scholarly journals L’impact du suicide d’un patient chez des professionnels en santé mentale

Frontières ◽  
2009 ◽  
Vol 21 (1) ◽  
pp. 53-63 ◽  
Author(s):  
Melissa Henry ◽  
Monique Séguin ◽  
Marc-Simon Drouin

Résumé Cet article rapporte les résultats d’une recherche réalisée auprès de 141 professionnels en santé mentale pratiquant au Québec et ayant vécu le suicide d’un patient. Les professionnels ont réagi à cet événement différemment en fonction de leur sexe. Les femmes y ont répondu par un niveau de stress élevé au cours du premier mois, alors que les hommes ont dévoilé un niveau de stress faible. Le niveau élevé de stress relevé chez les femmes était accompagné de répercussions initialement plus intenses sur leur pratique professionnelle : tendance accrue à hospitaliser des patients suicidaires ou précautions accrues dans leur traitement, évaluation d’un plus grand nombre de patients comme présentant un risque de suicide, sentiment accru d’impuissance lors de l’évaluation ou du traitement de patients suicidaires, consultation plus fréquente de collègues et de superviseurs, attention accrue aux aspects légaux dans la pratique. L’article tente de mieux comprendre les différences entre les réactions des professionnels observées selon leur sexe, à la lumière des théories de la socialisation et du développement professionnel.

2002 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 93-108 ◽  
Author(s):  
Françoise BOUDREAU

Résumé Cette étude est exploratoire et ses conclusions préliminaires. Elle s'intéresse surtout à poser des questions et à stimuler la réflexion des lecteurs sur un sujet presque tabou dans le domaine de la santé mentale. En effet, l'auteure s'est proposée d'examiner dans quelle mesure le clergé et les communautés religieuses qui jouissaient jadis du monopole de la distribution des services psychiatriques à la population catholique du Québec, peuvent aujourd'hui se considérer et être considérés comme "ressource communautaire" en santé mentale. Pour répondre à cette question, l'auteure rend compte de la littérature sur ce sujet et d'un grand nombre d'interviews non structurées qu'elle a menées auprès d'un grand nombre de témoins ou d'acteurs privilégiés, allant des membres de l'assemblée des évêques, à des prêtres et des ex-prêtres, à des intervenants en santé mentale à titre de psychologues, psychiatres, etc. À travers ces témoignages et cette littérature, l'auteure se demande si au Québec, la rupture dramatique entre psychiatrie et clergé des années 60, donne aujourd'hui quelques signes d'assouplissement.


2006 ◽  
Vol 10 (1) ◽  
pp. 107-113 ◽  
Author(s):  
Réal Lajoie

Résumé En tant que prévention en santé mentale, l'auteur a supervisé la relation d'aide dans plusieurs groupes d'intervenants issus de milieux divers sur une période de plusieurs années. Une conception de la relation d'aide est explicitée. Ensuite, une description succincte du travail de supervision de groupe est présentée. Si ce type de supervision paraît à ce point important à l'auteur, c'est pour qu'un plus grand nombre d'intervenants puissent mieux répondre au besoin en santé mentale de la population.


Author(s):  
W. Hovdestad ◽  
M. Shields ◽  
G. Williams ◽  
L. Tonmyr

Introduction Les familles avec une jeune mère sont associées à un risque accru de mauvais traitements envers les enfants et de problèmes sociaux et de santé. Méthodologie Une analyse du chi carré effectuée sur des données combinées des services de protection de l’enfance issues de l’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ECI-2003 et ECI-2008) a permis de comparer 284 mères adolescentes (18 ans et moins) et 800 jeunes mères (19 à 21 ans) et leurs familles à 5 752 familles avec une mère de 22 ans ou plus. Résultats Vingt-six pour cent des jeunes mères avaient 18 ans ou moins. La plupart recevaient de l’aide sociale comme principale source de revenu (68 % des familles avec une mère adolescente et 57 % des familles avec une mère jeune adulte contre 36 % des familles avec une mère de 22 ans ou plus). Les mères adolescentes et les mères jeunes adultes étaient plus susceptibles d’avoir été placées dans leur enfance que les mères de 22 ans ou plus (31 % et 23 % contre 10 %) et présentaient plus fréquemment des facteurs de risque tels que l’alcoolisme (25 % et 23 % contre 18 %) ou un manque de soutien social (46 % et 41 % contre 37 %). Les pourvoyeurs secondaires de soins dans les familles avec de jeunes mères étaient aussi associés à un plus grand nombre de facteurs de risque. Les familles de mères adolescentes ou jeunes adultes couraient un risque plus élevé de décision de placement de l’enfant pendant l’enquête (29 % et 27 % contre 17 %). Les mères couraient toutes le même risque d’être victimes de violence familiale et de présenter des problèmes de santé mentale. Conclusion Dans cet échantillon de familles à risque élevé, les risques étaient plus importants pour les familles avec de jeunes mères que pour les familles auxquelles on les avait comparées. Le jeune âge de la mère pourrait être un bon critère pour repérer les familles nécessitant des interventions ciblées.


