scholarly journals Inefficacité marshallienne, partage de coûts et modèles contractuels avec marchés manquants

2009 ◽  
Vol 74 (3) ◽  
pp. 315-341 ◽  
Author(s):  
Chunrong Ai ◽  
Jean-Louis Arcand ◽  
François Éthier

RÉSUMÉ En présence de risque moral, la théorie des contrats prédit que le métayage sera assujetti au problème de l’inefficacité marshallienne, ce qui veut dire que les métayers utiliseront des quantités d’intrants différents sur les terres qu’ils exploitent par opposition aux propriétaires exploitants. Dans cet article, nous examinons cette question à l’aide d’une base de données unique en son genre collectée en 1993 dans le village tunisien d’El Oulja, grâce au financement du programme PARADI. Nous examinons quatre questions jusqu’à présent ignorées par les chercheurs : (1) le partage des coûts entre propriétaires et tenanciers; (2) les intrants en gestion fournis par les propriétaires; (3) la supervision des tenanciers par les propriétaires; (4) l’interaction répétée entre propriétaires et tenanciers. Nous utilisons des méthodes économétriques en panel avec effets fixes et en tobit en utilisant la méthode du trimmed LAD proposée par Honoré (1992). Nos résultats empiriques appuient l’argument selon lequel le risque moral est présent dans les relations contractuelles dans ce village. Par contre, l’importance quantitative des termes des contrats dans la détermination de l’utilisation des intrants, ainsi que de l’output, est relativement limitée. Il s’ensuit que le métayage est probablement choisi pour des raisons autres que le risque moral, telles que le partage du risque ou les coûts de transaction.

2009 ◽  
Vol 42 (4) ◽  
pp. 881-910 ◽  
Author(s):  
J. Stephen Ferris ◽  
Marcel-Cristian Voia

Abstract. In this paper we examine the length of political tenure in Canadian federally elected parliamentary governments since 1867. Using annual data on tenure length, we categorize the distribution of governing tenures in terms of a hazard function: the probability that an election will arise in each year, given that an election has not yet been called. Structuring the election call as an optimal stopping rule, we test whether that distribution responds predictably to characteristics of the political and/or economic environment. The results of using the continuous Cox and Gompertz models together with the discrete semi-parametric proportional hazard model suggest that governing parties in Canada do engage in election timing and that the only economic policy measure that is used consistently in conjunction with election timing is fiscal expenditure.Résumé. Dans cet ouvrage, nous examinons la durée d'un régime parlementaire canadien depuis la Confédération de 1867. Nous utilisons des données annuelles et nous représentons la distribution de durée de vie d'un gouvernement par une fonction de hazard, c'est-a-dire, la probabilité qu'une élection soit déclenchée durant une année spécifique étant donné qu'elle ne l'a pas encore été jusqu'à présent. Nous modélisons un déclenchement d'élection par une règle d'arrêt optimal el nous testons si la distribution dépend des caractéristiques de l'environnement politique et économique tel que prédit selon la théorie. Nous résultats basés les modèles de hazard proportionnel continu de type Cox et Gompertz et discret semi-paramétrique révèlent que les partis fédéraux au pouvoir au Canada choisissent le moment opportun pour déclencher une élection. De plus, les dépenses fiscales sont la seule variable de politique économique qui y soit systématiquement relié.


Author(s):  
Yvan Barel ◽  
Emmanuel Dion ◽  
Sandrine Fremeaux

Particulièrement forte ces 15 dernières années dans les pays européens, la perception de l’insécurité de l’emploi risque encore de s’accroître en période de crise économique. La question se pose de savoir comment atténuer le sentiment d’insécurité dans le contexte de la petite entreprise. Peut-il être réduit par des pratiques de gestion des ressources humaines soucieuses de l’autonomie et de la participation des salariés ? Afin de répondre à cette question, la présente étude quantitative s’appuie sur la base de données constituée à l’occasion de la deuxième vague de l’European Social Survey (ESS) menée entre 2004 et 2005 au sein de 25 pays européens. Elle montre que, dans les organisations de moins de 25 salariés, les salariés expriment un sentiment d’insécurité relativement plus élevé. Cependant, dans les organisations de petite taille plus que dans les autres structures, certaines pratiques de GRH consistant à accorder aux employés la possibilité d’organiser leur journée de travail et d’influer sur les décisions de l’entreprise seraient de nature à rassurer les salariés sur la stabilité de leur emploi.


