scholarly journals Anthropologie fictionnelle et anthropologie de la fiction

2005 ◽  
Vol 28 (3) ◽  
pp. 127-146 ◽  
Author(s):  
Charlie Galibert
Keyword(s):  
De Re ◽  

RésuméLa contribution à une anthropologie historique que nous proposons s’appuie sur l’utilisation de diverses sources écrites et orales et un recueil de nouvelles littéraires produites par un habitant du village de Corse du Sud objet de notre étude. Nous retraçons ainsi le processus de (re)production de la vie quotidienne en donnant accès de façon privilégiée aux représentations et aux modes de connaissance d’un acteur se faisant l’observateur de sa propre société. Ainsi s’amorce une anthropologie de la quotidienneté et de l’homme ordinaire qui permet entre autres de revisiter les rapports entre l’anthropologie et la fiction.

Author(s):  
Clara Breteau

Résumé        En nous appuyant sur une reconstitution de l’histoire de la notion de poïesis et notamment sur ses mobilisations dans des domaines extra-littéraires, nous dégageons dans cet article son potentiel pour être réinvestie comme désignant un certain type de faire ouvert au hasard et au vivant, se déployant aussi bien dans le medium naturel que dans le medium de la langue. Nous proposons alors de re-sonder à l’aune de son instrument une série de lieux de vie autonomes étudiés pendant une enquête terrain de quatre mois, de mai à septembre 2015. Comme nous le montrerons, la poïesis s’avère particulièrement utile pour observer dans ces habitats au métabolisme réinscrit dans la nature vivante des productions faisant figures de véritables « nexus » ou enchevêtrements entre matière et signification. Ceux-ci donnent corps à une « habitation poétique du monde » observable non plus dans les textes mais au cœur de la vie quotidienne, appelant en filigrane à élargir le domaine de l’écocritique et à se ressaisir de sa dimension profondément politique. Abstract      This article starts with a survey reconstructing the history of the notion of poiesis, with a specific emphasis on the way it has been used in various fields outside literature. This survey brings out that the potential of poiesis to be both understood and dwelled in anew as a type of making open to randomness and that organically unfurls together with the unpredictability of the living, as well as a kind of fashioning that unfolds equally in natural processes and those of human language. In this very light, the article then goes on to probe into the poiesis characterizing a series of sustainable alternative dwellings which were studied over a four-month period of fieldwork, from May to September 2015. Within those human habitats organically built up and encapsulated again within living nature, poiesis proves particularly useful when examining the production of designs and artefacts which entangle matter and meaning in a genuine ‟nexus.” Such designs and artefacts, it is argued here, give physical shape to a ‟poetic inhabiting of the world” no longer limited to literary texts only, but also unfolding at the very heart of everyday life. In connection with these sustainable forms of human habitat, and even beyond, this article sheds new light on the very embodied, and therefore political, nature of language and the imagination. Resumen      Este artículo comienza con una estudio que reconstruye la historia de la noción de poiesis, con un énfasis específico en la forma en que esta se ha utilizado en diversos campos ajenos a la literatura. Este estudio revela que el potencial de la poiesis debe ser entendido y reinstaurado como un modo de « hacer » abierto al azar y que se despliega orgánicamente junto con la imprevisibilidad de la vida, así como un modo de diseño que se desarrolla igualmente en procesos naturales y del lenguaje humano. En este mismo sentido, el artículo continúa investigando la poiesis que caracteriza una serie de viviendas ecológicas alternativas y sostenibles que se estudiaron durante un período de cuatro meses de trabajo de campo, de mayo a septiembre de 2015. Dentro de esos hábitats humanos construidos orgánicamente y encapsulados nuevamente dentro de la naturaleza viva, la poiesis es especialmente útil al examinar la producción de diseños y artefactos que entremezclan la materia y el significado en un « nexo » genuino. Tales diseños y artefactos, se argumenta aquí, dan forma física a un « vivencia poética del mundo » que ya no se limita a los textos literarios, sino que también se desarrolla en el corazón de la vida cotidiana. En relación a las formas sostenibles de hábitat humano y no-humano, este artículo arroja nueva luz sobre la naturaleza, encarnación, y por lo tanto idioma político, del lenguaje y la imaginación.


2008 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 209-224 ◽  
Author(s):  
Juliette Sablier ◽  
Emmanuel Stip ◽  
Nicolas Franck ◽  
Sylvain Giroux ◽  
Hélène Pigot ◽  
...  

Résumé La schizophrénie est associée à des troubles du fonctionnement mnésique et exécutif qui altèrent la capacité des patients à organiser leurs Activités de la Vie Quotidienne (AVQ). Afin d’améliorer leur autonomie et d’alléger la charge de leurs aidants, nous proposons de programmer des organiseurs en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Ces agendas électroniques permettent de rappeler au patient ses AVQ, et d’augmenter la communication avec l’aidant. Cette étude de convivialité vérifie que l’organiseur pressenti est fonctionnel. Malgré les problèmes techniques rencontrés, tous les participants ont été séduits par l’utilisation des organiseurs. Les aidants ont été convaincus que ces outils amélioreraient la qualité de vie des patients et constitueraient un complément de travail précieux. Les agendas seront améliorés d’après les commentaires des participants et testés dans une étude ultérieure.


