scholarly journals Mongo Beti : les ultimes défis d’un ancien combattant (1990-2000)

2017 ◽  
pp. 21-36
Author(s):  
Cilas Kemedjio

Le retour de Mongo Beti au Cameroun et sa confrontation avec la réalité de son pays ont profondément influencé ses analyses. Plongé dans la banalité de la vie quotidienne, l’auteur a ouvert une discussion féconde, même si elle a parfois été contestée, sur des sujets tels que les manifestations étudiantes de Yaoundé (au début des années 1990) ou le poids important accordé à l’ethnie en politique. Pour que ces discussions soient porteuses de sens, pour lui comme pour le public auquel il s’adressait, Mongo Beti, après des années d’exil qui l’avaient rendu étranger à son pays, a réappris la langue de la tribu. Cette attitude d’humilité a notamment permis à sa pensée d’évoluer, s’éloignant d’une dénonciation récurrente, voire dogmatique, des élites politiques corrompues pour embrasser ce que j’appellerais une posture éthique. Les échanges avec les étudiants en grève ont conforté Mongo Beti dans l’idée que la nouvelle génération saurait continuer les combats qu’il menait lui-même.

1966 ◽  
Vol 48 (570) ◽  
pp. 267-274
Author(s):  
Rudolf Tyl

On constate depuis quelques années une attitude nouvelle à l'égard des invalides. Le mot de réadaptation ne désigne plus, comme auparavant, une mesure thérapeutique, mais une pleine réintégration de l'handicapé dans la vie quotidienne. Et cette attitude est toujours davantage celle des responsables des ateliers de réadaptation professionnelle, des techniciens de la réadaptation, des médecins, ainsi que des organisations qui groupent dans leur sein les invalides eux-mêmes. La Revue internationale du Travail a publié récemment à ce sujet un article que — avec son aimable autorisation — nous sommes heureux de reproduire, car il décrit l'effort efficacement poursuivi en Tchécoslovaquie a fin de permettre aux invalides d'exercer une activité professionnelle.


2018 ◽  
Vol 3 (1) ◽  
Author(s):  
Bocar Aly Pam

Les œuvres de fiction, on le sait, reposent principalement sur l’imagination. Pour autant, elles ne s’enracinent pas moins dans la réalité sociale dont elles aident ainsi à réfléchir les problèmes en les mettant en scène dans leurs moindres manifestations. « Le roman est un miroir formidable qui permet aux gens de prendre conscience d’eux-mêmes, de réfléchir sur leur condition et sur leur société. Ceci quelle que soit la situation du pays ». Telle était l’esthétique défendue par Mongo Béti pour dire qu’il y a toujours un rapport entre Histoire et littérature, réel et esthétique.  Fortement tirée de l’environnement social et de la vie quotidienne en général, l’œuvre de Béti offre souvent des espaces textuels qui se confondent avec les espaces de vie de son auteur.  Le matériau romanesque découle de la mise en commun d’éléments textuels et extratextuels qui constituent ce que Jauss nomme l’arrière-plan référentiel qui s’inscrit dans le texte comme cet ensemble de signes reconnaissables et identifiables par le lecteur. D’où de multiples éléments de création servant à la fois de référence au réel et au référent fictionnel.  La société politique et sociale de la fiction mise en scène par Mongo Béti semble souligner des points qui méritent d’être analysés afin appréhender la « marque de fabrique » de l’écriture bétienne. Celle-ci recoupe l’idée de progrès par son engagement ou la critique sociale, la production d’une vision du monde qui se veut précise et exhaustive (d’où le réalisme). Tels sont certains des aspects à élucider à travers Branle-bas en noir et blancetHistoire du fou.  