Author(s):  
Roberto Terzi

Nous examinons ici les différentes implications du concept d’insti­tution de Merleau-Ponty pour une phénoménologie de l’historicité. Après avoir rappelé des débats concernant le « retour de l’événement » dans l’histoire contemporaine, et l’absence de ce thème dans les phénoménologies françaises de l’événement, nous essayons de montrer en un premier moment la possible contribution des analyses de Merleau-Ponty à cette question : son concept d’institution implique, en effet, aussi une réflexion sur l’événement, qui s’articule sur plusieurs plans et peut être utilement rapprochée de la conception de l’événement qui s’est diffusée dans l’historiographie contem­poraine. La portée des réflexions de Merleau-Ponty ne se limite bien sûr pas à une phénoménologie de l’événement historique, mais implique une com­préhension d’ensemble de l’historicité, qui doit être pensée dans la conjonc­tion de l’événement et de la fécondité de la tradition, en deçà des oppositions entre logique et contingence, subjectif et objectif, activité et passivité. Cet approfondissement permettra d’aborder aussi les concepts d’histoire sauvage et histoire verticale, ainsi que l’idée programmatique d’une « métaphysique de l’histoire », dont nous essayons de donner une interprétation à plusieurs niveaux. Précisément ce dernier thème nous conduira enfin à soulever des questions critiques concernant la subordination des thèmes de l’altérité, de la différence, de la nouveauté dans la compréhension merleaupontienne de l’histoire et du rapport entre les cultures.


2004 ◽  
Vol 26 (2) ◽  
pp. 277-305
Author(s):  
René Houle

RÉSUMÉ Ce texte présente une étude de l'évolution de la connaissance du catalan en Catalogne. Nous utilisons les données des quatre derniers recensements pour suivre l'évolution du phénomène (1975-1991). Après avoir présenté succinctement le cadre social, politique et juridique de la langue catalane en Catalogne, nous abordons la question de la nature des données utilisées et l'évolution globale de la connaissance linguistique dans la population. Puis nous examinons les facteurs qui ont contribué a l'évolution observée par une analyse plus détaillée des données. Nous parlons tout d'abord du rôle de l'éducation primaire et secondaire, puis nous abordons le thème de l'intégration linguistique des immigrants, groupe qui constitue encore la moitié de la population adulte de la communauté autonome catalane. Notre conclusion est optimiste quant aux tendances de l'évolutionrécente.


Author(s):  
Ydriss Ziane

Résumé Dans cette contribution, nous examinons le rôle du crédit interentreprises dans le financement du cycle d’exploitation des PME françaises à l’aide d’une base de données construite à partir d’une enquête réalisée auprès d’un panel de chefs d’entreprise. L’analyse des comportements en matière de gestion des créances clients souligne l’importance stratégique de la taille et de la position des entreprises dans le processus de financement des ventes. En référence aux théories financières sur la question, nous testons une fonction d’offre de crédit interentreprises à l’aide de variables quantitatives et qualitatives. Les résultats obtenus valident principalement les motifs d’offre liés à une réduction des asymétries d’information entre les contractants.


2005 ◽  
Vol 41 (114) ◽  
pp. 311-321 ◽  
Author(s):  
Pierre Hamel

Ces dernières années, la critique postmoderne s'est attaqué à tous les domaines des sciences sociales et humaines. Les théories de la planification ne font pas exception. Or cette critique n'est pas la seule à occuper l'avant-scène des débats au sein de ce champ de recherche. Le courant communicationnel a aussi contribué à renouveler les perspectives de la planification moderne. Mais jusqu'à quel point le courant communicationnel est-il en mesure de répondre aux critiques formulées par les tenants du postmodernisme à l'endroit des théories de la planification? C'est afin de répondre à cette question que nous examinons ici d'une manière comparative le point de vue postmoderne et le point de vue communicationnel.