2007 ◽  
Vol 27 (2) ◽  
pp. 198-214 ◽  
Author(s):  
Michel Perreault ◽  
Hélène Provencher ◽  
Myreille St-Onge ◽  
Michel Rousseau

Résumé La présente étude a été menée auprès de 40 aidants familiaux membres d'associations de soutien aux familles et amis de personnes souffrant de maladie mentale. Ces aidants ont été rencontrés individuellement afin de documenter leur opinion sur les services en santé mentale offerts à leur proche. L'analyse de leurs commentaires témoigne à la fois de l'expression de satisfaction et d'insatisfaction au sujet de l'organisation des services par la quasi-totalité des participants. Toutefois, la question de l'organisation des services, plus spécifiquement en rapport avec leur accessibilité, entraîne le plus grand nombre de commentaires d'insatisfaction.


2008 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 97-107
Author(s):  
François Rebourg

Résumé L'article décrit comment, à la fin des années 70, en France, la communauté sourde et le milieu professionnel concerné entrèrent en contact, via des gens de théâtre et des professionnels américains, avec une tout autre manière d'appréhender la surdité. Le changement passait par le recours des personnes sourdes, autant que possible, à la langue des signes, pour les relations qu'elles tissaient entre elles ou avec des professionnels. Ce changement de perspective eut un impact considérable sur les pratiques de prise en charge des personnes sourdes (en particulier les enfants). Mais les réactions des intervenants et des ressources concernées ne furent pas homogènes. Certains milieux psychothérapeutiques se montrèrent ouverts et renouvelèrent leurs pratiques. D'autres milieux institutionnels, traditionnellement impliqués dans le champ de la surdité, opposèrent de fortes résistances. Pour favoriser l'essor de la nouvelle approche, certains professionnels, dont l'auteur de l'article, créèrent, en mai 1988, le Groupe d'études spécialisées : thérapies et surdité (GESTES) qui devait soutenir un grand nombre de projets innovateurs.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 83-83
Author(s):  
C. Alezrah ◽  
M. Fraigneau ◽  
Y. Verger ◽  
C. Palix ◽  
C. Girod

L’Équipe Mobile d’Argelès Psychiatrique (EMAP) a vu le jour le 1er septembre 2011. Elle a été financée dans un cadre expérimental, par l’Agence Régionale de Santé du Languedoc-Roussillon. Le projet s’inscrivait dans les travaux du Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) d’Argelès-sur-Mer (66700). Il faisait suite à plusieurs constats. Pour de multiples raisons, et notamment du fait de l’augmentation considérable des soins ambulatoires, le nombre des visites à domicile a régulièrement diminué ces dernières années et s’est progressivement recentré sur le suivi de patients connus. D’autre part, il existe un nombre d’hospitalisation d’office historiquement bien plus élevé dans les Pyrénées Orientales que la moyenne nationale (88 hospitalisations d’office pour 100 000 habitants âgés de 20 ans et plus dans les PO contre 25 pour 100 000 habitants au niveau national en 2007. Ce nombre était de 83 pour notre secteur géographique). Les représentants des usagers et des familles étaient très en demande d’interventions rapides dans la communauté. Cette attente faisait écho à celle d’un grand nombre des partenaires du réseau sanitaire (médecins généralistes) mais également social ou médicosocial pour évaluer certaines situations orientées par défaut vers le service des urgences psychiatriques au centre hospitalier de Perpignan. Malgré les efforts de communication et d’information entrepris de longue date, il était noté, dans la pratique quotidienne, l’insuffisance des liens avec les services municipaux, la police, la gendarmerie, les pompiers et parfois les services sociaux pour prévenir les situations de crise. Enfin, l’existence d’une Équipe Mobile Psychiatrie Précarité rattachée au service depuis une quinzaine d’années permettait de s’appuyer sur une expérience déjà solide. Par opposition à notre EMPP qui est intersectorielle, l’EMAP s’est inscrite d’emblée dans une dimension sectorielle, rattachée à part entière à un CMP desservant un territoire de 40 000 habitants. Il s’agit d’une équipe rapidement mobilisable, à la demande des patients, des familles ou des différents partenaires du champ médical, social et judiciaire pour anticiper et évaluer les situations de crise de nature psychiatrique. Au-delà de l’évaluation, elle organise, si besoin, les soins de la manière la plus adaptée. Cette équipe spécialisée, pluridisciplinaire, va :– développer les relations de réseau entre des acteurs pouvant recevoir les mêmes publics mais se connaissant peu ;– intervenir sur signalement pour évaluer les situations de crise susceptibles de relever de réponses psychiatriques ou, ce qui est préférable, pouvant les anticiper.L’expérience des deux premières années de fonctionnement permet de retenir un bilan intéressant, notamment la diminution très sensible des hospitalisations en SDRE sur l’aire géographique desservie et une complémentarité naturelle avec l’activité de CMP classique. Ce bilan sera détaillé dans cette publication.


