scholarly journals Avant-propos

2011 ◽  
Vol 24 (4) ◽  
Author(s):  
P. MULSANT

En moins de 10 ans, l’amélioration génétique des animaux a considérablement évolué, à la suite de l’apparition de la sélection génomique. La sélection classique estime la valeur génétique d’un animal à partir de ses performances et de celles de ses apparentés. L’évaluation génomique y substitue une mesure basée sur le génotype de l’animal en de très nombreux marqueurs génétiques ; la mesure des effets des allèles sur les caractères est obtenue à partir d’une population de référence de très grande taille, qui est à la fois phénotypée et génotypée. Cette analyse systématique a été rendu possible par le développement extrêmement rapide des technologies de séquençage et de génotypage à haut débit. La sélection génomique est déjà opérationnelle chez les bovins laitiers, et au-delà du simple effet de mode, sa mise en œuvre est envisagée dans de nombreuses espèces animales. Toutefois, il reste encore à définir précisément les avantages et les inconvénients de cette sélection génomique par rapport à la sélection classique pour chaque espèce animale et chaque système de production. C’est pour faire le point sur ces questions qu’un séminaire du département de Génétique Animale de l’INRA a été organisé en octobre 2010, sur le thème «l’amélioration génétique des populations animales : nouvelles approches, nouveaux enjeux». A la suite de ce séminaire, il nous a semblé que les contributions pouvaient fournir la base d’un ouvrage collectif qui présenterait l’état des lieux et les perspectives de la sélection génétique des animaux. Ce numéro spécial reprend donc, en les développant, une majorité des présentations qui avaient été faites à cette occasion. La première partie de ce numéro spécial présente le contexte. Le premier article (A.C. Dockès et al) décrit les attentes des acteurs des filières et de la société vis-à-vis de l’élevage et de la sélection animale, à partir d’enquêtes réalisées dans le cadre d’un contrat ANR. Ensuite, E. Verrier et M. Saint-Dizier, puis B. Coudurier décrivent l’organisation actuelle de la sélection chez les ruminants et les monogastriques, avec les contraintes et les possibilités offertes par les schémas actuels. La deuxième partie présente les principes de la sélection : principes de l’évaluation génétique «classique» (D. Laloë), principe de l’évaluation génomique (C. Robert-Granié et al), et enfin description des méthodes de l’optimisation des schémas de sélection (F. Phocas). La partie suivante est consacrée aux applications actuelles ou futures de la sélection génomique. Après un rappel des possibilités offertes par une sélection limitée à quelques gènes ou marqueurs génétiques (J.M. Elsen), F. Guillaume et al décrivent l’état actuel de la sélection génomique chez les bovins laitiers ainsi que les évolutions successives ayant permis d’arriver à la mise en place de cette sélection. Enfin, le dernier article de cette partie présente les perspectives d’application de la sélection génomique chez les monogastriques (T. Tribout). La derniere partie est consacrée aux technologies à la base de l’efficacité de la sélection génomique. S. Lagarrigue et M. Tixier-Boichard présentent d’abord une vision de généticiens sur le phénotypage et ses perspectives d’évolution. Enfin, A. Vignal décrit l’état actuel de notre connaissance du génome des espèces animales, largement basée sur l’efficacité des nouvelles technologies de séquençage et de génotypage. Ce numéro spécial fait suite à deux numéros hors-série de la revue INRA Productions Animales, qui portaient sur la Génétique Quantitative (1990) et sur la Génétique Moléculaire (2000). La comparaison des trois numéros est instructive : ces deux disciplines, autrefois séparées, sont maintenant étroitement liées.

Author(s):  
Claire Dupaquier ◽  
Annie Desbrosse ◽  
Pierre Maurel ◽  
Laure-Elise Ruoso ◽  
Roelof Plant ◽  
...  

