Autisme infantile et musicothérapie

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 667-667 ◽  
Author(s):  
E. Carasco

La musicothérapie constitue un soin pertinent pour les enfants présentant un TSA. Elle offre des effets sur les altérations des modalités de communication, d’interaction et de compétences sociales des patients. Ces données, détaillées par des travaux cliniques et théoriques essentiellement dans le domaine de la psychopathologie, trouvent aujourd’hui des pistes de compréhension étio-pathogénique dans les travaux d’imageries cérébrales et de neurosciences en général.La perception des sons, en particulier, participe à la construction du langage préverbal et verbal, dans une dimension dyadique d’interaction telle que le définissent les modèles neuropsychologiques du développement, en articulation avec les théories psychodynamiques. Ces nouveaux modèles permettent de penser que la musicothérapie peut avoir un intérêt majeur dans la prise en charge précoce des patients autistes.Nous verrons en quoi les perceptions sont modifiées dans l’autisme et comment les processus d’accordage affectif et de communication peuvent être soutenus et améliorés en musicothérapie, spécifiquement dans des dimensions vocales et rythmiques.Une revue complète de la littérature concernant les effets et l’efficacité de la musicothérapie sur les troubles relationnels dans l’autisme fait apparaître un manque d’études rigoureuses et des méthodologies hétérogènes, souvent discutables. Partant de ce constat, en prenant en compte les liens entre les spécificités de la musique, les caractéristiques de la perception sonore du patient TSA et les modalités d’interactions entre le thérapeute, le patient et la musique, nous proposons une étude clinique d’évaluation de l’efficacité de la prise en charge en musicothérapie sur les symptômes autistiques. Cette recherche se déroule auprès d’enfants TSA âgés de 4 à 7 ans, en simple aveugle, sur 9 mois, dans les lieux de soin des patients.Cette étude, qui débute en octobre 2014 au CHU de Nantes sera présentée dans sa méthodologie et les résultats attendus seront discutés.

2020 ◽  
pp. 172-186
Author(s):  
Cristóbal Farriol
Keyword(s):  

Y a-t-il une entité de l’art ? Pour Duchamp oui, à condition d’en faire une entité vide, produit d’une non-coïncidence entre l’intention de l’artiste et l’interprétation du spectateur. Plus cet écart est accentué, plus l’objet artistique porte ce qu’il nomme « le coefficient d’art ». Nous proposons l’hypothèse d’une correspondance entre l’inadéquation propre au coefficient d’art duchampien, et l’inadéquation propre à l’inconscient. Pour l’argumenter, nous travaillerons le texte « Le processus créatif », et parcourions les moments chez Freud où quelque chose de l’inadéquation est en jeu dans la structure de l’inconscient. Ensuite, nous verrons chez Lacan l’une de ses formalisations pour une inadéquation fondatrice du sujet : aliénation et séparation. Le résultat de cette analyse nous permettra d’argumenter une certaine équivalence entre l’objet artistique selon Duchamp et l’objet cause du désir chez Lacan.


2019 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 136
Author(s):  
Francielli Cristina Giacomini

Lorsqu'on parle de l'autisme on est vite confronté à la question du langage et de l'absence de la parole. Comment peut-on s'en passer sans la voie traditionnel du symbolique ? L'abord plus raisonnable serait d'effectuer une recherche à ce propos étudiant les raisons de cette absence, de ce « déficit » qui cause de différents dysfonctionnements à niveau social, de l'apprentissage, etc. réfléchissant sur des méthodes de la prise en charge de l'autiste qui donneraient de réponses à ce vide. Toutefois, nous avons pris le contresens de direction. Notre abord théorique est justement étudier deux méthodes clinique et clinic-éducationnelle de prise en charge de l'autiste développé par Lacan et Deligny qui ne travaillent pas sur le manque ou sur le défaut du langage mais ils prennent la réponse donné par le corps lui-même comme façon d'établir un bord qui permet un certain équilibre dans le monde chaotique de l'autiste. Pourquoi le corps est-il en premier plan dans notre recherche ? Par absence de parole et non du langage, c'est le corps de l'autiste qui permet d'établir un lien avec le monde extérieur. Notre recherche a pour objectif mener une étude sur le corps dans l'autisme dans l'approche clinique en sciences de l'éducation à partir des théories de Jacques Lacan et de Fernand Deligny. Cette démarche est donc d'examiner un sujet qui a été très peu exploité et qui n'a jamais été affronté directement ni systématisé, rendant notre recherche inédite. Cette recherche, qui s'inscrit dans une démarche qualitative, est organisée selon un double enjeu : d'un côté l'enjeu théorique développant les concepts apportés par la DSM et les lois concernant la prise en charge de l'autisme dans la sphère médicale et éducationnelle ; et également l'apport psychanalytique de Jacques Lacan concernant la constitution du corps chez l'autiste et ses modes de traitements aussi bien que les méthodes innovatrices de prise en charge clinic-éducationnelle de Fernand Deligny. De l'autre côté l'enjeu empirique : en France, nous nous proposons d'accompagner le travail clinique d'orientation lacanienne fait avec les autistes dans l'Association Main à l'Oreille tandis qu'au Brésil au sein d'une institution éducationnelle nous allons réfléchir à l'application des méthodes de la cartographie et lignes d'erre proposées par Deligny. Notre objectif est de réfléchir la prise en charge de l'autisme comme un moyen de révéler un langage là où il y a vacance de la parole. Les résultats partiels qui nous avons pu repérer c'est qu'il n'y a pas de méthode unique d'apprentissage, ni de recette, ni de routine possibles appliquée à l'autisme parce que dans le monde auquel il vit, le symbolique est réel et l'imaginaire ne trouve pas forme dans la relation spéculaire. Par conséquent, les meilleures inventions qui se révèlent les plus solides pour (mieux) répondre à la souffrance de l'autiste sont celles du sujet lui-même.


