scholarly journals L’émergence d’un loisir : les particularités de la promenade en carrosse au Canada au XVIIIe siècle

2011 ◽  
Vol 64 (1) ◽  
pp. 31-70
Author(s):  
Laurent Turcot1

La promenade, qu’elle se pratique à cheval, à pied ou en carrosse, constitue le loisir par excellence de l’élite européenne. Parce qu’elle implique une dimension publique du « voir et être vu », elle sert la distinction sociale. Le Canada du XVIIIe siècle est lui aussi le théâtre de pratiques de loisir qui fondent des rapports sociaux. La question que le présent article cherchent à répondre est le suivante : y a-t-il des divertissements spécifiquement canadiens au XVIIIe siècle ? La promenade devient ici une porte d’entrée dans le domaine de l’histoire culturelle, et plus spécifiquement dans l’histoire des loisirs, souvent confiné au XIXe siècle. Si le modèle européen est repris, il est cependant adapté et transformé pour permettre l’émergence d’une pratique typiquement canadienne : la promenade hivernale. Les conditions de la promenade, avec ses voitures, ses lieux fréquentés et ses normes sociales sont quelques unes de ces formes de transformations. Le but de cet article est de montrer les transferts culturels entre la France, l’Angleterre et le Canada, mais également de montrer comment se mettent en place les conditions de loisirs dans la colonie.

2006 ◽  
Vol 6 (1) ◽  
pp. 25-43 ◽  
Author(s):  
Celia Rojas-Viger

Résumé La féminisation de la migration est une des caractéristiques de la mondialisation contemporaine. Elle concerne l’ensemble des sociétés, dont le Canada et le Québec. Ce phénomène touche les différents groupes ethniques, l’ensemble des classes sociales, les non-professionnels comme les professionnels. Cependant, il existe très peu d’études documentant le processus d’insertion et les conditions de vie des femmes scolarisées, possédant déjà à leur arrivée une formation universitaire. Pourtant, l’admission des premières Latino-Américaines, présentant un niveau scolaire élevé, en tant qu’immigrantes canadiennes date de 1968. Afin de combler ce vide, le présent article se propose, à partir de deux recherches ethnographiques, de présenter ces femmes, leurs conditions sociales et les défis qu’elles doivent affronter, tant durant leur réinsertion académique en milieu universitaire qu’après l’obtention de leurs diplômes, pour s’insérer sur le marché du travail. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la société pluriethnique montréalaise dans laquelle l’ethnicisation des rapports sociaux prévaut.


2005 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 347-360
Author(s):  
Claude Galarneau

La loi de 1791 introduisit au Canada français les institutions parlementaires britanniques. Ce nouveau régime avait été demandé par les marchands anglais du Canada alors que les seigneurs canadiens et le clergé lui étaient peu favorables. Quant aux habitants des campagnes et aux artisans des villes, on peut supposer qu'ils n'avaient point d'opinion sur la question et qu'ils ne possédaient aucun élément qui leur permît de porter un jugement. À Londres, la demande des marchands attendait depuis 1788 lorsque Pitt l'inscrivit aux débats des Communes en 1791. C'est le danger des répercussions de la Révolution française sur les rives du Saint-Laurent qui semble avoir poussé Pitt à donner cette constitution aux Canadiens. Cette loi, comme chacun sait, divisait le Canada en deux provinces, pourvues de leur chambre d'assemblée respective, composée de députés élus dans des comtés et des bourgs et selon des règles assez semblables à celles qui prévalaient en Angleterre à ce moment. Les premières élections furent tenues en 1792. Comme les Canadiens français ne connaissaient pas le régime parlementaire, ce sont les Anglais établis au Canada depuis 1763 qui implantèrent le régime britannique et qui initièrent les Canadiens à la vie politique. Pour cette raison, il est de souveraine importance de connaître les conditions de la vie politique en Angleterre au XVIIIe siècle, afin de bien comprendre dans quel état ce régime parlementaire et électoral britannique s'est implanté chez nous. C'est le jeu des institutions plus que leurs principes et les rouages politiques plus que les constitutions qui retiendront notre attention au cours de cette analyse.


1968 ◽  
Vol 23 (2) ◽  
pp. 241-267 ◽  
Author(s):  
Jean-Claude Perrot

Comment ne pas donner à ce sujet la plus vaste extension et rappeler pour commencer la place privilégiée des villes dans l'observation des rapports sociaux ? Celles-ci réunissent en effet des hommes de tous ordres et toutes classes. Là se diversifient par excellence les positions de chacun, dans la production et les relations de production, le statut juridique, dans la richesse et la culture, puis pour finir dans la notoriété. Les paysans mêmes n'échappent pas à l'étude puisque la plupart des cités englobent un certain terroir et possèdent des écarts. Ce constat pourrait donc conduire très simplement à étudier l'ensemble des problèmes relatifs à la société du XVIIIe selon le plus classique des déroulements : inventaire des groupes sociaux, étude de leurs rapports respectifs. En dépit de son ampleur, il n'est pas sûr que la démarche soit suffisante.


