Consommation de cannabis chez les patients souffrant de troubles bipolaires. Quelles conséquences cliniques ?

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 45-45
Author(s):  
M. Barde

Le trouble bipolaire (TB) apparaît comme étant la pathologie psychiatrique la plus associée aux comorbidités addictives. Parmi elles les Troubles Liés à l’Utilisation de Cannabis (TLUC) sont très fréquents (entre 30 et 60 % en fonction des cohortes). Devant cette réalité clinique, comprendre l’impact des TLUC sur le cours évolutif des troubles bipolaires paraît une question importante. Notre étude porte sur 910 patients bipolaires inclus dans la cohorte des centres experts sur le TB. L’évaluation du TB ainsi que des comorbidités addictives ont été réalisés avec la Structured Clinical Interview for DSM-IV (SCID), le fonctionnement, la sévérité et les comobidités ont été évalués à l’aide d’échelles spécifiques. Les patients souffrant de TB et d’un TLUC sont préférentiellement des hommes avec un âge de début plus jeune et une durée d’évolution plus courte que ceux sans comorbidité addictive. Le TB est plus sévère lorsqu’il est comorbide d’un TLUC. On note chez ce sous-groupe plus d’épisodes maniaques ou mixtes ainsi que plus d’épisodes psychotiques. Nous relevons plus d’épisodes thymiques (et notamment plus de cycles rapides) et d’hospitalisations sur les 12 derniers mois. Les tentatives de suicides (TS) et en particulier les TS graves ne semblent pas être corrélées à l’abus ou à la dépendance de cannabis chez les patients bipolaires. Le TLUC s’accompagne d’autres comorbidités avec plus de TDAH, plus de troubles anxieux et plus de troubles liés à l’utilisation de substances sur la vie entière (tabac et autres substances). Sur le plan dimensionnel, nous trouvons une association entre le TLUC dans le TB avec une hostilité, une impulsivité mesurées plus importantes, un fonctionnement global mesuré moins bon. À l’inverse, nous ne trouvons pas de lien entre TLUC et antécédents de traumatismes durant l’enfance (ni pour le score global du Childhood Trauma Questionnaire ni pour les sous scores).

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 599-600
Author(s):  
S. Ben Younes ◽  
W. Homri ◽  
S. Ben Alaya ◽  
A. Hajri ◽  
N. Bram ◽  
...  

IntroductionL’impulsivité est reconnue comme un facteur prédisposant aux conduites addictives et aux comportements suicidaires chez les patients bipolaires. Notre objectif était d’étudier l’impulsivité trait chez des sujets atteints de trouble bipolaire comparativement à des sujets témoins et déterminer si l’impulsivité trait identifierait un sous-groupe cliniquement distinct et homogène de trouble bipolaire. Le rôle joué par les expériences traumatiques infantiles sur le développement de comportements impulsifs chez les bipolaires a été également étudié.MéthodesÉtude de type cas témoins, durant une période de six mois (juillet 2012–décembre 2012). Les patients atteints de trouble bipolaire de type I, II ou non spécifié en normothymie ont été recrutés au service de psychiatrie C de l’hôpital Razi. Les sujets témoins ont été recrutés dans le service d’ORL de l’hôpital militaire de Tunis. Les deux groupes ont été comparés pour l’âge, le sexe et le niveau d’éducation. Ils ont ensuite été comparés pour les scores de la Barratt Impulsivity Scale (BIS-10) et pour les scores du Childhood Trauma Questionnaire (CTQ).RésultatsLes scores d’impulsivité totale et les sous-scores d’impulsivité motrice et cognitive des sujets souffrant de trouble bipolaire étaient significativement plus élevés que ceux des sujets témoins (avec respectivement p = 0,001; p = 0,005; p = 0,002). Il existait une différence statistiquement significative entre le groupe des bipolaires et des témoins en ce qui concerne le CTQ total (p < 10,3) et les sous-scores d’abus émotionnel (p < 10,3), de négligence physique (p = 0,01) et d’abus physique (p = 0,001) qui étaient plus élevés chez les patients. Il existait une corrélation entre le score total moyen au CTQ et le score total moyen d’impulsivité à la BIS-10 chez les sujets souffrant de troubles bipolaires (p = 004). L’impulsivité était associée à une enfance chargée d’évènements traumatiques, en particulier chez les patients bipolaires.ConclusionL’utilisation systématique d’un indicateur de l’impulsivité, en particulier le BIS, permettrait d’identifier les patients bipolaires à grand risque de conduites addictives et d’autres conduites à risques, afin de développer des mesures de prise en charge thérapeutique appropriées pour ces derniers vu leur mauvaise réponse au traitement.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 47-47
Author(s):  
M. Di Nicola ◽  
L. Sala ◽  
L. Romo ◽  
V. Catalano ◽  
C. Dubertret ◽  
...  

