Le métier de psychiatre en 2030 par un psychiatre en formation

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 73-74
Author(s):  
E. Loeb

Envisager ce que sera le métier de psychiatre dans 20 ans est un exercice périlleux tant les composantes qui le modèlent au fil des siècles ne connaissent de lois absolues. Si nous devions néanmoins réfléchir sur les évolutions possibles pouvant infléchir sur ce devenir, il est indéniable qu’il appartiendra à la société d’en définir les contours tant la place de l’individu, qu’il soit soigné ou soignant, y joue un rôle central. Cette notion de la place du psychiatre à travers les époques et les courants de pensée est parfaitement illustrée par l’ouvrage de Jacques Postel et Claude Quetel « Nouvelle histoire de la psychiatrie ». En effet, la place du psychiatre au sein de ses contemporains soulève un grand nombre de questions, dont nous pouvons extraire quelques grands thèmes, sans pour autant rentrer dans une énumération exhaustive.Depuis le Traité médico-philosophique sur l’aliénation ou la Manie de Pinel, jusqu’à nos jours, la place de la psychiatrie au sein du corpus médical et son implication dans le mode de prise en charge des patients ne cessent de faire débat entre les tenants d’une approche psycho-dynamicienne et les tenants d’une approche biologique. Pourtant, comme le relève Georges Lantéri-Laura : « Quand on se demande si la psychiatrie renvoie à une pathologie psychique ou à une pathologie organique, on laisse de côté l’évidence assez peu récusable que toute la vie psychique, aussi bien consciente qu’inconsciente, aussi bien intellectuelle qu’affective, et ainsi du reste, fonctionne grâce au système nerveux central et, en particulier, à l’encéphale, et, dans l’encéphale, au cortex. ».La prise en charge « communautaire » du soin psychiatrique, à travers la mise en place des secteurs, reste également une question d’actualité, notamment au travers de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires qui, sans remettre en cause l’organisation des soins en psychiatrie, a remplacé la notion de secteur par celle de territoire.La place du psychiatre dans le cadre de l’accès aux soins primaires est également à redéfinir dans un contexte démographique défavorable, nécessitant de préserver un accès aux soins égalitaire pour tous et sur l’ensemble du territoire, où la notion de parcours de soins prédomine et au sein duquel, et à juste titre, l’ensemble des professionnels de santé et des associations de patients ont un rôle central à jouer. À ce titre, le psychiatre, par le suivi au long cours des patients qu’il accueille, a développé une haute expertise de la prise en charge de la pathologie chronique et des processus qui l’accompagnent que sont l’éducation thérapeutique et la réhabilitation des patients.Enfin, la place du psychiatre à travers l’expertise psychiatrique ne cesse d’interroger la société sur la vision qu’elle a des troubles psychiques et de leurs conséquences juridiques. Depuis la loi de 1838 et jusqu’à encore très récemment, les droits des patients atteints de troubles psychiques nécessitent une vigilance particulière pour leur garantir une protection indispensable dans laquelle le psychiatre joue un rôle clé.

Author(s):  
Benjamin Bouillet ◽  
Jérôme Guillaumat ◽  
Marco Meloni ◽  
Raju Ahluwalia ◽  
Chris Manu ◽  
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2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 596-597
Author(s):  
D. Cohen ◽  
O. Bonnot ◽  
H. Caci ◽  
B. Kabuth ◽  
J.-P. Raynaud ◽  
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ObjectifLe parcours de soins des patients atteints de TDA/H est mal connu. Cette enquête nationale a pour objectif de préciser les étapes d’évaluation successives menant au diagnostic ainsi qu’au traitement du TDA/H et d’identifier des éléments susceptibles d’être améliorés.MéthodeEnquête transversale menée en France du 04/11/2013 au 31/01/2014 auprès d’un échantillon national de 61 médecins prenant en charge des enfants atteints de TDA/H, à l’aide d’un auto-questionnaire remis aux patients/parents.RésultatsQuatre cent soixante-treize questionnaires analysés. Les premiers signes (troubles du comportement [78,2 %] et de l’attention [70 %]) sont repérés vers 4,5 ans, principalement hors du milieu familial. Le diagnostic est posé à l’âge de 8,1 ans, environ 4 ans après l’observation des premiers signes. Les familles consultent en moyenne 3,5 professionnels de santé avant que le diagnostic ne soit évoqué. Le psychiatre/pédopsychiatre est le plus consulté quelle que soit l’étape d’évaluation. Lors de la 1re étape, seuls 10,7 % des patients sont diagnostiqués. Ce délai pourrait en partie expliquer les taux élevés de redoublement (31,5 %), notamment en CP et CE1, et d’insatisfaction vis-à-vis de la prise en charge, principalement lors de la 1re étape d’évaluation (38,6 % d’insatisfaits). Deux groupes de patients ont été mis en évidence par une analyse en cluster : le premier (89,9 % de garçons) présente des problèmes de comportement, d’agitation, et des difficultés familiales ; le 2e (49 % de garçons), dont l’hyperactivité est moins prononcée, a mis une année supplémentaire pour recevoir un diagnostic de TDA/H. Dans cet échantillon, plus de 2/3 des patients bénéficient d’un traitement médicamenteux, du méthylphénidate dans 98 % des cas. Le diagnostic tardif a été la principale source de préoccupation des proches.ConclusionLe délai d’environ 4 ans, des premiers signes au diagnostic, pourrait constituer une perte de chance pour les enfants atteints de TDA/H.


