scholarly journals L’agriculture burkinabè face à la crise de la Covid-19 : cas des régions du Yatenga et des Hauts-Bassins

2021 ◽  
Vol 30 ◽  
pp. 16
Author(s):  
Patrick Dugué ◽  
Edmond N. Kohio ◽  
Justin Tiemtoré

Au début de la crise sanitaire due à la Covid-19, certains observateurs ont alerté les décideurs d’une possible crise alimentaire dans les mois à venir en Afrique de l’Ouest. En vue d’alimenter ce débat, nous avons mené une étude en nous entretenant avec 75 acteurs du secteur agricole dans deux régions du Burkina Faso − le Yatenga et les Hauts-Bassins. Dans les deux situations, les agriculteurs et les éleveurs ont pu continuer leurs activités mais certains ont eu des difficultés de commercialisation. Les maraîchers et les arboriculteurs ont été les plus touchés par cette crise du fait des difficultés à écouler leurs produits périssables sur les marchés ouest-africains. Les éleveurs ont été moins concernés par la baisse des prix mais les commerçants de bétail sur pied ont aussi rencontré des difficultés à exporter vers les pays côtiers. Enfin, les sociétés cotonnières ont dû faire face à une baisse du prix international du coton-fibre et les producteurs de coton ont dû faire face à une baisse du prix d’achat du coton-graine à la fin de 2020. Malgré cette crise, l’agriculture burkinabè a continué à jouer pleinement son rôle nourricier grâce à la mobilisation des agriculteurs, des commerçants et des transporteurs, même si elle montre des fragilités dues à sa forte dépendance aux marchés extérieurs pour entre autres les légumes, le bétail, le coton, les mangues, l’anacarde et les intrants agricoles et d’élevage. Cette crise permet de réfléchir à des axes d’intervention afin de rendre l’agriculture burkinabè moins dépendante des marchés extérieurs et des facteurs de production importés. Cela implique la substitution des produits alimentaires importés par des produits locaux et une transition agroécologique permettant de réduire l’importation d’intrants de synthèse.

2016 ◽  
Vol 44 (2) ◽  
pp. 223-249
Author(s):  
Soufianou Moussa ◽  
Jean-François Kobiané

En Afrique de l’Ouest, la crise macroéconomique persistante empêche tout développement d’une protection sociale institutionnelle volontariste. Les plus vulnérables ne peuvent compter, en termes de soutien, que sur les transferts qu’ils reçoivent de leur entourage familial. C’est dans ce contexte que nous traitons de l’architecture des aides reçues par les ménages dans cinq quartiers suivis par l’Observatoire de la Population de Ouagadougou (Burkina Faso). Nous analysons d’une part les différences de profils entre les ménages aidés et ceux qui ne le sont pas et d’autre part les caractéristiques des appuis reçus en fonction du degré d’urbanisation des quartiers, grâce à des analyses en composantes multiples. Nos résultats montrent que si une faible part des ménages reçoit une assistance informelle, les ménages des quartiers formels en sont les plus dépendants. Le sexe du chef de ménage apparaît comme plus déterminant pour la réception d’une aide informelle que son âge, et les ménages dirigés par une femme, malgré leur forte diversité sociale, sont les plus assistés. D’autres facteurs jouent un rôle très important, comme l’état matrimonial du chef de ménage. En revanche, les ménages les plus pauvres ne constituent pas les plus aidés. De même, le niveau de vie de la famille d’origine du chef de ménage ne joue que très faiblement sur la probabilité pour un ménage de recevoir une aide, ce qui sous-entend une architecture des transferts informels basée davantage sur la proximité géographique que familiale. Enfin, dans l’ensemble, nous avons observé que l’assistance informelle est plus aléatoire dans les quartiers urbanisés alors que, dans les quartiers informels, l’assistance en espèces est jugée comme la moins utile par les bénéficiaires.