1972 ◽  
Vol 27 (4-5) ◽  
pp. 1222-1222
Author(s):  
Antoinette Chamoux

2015 ◽  
Vol 68 (1-2) ◽  
pp. 85-100
Author(s):  
Éric Wenzel

À l’époque de la Nouvelle-France, le Pays des Illinois, ou Haute Louisiane, fait la jonction entre le Canada et la Basse Louisiane. Depuis quelques années, les historiens s’intéressent à ce territoire et en démontrent l’importance économique, stratégique et l’originalité de sa société. La justice qui s’y pratique, sous le contrôle de l’institution militaire, reste en revanche encore peu connue. Une affaire de désertion au milieu du XVIIIe siècle permet de mieux saisir les enjeux et les difficultés de la justice militaire dans la haute vallée du Mississippi sous le Régime français.


Organon ◽  
2005 ◽  
Vol 19 (38-39) ◽  
Author(s):  
Patrícia Willemin

Le présent article aborde les rapports entre les textes fantastiquestraditionnels et le savoir scientifique. L’analyse de récits fantastiques canoniquesécrits à partir du XVIIIe siècle – tels que Le Moine de Lewis, Frankenstein deMary Shelley et Dracula de Bram Stoker – montre que le surnaturel finittoujours par supplanter le savoir. De fait, même si les théories scientifiquesévoluent et que les hommes s’y rattachent, il existe des événements qui ne sontpas explicables par la raison et qui entraînent le désordre du pouvoir cognitif.


2007 ◽  
Vol 30 (2) ◽  
pp. 11-22 ◽  
Author(s):  
Michel Brix

Dans les romans de Sade, on n’accomplit que des crimes qui sont longuement expliqués, commentés et surtout légitimés. Ces dissertations ont conduit les critiques à rapprocher le marquis des philosophes du XVIIIe siècle et parfois même à l’assimiler à ces derniers. Le présent article indique que ce rapprochement n’est pas fondé et prouve que Sade n’a pas cautionné mais a au contraire stigmatisé les raisonnements des philosophes et de leurs épigones qui tendaient à instiller chez les Français du XVIIIe siècle l’illusion que tout était légitime et que tout était permis.


Author(s):  
Stéphane Hardy

Le présent article s’inscrit dans le contexte des recherches scientifiques dédiées à l’onomastique, plus particulièrement aux études sur l’anthroponymie, voire sur la pseudonymie, et répond au besoin actuel d’analyses onomastiques en romanistique. L’usage du pseudonyme a longtemps été considéré comme une pratique marginale, et, de ce fait, a été peu étudié jusqu’à présent. Nous avons soumis à notre analyse un corpus de pseudonymes de prostituées exerçant leur métier à Paris. Ce corpus regroupe 357 pseudonymes et couvre une période comprise entre le XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. Les données ont été recueillies dans des rapports de police (travail dans le cadre d’archives) ainsi que dans des ouvrages sociologiques traitant de la prostitution parisienne aux XVIIIe et XIXe siècles. Selon plusieurs critères, à savoir morphosyntaxiques et sémantiques, nous tenterons d’appliquer aux pseudonymes de prostituées une taxonomie développée précédemment distinguant plusieurs types de procédés de formation des pseudonymes de criminels allemands au XIXe siècle.


1972 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 758-775 ◽  
Author(s):  
Jean-Paul Poisson

L'auteur du présent article n'est pas un historien, ce qui n'excusera pas ses insuffisances, mais les expliquera. C'est un sociologue qui a étudié la société contemporaine principalement sous ses aspects pouvant être saisis par l'étude statistique du contenu des actes de la pratique juridique, notamment des actes notariés. Il lui est apparu que les méthodes mises au point dans ce domaine pouvaient, mutatis mutandis, être étendues à l'étude des actes de droit privé au XVIIIe siècle de façon plus systématique qu'il n'avait été fait jusqu'alors, pour une meilleure connaissance de la société française de cette époque tant dans le domaine de l'activité économico-sociale que dans celui des mentalités.


The Gleaner ◽  
2011 ◽  
Vol 28 ◽  
pp. 161
Author(s):  
Γιώργος Κουτζακιώτης

<br />LA « NOUVELLE DES RITES DES MURATORI » ET LA PERCEPTION DE LA FRANC-MAÇONNERIE<br />PAR LE PATRIARCHE ŒCUMENIQUE KALLINIKOS III<br /><br /><br />Un texte manuscrit grec du XVIIIe siècle, conservé en deux versions et décrivant la cérémonie de réception d’un nouveau franc-maçon, est la plus ancienne source grecque connue relative à la Franc-maçonnerie ; la première version qui, comme l’a constaté A. Anghélou, est plus étendue sur quelques points et comprend certains éléments linguistiques italiens, se trouve dans un manuscrit provenant de la bibliothèque du patriarche œcuménique Kallinikos III (1757). Dans le présent article, on examine tout d’abord la relation entre les deux versions, on détermine le caractère du texte et on recherche son prototype étranger, qui n’est finalement qu’un texte connu sous le titre de « pamphlet d’Hérault » ou « rituel d’Hérault ». Ensuite, on étudie la perception de la Franc-maçonnerie par Kallinikos III et en général par le clergé orthodoxe vers le milieu du XVIIIe siècle, en la rapprochant des discordes ecclésiastiques orthodoxes de l’époque. Enfin, on réfléchit sur les alphabets cryptographiques attestés dans des manuscrits de Kallinikos III et sur celui présenté comme « maçonnique » dans la deuxième version du texte grec en question.<br /><br />GEORGES KOUTZAKIOTIS<br />


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