2008 ◽  
Vol 192 (8) ◽  
pp. 1641-1656
Author(s):  
Jean-Paul Dommergues ◽  
Alexia Letierce ◽  
Olivier Bernard ◽  
Dominique Debray

2002 ◽  
Vol 33 (2) ◽  
pp. 1-3
Author(s):  
Ambroise Kom
Keyword(s):  

2020 ◽  
pp. 84-90
Author(s):  
Jérôme Germain

Prise en tenaille entre une économie de plus en plus prégnante dans la vie quotidienne et une administration de plus en plus paternaliste et intrusive, la participation politique décline immanquablement. Afin de renouer avec le projet émancipateur des Lumières, une nouvelle conception de la citoyenneté, y compris financière, doit être formulée à partir de la découverte de la raison communicationnelle. Il en résulte une approche procédurale et délibérative de la démocratie reposant sur un espace public régénéré et une participation citoyenne dynamisée. À l‘heure de la mondialisation, une citoyenneté financière au plan européen est par ailleurs indispensable à la maîtrise démocratique de nos destins collectifs et de nos libertés individuelles.


1984 ◽  
Vol 39 (4) ◽  
pp. 820-830
Author(s):  
Monique Aubain
Keyword(s):  

« … denrée, c'est en ancien français la dénerée, c'est-à-dire “ ce qu'on peut obtenir pour un denier ”. »É. Benveniste, Le Vocabulaire des institutions indo-européennes, Paris, Éditions de Minuit, 1969, p. 169.Avant l'unification obligatoire des poids et mesures, pensée concrète et pensée abstraite, depuis toujours tenues de faire bon ménage, avouaient plus ou moins naïvement leur alliance d'un bout à l'autre de la chaîne économique de la vie quotidienne, l'une portant l'autre sans trop faillir grâce aux multiples bricolages et ajustements imposés par les longs services. Le complexe appareil tient dans toutes ses parties, si anciennes pour certaines qu'on ne saurait leur donner d'âge, ni à première vue de raison d'être, si ce n'est qu'en les ôtant tout s'écroule. Leur « raison » pourtant est ce qui nous intéresse, comme aussi le spectacle de l'appareil en jeu.


1979 ◽  
Vol 34 (4) ◽  
pp. 744-759 ◽  
Author(s):  
Élisabeth Claverie

Le procès, pour le juge, c'est l'application d'un système de normes auto-validé par sa réputation d'universalité, et pour le juge du xixe siècle, envoyé, depuis Nîmes, siéger à la cour de Mende en Lozère, c'est la découverte stupéfaite d'une population ne parlant guère le français, violente, misérable et frustre, c'est la civilisation en mission ayant à juger la sauvagerie et l'ignorance ; pour l'inculpé, c'est quelquefois le moment de dire sa plainte, sa souffrance, sa haine, encore que 1' « individu », la « personne », cela ne veuille pas dire grand-chose dans la société des ostals du Haut-Gévaudan, et le plus souvent, pour lui — qui a agi dans son délit et qui parle au long de la procédure judiciaire comme membre de l'ostal, portant en lui toute la loi des ostals —, c'est le moment, nous le verrons, d'une stratégie ou il va perdre ou gagner ; pour la société des ostals elle-même, c'est le moyen intégré dans son système de vengeance d'exercer son jeu interne de représailles ; pour l'ethnologue ou l'historien enfin, la procédure judiciaire, et plus particulièrement les enquêtes de gendarmerie et d'instruction (depuis la justice de paix jusqu'aux Assises), c'est l'occasion de voir s'affronter, se mêler ces différents processus, de pénétrer, au fil des témoignages, dans la vie quotidienne d'une société du passé, de restituer sa présence, sa force, ses jours et ses nuits, reprenant l'enquête du gendarme qui demande : « Racontez votre journée... » ; et puis c'est aussi la découverte, par l'amoncellement des récits, des enjeux sociaux, des distributions et des effets de pouvoir, de la logique des plaintes, à lire en filigrane.


1992 ◽  
Vol 45 (179) ◽  
pp. 223-248
Author(s):  
Patrick Allain ◽  
Joaquín Galarza

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