scholarly journals L’Église et la santé mentale : vers un nouvel engagement?

2002 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 93-108 ◽  
Author(s):  
Françoise BOUDREAU

Résumé Cette étude est exploratoire et ses conclusions préliminaires. Elle s'intéresse surtout à poser des questions et à stimuler la réflexion des lecteurs sur un sujet presque tabou dans le domaine de la santé mentale. En effet, l'auteure s'est proposée d'examiner dans quelle mesure le clergé et les communautés religieuses qui jouissaient jadis du monopole de la distribution des services psychiatriques à la population catholique du Québec, peuvent aujourd'hui se considérer et être considérés comme "ressource communautaire" en santé mentale. Pour répondre à cette question, l'auteure rend compte de la littérature sur ce sujet et d'un grand nombre d'interviews non structurées qu'elle a menées auprès d'un grand nombre de témoins ou d'acteurs privilégiés, allant des membres de l'assemblée des évêques, à des prêtres et des ex-prêtres, à des intervenants en santé mentale à titre de psychologues, psychiatres, etc. À travers ces témoignages et cette littérature, l'auteure se demande si au Québec, la rupture dramatique entre psychiatrie et clergé des années 60, donne aujourd'hui quelques signes d'assouplissement.

2006 ◽  
Vol 10 (1) ◽  
pp. 107-113 ◽  
Author(s):  
Réal Lajoie

Résumé En tant que prévention en santé mentale, l'auteur a supervisé la relation d'aide dans plusieurs groupes d'intervenants issus de milieux divers sur une période de plusieurs années. Une conception de la relation d'aide est explicitée. Ensuite, une description succincte du travail de supervision de groupe est présentée. Si ce type de supervision paraît à ce point important à l'auteur, c'est pour qu'un plus grand nombre d'intervenants puissent mieux répondre au besoin en santé mentale de la population.


Author(s):  
W. Hovdestad ◽  
M. Shields ◽  
G. Williams ◽  
L. Tonmyr

Introduction Les familles avec une jeune mère sont associées à un risque accru de mauvais traitements envers les enfants et de problèmes sociaux et de santé. Méthodologie Une analyse du chi carré effectuée sur des données combinées des services de protection de l’enfance issues de l’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ECI-2003 et ECI-2008) a permis de comparer 284 mères adolescentes (18 ans et moins) et 800 jeunes mères (19 à 21 ans) et leurs familles à 5 752 familles avec une mère de 22 ans ou plus. Résultats Vingt-six pour cent des jeunes mères avaient 18 ans ou moins. La plupart recevaient de l’aide sociale comme principale source de revenu (68 % des familles avec une mère adolescente et 57 % des familles avec une mère jeune adulte contre 36 % des familles avec une mère de 22 ans ou plus). Les mères adolescentes et les mères jeunes adultes étaient plus susceptibles d’avoir été placées dans leur enfance que les mères de 22 ans ou plus (31 % et 23 % contre 10 %) et présentaient plus fréquemment des facteurs de risque tels que l’alcoolisme (25 % et 23 % contre 18 %) ou un manque de soutien social (46 % et 41 % contre 37 %). Les pourvoyeurs secondaires de soins dans les familles avec de jeunes mères étaient aussi associés à un plus grand nombre de facteurs de risque. Les familles de mères adolescentes ou jeunes adultes couraient un risque plus élevé de décision de placement de l’enfant pendant l’enquête (29 % et 27 % contre 17 %). Les mères couraient toutes le même risque d’être victimes de violence familiale et de présenter des problèmes de santé mentale. Conclusion Dans cet échantillon de familles à risque élevé, les risques étaient plus importants pour les familles avec de jeunes mères que pour les familles auxquelles on les avait comparées. Le jeune âge de la mère pourrait être un bon critère pour repérer les familles nécessitant des interventions ciblées.


2007 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 198-214 ◽  
Author(s):  
Michel Perreault ◽  
Hélène Provencher ◽  
Myreille St-Onge ◽  
Michel Rousseau

Résumé La présente étude a été menée auprès de 40 aidants familiaux membres d'associations de soutien aux familles et amis de personnes souffrant de maladie mentale. Ces aidants ont été rencontrés individuellement afin de documenter leur opinion sur les services en santé mentale offerts à leur proche. L'analyse de leurs commentaires témoigne à la fois de l'expression de satisfaction et d'insatisfaction au sujet de l'organisation des services par la quasi-totalité des participants. Toutefois, la question de l'organisation des services, plus spécifiquement en rapport avec leur accessibilité, entraîne le plus grand nombre de commentaires d'insatisfaction.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S74-S74
Author(s):  
J.-M. Thurin ◽  
M. Thurin ◽  
B. Odier