2010 ◽  
Vol 47 (1) ◽  
pp. 1-12
Author(s):  
Ousmane Bamba

L’or est un métal chimiquement peu mobile pouvant se concentrer dans les matériaux de surface, soit par accumulation relative dans les sites éluviaux, soit par accumulation absolue dans les placers alluviaux. Ces matériaux de surface peuvent être exploités traditionnellement par les orpailleurs ou par voie industrielle. C’est dire toute l’importance d’une bonne connaissance du cycle supergène de l’or pour l’élaboration de critère de prospection et l’amélioration des techniques de récupération. Le site de la présente étude, situé au Nord du Burkina Faso (Afrique de l’Ouest) est un gîte d’or alluvial, où nous avons effectué des études morphopédologique, minéralogique et géochimique. Ces investigations montrent que deux principales dynamiques sédimentaires ont généré le gîte : (i) une dynamique ancienne tracée par l’or grossier, les zircons grossiers, le quartz et les nodules ferrugineux centimétriques, (ii) une dynamique actuelle à subactuelle tracée par des sédiments plus fins argilo-sableux et sablo-argileux pauvres en or. Les marques de l’évolution morphodynamique du paysage affectent diversement les grains d’or, dont les études morphoscopique et chimique indiquent que ces particules, issues de plusieurs sources parentales, ont subi des cycles d’altération et de transport mécanique importants tendant à leur homogénéisation tant du point de vue morphologique que chimique.


1969 ◽  
Vol 62 (1) ◽  
pp. 139-150
Author(s):  
Julien Bondaz

Comparer la divination par la souris pratiquée au Burkina Faso et les pratiques de dératisation observées au Mali revient à mettre en évidence une même logique de pistage. Dans les deux cas, il s’agit d’expliciter le désordre des choses et les afflictions concernant les humains afin de leur trouver un remède. La comparaison entre les activités du devin spécialiste de myomancie et celle du dératiseur invite alors à interroger les rapports entre pistage cynégétique et procédé divinatoire, mais aussi, plus largement, entre paradigme indiciaire et démarche scientifique. Basé sur une description de la divination par la souris à partir de données tirées de la bibliographie et sur les résultats d’une enquête ethnographique sur les interactions entre humains et rongeurs à Bamako (Mali), cet article oriente ainsi la réflexion non seulement vers la classification des rongeurs, les formes de commensalité ou les techniques de piégeage, mais aussi vers l’interprétation des traces comme activité commune aux devins, aux dératiseurs et aux chercheurs.


2020 ◽  
Vol 152 ◽  
pp. 15698-15708
Author(s):  
COULIBALY DIAKITE Mariam ◽  
PARKOUDA Charles ◽  
COMPAORE Sidbewendé Clarisse ◽  
SAVADOGO Aly

Les graines de néré (Parkia biglobosa) sont transformées traditionnellement en Afrique de l’Ouest en des condiments fermentés sous différentes appellations : soumbala au Burkina Faso, nététu au Sénégal, soumbara en Guinée Conakry, dawadawa et iru au Nigéria, afitin, iru et sonru au Bénin. Ces produits sont caractérisés par la variabilité de leur qualité et des contraintes liées à leur production. La présente revue a pour objectif d’analyser les technologies traditionnelles utilisées pour la production de ces condiments fermentés à base de graines de néré et de faire ressortir les contraintes/difficultés de production de ces condiments. Les données ont été collectées à travers les documents physiques consultés (thèses et mémoires) et à partir des articles scientifiques et d’autres documents trouvés en ligne. Il en résulte que les technologies de production traditionnelle des condiments à base de graine de néré en Afrique de l’Ouest, incluent principalement selon les zones et les ethnies, une première cuisson des graines allant de 12-48 h, un décorticage manuel des graines cuites, une seconde cuisson des graines décortiquées et lavées variant de 1-4 h et enfin, une fermentation des cotylédons cuits allant de 24-120 h. Ces technologies ont également en commun, des contraintes majeures de pénibilités du processus de cuisson, du décorticage/lavage, de la consommation importante d’énergie, d’eau et de temps. Les données de cette revue ouvrent ainsi de nouvelles pistes de recherche pour l’amélioration des procédés traditionnels de transformation des graines de néré. Mots clés : Graines de néré, condiment, soumbala, procédé, pénibilité. Coulibaly Diakite et al., J. Appl. Biosci. 2020 Technologies traditionnelles de transformation des graines de néré (Parkia biglobosa Jacq. R.Br.) en Afrique de l’Ouest : revue des principaux produits dérivés et contraintes de production 15699 Traditional technologies for processing African locust bean seeds (Parkia biglobosa Jacq. R.Br.) in West Africa: review on the main derivatives and production constraints. ABSTRACT African locust bean (Parkia biglobosa) seeds are traditionally transformed in West Africa into fermented condiments under different names: soumbala in Burkina Faso, netetu in Senegal, soumbara in Guinea Conakry, dawadawa and iru in Nigeria, afitin, iru and sonru in Benin. These products are characterized by the variability of their quality and the constraints linked to their production. The objective of this study is to analyze the traditional technologies used for the production of these fermented condiments and to highlight the constraints/difficulties associated to their production. The data were collected through the physical documents consulted (theses and dissertations) and from scientific articles and other documents found online. It appear that the traditional technologies used to produce P. biglobosa seeds based-condiments in West Africa, mainly include, according to the zones and ethnic groups, a first cooking of the seeds ranging from 12-48 h, a manual dehulling of the cooked seeds, a second cooking of the dehulled and washed seeds varying from 1-4 h and finally, a fermentation of the cooked cotyledons ranging from 24-120 h. These technologies have in common the major constraints of hardness of the process of cooking and dehulling/washing, significant consumption of energy, water and time. Data from this review opens research perspectives for the improvement of the traditional processing of P. biglobosa seeds. Keywords: P. biglobosa seeds, condiment, soumbala, process.