IntroductionDans les cas des troubles bipolaires, les taux de comorbidité avec un TDAH peut varier entre 9,5 % et 27 % [1]. Ces patients présentent un début de trouble plus précoce, avec plus d’épisodes dépressifs et des épisodes mixtes. Il existe peu d’étude sur le lien entre ces deux pathologies et les différentes dimensions de personnalité selon le modèle de Big Five. MethodsNotre étude comporte 106 patients souffrant de dépression, 102 patients bipolaires et 120 témoins, tous homogènes vis-à-vis de leurs caractéristiques démographiques. Le diagnostic de TDAH se basait sur les critères DSM-IV-TR. Les traits de TDAH étaient autoévalués avec la Wender Utah Rating Scale (WURS), la Adult ADHD Self-rating Scale (ASRS) et la Brown Attention Déficit Disorder Scale (ADD). L’Inventaire de Personnalité-Révisé, le NEO PI-R, servait également à évaluer les dimensions de la personnalité au sein des groupes cliniques. Résultats15,7 % des adultes souffrant d’un trouble bipolaire et 7,5 % souffrant d’une dépression sévère manifestaient une comorbidité d’un TDAH en comparaison avec seulement 3,3 % des témoins. Il existe des corrélations significatives entre des traits de personnalité et la présence d’un TDAH. Une analyse de régression logistique de l’ensemble des 208 sujets cliniques a montré que ceux avec des faibles niveaux de névrosisme manifestaient un taux moins important de comorbidité avec un TDAH. DiscussionNotre étude souligne le lien entre des troubles de l’humeur, notamment les troubles bipolaires, et la présence d’un TDAH chez des adultes. Nos résultats soutiennent la nécessité d’évaluer les sujets souffrant des troubles d’humeur sur une éventuelle comorbidité de TDAH en milieu clinique. Il faudra étudier d’une façon plus approfondie ces traits de personnalité et les liens entre des troubles de l’humeur et un TDAH afin de pouvoir adapter la prise en charge.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 38-38
Author(s):  
B. Etain

Les déterminants pathophysiologiques des troubles bipolaires (TB) sont multiples, incluant des facteurs de susceptibilité génétique et des facteurs environnementaux. Parmi ces derniers, de nombreuses pistes ont été explorées parmi lesquelles la survenue de traumatismes dans l’enfance comme facteurs de prédisposition aux TB. Ces traumatismes sont évaluables rétrospectivement grâce au Childhood Trauma Questionnaire. Nous avons montré que les patients bipolaires étaient plus fréquemment exposés à des traumatismes multiples dans l’enfance que les témoins (63 % vs 33 %) et que seuls les abus émotionnels (et non les abus physiques ou sexuels) étaient associés aux TB [2]. Nous avons ensuite étudié l’influence des traumatismes subis sur l’expression clinique de la maladie chez 587 patients bipolaires et ainsi montré que les abus émotionnels et sexuels étaient associés à un profil clinique plus sévère caractérisé par un âge de survenue plus précoce, la présence de tentatives de suicide, de cycles rapides et de mésusage de cannabis [3,4]. Cette association entre les traumatismes affectifs et la sévérité des TB pourrait être en lien avec une impulsivité/réactivité émotionnelle plus marquée. En effet, nous avons montré que différents registres d’impulsivité (motrice ou cognitive) étaient associés à un profil de sévérité notamment en termes de conduites suicidaires (quoique discuté) et de mésusage de toxiques [3,4]. Par ailleurs, il existe une corrélation entre le niveau de traumatismes dans l’enfance et celui d’impulsivité/réactivité émotionnelle à l’âge adulte [1]. Les traumatismes dans l’enfance sont fréquents chez les patients bipolaires, aggravent l’expression clinique des troubles et sont associés à un profil psychopathologique caractérisé par une impulsivité/hyperréactivité émotionnelle accrue. Le repérage de ces traumatismes et des caractéristiques cliniques et dimensionnelles associées sont particulièrement pertinents à intégrer dans l’évaluation clinique du patient pour guider la prise en charge.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 600-601
Author(s):  
M. Hadidi ◽  
D. Fouques ◽  
C. Isaac ◽  
D. Januel