Dans le contexte actuel de gestion intégrée du littoral, la croissance démographique et l'augmentation de la pression foncière sur le bassin de Thau font de ce territoire un enjeu important, se répercutant sur l'occupation du sol. Pour faire face à ces enjeux, les collectivités territoriales du territoire de Thau ont confié au SMBT à partir de 2006 l'élaboration conjointe de plusieurs instruments de planification afin de mener une approche intégrée du développement territorial au travers du SCoT, du SAGE et d'une procédure Natura 2000. L'objectif de cette contribution est de présenter la méthodologie opérationnelle développée pour cartographier l'occupation du sol initiale 2012/2013 à partir d'images Pléiades sur le bassin de Thau. Cette cartographie constituera une donnée d'entrée pour nourrir l'observatoire du territoire de Thau et sera adaptée à la mise en œuvre des instruments de planification. La méthodologie a été scindée en deux parties, une première partie de photo-interprétation pour cartographier les espaces artificialisés et leurs évolutions sur plusieurs années et une seconde partie sur une approche par télédétection avec la réalisation d'une classification orientée-objet sur les espaces agricoles et les milieux naturels. La démarche procure un état actualisé de l'occupation du sol selon une typologie à 4 niveaux adaptée de Corine Land Cover et sera mise à jour tous les deux ans pour produire des indicateurs de suivi et d'évaluation du territoire de Thau.


2008 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 161-174
Author(s):  
Yannick Védaste Banturiki ◽  
Didier Nganawara ◽  
Laurence Thomsin

Résumé Depuis quelques années, les recherches sur les inégalités existant entre les individus par rapport à leur santé se focalisent sur l’influence exercée par les conditions sociales tout au long du cycle de vie. En somme, c’est l’aspect dynamique de la santé qui est de plus en plus privilégié. Cependant, la collecte d’un événement de santé au moyen de l’approche biographique a été rarement mise en oeuvre dans les recueils biographiques. La présente note vise à présenter le cheminement conceptuel et la démarche méthodologique que nous avons suivis pour définir un événement de santé et l’intégrer dans une enquête biographique mise en place en Belgique. La première partie de cette note présente succinctement les définitions allouées à l’état de santé d’un individu. La deuxième partie met en lumière les avantages et les limites de la collecte longitudinale et montre l’intérêt de l’approche biographique. La troisième partie, enfin, est consacrée à la présentation de l’approche innovatrice que nous avons mise en oeuvre, autour de l’idée des interruptions d’activités, pour collecter un événement de santé dans un dispositif biographique.


2006 ◽  
Vol 14 (2) ◽  
pp. 26-38 ◽  
Author(s):  
Danièle Durand ◽  
Raymond Massé ◽  
Francine Ouellet

Résumé Le projet De la Visite apporte une contribution à un défi majeur auquel la société est confrontée, celui de mettre en oeuvre des approches préventives susceptibles de diminuer à long terme le phénomène des abus et de la négligence à l'endroit des enfants. Ce projet consistait : 1) à expérimenter auprès de tous les nouveaux parents habitant trois quartiers défavorisés de l'Île-de-Montréal, un service de visites à domicile par des intervenants non professionnelles; 2) à évaluer ce nouveau service selon une méthode de recherche innovatrice utilisant de pair un devis expérimental et une approche qualitative, en vue d'en proposer ou non l'implantation dans la région de Montréal. La première partie de cet article présente les prémisses et les enjeux du projet. La seconde donne un aperçu de l'expérimentation et dégage, pour ceux et celles qui offrent ou désirent offrir un service semblable, les enseignements auxquels aboutit une analyse minutieuse de la mise en oeuvre d'un tel service. Nous étudions en troisième lieu les effets de l'expérimentation.


