scholarly journals Numéro 93 - décembre 2011

Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.

Author(s):  
Mathieu Lefebvre ◽  
Sergio Perelman ◽  
Pierre Pestieau

Depuis quelques années, il est admis qu’il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’État providence. Des menaces croissantes pèsent en effet sur son fonctionnement. Elles ont pour noms vieillissement, concurrence fiscale, changements familiaux et segmentation du marché du travail. Pour toutes ces raisons, les États providences européens ont besoin de réformes, réformes qui permettraient une meilleure adéquation entre leurs structures et la réalité socio-économique actuelle, très différente de celle qui prévalait après la seconde guerre mondiale, lorsque les grands programmes de protection sociale ont été créés. Avant de procéder à toute réforme, il est nécessaire de se rappeler quels sont les objectifs de la protection sociale. En effet, pour juger de sa performance, il importe de savoir comment ces objectifs ont été atteints. Ces objectifs sont essentiellement de deux ordres : assurer une bonne protection contre les grands risques de la vie (le chômage, la maladie, l’invalidité, l’absence de qualification) et réduire au mieux les inégalités sociales et la pauvreté. Dans ce numéro de Regards économiques, nous proposons une mesure et un classement de la performance de la protection sociale des 27 pays membres de l’UE ainsi que des régions belges. On retrouve les suspects habituels dans le peloton de tête, à savoir les Pays Nordiques et les Pays-Bas. Parmi les derniers entrants, la Tchéquie et la Slovénie se comportent également très bien. Malgré les différences de performances observées entre les pays, une analyse de l’évolution dans le temps montre que les pays à la traine tendent à rattraper leur retard par rapport aux Etat les plus performants, ce qui semble indiquer l’absence de dumping social. Quant à la Belgique, elle se retrouve au milieu du classement des 27 pays. Ce n’est guère glorieux surtout par rapport à la réputation que notre pays pouvait avoir il y a deux décennies. Ce qui est intéressant, c’est de distinguer les deux principales régions belges. La Flandre se retrouve tout en haut du classement alors que la Wallonie est classée parmi les derniers.


1995 ◽  
Vol 77 (814) ◽  
pp. 409-428
Author(s):  
Jody Williams
Keyword(s):  
De Se ◽  
Il Y A ◽  

Il y a quelque temps déjà que les effets de certaines armes classiques — les mines terrestres, en particulier — retiennent l'attention. Sans l'inquiétude qu'ils suscitent, la Convention de 1980 sur les armes classiques n'aurait pas vu le jour et certaines des premières études consacrées à ce problème par les organes des Nations Unies n'auraient pas été rédigées. L'élément nouveau, c'est l'intérêt accru porté aux problèmes posés par les mines terrestres, notamment après la fin des hostilités. Plusieurs facteurs ont contribué à faire prendre davantage conscience du fait que, malgré l'adoption de la Convention de 1980, la situation sur le terrain ne cessait de se détériorer. (L'armée américaine estime que 400 millions de mines terrestres ont été mises en place depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, dont 65 millions au moins au cours des 15 dernières années.)


2002 ◽  
Vol 23 (2) ◽  
pp. 151-168
Author(s):  
Paul BERNARD ◽  
Johanne BOISJOLY

Résumé Les études de segmentation sont un heureux point de convergence des préoccupations de la sociologie du travail et de la sociologie des inégalités sociales. Mais six conditions doivent être remplies pour que ces analyses dépassent la simple description de l'état du marché du travail. Dans cette logique, nous proposons d'articuler deux principes de découpage de segments d'activité : la segmentation économique, qui renvoie à la puissance économique des firmes et à leur capacité de rémunérer leurs travailleurs, et la segmentation du travail, qui évoque l'état des rapports de pouvoir entre les divers protagonistes présents dans les entreprises. Nous présentons un aperçu des résultats d'une étude réalisée au Québec.


