« Chevauchements » territoriaux
Il est souvent question, dans les documents gouvernementaux, dans les dossiers juridiques et dans les médias, de « chevauchements » entre les territoires des Premières Nations et particulièrement, au Québec, entre les territoires des Algonquiens vivant au nord du Saint-Laurent : Cris, Naskapis, Innus, Atikamekw, Algonquins. À la lumière de ce qu’en ont dit les observateurs depuis le xviie siècle, cet article explore la notion de frontière, tant entre les territoires des nations algonquiennes qu’entre ceux des bandes et/ou communautés et des familles de ces différentes nations. Ces frontières ont-elles existé? Si oui, de quelle nature étaient-elles et comment s’est construite la notion de « chevauchement » qui perturbe aujourd’hui les relations entre les nations algonquiennes et entre les membres de chacune d’elles ? Ce texte s’inscrit dans la réflexion menée, à l’intérieur du programme « Peuples autochtones et gouvernance », par Étienne Le Roy, Jacques Leroux et Sylvie Vincent sur les représentations d’espace et les droits territoriaux.