘watercolouring’ of his own lyric. If Paris's environment was tinted black as a spiking population and industrial zeal made their marks on the metropolis, Baudelaire's washing over of the urban landscape allowed vivid colours to bleed through the ‘fange’. In his early urban poems from Albertus (1832), Gautier's overall tint of an ethereal atmosphere as well as absorption of chaos and din into a lulling, muted harmony establish the balmy ‘mise en scène’ that Baudelaire produces at the outset of the ‘Tableaux parisiens’ (Les Fleurs du mal, 1861). With a reading of Baudelaire's ‘Tableaux parisiens’ as at once a response and departure from Gautier, or a meeting point where nostalgia ironically informs an avant-garde poetics, I show in this paper how Baudelaire's luminescent and fluid traces of color in his urban poems, no matter how washed or pale, vividly resist the inky plumes of the Second Empire.


2002 ◽  
Vol 33 (2) ◽  
pp. 1-3
Author(s):  
Ambroise Kom
Keyword(s):  

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