La question de la preuve scientifique (qu’est-ce qui fait preuve et comment ?) appelle aujourd’hui une réflexion de fond et une discussion à rouvrir. Cette question ne se limite pas au champ de la psychiatrie, même si ces questions s’y posent de manière aiguë. Dans le cadre d’un partenariat scientifique avec la HAS, un groupe de travail a été constitué par la FFP pour les traiter. Les points de départ identifiés sont le travail antérieur de la HAS sur ce sujet, l’expérience de l’American Association of Psychology, l’évaluation des interventions complexes réalisées par le MRC (UK), ainsi que différents textes qui introduisent la dimension épistémologique et présentent les nouvelles méthodologies qui réduisent la fracture entre pratique clinique et recherche. Après la présentation par J.-M. Thurin, des éléments issus de la réflexion documentée du groupe de travail et de ses premières propositions sur ces bases, M. Thurin partira du fait que les guides de traitement utilisés en santé mentale sont basés sur les troubles. Il faut en concevoir les limites dans le cadre de la clinique « ordinaire ». En effet, les cliniciens reçoivent des patients dont les comorbidités sont fréquentes. De plus, les problèmes qu’ils présentent vont bien souvent au-delà du simple diagnostic (problème familial ou professionnel, par exemple). Les données probantes ne doivent pas négliger ces aspects. Des critères permettant d’introduire la signification clinique au cœur des données probantes seront proposés. B. Odier montrera qu’en psychiatrie les tâches de description clinique sont inachevées. Certains chercheurs fondamentalistes pensent que la réponse viendra du génotype des maladies mentales. Les cliniciens chercheurs, modestement et patiemment, poursuivent les tâches de description clinique car ils pensent qu’elles sont des préliminaires incontournables aux travaux de classification, aux opérations diagnostiques, aux évaluations pronostiques, à l’étude des évolutions sans et sous traitement.


2018 ◽  
Vol 64 (6) ◽  
pp. 443-446
Author(s):  
Altay Manço ◽  
Ertugrul Tas

Objectif : Cette contribution évalue les migrations matrimoniales en tant que facteurs de risque en santé mentale pour les personnes immigrées et leur entourage. Méthode : L’effet des migrations matrimoniales sur la santé mentale des personnes immigrées est approché grâce à l’analyse des données produites par une clinique psychologique située en Belgique. Entre 1997 et 2014, ce centre a accueilli un total de 3265 patients d’origine turque immigrés dans ce pays, dont 41% d’hommes et 59% de femmes. La moitié de ces personnes a migré à la suite d’un mariage. Résultats : L’étude montre une incidence prononcée des troubles psychosomatiques et de l’humeur chez les immigrées matrimoniales, alors que les immigrés matrimoniaux atteints de troubles anxieux ou de l’humeur le sont plus gravement. Cette question est peu élaborée dans la littérature bien qu’elle impacte le travail des spécialistes en santé mentale, ainsi que celui des acteurs de l’intégration. Conclusions : L’étude devrait être élargie vers d’autres communautés immigrées, dans d’autres pays récepteurs de migrants, notamment en Amérique du Nord. Les observations montrent l’importance de revoir les politiques migratoires et le droit du séjour en fonction des risques psychologiques pris par les migrants matrimoniaux, souvent dépendants de leur belle-famille pour leur subsistance dans le pays d’installation. Si ces personnes avaient d’autres voies d’accès au pays et un droit de séjour, même s’ils ne poursuivent pas leur mariage, cela diminuerait probablement le stress qu’ils vivent.


2008 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 97-107
Author(s):  
François Rebourg

Résumé L'article décrit comment, à la fin des années 70, en France, la communauté sourde et le milieu professionnel concerné entrèrent en contact, via des gens de théâtre et des professionnels américains, avec une tout autre manière d'appréhender la surdité. Le changement passait par le recours des personnes sourdes, autant que possible, à la langue des signes, pour les relations qu'elles tissaient entre elles ou avec des professionnels. Ce changement de perspective eut un impact considérable sur les pratiques de prise en charge des personnes sourdes (en particulier les enfants). Mais les réactions des intervenants et des ressources concernées ne furent pas homogènes. Certains milieux psychothérapeutiques se montrèrent ouverts et renouvelèrent leurs pratiques. D'autres milieux institutionnels, traditionnellement impliqués dans le champ de la surdité, opposèrent de fortes résistances. Pour favoriser l'essor de la nouvelle approche, certains professionnels, dont l'auteur de l'article, créèrent, en mai 1988, le Groupe d'études spécialisées : thérapies et surdité (GESTES) qui devait soutenir un grand nombre de projets innovateurs.


2016 ◽  
Vol 24 (2) ◽  
pp. 93-107
Author(s):  
Nadine Proia-Lelouey

L’article pose sur deux registres différents mais interdépendants la place de la psychanalyse dans le soin aujourd’hui. Il s’agit dans un premier temps de montrer, en se référant à des analyses sociologiques, que cette question est étroitement liée aux différentes manières d’appréhender la pathologie mentale au cours du 20e siècle. Evolution elle-même liée à des changements de la condition anthropologique du sujet. Ainsi, si la psychanalyse a été au coeur de l’institution du soin pour avoir largement contribué dans les années 1950/1960 au passage du paradigme de la pathologie mentale à celui de la souffrance psychique, elle a, en revanche, largement pâti d’une rupture qui, au cours des années 1980/1990, a mis au centre du soin le paradigme normatif de la santé mentale. La psychanalyse devient alors une forme de résistance afin que la norme n’efface pas totalement le sujet dans les institutions de soins. Mais la psychanalyse doit se transformer et penser de nouveaux dispositifs à partir des nouvelles conditions anthropologiques du sujet. L’auteure soutient que l’enjeu fondamental de cette nouvelle psychanalyse concerne la fonctionnalité du préconscient et l’accès à la capacité réflexive. Elle développe cette réflexion à partir des travaux contemporains engagés par R. Kaës et R. Roussillon sur l’analyse transitionnelle.


