scholarly journals Vulnérabilité des familles dirigées par une mère adolescente ou jeune adulte faisant l'objet d'une enquête menée par un service de protection de l'enfance au Canada

Author(s):  
W. Hovdestad ◽  
M. Shields ◽  
G. Williams ◽  
L. Tonmyr

Introduction Les familles avec une jeune mère sont associées à un risque accru de mauvais traitements envers les enfants et de problèmes sociaux et de santé. Méthodologie Une analyse du chi carré effectuée sur des données combinées des services de protection de l’enfance issues de l’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ECI-2003 et ECI-2008) a permis de comparer 284 mères adolescentes (18 ans et moins) et 800 jeunes mères (19 à 21 ans) et leurs familles à 5 752 familles avec une mère de 22 ans ou plus. Résultats Vingt-six pour cent des jeunes mères avaient 18 ans ou moins. La plupart recevaient de l’aide sociale comme principale source de revenu (68 % des familles avec une mère adolescente et 57 % des familles avec une mère jeune adulte contre 36 % des familles avec une mère de 22 ans ou plus). Les mères adolescentes et les mères jeunes adultes étaient plus susceptibles d’avoir été placées dans leur enfance que les mères de 22 ans ou plus (31 % et 23 % contre 10 %) et présentaient plus fréquemment des facteurs de risque tels que l’alcoolisme (25 % et 23 % contre 18 %) ou un manque de soutien social (46 % et 41 % contre 37 %). Les pourvoyeurs secondaires de soins dans les familles avec de jeunes mères étaient aussi associés à un plus grand nombre de facteurs de risque. Les familles de mères adolescentes ou jeunes adultes couraient un risque plus élevé de décision de placement de l’enfant pendant l’enquête (29 % et 27 % contre 17 %). Les mères couraient toutes le même risque d’être victimes de violence familiale et de présenter des problèmes de santé mentale. Conclusion Dans cet échantillon de familles à risque élevé, les risques étaient plus importants pour les familles avec de jeunes mères que pour les familles auxquelles on les avait comparées. Le jeune âge de la mère pourrait être un bon critère pour repérer les familles nécessitant des interventions ciblées.

2010 ◽  
Vol 16 (1) ◽  
pp. 152-179 ◽  
Author(s):  
Caroline Veilleux1 ◽  
Marc Molgat

Cet article est issu d’une étude qui s’inscrit dans une démarche d’exploration de la réalité plurielle actuelle des jeunes adultes ayant reçu un diagnostic de maladie mentale à travers la considération de leur discours. Il vise dans un premier temps à déterminer si ces jeunes adultes se perçoivent comme des adultes et à identifier les critères associés à cette perception d’être adulte. En second lieu, la recherche vise à circonscrire l’impact de la maladie mentale sur la perception de soi en tant que jeune adulte et à connaître la représentation et le positionnement de ces jeunes adultes par rapport aux services de santé mentale. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de huit jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans, qui ont reçu un diagnostic de maladie mentale. L’analyse approfondie du discours a permis de relever que ces jeunes adultes se réfèrent moins aux marqueurs de transition formels tels que l’entrée dans le marché du travail et la parentalité, pour expliquer leur parcours de vie et s’en remettent davantage à leurs expériences personnelles de vie. Ils se réfèrent à de nouveaux repères pour ainsi donner un sens à leur réalité, ce qui a comme conséquence de préserver en partie l’image de soi. Quelques pistes de réflexion pour l’intervention sont finalement proposées.


2006 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 132-143 ◽  
Author(s):  
Mario Poirier ◽  
Jean Gagné

Résumé La question de l'insertion sociale des jeunes adultes psychiatrisés se pose différemment pour les intervenants et pour les usagers des services de santé mentale. Le personnel institutionnel est coincé dans un réseau important de contradictions et vit l'ambivalence d'un milieu institutionnel qui doit désinstitutionnaliser. Pour le jeune adulte psychiatrisé, l'insertion sociale se pose en termes de qualité de vie : un passage à l'extérieur est-il possible dans un contexte d'appauvrissement imposé à la fois par la structure institutionnelle et par le système social ?


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 165-182
Author(s):  
Marc Martineau ◽  
Guy Beauchamp ◽  
Diane Marcotte

Le développement d’un problème de santé mentale affecte les étudiants de niveau postsecondaire sur tous les plans et peut mettre leur santé, voire leur survie, en péril. Les problèmes vécus pourraient être atténués, ou même évités dans certains cas, en intervenant plus tôt. Les stratégies en prévention et en promotion de la santé mentale mises de l’avant dans les établissements d’enseignement postsecondaire offrent les plus belles possibilités de rejoindre un grand nombre de jeunes adultes. Cependant, malgré l’intérêt grandissant pour de telles initiatives en milieu scolaire, les méta-analyses et les revues des écrits scientifiques recensés mettent en lumière les difficultés reliées à l’évaluation des stratégies utilisées et aux possibilités de répliquer les interventions, particulièrement en ce qui a trait à la promotion. Les stratégies les plus efficaces sur le plan de l’amélioration de la santé mentale semblent être associées à la supervision d’exercices en lien avec l’intervention telles que les exercices de pleine conscience (mindfulness), les techniques cognitives-comportementales, la relaxation et le développement d’habiletés sociales. Par ailleurs, même si elles présentent une plus grande hétérogénéité, les études impliquant une aide technologique (Web, ordinateur, etc.) démontrent des résultats favorables lorsqu’elles utilisent l’approche cognitive comportementale.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 65-83
Author(s):  
Véronique Dansereau ◽  
Nancy Beauregard ◽  
Alain Marchand ◽  
Pierre Durand