Author(s):  
Renate Ysseldyk ◽  
Natasha Kuran ◽  
Simone Powell ◽  
Paul J. Villeneuve

Introduction L’augmentation de l’espérance de vie et la structure par âge sous-jacente de la population canadienne ont contribué à une augmentation spectaculaire du nombre d’aînés aidants naturels. Sachant que la prestation de soins est associée à divers effets néfastes sur la santé, il est nécessaire de mieux comprendre en quoi ces effets peuvent être différents chez les aidants plus âgés et si ces effets sont modifiés par le statut socioéconomique. Méthodologie Nous avons cherché à combler ces lacunes en matière de recherche en utilisant des données transversales fournies par les participants à l’Enquête sociale générale (ESG) canadienne de 2012. Des analyses descriptives ont été effectuées pour comparer les répercussions sur la santé que les participants ont attribuées à la prestation de soins et étudier la façon dont elles varient selon l’âge et le revenu. Des analyses de régression logistique ont été réalisées afin de déterminer les facteurs associés aux effets sur la santé globale déclarés par les aidants de 65 ans et plus. Résultats Les caractéristiques individuelles des fournisseurs de soins variaient consi¬dérablement en fonction de l’âge, les aidants plus âgés ayant des revenus plus faibles et consacrant plus de temps à la prestation de soins que les aidants plus jeunes. Les réper-cussions autodéclarées de la prestation de soins sur l’état de santé global étaient plus importantes chez les répondants de 35 à 64 ans, et ce, dans toutes les catégories de revenu. Les sentiments de solitude et d'isolement social découlant des responsabilités d'aidant semblaient être atténués dans les groupes d’âge et de revenu plus élevés. Dans tous les groupes d’âge, la prestation de soins était plus susceptible d'avoir des effets néfastes sur les habitudes en matière d’exercice, d’alimentation saine et de consommation d’alcool que de promouvoir des comportements plus positifs. Conclusion La prestation de soins a des répercussions sur les comportements liés à la santé et sur la santé mentale, quels que soient l’âge et le revenu. D’après nos résultats, les aidants plus âgés (le plus souvent des femmes), qui fournissent le plus grand nombre d’heures de soins et dont le revenu est inférieur à celui des aidants plus jeunes, semblent cependant moins touchés sur le plan des comportements liés à la santé. Cela s’explique peut-être par l’existence d’un moins grand nombre de besoins concomitants chez eux que chez les aidants plus jeunes. Ces résultats laissent entendre que les systèmes de soutien aux aidants doivent tenir compte de répercussions variables de façon complexe en fonc¬tion de l’âge, du sexe et du revenu.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 165-182
Author(s):  
Marc Martineau ◽  
Guy Beauchamp ◽  
Diane Marcotte

Le développement d’un problème de santé mentale affecte les étudiants de niveau postsecondaire sur tous les plans et peut mettre leur santé, voire leur survie, en péril. Les problèmes vécus pourraient être atténués, ou même évités dans certains cas, en intervenant plus tôt. Les stratégies en prévention et en promotion de la santé mentale mises de l’avant dans les établissements d’enseignement postsecondaire offrent les plus belles possibilités de rejoindre un grand nombre de jeunes adultes. Cependant, malgré l’intérêt grandissant pour de telles initiatives en milieu scolaire, les méta-analyses et les revues des écrits scientifiques recensés mettent en lumière les difficultés reliées à l’évaluation des stratégies utilisées et aux possibilités de répliquer les interventions, particulièrement en ce qui a trait à la promotion. Les stratégies les plus efficaces sur le plan de l’amélioration de la santé mentale semblent être associées à la supervision d’exercices en lien avec l’intervention telles que les exercices de pleine conscience (mindfulness), les techniques cognitives-comportementales, la relaxation et le développement d’habiletés sociales. Par ailleurs, même si elles présentent une plus grande hétérogénéité, les études impliquant une aide technologique (Web, ordinateur, etc.) démontrent des résultats favorables lorsqu’elles utilisent l’approche cognitive comportementale.


Sign in / Sign up

Export Citation Format

Share Document