Hypothèses étiopathogéniques de la schizophrénie au décours d’un traumatisme crânien : revue de la littérature

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 32-33
Author(s):  
H. Snene ◽  
H. El Kefi ◽  
A. Oumaya ◽  
S. Gallali

IntroductionLa schizophrénie et le traumatisme crânien (TC) sont deux problèmes majeurs de la santé publique. Parmi les complications neuropsychologiques et psychiatriques secondaires au traumatisme crânien, les psychoses post-traumatiques interrogent plusieurs cadres nosographiques. Cependant, les liens épidémiologiques entre TC et schizophrénie sont difficiles à établir [2]. ObjectifL’objectif de notre travail est de détailler les différentes hypothèses étiopahogéniques avancées dans la littérature à propos de la schizophrénie se développant au décours d’un TC.RésultatsCette entité clinique interroge les théories physiopathologiques de la schizophrénie dans une approche étiologique. Les modèles neurodégénératifs, de dysrégulation dopaminergique et neurodéveloppemental sont souvent utiles pour expliciter les troubles psychotiques post-traumatiques. Hypothèse dégénérativeLe TC peut entraîner une baisse des capacités de réserve cérébrale par une accumulation de peptide amyloïde bêta pourvoyeuse de déficits cognitifs. Le modèle interactif gène environnement entre le TC qui éprouve une vulnérabilité allélique de l’apolipoprotéine E et décrit dans la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer. Le même modèle est transposable à la schizophrénie post-traumatique [1].Hypothèse neurodéveloppementaleLes lésions cérébrales microscopiques secondaires à un TC peuvent entraîner un remodelage neuronal induisant le développement d’un trouble schizophrénique chez un sujet vulnérable et prédisposé. La latence entre le TC et l’apparition des premiers symptômes cliniques correspond aux remaniements neuronaux [3].Hypothèse dopaminergiqueLa présence de symptômes psychotiques secondaires à un TC peut résulter d’une interaction entre la blessure cérébrale et une prédisposition neurobiologique anté-traumatique à la schizophrénie. L’efficacité des antipsychotiques sur les symptômes psychotiques post-traumatiques ou schizophréniques est un argument indirect suggérant le rôle d’une dysrégulation dopaminergiques dans ces pathologies.ConclusionLes avancées techniques de neuro-imagerie et de neurobiologie offrent des perspectives nouvelles pour la compréhension physiopathologique des troubles psychotiques post-traumatiques ainsi que son lien avec la schizophrénie primaire.

2009 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 19-54 ◽  
Author(s):  
Christine Thoër ◽  
Janine Pierret ◽  
Joseph Josy Lévy

Résumé La progression de l’utilisation « non médicale » des médicaments, que ceux-ci soient disponibles avec ou sans ordonnance, apparaît aujourd’hui comme une préoccupation d’importance croissante dans le champ de la santé publique. Cette tendance, qui touche particulièrement les adolescents et les jeunes adultes, englobe une multitude de pratiques, allant du détournement à l’automédication en passant par « l’abus » et le dopage, pratiques qui seront définies ici et qui peuvent conduire au développement d’une dépendance au médicament. S’appuyant sur une revue de la littérature en sciences sociales et en santé publique, cet article met en évidence les problèmes que soulève la catégorisation des pratiques, notamment parce que les frontières entre les usages licites et illicites du médicament semblent de plus en plus brouillées dans les sociétés contemporaines. L’utilisation « non médicale » du médicament s’inscrit dans un contexte social marqué par un plus grand accès aux produits pharmaceutiques et aux savoirs qui s’y rapportent ainsi que par une tendance à la banalisation du recours chimique dans la vie quotidienne. Cet usage de l’assistance chimique à la vie quotidienne soulève la question de l’autonomie du sujet en santé et du rapport des individus à l’expertise médicale.


2007 ◽  
Vol 47 (2) ◽  
pp. 227-251
Author(s):  
Bruno Lamarre ◽  
André Mineau ◽  
Gilbert Larochelle

Dans l’optique d’une actualisation des concepts de l’éthique et de l’idéologie, cet article se veut une analyse d’un aspect singulier de la santé, à savoir la prévention et la promotion de la santé mentale, selon un type de discours s’intéressant à la santé publique et préventive, en l’occurrence celui privilégié par le magazine écrit et populaire. Nous tâcherons de savoir si ce discours a une intention éthique ou, au contraire, s’il privilégie une idéologie visant à établir une médicalisation de la vie. Nous vérifierons ensuite s’il existe un passage de l’éthique, qui privilégie la réflexion du sujet à partir de ses valeurs, vers l’idéologie, qui institue des normes des principes et des règles. Nous avons divisé notre recherche en trois sections. Nous ferons une revue de la littérature scientifique et gouvernementale, afin de présenter le développement de la santé publique et préventive en santé mentale. Puis nous verrons comment l’éthique et l’idéologie s’inscrivent dans le discours. Nous légitimerons ensuite les magazines répertoriés à partir de critères précis et reprendrons l’ensemble des articles analysés pour caractériser leur intention, et démontrer le passage de l’éthique à l’idéologie privilégiant une médicalisation sociale.