But Cette étude s’intéresse à la comorbidité en santé mentale au travail. Précisément, des liens concomitants entre l’épuisement professionnel (cynisme, épuisement émotionnel, inefficacité professionnelle) et la consommation de substances psychoactives (consommation d’alcool épisodique excessive, consommation hebdomadaire à risque d’alcool, consommation de médicaments psychotropes) sont examinés. Méthodes L’étude s’appuie sur des données transversales provenant de l’enquête SALVEO composée de 1966 travailleurs de la province du Québec, Canada. Des analyses en classes latentes ont été utilisées afin de dégager des profils types correspondant à des formes distinctes de comorbidité de santé mentale au travail. Des régressions multinomiales logistiques ont été effectuées sur les profils types en considérant des covariables issues de l’environnement de travail et hors travail, ainsi que des caractéristiques individuelles des travailleurs. Résultats Quatre profils types ont été identifiés : 1– « Épuisement professionnel sévère et consommation de médicaments psychotropes » ; 2– « Consommation d’alcool à risque et cynisme » ; 3– « Épuisement émotionnel et inefficacité professionnelle » ; et 4– « État relativement sain ». Comparativement à tous les profils types observés, celui associé au profil type « Épuisement professionnel sévère et consommation de médicaments psychotropes » présente le plus grand nombre de facteurs de risque cumulés (environnementaux, individuels). Conclusion La comorbidité en santé mentale au travail existe dans les milieux de travail québécois. La sévérité des différentes formes de comorbidité identifiées tend à refléter un effet cumulé de caractéristiques néfastes de l’environnement de travail et hors travail ainsi que des caractéristiques individuelles des travailleurs.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


2020 ◽  
Vol 59 (3) ◽  
pp. 248-255
Author(s):  
Jean-Marc Guilé ◽  
Nicolas Benard ◽  
Olivier Bourdon ◽  
Yann Griboval ◽  
Hélène Lahaye ◽  
...  

Une intervention psychothérapeutique protocolisée a été mise au point par Stanley et associés pour aider à prévenir de futurs comportements suicidaires chez les personnes qui ont déjà fait une tentative de suicide. Le plan de sécurité (PS) fournit aux suicidants une planification écrite, personnalisée, étape par étape, des stratégies de protection et d’adaptation (coping) à mettre en œuvre en cas de crise suicidaire. Le PS comprend six éléments informatifs : (1) les signes avant-coureurs liés à une augmentation des impulsions suicidaires; (2) les stratégies d’adaptation internes que l’individu est capable de mettre en œuvre par lui-même; (3) les stratégies d’adaptation à mettre en œuvre avec le soutien d’amis et de parents; (4) les moyens qu’il/elle peut employer pour contacter les personnes significatives au sein de son réseau de soutien social; (5) les professionnels de la santé mentale et les services d’assistance téléphonique à éventuellement contacter en cas d’urgence suicidaire; et (6) les stratégies pour obtenir un environnement plus sûr au domicile. Les PS sont élaborés avec les suicidants au décours de la crise suicidaire. Les suicidants sont encouragés à partager le SP avec un proche de leur réseau de soutien. Ceci est obligatoire avec un suicidant mineur. Le parent ou le responsable légal doit être impliqué dans la préparation et le suivi du PS. Afin d’évaluer en permanence le risque suicidaire de l’individu, les PS sont revus tout au long du suivi thérapeutique. Le SP est une brève intervention, facile à mettre en œuvre à la suite d’une tentative de suicide. On dispose de résultats de recherche prometteurs concernant son efficacité dans la prévention des récidives de conduites auto-agressives.


2020 ◽  
pp. 070674372098026
Author(s):  
Roger Godbout ◽  
Julie Carrier ◽  
Célyne Bastien ◽  
Charles M. Morin

Les données recueillies lors de crises et tragédies passées prouvent que les problèmes de sommeil survenant durant ou peu de temps après un événement traumatique sont reliés à une probabilité accrue de développer des symptômes psychiatriques durables. Or la pandémie COVID-19 et ses conséquences à moyen et long-terme combinent plusieurs facteurs de risque pour le sommeil, tant pour les intervenants de la santé que la population générale. Notre relevé mensuel des publications scientifiques qui combinent COVID-19 et sommeil/insomnie entre janvier et juillet 2020 révèle un taux de croissance comparable pour les articles qui portent plus précisément sur la santé mentale mais aucune ne porte sur les résultats d’une intervention. Nous proposons qu’il faille agir rapidement sur les difficultés de sommeil en cette période de pandémie afin de protéger l’équilibre psychologique individuel à moyen et long terme, d’autant plus que les outils nécessaires à la prévention de l’insomnie, sa détection et son traitement sont à la portée de tous les professionnels de la santé mentale.


2006 ◽  
Vol 12 (2) ◽  
pp. 64-75
Author(s):  
Danielle Desmarais ◽  
Aimé Lebeau ◽  
Denis Allard ◽  
Chantal Perreault

Résumé Dans cet article, les auteurs exposent les résultats de l'analyse exploratoire des pratiques de santé mentale adoptées par un groupe de travailleurs et travailleuses en chômage. Ils présentent un éventail de 5 types de pratiques : le contrôle de la signification du chômage, la consultation institutionnelle dans le réseau de la santé, l'anticipation, l'actuaIisation de soi et Ia modification de la situation du chômage. Par la suite, les auteurs retracent le discours des chômeurs et chômeuses sur le soutien social. Ces diverses pratiques de santé mentale, vérifiées parmi un groupe homogène de chômeurs et chômeuses du secteur manufacturier, contribuent à alimenter la réflexion sur des stratégies d'intervention. Après avoir dégagé dans la première partie les principaux problèmes observés chez des ouvriers et ouvrières en chômage, et en avoir décrit les composantes, nous présentons dans cette seconde partie une analyse des pratiques de santé mentale.


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