2018 ◽  
Vol 34 (6-7) ◽  
pp. 595-598 ◽  
Author(s):  
Ariel Bernier ◽  
Alain Leplège

L’âge des mineurs qui réclament un traitement pour la dysphorie du genre (anciennement et encore couramment appelée « transgénérisme » ou « transsexualité ») ne cesse de reculer [1], mais un manque de consensus sur des traitements qui soient médicalement et éthiquement acceptables pour les individus prépubères, rend difficile leur prise en charge [2, 3]. Une étude des critères sur lesquels reposent les choix de traitement de ces patients, et plus particulièrement le blocage hormonal, révèle certains obstacles intrinsèques à l’éthique médicale qui empêchent l’élaboration d’une réponse claire et décisive. Nous verrons, dans cette revue, que les experts médicaux, les psychologues et les spécialistes de sciences humaines ne s’accordent pas sur l’origine et donc sur la définition du transgénérisme. Il est ainsi difficile de prendre en charge les individus concernés, l’éthique médicale tirant souvent aujourd’hui son autorité d’un accord général entre les experts. Nous analyserons également comment les risques du traitement proposé, ou les risques de refuser de donner ce traitement, peuvent également peser dans les débats d’éthique médicale, alors qu’ils sont évalués de plusieurs manières, certaines étant plus subjectives que d’autres. Finalement, reste la question difficile du consentement chez les mineurs. L’âge en deçà duquel le mineur ne peut prendre la responsabilité pour ses propres actes apparaît se modifier arbitrairement selon le thème abordé : avortements, traitements pour maladies sexuellement transmissibles, etc. Les débats autour du traitement hormonal des mineurs transgenres doivent donc tenir compte de ces considérations éthiques afin de pouvoir mieux les aider.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S110-S110
Author(s):  
E. Watrin ◽  
J. Madigand

IntroductionIntégrés dans la prise en charge globale du trouble de l’usage d’alcool, les traitements addictolytiques présentent un réel intérêt mais restent relativement peu prescrits [1]. Afin de faciliter leur utilisation, nous proposons une mise au point sur les différentes possibilités pharmacologiques actuelles et les pistes thérapeutiques d’avenir. État des lieux : en partenariat avec le patient, deux types d’objectif de consommation peuvent être proposés : la réduction ou l’abstinence [1]. Dans le 1er cas, seul le nalméfène a actuellement l’AMM en France [2]. En cas d’objectif d’abstinence, la naltrexone, l’acamprosate et le disulfirame sont les traitements addictolytiques de 1er choix [2]. Encadré par son actuelle recommandation temporaire d’utilisation, le baclofène peut être employé en 2e intention [2] et nécessite certaines précautions d’emploi lors de son instauration et de son sevrage [3]. Les résultats de son évaluation dans les 2 types d’objectif (études Bacloville et Alpadir) devraient être éminemment diffusés [2]. D’autres travaux en cours permettront d’étayer nos connaissances sur les systèmes de neurotransmission et les potentialités thérapeutiques qui en découlent [4]. En complément du traitement addictolytique, une bonne relation soignant–malade reste une base indispensable du parcours de soins [2]. Ce dernier permettra au patient un suivi médical de type entretiens motivationnels, une psychothérapie, le traitement d’éventuelles comorbidités somatiques ou psychiatriques, et des entretiens avec des membres d’associations d’anciens buveurs [2].ConclusionRelativement peu prescrit, le traitement addictolytique nécessite une plus large diffusion et une meilleure utilisation en santé mentale et en médecine générale.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S38-S39
Author(s):  
J. Holtzmann