2018 ◽  
Author(s):  
Christophe Cazauvieilh

Les psychothérapies représentent une réponse pertinente aux enjeux de santé publique. En effet, la synthèse de la littérature disponible révèle que les psychothérapies sont généralement efficaces, aussi bien dans les essais contrôlés qu’en pratique de terrain, pour traiter des troubles psychologiques variés et développer de nouvelles capacités de coping face aux difficultés de la vie ; et au-delà, en participant notamment à la réduction globale des coûts de santé.Pourtant, tous les patients ne retirent pas de bénéfices réels des soins, certains patients se détériorent ou abandonnent le traitement sans gains attitrés ou sans avoir expérimenté tout le potentiel de changement ; les cliniciens présentent des difficultés notables à identifier ces patients, à anticiper les échecs au traitement, et à répondre de manière fonctionnelle à ces situations. En outre, en dépit de la sophistication croissante des programmes de formation et de supervision, et de la disponibilité d’un corpus de recherche important, l’efficacité des cliniciens semble stagner au cours de leur carrière ou se détériorer avec le temps.Partant de ces résultats, nous abordons dans cette étude plusieurs éléments de réponses possibles à ces enjeux issues de notre revue de la littérature : Le Suivi en Continu des Résultats (SCR ou Routine Outcome Monitoring - ROM) de deux prédicteurs associés aux psychothérapies efficaces (une bonne alliance thérapeutique, et une réponse positive au traitement durant les toutes premières séances) pour ajuster et améliorer l’efficacité des soins ; et une nouvelle forme prometteuse d’entrainement spécifique des psychothérapeutes visant à développer leur expertise, nommé pratique délibérée (Deliberate Practice).


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S48-S49
Author(s):  
P. Robert

Avec le vieillissement de la population, la maladie d’Alzheimer et les pathologies neurodégénératives représentent un défi majeur de santé publique. Dans la maladie d’Alzheimer, le stade démentiel est diagnostiqué quand la symptomatologie cognitive et psycho-comportementale interfère avec le fonctionnement social et entraîne une désadaptation du sujet dans les activités de vie quotidienne. Parallèlement, les nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (nTIC) prennent une part de plus en plus importante dans notre vie quotidienne et peuvent être un support tant pour l’évaluation que pour une aide directe des usagers. Cette communication a pour objectif de présenter les recommandations venant d’experts ingénieurs et professionnels de santé concernant l’utilisation des nTIC :– pour l’évaluation en pratique quotidienne et dans le cadre des essais thérapeutiques ;– pour la stimulation des patients.Dans ce cadre, sera présenté le site MEMO dédié à l’entraînement des patients.


Author(s):  
Sarah Benmoyal Bouzaglo

Le harcèlement scolaire (HS) est un problème de santé publique, avec des risques sociopsychologiques importants. De façon générale, les travaux en marketing ont très peu traité, de façon centrale, du rôle de la consommation dans le développement du HS à l’école chez les enfants et les adolescents. L’objectif principal de cet article est donc de proposer un cadre d’analyse pour l’étude du HS lié à des motifs de consommation relatifs aux produits et aux marques possédés, et à la culture de consommation. Pour ce faire, le HS, ses principales caractéristiques et les différents statuts des pairs impliqués (harceleurs, victimes et témoins) sont définis. Puis, une revue de la littérature sur les jeunes consommateurs permet d’aboutir à la proposition d’un cadre d’analyse structuré autour de variables individuelles et contextuelles pertinentes pour mieux appréhender le HS lié à la consommation. Des perspectives de recherche qui en découlent sont développées, et les implications de ces travaux futurs – pour les chercheurs en marketing, les politiques publiques, les écoles, les parents et les entreprises ciblant les jeunes – sont présentées.


2007 ◽  
Vol 36 (10) ◽  
pp. 1429-1430
Author(s):  
Joël Belmin ◽  
Jean-Marc Léger

Author(s):  
C. James Frankish ◽  
Brenda Kwan ◽  
Diane Gray ◽  
Andrea Simpson ◽  
Nina Jetha