2019 ◽  
Vol 90 (3-4) ◽  
pp. 435-442
Author(s):  
Ingrid Jullian-Desayes ◽  
Marie Joyeux-Faure ◽  
Sébastien Baillieul ◽  
Rita Guzun ◽  
Renaud Tamisier ◽  
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Introduction : La santé connectée est en plein essor et peut être envisagée à partir de différentes perspectives notamment dans le syndrome d’apnées du sommeil (SAS). Matériels et méthodes : L’objet de cette revue est de montrer comment toutes ces dimensions de la santé connectée s’appliquent déjà à la prise en charge du SAS et de ses comorbidités. Résultats : Tout d’abord, elle permet au patient une meilleure compréhension et une meilleure évaluation de sa santé. Elle facilite également sa prise en charge en lui permettant de devenir acteur de son parcours de soins. Pour les professionnels de santé, les outils de santé connectée permettent de mettre en place de nouvelles procédures de diagnostic, de suivi des patients ambulatoires et de construire entre professionnels de santé et patients des décisions partagées. Enfin pour les chercheurs, l’e-santé génère des données massives facilitant l’acquisition de connaissances en situation de vie réelle, le développement de nouvelles méthodologies d’études cliniques, plus rapides, moins chères et tout aussi fiables. Discussion : Toutes ces considérations s’appliquent déjà dans le contexte du SAS, que ce soit concernant les traitements proposés comme la gestion des comorbidités associées et l’implication du patient dans son parcours de soins.


2019 ◽  
Vol 9 (5) ◽  
pp. 295-306 ◽  
Author(s):  
D. Carnicelli ◽  
P. Bondil ◽  
D. Habold

Le priapisme veineux aigu (PVA) est urgent en raison de séquelles érectiles éventuelles. Sa rareté et l’absence de procédure expliquent des traitements encore inégaux, peu normés. Objectif : Optimiser la prise en charge initiale d’un PVA grâce à une procédure décisionnelle, adaptée aux urgentistes. Matériel et méthode : Une revue systématique de la littérature recense les algorithmes schématisés ainsi que des articles de revue et mises au point récents. Les critères diagnostiques et thérapeutiques ont été analysés puis comparés pour vérifier s’ils répondaient aux besoins. La validation de cette procédure par des experts a été recherchée. Résultats : L’originalité de notre procédure réside dans sa cible (urgentistes), sa hiérarchisation, « Que faire ? Comment faire ? Quand faire ? Qui fait ? », de façon graduée et séquentielle via une chronologie détaillée, et une priorité donnée à la gazométrie caverneuse, fil conducteur de la prise en charge, facilement disponible. À cela s’ajoutent des tableaux, des check-lists (contexte étiologique et souffrance ischémique), des schémas descriptifs des traitements médicaux indiqués en première ligne (technique, matériel de ponction décompressive et d’injection intracaverneuse d’alpha-stimulant), critères de recours à l’urologue, suivi et hospitalisation. Cette procédure a été validée par le conseil scientifique du réseau nord-alpin des Urgences, le comité d’andrologie et médecine sexuelle de l’Association française d’urologie. Conclusion : Facile à utiliser, cette procédure inédite répond à un réel besoin. Son appropriation et sa diffusion s’inscrivent dans une démarche qualité adaptée au parcours de soins du PVA en France afin de prévenir les séquelles érectiles de cette urgence affectant majoritairement des sujets jeunes.