2006 ◽  
Vol 6 (17) ◽  
pp. 45
Author(s):  
Boubacar Bayero Diallo.

Nous avons menée une recherche descriptive et comparative des parcours scolaires des filles et des garçons en Guinée, de septembre à décembre 2001, dans deux écoles rurales et deux écoles urbaines guinéennes, du primaire et du collège dans chacun des milieux. Le principal objectif de cette recherche est d’expliquer la persévérance scolaire des garçons et surtout celle des filles de familles défavorisées de ces écoles, et par là-même de contribuer à éclairer, sur le plan sociologique, la question des réussites scolaires atypiques. Ce sont les résultats préliminaires d’une de ces écoles, celle du collège de Porédaka, qui font objet de cette communication. Ils ne sont valides que pour les élèves de la 10e année, dernier niveau d’étude du secondaire général de premier cycle. La méthodologie utilisée combine enquête par questionnaire (de 42 élèves de la 10e année), entretien semi-dirigé (d’environ 20 élèves, parents, enseignants, responsables locaux), observation du logement des élèves et recherche documentaire.


Author(s):  
Frédérick Madore

Cet article propose une réflexion sur les possibilités inédites qu’offre le numérique pour développer de nouvelles méthodes de recherche et de diffusion de données sur l’histoire de l’islam en Afrique de l’Ouest, ainsi que quelques considérations méthodologiques, technologiques et éthiques soulevées par de telles initiatives. Au centre de ces considérations se trouve la Collection Islam Burkina Faso. Ce projet de base de données numérique en libre accès, que j’ai lancé en 2021 et qui est hébergée par les bibliothèques George A. Smathers de l’Université de Floride (UF), contient actuellement plus de 2 500 documents d’archives, articles de la presse généraliste, publications islamiques sous diverses formes et photographies, en plus de 200 références bibliographiques liées à l’islam et aux musulmans du Burkina Faso (https://islam.domains.uflib.ufl.edu/s/bf-fr). Le texte propose également un bref état des lieux des humanités numériques dans le champ des études africanistes et plus spécifiquement sur l’islam.


1997 ◽  
Vol 50 (3) ◽  
pp. 209-213
Author(s):  
Philippe Solano ◽  
Marc Desquesnes ◽  
Issa Sidibé

Trypanosoma (Duttonella) vivax est un parasite des ruminants domestiques en Afrique et en Amérique latine. Les souches en Amérique latine, transmises mécaniquement par divers insectes piqueurs, ont perdu la capacité d'infecter les glossines qui les transmettent cycliquement en Afrique subsaharienne. Les auteurs ont passé en revue diverses techniques de diagnostic utilisées pour détecter T. vivax sur le terrain, allant des examens parasitologiques classiques aux techniques moléculaires (PCR), en passant par les tests sérologiques. La PCR, qui offrait une sensibilité et une spécificité non égalées, a été utilisée au CIRDES, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, et les résultats obtenus par cette technique pour identifier T. vivax sur les bovins et sur les pièces buccales des glossines ont été comparés aux résultats parasitologiques de plusieurs études récentes en Afrique de l'Ouest. Le fait le plus marquant concernait, dans certaines régions, une proportion non négligeable de mouches infectées seulement dans le proboscis (cycle de T. vivax) ne donnant aucun signal PCR avec les amorces T. vivax. Les auteurs ont envisagé plusieurs hypothèses pour expliquer ces résultats, la plus probable semblant être la circulation de souches du sous-genre Duttonella non reconnues par les marqueurs utilisés. Des études de variabilité génétique et de pathogénicité des souches locales seraient intéressantes à mener.


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