Introduction Nous avons élaboré des critères de sélection pour recenser les interventions en santé populationnelle axées sur l’équité à intégrer dans le Portail canadien des pratiques exemplaires de l’Agence de la santé publique du Canada. Nous les avons appliqués à la question du « poids santé », plus précisément de la prévention de l’obésité. Méthodologie Nous avons effectué une revue de la littérature et obtenu des commentaires d’examinateurs externes experts du domaine sur le thème des modifications des environnements intermédiaires. Les articles devaient décrire les résultats de l’intervention pour les groupes socialement désavantagés. Nous avons inclus les articles axés sur l’équité et les populations vulnérables, les études d’intervention ou d’évaluation, les déterminants sociaux de la santé et le poids santé ou la prévention de l’obésité. Nous avons ensuite évalué la qualité des données des études sélectionnées afin de déterminer si elles pouvaient être incluses dans le Portail canadien des pratiques exemplaires comme pratiques prometteuses. Résultats Seul un petit nombre d'articles recensés ont répondu aux critères de sélection axés sur l’équité (26 articles publiés sur les 2 823 examinés, soit 0,9 %). Six interventions (sur 26) ont été considérées comme des pratiques prometteuses. Conclusion Nos critères de sélection axés sur l’équité appliqués à la prévention de l’obésité nous ont permis de repérer des études sur les environnements intermédiaires, ce qui laisse penser que ces critères sont valables pour d'autres questions de santé publique. Surtout, grâce à nos travaux, le Portail s'est enrichi de la possibilité de recherche d'interventions axées sur l’équité.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 4-4
Author(s):  
F. Dubois-Arber

IntroductionLes salles d’injection (SI) à moindre risque ont été mises en place dès 1986 dans quelques pays européens et en Australie, plus tard au Canada. Elles poursuivent plusieurs objectifs : atteindre les usagers particulièrement vulnérables, réduire les risques, la morbidité et la mortalité liés à l’injection de drogues et faciliter l’accès aux soins. Ces dispositifs ont donné lieu à des débats nourris et ont fait l’objet de recherche et d’évaluation, qui permettent une analyse critique de la situation. MethodsRevue de la littérature centrée sur les bénéfices et les effets indésirables possibles des SI dans plusieurs domaines de la santé publique : pratique de l’injection, risques infectieux liés à l’injection, nuisances pour la société (injection dans l’espace public, délinquance liée à la drogue). RésultatsLa revue a mis en évidence les éléments suivants. Les SI sont capables d’attirer les populations ciblées. Elles ne conduisent pas à une augmentation du nombre de personnes qui s’injectent ou du nombre d’injections pratiquées. Elles permettent une amélioration de l’hygiène de l’injection, une meilleure sécurité et une diminution des pratiques à risque de transmission de maladies infectieuses rapportées par les usagers. Les difficultés méthodologiques pour effectuer des études de type essai randomisé dans ces milieux ne permettent pas d’affirmer avec certitude une diminution de l’incidence ou de la prévalence des maladies infectieuses attribuable spécifiquement aux SI, mais les comportements observés et rapportés vont dans ce sens. L’injection dans les lieux publics diminue et il n’y a pas d’augmentation de la délinquance liée à la drogue. ConclusionL’évidence disponible, même incomplète, permet d’affirmer que les principales craintes à l’égard des SI ne sont pas fondées et que celles-ci peuvent apporter des bénéfices en termes de santé publique.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S116-S117
Author(s):  
M.K. Phan Tran ◽  
F. Bremond ◽  
P. Foulon ◽  
R. David ◽  
P. Robert

Avec le vieillissement de la population, la maladie d’Alzheimer et les pathologies associées représentent un défi majeur de santé publique. Parallèlement, les nouvelles technologies de l’information et de la communication prennent une part de plus en plus importante dans notre vie quotidienne et peuvent être un support tant pour l’évaluation que pour une aide directe des usagers. Les serious games sont des applications informatiques, dont l’intention est de combiner, avec cohérence, à la fois des aspects sérieux (Serious) comme l’enseignement, l’apprentissage, la communication, la rééducation, avec des ressorts ludiques issus du jeu vidéo (Game). Dans le cadre du projet AZ@GAME [2] lauréat AAP e-santé no 1 des Investissements d’Avenir, des jeux sont en cours de développement avec pour objectif de stimuler les capacités cognitives et physiques du patient. Un des problèmes rencontrés concerne l’engagement des sujets à comprendre puis à pratiquer ces jeux. En effet, engagement et motivation diminuent quand le patient rencontre des problèmes d’utilisation. Nous présentons ici un système d’assistance automatisé basé sur la technologie Kinect. Trois groupes de patients (Plaintes mnésique : n = 10 ; âge moyen, 76,6 ; MCI : n = 10 âge moyen, 77,9 ; et maladie d’Alzheimer : n = 10 ; âge moyen, 79,9) ont participés à une séance d’entraînement utilisant un jeu pour stimuler l’attention concentration. Le jeu était proposé avec ou sans l’aide du système. Les résultats indiquent que tous les groupes ont eu de meilleures performances (score et temps de jeu) avec l’aide du système. Ce résultat est tout particulièrement important dans le groupe de patients Alzheimer (score > de 31 % et temps de réalisation < de 10 % avec le système). Compte tenu de ces résultats la prochaine étape aura pour objectif de proposer un système encore plus motivant à une population plus importante de patients.


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