2006 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 13-29 ◽  
Author(s):  
Chantal Brisson ◽  
Michel Vézina ◽  
Alain Vinet

Résumé Le présent article expose d'abord un modèle général de recherche concernant l'association entre des caractéristiques de l'organisation du travail et des atteintes à la santé et à l'intégrité phsysique et mentale des travailleurs et travailleuses. Par la suite, ce modèle est utilisé dans le domaine de la santé mentale pour examiner les conséquences d'une organisation du travail caractérisée par des tâches répétitives exécutées sous contrainte de temps. Une problématique de cette question est esquissée, suivie des résultats et des limites méthodologiques des recherches effectuées dans le domaine. Enfin, un cadre d'analyse intégrant les connaissances acquises et les avenues de recheche à privilégier dans l'avenir est présenté.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 83-83
Author(s):  
C. Alezrah ◽  
M. Fraigneau ◽  
Y. Verger ◽  
C. Palix ◽  
C. Girod

L’Équipe Mobile d’Argelès Psychiatrique (EMAP) a vu le jour le 1er septembre 2011. Elle a été financée dans un cadre expérimental, par l’Agence Régionale de Santé du Languedoc-Roussillon. Le projet s’inscrivait dans les travaux du Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) d’Argelès-sur-Mer (66700). Il faisait suite à plusieurs constats. Pour de multiples raisons, et notamment du fait de l’augmentation considérable des soins ambulatoires, le nombre des visites à domicile a régulièrement diminué ces dernières années et s’est progressivement recentré sur le suivi de patients connus. D’autre part, il existe un nombre d’hospitalisation d’office historiquement bien plus élevé dans les Pyrénées Orientales que la moyenne nationale (88 hospitalisations d’office pour 100 000 habitants âgés de 20 ans et plus dans les PO contre 25 pour 100 000 habitants au niveau national en 2007. Ce nombre était de 83 pour notre secteur géographique). Les représentants des usagers et des familles étaient très en demande d’interventions rapides dans la communauté. Cette attente faisait écho à celle d’un grand nombre des partenaires du réseau sanitaire (médecins généralistes) mais également social ou médicosocial pour évaluer certaines situations orientées par défaut vers le service des urgences psychiatriques au centre hospitalier de Perpignan. Malgré les efforts de communication et d’information entrepris de longue date, il était noté, dans la pratique quotidienne, l’insuffisance des liens avec les services municipaux, la police, la gendarmerie, les pompiers et parfois les services sociaux pour prévenir les situations de crise. Enfin, l’existence d’une Équipe Mobile Psychiatrie Précarité rattachée au service depuis une quinzaine d’années permettait de s’appuyer sur une expérience déjà solide. Par opposition à notre EMPP qui est intersectorielle, l’EMAP s’est inscrite d’emblée dans une dimension sectorielle, rattachée à part entière à un CMP desservant un territoire de 40 000 habitants. Il s’agit d’une équipe rapidement mobilisable, à la demande des patients, des familles ou des différents partenaires du champ médical, social et judiciaire pour anticiper et évaluer les situations de crise de nature psychiatrique. Au-delà de l’évaluation, elle organise, si besoin, les soins de la manière la plus adaptée. Cette équipe spécialisée, pluridisciplinaire, va :– développer les relations de réseau entre des acteurs pouvant recevoir les mêmes publics mais se connaissant peu ;– intervenir sur signalement pour évaluer les situations de crise susceptibles de relever de réponses psychiatriques ou, ce qui est préférable, pouvant les anticiper.L’expérience des deux premières années de fonctionnement permet de retenir un bilan intéressant, notamment la diminution très sensible des hospitalisations en SDRE sur l’aire géographique desservie et une complémentarité naturelle avec l’activité de CMP classique. Ce bilan sera détaillé dans cette publication.


2013 ◽  
Vol 18 (10) ◽  
pp. 2869-2877 ◽  
Author(s):  
Michèle Clément ◽  
Lourdes Rodriguez del Barrio ◽  
Jean Gagné ◽  
Annie Lévesque

Cet article documente la manière dont s'est renouvelé et s'est transformé au fil du temps le projet de faire participer les usagers aux exercices de planification et d'organisation des services de santé mentale au Québec (Canada). Pour ce faire, les auteurs reviennent sur l'ensemble des documents ministériels qui ont traité de cette question et dégage, pour les principaux moment-clés, les principales modalités de participation des usagers.


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