2005 ◽  
Vol 47 (4) ◽  
pp. 781-814 ◽  
Author(s):  
Ghislain Otis

Dans cette brève étude, l’auteur s’attache à démontrer qu’il faut revoir la place du territoire dans la mise en oeuvre de l’autonomie gouvernementale autochtone. Il analyse, dans la première partie du texte, les conditions d’émergence de formes territoriales et non territoriales (personnelles) d’organisation du pouvoir dans les États pluricommunautaires ou multinationaux. Il se penche ensuite, dans la seconde partie, sur le rôle que devrait jouer chacun de ces modèles dans la gouvernance autochtone au Canada. Partant du constat que l’enchevêtrement spatial des populations allochtones et autochtones s’inscrit durablement dans l’évolution démographique du Québec et du Canada, l’auteur avance qu’il est devenu impérieux de dépasser la territorialité sans la renier pour aménager l’espace constitutionnel nécessaire à l’autonomie politique autochtone. Pour la majorité des peuples autochtones, la terre et ses ressources constitueront le support de compétences gouvernementales se traduisant par un contrôle de la terre et des rapports entre les personnes et la terre. En revanche, une obédience stricte aux diktats de la territorialité pourrait créer une impasse préjudiciable à la capacité des peuples autochtones de se gouverner, surtout lorsqu’un nombre significatif de leurs membres vivent en dehors du territoire communautaire ou encore dans le cas des communautés qui n’ont pas de territoire propre et qui ne pourront, de manière réaliste, se voir reconnaître des droits exclusifs sur des terres à court terme. Pour certaines de ces communautés, le règlement de la question territoriale pourrait ne pas suffire à mettre fin à leur dispersion minoritaire en milieu allochtone de sorte que, dans ce cas, les compétences personnelles plutôt que territoriales s’avéreront une solution permanente. L’auteur fait enfin valoir que lorsque les non-membres vivant en territoire autochtone ne jouissent pas de tous les droits politiques inhérents à la citoyenneté canadienne, le principe de personnalité pourrait s’appliquer de manière à soustraire ces non-membres à l’application des certaines lois autochtones n’influant pas sur le contrôle autochtone de la terre. Le principe de personnalité viendrait ici conforter la légitimité démocratique du pouvoir autochtone et faciliter la coexistence harmonieuse des populations sans compromettre la mainmise des peuples autochtones sur l’exercice de leurs droits historiques.


Author(s):  
J. J. Lauvergne ◽  
D. P. Sponenberg ◽  
P. Millar

De nombreuses populations d’espèces animales domestiques présentent un polymorphisme visible très marqué pour la couleur, le type de pelage, le cornage et autres caractères. ces populations polymorphes ont été appelées non uniformes, traditionnelles ou primaires. Le polymorphisme est dû à la présence, à certains locus, de plusieurs allèles en ségrégation dont les fréquences ont atteint une valeur d’équilibre entre 0 et 1 selon les lois de la génétique des populations. L’hypothèse la plus couramment admise est que ces populations appartiennent à des populations de taille infinie qui se reproduisent en panmixie, deux conditions qui ont en général été vérifiées par des études de terrain. on pense que ces populations polymorphes apparaissent chez certaines espèces animales après leur domestication et servent de réservoir de variabilité dans lesquels puisent les éleveurs pour créer les races standardisées ou fixées (avec une société d’élevage ou reconnues par un organisme). des populations polymorphes existent aussi chez les espèces sauvages mais elles sont plutôt rares alors qu’elles sont couramment observées à l’état domestique, au moins chez les espèces qui sont conduites en troupeaux et où le contrôle des accouplements n’est pas très strict, en particulier chez certaines espèces de ruminants conduites en élevage extensif. certains locus de coloration du pelage constituent l’essentiel des locus à effet visible en ségrégation dans les populations polymorphes. ces locus présentent des séries alléliques homologues entre espèces dont l’identification qui remonte aux premières décennies de la génétique mendélienne a depuis été confirmée par la génétique moléculaire.