Hawwa ◽  
2003 ◽  
Vol 1 (3) ◽  
pp. 275-305
Author(s):  
Dalenda Larguèche

AbstractSi la mémoire des femmes, et en particulier celle des femmes ordinaires, est absente du récit historique classique, elle n'est pas pour autant inexistante dans les archives. Ses traces dans les tiroirs des archives ont pu traverser l'épreuve du temps et se prémunir contre l'oubli. Recueils de fatâwî, registres charaïques et inventaires posthumes constituent le grenier de l'histoire des femmes ordinaires dont le quotidien, bien qu'apparemment structuré par le banal et l'immobilité, se laisse de temps à autre, pénétrer par l'inattendu et l'extraordinaire. Une richesse d'informations sur les éléments constitutifs de la vie quotidienne, dans son espace comme dans sa temporalité, nous est offerte par ces sources. La voie est alors libre et nous pouvons pénétrer dans les demeures et entrer dans l'intimité de la vie privée des femmes. L'occasion nous est ainsi donnée d'observer, d'apprécier les éléments constitutifs du cadre de leur vie matérielle et de saisir les gestes de leur vécu quotidien. A travers cette immersion dans la mémoire de ces femmes c'est tout leur vécu et toutes ses facettes que nous nous proposons de reconstituer. Bien qu'introverti et tourné vers l'intimité de l'espace familial, le vécu ne peut cependant nous cacher l'ingéniosité des femmes à brouiller les rôles et à déplacer les conventions.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 593-593
Author(s):  
J. Sauvêtre ◽  
A.-G. Samson ◽  
V. Taly ◽  
A. Viard ◽  
T. Demeillers

Cela fait à peine deux ans…et c’était alors un pari ambitieux : aménager un nouveau dispositif d’accueil thérapeutique pour les jeunes enfants avec troubles autistiques en associant leurs parents. Le « jeudi-jeu » est ainsi né d’une réflexion d’équipe pluridisciplinaire, avec en arrière-plan la référence aux travaux sur la transitionnalité de D. Winnicott. Les objectifs sont multiples : ouvrir l’espace de soin aux parents pour leur permettre de mieux appréhender la prise en charge thérapeutique proposée, tisser une alliance thérapeutique, rompre l’isolement familial, accompagner les parents dans l’observation partagée des conduites d’exploration de leur enfant, offrir un espace d’échanges entre parents, un espace de narration où les questionnements, les craintes et les espoirs peuvent se partager, contenir leurs projections et leur retourner « métabolisés » (Bion), proposer un temps « sas » pour faciliter les moments de séparation… Le groupe du « jeudi-jeu » se déroule sur la matinée du jeudi à l’hôpital de jour de Haute-Roche (Nantes) de 9 à 13 h. L’équipe se compose d’une part, d’un binôme, psychologue et assistante sociale, plus dédié à l’espace de parole des parents, et d’autre part, de cinq soignants (infirmières, éducateurs, psychomotricienne) qui accueillent les enfants et les parents, puis proposent des ateliers à médiation aux enfants au cours de la matinée. La matinée est structurée en 4 temps, le temps d’accueil parent-enfant (1 h), le temps d’atelier, un temps d’activité extérieure et de vie quotidienne, enfin un temps de repas. Le « jeudi-jeu » peut accueillir jusqu’à six dyades-triades, l’indication étant faite par le médecin référent. Nous proposons de faire le bilan de cette première tranche de vie de ce groupe.


2010 ◽  
Vol 39 (1-2) ◽  
pp. 41-67
Author(s):  
Marie-Chantal Loiselle ◽  
Cécile Michaud

Résumé La maladie chronique fait partie de la vie de nombreux Canadiens. Ceux-ci doivent composer avec les exigences que comporte la gestion de leurs problèmes de santé tout en pratiquant leurs activités de la vie quotidienne. Plus particulièrement, la personne qui souffre d’insuffisance rénale terminale doit s’astreindre à un régime thérapeutique exigeant à cause de la capacité limitée de l’hémodialyse à remplacer le rein. Elle doit prendre des décisions et poser des actions en lien avec son alimentation, sa médication, ses activités sociales ou familiales ainsi que sur la surveillance de son état de santé. Pour intervenir auprès de cette clientèle, nous proposons de délaisser les perspectives d’observance ou d’adhésion aux traitements ainsi que d’autogestion de la maladie chronique pour adopter une perspective d’autogestion de la santé qui est plus cohérente avec une vision humaniste des soins. Cette proposition s’appuie sur des bases philosophique, empirique et clinique, en prenant des exemples tirés des soins des personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale. Elle aura pour conséquence le mieux-être des personnes soignées et des personnes soignantes.