1955 ◽  
Vol 10 (3) ◽  
pp. 396-398
Author(s):  
Albert Silbert
Keyword(s):  
De Se ◽  

C'est une audacieuse entreprise que tente Antonio José Saraiva en commençant une importante Histoire de la culture au Portugal. Mais il y était qualifié par de nombreux travaux qui, de Gil Vicente à Eça de Queiroz, en passant par Bernardim Ribeiro, Camoëns, Garret, Herculano, Oliveira Martins, l'avaient amené à jeter d'heureuses lumières sur des personnages et des sujets des plus divers. Une fois déjà il avait manifesté tout l'intérêt qu'il prenait à un élargissement de l'histoire littéraire traditionnelle en publiant un très remarquable volume d'essais sous le titre révélateur de : Pour une histoire de la culture au Portugal.On ne manquera pas toutefois de se demander si l'ouvrage correspond bien à ce qu'il promet. On pourrait objecter à Antonio Saraiva ce qu'il écrivait lui-même il y a quelques années dans le livre que nous venons de citer : « Les deux termes de Culture et de Littérature ne coïncident pas…, l'histoire de la littérature n'est qu'un degré de l'histoire de la culture » (p. XVIII).


1953 ◽  
Vol 8 (2) ◽  
pp. 220-223
Author(s):  
Lucien Febvre
Keyword(s):  
De Se ◽  

Je regrette un peu que la première phrase du beau livre d'Augustin Renaudet, Dante humaniste —« ce livre souhaite de rencontrer des lecteurs informés de la vie, de la personne et de l'oeuvre de Dante » — risque de lui conférer, préventivement, une sorte d'ésotéricité qu'il ne possède en réalité nullement. Ce serait fâcheux. Il y a des « dantologues ». Des spécialistes de la « dantologie ». Cependant qu'ils se disputent sur des pointes d'aiguilles, le public cultivé, humain, éclairé, risque de se détourner d'une oeuvre qui lui parait écrite pour ces termites de l'érudition vaine et dont il ne saisit point (parce qu'on l'en détourne) le caractère de profonde humanité.


1964 ◽  
Vol 19 (5) ◽  
pp. 869-884 ◽  
Author(s):  
Charles H. Alexandrowicz
Keyword(s):  
De Se ◽  

Examinant, dans ses études sur l'histoire sociale et économique de l'Asie, le problème de l'équilibre entre l'Europe et l'Asie au XVIIIe siècle, J. C. van Leur écrit : « L'immense progrès technique du XIXe siècle a introduit l'élément exotique dans la littérature concernant l'Asie et a imposé en même temps une image d'états orientaux tombés en décadence et de despotismes anarchiques, mis en opposition avec la force motrice, la perfection et le libéralisme des états chrétiens de l'Occident. La littérature missionnaire et politique a appliqué cette image à tous les états, à commencer par la Turquie et la Perse jusqu'à la Chine et au Japon… Il y a lieu de se méfier de cette image de décadence projetée en arrière, du XIXe siècle vers le passé.


2020 ◽  
Author(s):  
Hiroshi Uemura
Keyword(s):  
De Se ◽  
Il Y A ◽  

L’exposition d’art dans des paysages est devenu populaire au Japon, avec la multiplication récente de festivals d’art locaux. Dans ces festivals, qui attirent chacun des centaines de milliers de visiteurs, coexistent des œuvres hétérogènes. Certaines sont des sculptures autonomes, d’autres des installations qui se fondent dans le paysage, et d’autres encore sont des œuvres de type « art relationnel ». Bien que ces œuvres in situ affirment leur lien essentiel avec le site naturel rural et avec le corps du spectateur — constituant un événement, une expérience, une rencontre éphémère —, les relations avec le site comme avec le visiteur sont complexes et ambigües. Il y a des œuvres in situ, mais parfois aussi in aliquo situ : des œuvres qui peuvent être installées n’importe où. Qu’est-ce qui attire les visiteurs dans ces expositions ? Quels sont donc la nature et le mérite de leur localisation ? Si les visiteurs apprécient de voir des œuvres dans ces paysages cela peut être en partie lié au principe japonais traditionnel d’expérience des lieux dit meisho-meguri, ou « pèlerinage vers des sites célèbres ». Cette pratique issue du Moyen Âge est associée historiquement au sacré. Aujourd’hui ce pèlerinage prend la forme du tourisme moderne mais conserve un sens traditionnel invisible car les visiteurs se déplacent à travers une série de lieux géographiques selon un jeu culturellement codé. Selon nous, dans le cas des visites d’œuvres d’art en zones rurales, l’appréciation des œuvres d’art participe à ce même jeu traditionnel de se déplacer physiquement dans une série de lieux. Cette dimension spirituelle implicite modifie à son tour la perception des œuvres. Ainsi on dira que la pratique japonaise de visiter ces expositions d’art in situ témoigne de la survivance d’une tradition, et constitue ainsi un système alternatif d’expérience esthétique.