En 2010, 30 millions d’européens ont été affectés par la dépression et ce nombre continue à augmenter . La moitié des européens souffrant de dépression n’ont pas accès à des soins de santé mentale et ne reçoivent pas toujours des traitements ayant prouvé leur efficacité comme la thérapie cognitivo-comportemenale . Le temps d’attente pour une consultation parfois long et les frais de prise en charge élevés constituent des freins majeurs pour ce type de thérapie. La prise en charge par Internet peut potentiellement pallier les inconvénients des soins classiques et permettre un traitement de la dépression de très bonne qualité à un prix abordable . European-COMPARative Effectiveness research on online Depression (E-COMPARED) est un projet de recherche européen de trois ans financé par la Commission Européenne. Il vise à évaluer deux modes de prise en charge de la dépression chez l’adulte : la prise en charge classique (face-à-face) et combinée (face-à-face et Internet). Il s’agit d’un projet multidisciplinaire (psychiatrie, nouvelles technologies de l’information et de communication, soins) et ses membres sont les précurseurs de la prise en charge des troubles mentaux communs par Internet. Au sein de E-COMPARED, l’essai clinique î Stratégie thérapeutique à support numérique dans l’épisode dépressif majeur : étude clinique comparative aux soins courants et étude de coût–efficacité constitue le Work Package 2 et sera réalisé, pour la France, au sein du réseau des centres experts sur la dépression résistante (fondation FondaMental). Ce réseau fédère 11 centres qui assureront le recrutement et la réalisation de l’essai, Cet essai clinique débutera mi-2015 et sera mené parallèlement dans 8 pays. L’objectif principal de cette étude étant de montrer la non-infériorité de thérapie combinée par rapport aux soins usuels de l’épisode dépressif majeur, faisant l’hypothèse que la thérapie combinée permettra d’apporter autant d’amélioration que les soins usuels mais à moindre coût.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 654-654
Author(s):  
C. Alexandre ◽  
G. Gozlan ◽  
M.-O. Krebs ◽  
I. Amado

Les jeunes adultes consultant dans les services de psychiatrie générale présentent parfois des symptômes psychotiques associés à un développement atypique (troubles comportementaux dans l’enfance, troubles des apprentissages, etc.). Ces patients constituent un enjeu pour les équipes de psychiatrie adulte : la prise en charge apparaît souvent peu efficiente (intolérance aux traitements, difficulté à établir un projet de réinsertion, etc.). Pour ces cas complexes de « psychoses de l’adolescent », nous proposons dans notre unité de remédiation cognitive (C3RP) une investigation approfondie et multidisciplinaire de la période développementale, de la petite enfance jusqu’à l’émergence des premiers symptômes psychotiques. Cette relecture sémiologique nous permet d’affiner le diagnostic et de proposer un parcours de soin individualisé, combinant des traitements pharmacologiques et des prises en charge rééducatives. Nous présentons ici le cas de Mademoiselle C., jeune femme pour laquelle le diagnostic de schizophrénie a été porté initialement. L’examen neuropsychologique et l’entretien psychiatrique centré sur la petite enfance, associés aux examens biologiques, anatomiques et génétiques nous ont permis de repenser le diagnostic comme un trouble du développement avec symptômes psychotiques dans un contexte d’anomalie génétique de novo (microduplication 17p13.3). Un traitement pharmacologique adapté (aripiprazole, méthylphénidate et S-citalopram) ainsi qu’une rééducation logico-mathématique ont été associés à des programmes de remédiation cognitive (cognition froide et cognition sociale). Pour les aspects attentionnels, exécutifs et mnésiques le programme CRT avec une adaptation spécifique au cursus universitaire a été suivi. En parallèle, le SAMSAH Prepsy a pu ajuster au quotidien les conditions de son apprentissage et l’aider à la réalisation d’une formation d’assistante de librairie. Pour ces jeunes patients complexes avec nécessité cruciale d’un parcours de réhabilitation, la conjonction d’une remédiation et d’un service d’accompagnement au quotidien est décisive pour l’accomplissement des projets professionnels et personnels.


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