Les transferts linguistiques chez les adultes allophones de la région métropolitaine de Montréal : une approche longitudinale

2014 ◽  
Vol 43 (1) ◽  
pp. 5-34 ◽  
Author(s):  
Jean-Pierre Corbeil ◽  
René Houle

Cet article utilise une approche longitudinale pour étudier les transferts linguistiques vers le français et vers l’anglais des personnes de langue maternelle tierce (allophones) vivant dans la région métropolitaine de recensement de Montréal. L’analyse porte sur des données recueillies dans le cadre de l’Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) menée par Statistique Canada à l’automne 2006, peu après le recensement. Cette enquête a permis de recueillir de l’information rétrospective sur le moment (l’âge) et le lieu (au Canada, hors du Canada) où a eu lieu l’adoption du français ou de l’anglais comme principale langue d’usage à la maison. Les transferts linguistiques sont analysés pour deux sous-groupes : les allophones nés au Canada et ceux ayant immigré au Canada. Nous examinons les taux de transferts selon quelques variables de base comme l’âge, la durée de résidence au Canada et le temps (période). Cet article montre que le moment, l’intensité et la direction (vers le français ou l’anglais) des taux de transferts varient de façon notable entre ces deux groupes.

Author(s):  
Victor Ginsburgh ◽  
Juan Moreno-Ternero

La Commission européenne est très prudente et discrète dans ses communications sur le budget et l’utilisation des langues dans l’Union européenne (UE). Ce que l’on sait, c’est que ce budget s’élève «à peu près» à un milliard d’euros. Comme le disait le britannique Neil Kinnock du temps de sa Vice-Présidence de la Commission européenne à ceux qui, sans doute, l’ennuyaient par leurs questions sur l’importance du budget langues : «C’est le prix d’une tasse de café par habitant dans l’UE». Dans ce numéro de Regards économiques, nous examinons comment évaluer la part dans le budget langues de l’UE de chacune des 24 langues, y compris de l’anglais qui, suite au Brexit, sera la langue maternelle d’un pourcent seulement de la population de l’UE tout en produisant, lors de ces dernières années, plus de 70 % des documents officiels qui doivent, selon leur importance, être traduits dans le 23 autres langues. Notre analyse montre que le coût de l’anglais s’élève à près d’un tiers de budget, soit 290 millions d’euros. Ce montant est aussi le prix à payer par l’UE post-Brexit qui a conservé, dans son répertoire de langues, l’anglais comme langue officielle et procédurale (c’est-à-dire de travail). Pour les européens post-Brexit, la tasse de café s’est transformée en cappuccino au goût un peu amer. Il est sans aucun doute efficace, aussi bien pour l’UE que pour le Royaume-Uni, de préserver l’anglais comme langue officielle et procédurale. Mais on peut se demander pourquoi il irait de soi que les britanniques puissent profiter gratuitement de cette aubaine. Bien avant les velléités de quitter l’UE, on peut arguer que le Royaume-Uni a bénéficié, depuis son adhésion en 1973, du statut de sa langue dans l’UE, en détrônant très largement le rôle du français et de l’allemand, ce qui n’a enchanté et continuera de ne pas enchanter ni la France ni l’Allemagne. Il sera intéressant de suivre l’affaire dans les prochaines années.


2016 ◽  
pp. 122-141 ◽  
Author(s):  
Jacques Ledent ◽  
Marie Mc Andrew ◽  
Gérard Pinsonneault

« Les enfants de la loi 101 » réfère généralement aux jeunes issus de l’immigration (1re et 2e générations), quelle que soit leur langue maternelle. Ces jeunes semblent favoriser davantage le français comme langue d’enseignement au cégep que ne le laisse croire la donnée officielle, qui ne porte que sur les allophones. Grâce à la nature longitudinale des données utilisées, nous analysons la variation de leur choix linguistique en fonction de caractéristiques comme la génération, l’origine géographique, la langue maternelle/d’usage et la localisation résidentielle. De plus, nous examinons le maintien ou non au niveau universitaire du choix linguistique au cégep avant d’étudier l’existence de liens possibles entre la persévérance scolaire et le choix de la langue d’enseignement au cégep.


2007 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 157-171
Author(s):  
Jacqueline Bossé-Andrieu ◽  
Geneviève Mareschal

Résumé Trois aspects de la combinatoire collocationnelle — Nous examinons ici trois aspects du lien qui unit les éléments des collocations, combinaisons qui se caractérisent par leur fréquence dans le discours et par leur prévisibilité pour le locuteur de langue maternelle. Nous montrons d'abord que la fréquence d'apparition simultanée de deux éléments dans le discours n'est pas propre aux collocations; la cooccurrence de deux éléments peut résulter de la réalité extralinguistique ou du fait qu'ils sont unis par un lien notionnel et référentiel. Dans le cas des collocations au sens strict, ce lien résulte d'une affinité consacrée par l'usage d'une communauté linguistique donnée. Nous montrons ensuite que, dans certaines collocations (ex. : en pleine croissance), il y a chevauchement — ou indissociabilité — des contraintes syntaxiques et des contraintes lexicales. Enfin, nous présentons plusieurs manifestations du caractère arbitraire — ou capricieux — du lien qui unit les éléments de certaines combinaisons : des quasi-synonymes n'appellent pas les mêmes collocatifs; sur le plan grammatical, on ne peut pas toujours passer d'une catégorie grammaticale à une autre (un sourire angélique,*sourire angéliquement); enfin des quasi-synonymes peuvent entrer dans certaines combinaisons synonymes {flambée/escalade des prix), mais non dans d'autres (les prix flambent/*les prix escaladent).