1988 ◽  
Vol 3 (3) ◽  
pp. 149-158
Author(s):  
G. Bertschy ◽  
S. Vandel ◽  
R. Volmat

RésuméLes auteurs font la revue des études récentes concernant l’épidémiologie de la dépression. Les études épidémiologiques de la dépression dans la population générale sont difficiles à interpréter, du fait de différences dans l'identification des cas et de variations dans les procédures de diagnostic entre les études. Mais il y a eu un progrés considérable avec le récent développement des méthodes d’identifications de cas, fiables et valides, comme les RDC et le DSM-III. D’autres problémes méthodologiques concernent le choix de la population et le choix des différentes mesures du risque.Des données examinées, on peut tirer les estimations suivantes : la prévalence sur six mois de la dépression majeure est de 1% à 3% chez l’homme, et 3% à 5% chez la femme; la prévalence sur la vie entiere (proportion des sujets qui ont déjà présenté le trouble) est de 3% à 6% chez l’homme et 5% à 10% chez la femme. L’estimation du risque morbide (ou risque sur la vie entiére) est plus difficile. Le principal probléme provient de l’effet de cohorte de naissance: il semble que les taux de troubles affectifs majeurs sont en train d’augmenter dans les cohortes nées apres la Seconde Guerre mondiale.Aussi, les auteurs proposent une estimation des risques sur la vie entiére qui ne peut être que prudente: 6 à 10% chez l’homme, 12 à 20% chez la femme. Ils envisagent aussi l’épidemiologie de la dépression sous l’angle de la mortalité: les troubles affectifs sont associés non seulement à un haut risque de suicide mais aussi à une mortalité générale augmentée.


1993 ◽  
Vol 48 (3) ◽  
pp. 703-714 ◽  
Author(s):  
Annette Wieviorka

Depuis 1989, nous sommes entrés dans l'ère des commémorations de la seconde guerre mondiale, ère qui ne s'achèvera qu'en 1995, avec la célébration des capitulations de l'Allemagne et du Japon. A mi-parcours, dresser un bilan est encore prématuré, d'autant que bien des affaires qui ont agité l'opinion n'ont pas encore trouvé leur épilogue : affaire Touvier, affaire Papon et Bousquet. Pour l'historien, il manque surtout le recul du temps. Quel aspect mis en avant par la commémoration laissera une trace dans l'histoire quand le temps aura fait son oeuvre de sédimentation ? Car si la commémoration — les historiens de la mémoire le savent — a pour fonction de se souvenir ensemble d'un élément du passé, elle informe pourtant essentiellement sur le présent, un présent qui deviendra à son tour histoire.


Lipar ◽  
2021 ◽  
Vol 22 (75) ◽  
pp. 103-110
Author(s):  
Slobodan Zečević

L’œuvre historique de Charles de Gaulle a-t-elle eu de l’influence sur les événements politiques en Serbie? La réponse est oui, même plus qu’on ne le pense. Le parallélisme du comportement politique pendant la Seconde Guerre mondiale du général Milan Nedić avec celui du maréchal Philippe Pétain et du colonel Dragoljub Draža Mihajlović avec celui du général de Gaulle est fascinant. Les deux militaires serbes ont été formés par l’armée française. Comme Pétain, le général Nedić a décidé de se soumettre à l’occupant en créant un État serbe fantoche. Comme de Gaulle, le général Mihajlović est convaincu de la victoire des Alliés, refusant la capitulation et décidant de continuer le combat. La constitution gaulliste de la V République de 1958 a-t-elle inspirée les rédacteurs de la constitution serbe de 2006 ? Dans une certaine mesure oui, mais peut-être pas assez. Voici une analyse du rapport des Serbes face au gaullisme.


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