2018 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 670-681
Author(s):  
Nicolas Belorgey

Résumé La Nouvelle Gestion Publique (NGP) peut être définie comme un ensemble de pratiques et d’idées visant à importer dans le secteur public les méthodes de travail du secteur privé. Qu’advient-il, dans ce contexte, des agents publics, chargés de mettre en œuvre les politiques publiques, ceux dont les pratiques quotidiennes sont directement visées par cette volonté de transformation ? Pour répondre à cette question, nous utilisons des observations, entretiens et questionnaires réalisés dans le cadre d’une thèse sur les hôpitaux français dans les années 2000. Nous montrons qu’il y a bien différenciation au sein des professions de santé, mais que la NGP se heurte à l’opposition des segments dominants de celles-ci, tandis que les segments dominés composent davantage avec elle notamment parce qu’ils ont moins les moyens de lui résister.


Author(s):  
Jacques-Bernard Sauner-Leroy

L’analyse des liens entre la possession de un ou plusieurs avantages concurrentiels et la performance des firmes est un domaine qui a déjà été assez largement abordé dans la littérature de management stratégique. Certains de ces travaux ont cherché plus précisément à mettre en évidence des modes de combinaisons de ressources conduisant à la réalisation de niveaux de performance élevés. Toutefois, leurs champs d’investigation sont demeurés le plus souvent restreints à des domaines d’activité spécifiques, de sorte que les résultats auxquels ils aboutissent ne peuvent être généralisés. Partant de ce constat et s’appuyant sur le modèle de « ressources de base » qui apparaît comme le corpus théorique le plus complet sur cette question, l’objet de cette étude est de mettre en évidence, à partir de l’exploitation de 3049 enquêtes issues de la base de données de la Banque de France sur les comportements économiques et financiers des PME de l’industrie manufacturière française, des profils types de combinaison de ressources et de création d’avantages concurrentiels et de les comparer sur plusieurs critères de performance. Pour ce faire, une analyse typologique est menée. Elle conduit à la mise en évidence de six stratégies types de combinaisons de ressources associées à des avantages concurrentiels différents. Les résultats des tests effectués sur les comparaisons de performance entre ces six groupes indiquent que les entreprises qui obtiennent les meilleurs résultats sont celles qui adoptent un positionnement concurrentiel différencié fondé sur une approche qui situe le client au cœur de leur stratégie et qui utilisent principalement la fonction marketing comme support de création de leurs avantages compétitifs.