Criminologie ◽  
2016 ◽  
Vol 49 (1) ◽  
pp. 247-262 ◽  
Author(s):  
Alice Jaspart1
Keyword(s):  

L’article propose d’entrer dans l’enfermement des jeunes garçons contrevenants en Belgique, en s’intéressant aux corps des adolescents et à leurs expériences sensorielles. C’est éclairée par la littérature traitant du corps des détenus en prison pour adultes, et plus particulièrement du corps comme « site de contrôle » et « site de résistance » (Frigon, 2012), que nous proposons de (ré)explorer un matériau ethnographique récolté dans quatre institutions fermées pour jeunes garçons. Après avoir situé le propos au regard des institutions concernées et de la méthodologie adoptée, nous suivrons les corps en mutation qui grandissent ou sont arrêtés dans leur croissance dans l’enfermement pour interroger les marques institutionnelles ainsi que les dynamiques de défense corporelle que l’on peut y déceler.


2010 ◽  
pp. 257-278 ◽  
Author(s):  
Jocelyne Mathieu
Keyword(s):  
De Se ◽  
Les Six ◽  

Toutes les expositions universelles ont été l’occasion de mettre le monde à jour ; Expo 67 a joué son rôle donnant l’occasion au Québec de se valoriser et de se comparer. Le magazine Châtelaine s’est voulu complice de la vision nouvelle de soi et des autres, ce qui servait bien sa mission. Les six mois pendant lesquels plus de 50 millions de visiteurs ont déambulé à Expo 67 se sont avérés un moment favorable aux changements dans la vie quotidienne des Québécois et plus particulièrement des Québécoises. Nous proposons d’examiner de plus près Châtelaine durant cette période en nous attardant à l’année de l’exposition universelle et internationale de 1967, couramment nommée Expo 67. À cette époque, on assiste à un bouleversement des idées reçues, à l’intrusion de modes au quotidien et, par conséquent, à l’apparition de nouveaux genres de vie. La notion de modernité s’impose comme une nécessité qui s’inscrit dans un processus de mise à distance des habitus et des coutumes et par l’absorption de modèles internationaux. La modernité s’affiche comme libératrice du poids du temps, signifie le nouveau et donne préséance à l’individuel. Les magazines comme Châtelaine contribuent à l’éducation continue de leur lectorat. Durant la période de transition que sont les années 1960, les changements proposés s’inscrivent dans l’esprit de la Révolution tranquille, en quête de modernité et d’une ouverture explicite au monde.


2015 ◽  
Vol 10 (2) ◽  
pp. 23-56 ◽  
Author(s):  
Simon Le Roulley

La sociologie a souvent intégré la dimension temporelle à ses recherches comme une variable, mais a rarement choisi de s’intéresser au temps spécifiquement. En tant que représentation sociale instituée, pleine de l’histoire de notre société, le temps est pourtant un objet socioanthropologique qui permet de saisir les enjeux contemporains et les rapports de dominations capitalistes. Nous proposons ici un regard sur les évolutions du rapport au temps afin d’expliquer en quoi le temps est une institution. Nous proposerons ensuite une lecture contemporaine du phénomène (l’anomie temporelle) face à l’individualisation et l’hypernomie. Nous proposerons enfin de nouveaux outils pour saisir les temps contemporains. Ces outils sont construits sur une perspective critique héritée à la fois de l’École Française de Socioanthropologie et de l’hétérodoxie marxiste. La perspective vise à pointer les possibilités sociales d’opposer au temps institué un temps instituant, dans une dialectique acteur-système. Derrière cette communication, c’est le programme d’une recherche en cours qui se dévoile.


2019 ◽  
Vol 46 ◽  
Author(s):  
Anna Keszeg ◽  
Sándor Kálai
Keyword(s):  

Cet article s’intéresse, d’une part, à l’étude des marques (surtout de vêtements et de produits alimentaires), nées à l’époque socialiste en Hongrie et en Roumanie, qui ont su ou pu survivre ou se réinventer grâce à leur histoire et, d’autre part, à l’étude des marques qui n’existent plus, mais qui sont devenues des objets de culte. Suivant la typologie de Brown, nous avons organisé les études de cas selon trois catégories : 1) les marques-culte oubliées : Bambi (boisson rafraîchissante, Hongrie), Tricotaje Somesul (vêtements, Roumanie) ; 2) la réinvention par les processus de re-branding : Túró Rudi (barre chocolatée, Hongrie), Rom (barre chocolatée, Roumanie), Tisza (chaussures de sport, Hongrie), Pegas (bicyclette, Roumanie) ; 3) des marques qui imitent une descendance communiste : Ykra (sac à dos, Hongrie). À partir de l’analyse de ces études de cas, nous proposons, dans la dernière partie de notre article, une nouvelle catégorisation des marques revisitées du régime socialiste, s’appuyant à la fois sur les travaux de Boym et de Bolter et Grusin.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document