2005 ◽  
Vol 32 (3) ◽  
pp. 273-307 ◽  
Author(s):  
Brigitte Lépinette

Résumé Dans cet article, nous examinons un corpus de 13 grammaires pour l’enseignement du français aux Espagnols, éditées dans la première moitié du XIXe siècle. Nous prenons en compte, dans une analyse de type transversal, (1) les sources citées par les auteurs ; (2) la nature de la définition de la grammaire et le nombre des parties du discours ; (3) la définition du nom (avec la présence ou non du schéma canonique de la déclinaison ou des classes spécifiques de cet élément) ; (4) la définition du verbe avec la présence ou non des catégories canoniques) ; et (5) la syntaxe. Notre objectif est de déterminer la linguistique explicite et implicite de ces grammaires scolaires, à une époque où la grammaire générale pénètre en Espagne dans les ouvrages de langue maternelle et où sont introduits les exercices d’analyses logique et grammaticale.


2016 ◽  
Vol 44 (2) ◽  
pp. 291-310
Author(s):  
René Houle ◽  
Amélie Cambron-Prémont

Nous examinons dans cette note l’origine et l’évolution des concepts et définitions des questions linguistiques des recensements canadiens de 1901, année du premier recensement où des questions sur les langues ont été posées au Canada, à 1961. Nous nous intéressons d’abord à l’origine des questions linguistiques : pourquoi a-t-on décidé de poser ces questions au Canada en 1901 ? Quelles ont été les influences internationales et intérieures qui ont pu motiver leur inclusion dans le questionnaire du recensement ? Nous poursuivons avec un examen détaillé des concepts et des questions sur la connaissance des langues officielles et la langue maternelle. Pour ce faire, nous faisons appel à plusieurs sources : les questionnaires eux-mêmes, les instructions données aux agents recenseurs, les documents analytiques et autres écrits publiés par les autorités statistiques et les fichiers des microdonnées des recensements de 1901 à 1951 qui ont servi à préciser certains détails de nature plus technique.


2008 ◽  
Vol 7 (2) ◽  
pp. 3-24 ◽  
Author(s):  
Gary Caldwell ◽  
P. Obermeir

RÉSUMÉ Il s’agit dans ce texte de décrire brièvement le contexte dans lequel est née l’enquête A.Q.E.M. sur la migration des jeunes anglophones hors du Québec, de présenter un sommaire du rapport dont le texte intégral est disponible à l’Université Bishop's, et enfin de discuter et de critiquer l’enquête du point de vue méthodologique. Nous commençons l’étude par une brève présentation de la méthodologie, une approche « longitudinale », par la délimitation géographique de la population visée et par la méthode d’échantillonnage. Les techniques de cueillette grâce auxquelles nous avons obtenu un taux de réponse de 87 % sont également mises en évidence. Nous enchaînons avec un survol des données en commençant par certaines caractéristiques de l’échantillon, notamment la composition par langue maternelle et la connaissance du français. Ensuite nous présentons les résultats, c’est-à-dire l’ampleur de l’émigration de la jeunesse anglophone hors du Québec. La proportion des jeunes qui quittent le Québec pour la période de l’enquête (cinq ans et demi) est évaluée globalement à 31 %. Nous examinons ensuite les données sur l’émigration selon la langue maternelle et la connaissance du français. Parmi d’autres constatations, nous remarquons que le taux d’« émigration » des sujets de langue maternelle « autre » (que l’anglais ou le français) est de beaucoup inférieur (19 %) a celui des personnes de langue anglaise (33 %). Puis il est question de la destination des émigrés et de l’année de leur départ. Après ce survol des résultats obtenus de l’enquête nous tentons de comparer ceux-ci avec les données de Statistique Canada, mais pour le lustre précédent. De plus nous comparons l’émigration interprovinciale des anglophones du Québec avec celle des populations des autres provinces. A la lumière des résultats de ces comparaisons on constate que la minorité de langue maternelle anglaise au Québec est et demeure extrêmement mobile. Finalement, pour ce qui est des données, un examen plus poussé des relations langue maternelle - connaissance du français - émigration, révèle que c’est la langue maternelle, plus que la connaissance du français qui influe sur la propension à quitter le Québec. Dans la toute dernière section, nous commentons certains aspects méthodologiques de l’enquête, et ceci à la lumière des données partielles du recensement de 1976. Dans cette critique, les auteurs font le procès d’une enquête sur la migration par voie d’échantillonnage.


2003 ◽  
Vol 17 (5-6) ◽  
pp. 775-786
Author(s):  
Géraldine Hilaire-Debove ◽  
Sophie Kern
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