2019 ◽  
Author(s):  
David Houle

Dans le contexte canadien, les gouvernements provinciaux jouent un rôle important dans l’élaboration des politiques de lutte aux changements climatiques, notamment par leurs efforts de mise en œuvre de mécanismes de tarification du carbone. Cet ensemble diversifié d’instruments de politiques publiques vise à imposer un prix sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) avec l’objectif d’inciter les consommateurs et les entreprises à tenir compte de l’impact de leurs décisions sur le climat. L’intérêt des gouvernements provinciaux en matière de protection du climat n’est pas nouveau. Les premiers plans d’action provinciaux dans ce domaine datent de 1995. À l’époque, après avoir considéré l’adoption d’une taxe carbone dans les années 1990s (Macdonald et coll., 2011), le gouvernement fédéral libéral avait annoncé un ensemble d’actions en changements climatiques afin de mettre en œuvre le Protocole de Kyoto, ratifié par le Premier Ministre Jean Chrétien en décembre 2002 (Harrison, 2007). Durant cette période, les actions fédérales en matière de protection du climat culminèrent par la publication, le 16 juillet 2005, de l’Avis d’intention pour réglementer les émissions des gaz à effet de serre qui sont produites par les grands émetteurs finaux, une réglementation visant les grandes entreprises et qui incluait plusieurs mécanismes de tarification du carbone .L’élection d’un gouvernement fédéral conservateur en 2006 changea la donne de manière fondamentale. Pour plusieurs observateurs et dirigeants provinciaux, il semblait maintenant peu probable que le gouvernement fédéral s’engage sur la voie de la tarification du carbone. L’approche privilégiée par le nouveau gouvernement fédéral était celle d’une réglementation sectorielle, basée sur des normes réglementaires traditionnelles (une approche parfois d’écrite comme ‘command-and-control’) consistant essentiellement à fixer des cibles d’émission que les industries devaient respecter sans que des mécanismes de flexibilité (par exemple, des permis échangeables) soit disponibles. Bien que des négociations aient été entamées avec de nombreux secteurs industriels (Munroe, 2016), seulement deux secteurs ont été réglementés, celui des transports et des centrales au charbon (Commissaire à l’environnement, 2012). C’est dans ce contexte que les provinces, de plus en plus au fait des impacts des changements climatiques sur leur territoire et des opportunités économiques créées par la croissance des industries vertes, devinrent plus actives en matière de changements climatiques. Elles craignaient moins, comme cela était le cas sous les précédents gouvernements fédéraux de Jean Chrétien et Paul Martin, un possible dédoublement de leurs efforts avec ceux du fédéral (Houle et coll., 2014, Houle, 2015). Certains gouvernements provinciaux incluant le Québec, l’Ontario, la Colombie-Britannique, le Manitoba, et l’Alberta adoptèrent des approches innovatrices en matière de changements climatiques. Simultanément, ces provinces firent preuve d’une préférence en faveur de la tarification du carbone, qui constitua un élément central de leur politique climatique, via l’adoption de taxes sur le carbone ainsi que de systèmes d’échange de droits d’émission (Houle, 2015). De manière inattendue, l’adoption de ces instruments peut être observée autant dans les provinces où une majorité de la population supporte la tarification du carbone que dans celles où seulement une minorité d’électeurs s’expriment en sa faveur. Doit-on en conclure que les décideurs publics ne tiennent pas compte de l’opinion publique sur la question de la tarification du carbone? Ce chapitre va explorer cette question tout d’abord en définissant la tarification du carbone et montrant le momentum à l’échelle international en faveur de son adoption. Par la suite, pour comprendre le lien entre l’opinion publique et l’émergence de la tarification du carbone dans le contexte canadien nous examinons tout d’abord l’évolution de l’opinion publique à ce sujet et, en particulière, les différences interprovinciales. La dernière section de ce chapitre propose des études de cas, en commençant par celui de la Colombie-Britannique où la taxe carbone instaurée dans cette province fit l’objet d’une intense controverse, surtout pendant les élections provinciales de 2009. Nous comparons ensuite cette campagne électorale avec d’autres élections provinciales de cette période, notamment celles de l’Ontario de 2011 et du Québec en 2012. Ces comparaisons nous permettent de constater, lorsqu’elles sont associées aux observations des données d’opinion publique, que le manque de support initial pour la tarification du carbone n’a, règle générale, empêcher les gouvernements provinciaux de s’engager dans cette voie.


Author(s):  
Marie-Thérèse Letablier ◽  
Sandrine Dauphin

Résumé Les politiques familiales, comme les systèmes de retraite, en France et dans divers pays européens, portent des mécanismes compensatoires des inégalités entre les femmes et les hommes liées à l’organisation familiale. Ces compensations sont parfois directement liées au mariage ou plus largement au couple, parfois à l’investissement parental et au temps dédié à l’entretien et au bien-être des membres de la famille. Dans cet article, nous examinons quels sont les principes compensatoires à l’œuvre dans les différentes législations de cinq pays européens relevant de différents systèmes de protection sociale. Nous utilisons le concept de familialisation pour caractériser les logiques de construction des droits sociaux des femmes dans différents systèmes, et pour en saisir la dynamique en reliant les évolutions des politiques familiales/sociales au double processus de dé-familialisation des activités parentales et de dé-spécialisation des rôles masculins et féminins.


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