2019 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 105-111 ◽  
Author(s):  
R. Bouriga ◽  
M. Mahjoub ◽  
MA Chaouch ◽  
M. Hochlef ◽  
Y. El Kissi ◽  
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Introduction : Le cancer est à l’origine de détresse psychologique alourdissant les morbidités des patients. Le cancer colorectal constitue un problème de santé publique de par son ampleur et sa gravité, en plus de son retentissement psychologique chez les patients et chez leur entourage. Notre objectif est de déterminer la prévalence de la dépression et de l’anxiété chez un groupe de patients tunisiens atteints de cancer colorectal et d’en rechercher les éventuelles relations avec les données cliniques. Patients et méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle longitudinale prospective durant six mois (de mars à août 2017) colligeant tous les patients présentant un cancer colorectal et suivis à la consultation d’oncologie médicale au CHU Farhat-Hached à Sousse (Tunisie). En plus d’une grille à remplir par l’enquêteur se rapportant aux données épidémiologiques et cliniques du patient après l’entretien et la consultation du dossier médical, la mesure de l’anxiété et de la dépression a été faite à l’aide d’un autoquestionnaire validé en langue arabe : l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS). La saisie et l’analyse des données ont été faites par le logiciel SPSS V20.0. Résultats : Cinquante-deux patients ont accepté de répondre à notre questionnaire. Ils étaient répartis en 28 femmes et 24 hommes ; l’âge moyen était de 57 ± 13 ans, la durée moyenne de la maladie était de 3,2 ± 1 ans. Les patients inclus dans l’étude étaient au stade métastatique (stade IV) de leur maladie dans 27%des cas. Nos patients ont bénéficié d’un traitement curatif dans 54 % des cas, d’une chirurgie de la tumeur primitive dans 88,6 %, d’une chimiothérapie dans 94,3 %, d’une radiothérapie dans 34,6 %, et 15,5 % ont reçu le cetuximab. La dépression détectée auprès de nos patients était douteuse dans 17,3 %et certaine dans 13,5 %. L’anxiété était douteuse chez 13,5 % et certaine dans 7,5 %. Une corrélation positive significative a été mise en évidence entre d’une part la symptomatologie dépressive et d’autre part le stade métastatique de la maladie (r = 0,741, p = 0,042), la présence de stomie (r = 0,811 ; p = 0,005), la fatigue (r = 0,720 ; p = 0,005) et les effets indésirables à type de nausée et vomissement (r = 0,653 ; p = 0,045). Conclusion : Il existe une forte prévalence de la dépression et de l’anxiété chez les patients atteints de cancer colorectal dans notre travail. Ces troubles psychiques devraient être systématiquement recherchés afin de préconiser une prise en charge adéquate de ces patients dans leur parcours de soins.


Author(s):  
M. Poyer ◽  
F. Hacard ◽  
C. Jaulent ◽  
F. Bérard ◽  
J.-F. Nicolas ◽  
...  

Author(s):  
A. Chauvin ◽  
C. Massoubre ◽  
C. Gil-Jardine ◽  
R. Sicot ◽  
P. Le Conte ◽  
...  

De nombreux patients consultant aux urgences souffrent de pathologies psychiatriques préexistantes ou ont une symptomatologie évocatrice d’une pathologie psychiatrique. En effet, les troubles psychiatriques touchent un adulte sur quatre, et 75%des affections psychiatriques débutent avant l’âge de 25 ans. Le parcours de soins d’un patient adulte à présentation psychiatrique dans les structures d’urgences concerne de multiples intervenants. La complexité inhérente à ces patients complexes ainsi qu’à l’interdisciplinarité induite dans la prise en charge impose un cadre de prise en charge clair et consensuel. Des experts de la psychiatrie, de la gérontopsychiatrie et de la médecine d’urgence se sont réunis pour émettre ces recommandations de bonnes pratiques. Le choix de présenter des recommandations de bonnes pratiques et non des recommandations formalisées d’experts a été fait devant l’insuffisance de littérature de fort niveau de preuve dans certaines thématiques et de l’existence de controverses. À travers ces recommandations de bonnes pratiques cliniques, ils se sont attachés à décrire la prise en charge de ses patients aussi bien en préqu’en intrahospitalier. Les objectifs de ces recommandations sont de présenter les éléments indispensables à l’organisation du parcours de soins de ces patients, la gestion de l’agitation ainsi que la prise en charge pharmacologique ou non. Une partie spécifique est consacrée aux aspects réglementaires.


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