IntroductionAu cours des dernières années, de nombreux auteurs ont observé que les traumatismes dans l’enfance et l’adolescence étaient un facteur aggravant de la symptomatologie de la schizophrénie ([1,2]) et modifiaient notamment l’expression des hallucinations ([3,4]). Ces études ont cependant exprimé plusieurs limites. En effet, ces dernières ont exclusivement utilisé des questionnaires et entretiens, et la majorité d’entre elles s’est spécifiquement centrée sur la symptomatologie positive et négative de la schizophrénie [1]. À l’heure actuelle, il n’existe à notre connaissance aucune étude portant sur le fonctionnement psychique de ces patients.ObjectifNous avons souhaité explorer le lien entre les maltraitances infantiles d’une part, et la symptomatologie, la cognition et le fonctionnement psychique et identitaire d’autre part, dans la schizophrénie.MéthodologieUne étude exploratoire a été menée sur sept patients stabilisés, souffrant de schizophrénie (selon les critères du DSM-IV-TR) et présentant des hallucinations auditivo-verbales. Pour chaque patient, la symptomatologie clinique était évaluée par les échelles d’hétéro-évaluation suivantes : Positive and Negative Syndrome Scale, Échelle d’Évaluation des Hallucinations Auditives. La maltraitance infantile était évaluée quantitativement par le Childhood Trauma Questionnaire. Le fonctionnement psychique et identitaire des patients était observé au moyen du Rorschach en Système Intégré, administré lors d’un second rendez-vous.DiscussionLa maltraitance infantile apparaît être corrélée à la symptomatologie de la schizophrénie ainsi qu’à la cognition et au fonctionnement psychique des patients. En effet, nous observons des corrélations fortes : entre la durée des hallucinations et les négligences, entre les abus physiques et les troubles de la pensée, ainsi qu’entre la représentation de soi et les abus sexuels et émotionnels. La présente étude offre des perspectives thérapeutiques intéressantes et nécessiterait d’être reproduite sur une plus large population.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S129-S129
Author(s):  
M. Bensaida ◽  
H. Merad ◽  
M.A. Birem ◽  
A. Otmane

Le trouble déficit de l’attention avec hyperactivité est fortement associé au trouble bipolaire chez l’adulte. La perturbation des fonctions exécutives est présente dans les troubles bipolaires. Le but de cette étude est d’évaluer les fonctions exécutives, grâce à quatre tests neuropsychologiques (Stroop, Trial Making Test, Wisconsin, Fluences verbales), chez des patients portant le diagnostic de trouble bipolaire selon les critères du DSM-IV associé au trouble hyperactivité déficit de l’attention déterminé par l’entretien diagnostic, la DIVA (Diagnostisch Interview Voor ADHD) et un auto-questionnaire de TDAH (Wender Utah Rating Scale : WURS). L’étude montre que l’altération des fonctions exécutives est plus importante chez les patients souffrant de comorbidité d’où la spécificité des thérapeutiques visant les troubles cognitifs caractéristiques.


2014 ◽  
Author(s):  
Kathryn Buchanan-Howland ◽  
Ruth Rose-Jacobs ◽  
Mark A. Richardson ◽  
Timothy Heeren ◽  
Clara A. Chen ◽  
...  

Author(s):  
David P. Bernstein ◽  
Laura Fink ◽  
Leonard Handelsman ◽  
Jeffrey Foote

2007 ◽  
Author(s):  
Brett D. Thombs ◽  
David P. Bernstein ◽  
Roy C. Ziegelstein ◽  
Wendy Bennett ◽  
Edward A. Walker

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