2004 ◽  
Vol 17 (HS) ◽  
pp. 117-122
Author(s):  
Z. MOULOUNGUI ◽  
E. LACROUX ◽  
C. VACA-GARCIA ◽  
J. PEYDECASTAING

L’objectif des travaux est d’étudier la faisabilité de nouvelles voies d’élimination et de valorisation des farines animales. Nous abordons ici l’étude de deux voies de valorisation complémentaires et indépendantes: d’une part, la valorisation de la fraction lipidique en «biocarburant» et «biolubrifiant» et, d’autre part, celle du résidu délipidé ou de l’ensemble de la matrice dans la fabrication de matériaux polymères. Dans un premier temps, les études développées se proposent de mettre en oeuvre un suivi qualité selon les recommandations de la Direction Générale de l’Alimentation. Ensuite, l’étude de la mise en oeuvre d’outils d’extraction à haut débit et de méthodes rapides de caractérisation des constituants majeurs et mineurs a pour but de caractériser la matrice «farines animales». La connaissance de la composition de la matrice a gouverné l’orientation de la stratégie de transformation de la fraction lipidique axée sur les études de transfert d’acyles. Elle permet d’obtenir des acides gras à partir des lipides extraits, puis de les utiliser pour synthétiser des esters gras simples. En perspective, nous proposons d’associer cette méthodologie à des technologies spécifiques qui permettront d’envisager la décontamination des farines animales lors de leur transformation. La deuxième partie des travaux consiste à utiliser les farines animales ainsi que les farines obtenues après extraction des lipides comme matières premières dans le cadre d’une étude de faisabilité concernant de nouveaux matériaux polymères. Il s’agit de procéder à la déstructuration thermochimique des macromolécules animales (susceptible de dégrader l’agent pathogène) dans le but de les réduire à l’état de monomères destinés à participer à la synthèse d’un nouveau polymère. Les essais de liquéfaction de cette matrice en présence de phénol ont donné des résultats encourageants. La fabrication de matériaux polymères constituerait une voie de valorisation permettant d’écouler de grandes quantités de farines animales.


2014 ◽  
Vol 27 (5) ◽  
pp. 331-336
Author(s):  
P. LE ROY ◽  
H CHAPUIS ◽  
D. GUÉMENÉ

La sélection génomique repose sur l’évaluation des valeurs génétiques des candidats à la sélection par un « score moléculaire » calculé d’après leurs génotypes en un très grand nombre de marqueurs de l’ADN. Dans une première étape, les effets des marqueurs sont estimés sur une population de référence génotypée et phénotypée pour les caractères à améliorer. La table des valeurs génotypiques ainsi établie est utilisée pour calculer les valeurs génétiques des candidats au cours des générations suivantes, qui peuvent alors n’être que génotypées. En quelques années, cette stratégie a été mise en place chez les bovins laitiers. Les opérateurs de la sélection dans les autres filières animales ont assisté à cette révolution et se posent légitimement la question de l’intérêt pour eux d’entrer dans cette démarche. La disponibilité d’une puce « poule » de 600k SNP permet d’ores et déjà d’appliquer une sélection génomique dans les filières poule pondeuse et poulet de chair. Pour les autres espèces avicoles, les outils de génotypage à haut débit sont en cours de développement. Quelle que soit l’espèce, trois composantes du progrès génétique peuvent être améliorées. L’intensité de sélection peut être augmentée pour les caractères non mesurables en routine (qualités des produits, efficacité alimentaire, résistance aux maladies). La précision des valeurs génétiques peut être augmentée, notamment pour les mâles dans le cas des caractères exprimés uniquement par les femelles. Enfin, l’intervalle de génération peut être diminué grâce à une évaluation précoce des candidats, notamment en sélection des poules pondeuses. Par ailleurs, l’évaluation génomique offre pour la première fois la possibilité de sélectionner des individus de race pure de l’étage de sélection pour leur valeur en croisement et dans le milieu de production. Les coûts de mise en oeuvre de la sélection génomique sont élevés, en raison de la taille de la population de référence nécessaire à une évaluation précise, du nombre élevé de candidats à génotyper et de la variété des populations à sélectionner. Toutefois, chez les volailles, l’énorme diffusion des reproducteurs pourrait permettre de compenser ces coûts.


2002 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 119-136
Author(s):  
Louise Bouchard ◽  
Marie-Noëlle Ducharme

RésuméCet article rend compte des enjeux relatifs à l'implantation des nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC) à travers les phases successives de leur apparition dans les champs d'intérêts du travail social. La première partie du texte situe l'émergence des NTIC dans le cadre plus large des théories de la société de l'information. La seconde partie décrit les différentes étapes qui ont présidé à l'implantation des NTIC dans les champs d'action du travail social au Québec et ailleurs. Dans la dernière partie, les travailleurs sociaux sont conviés à réexaminer attentivement les nouveaux effets d'exclusion de la société de l'information. Ils sont par ailleurs invités à dépasser (notamment avec l'avènement du numérique) leurs résistances initiales à l'endroit des NTIC et à les considérer comme des outils susceptibles d'aider les travailleurs sociaux et peut-être plusieurs groupes de personnes défavorisées.


2011 ◽  
Vol 56 (2) ◽  
pp. 266-283 ◽  
Author(s):  
Anne Condamines ◽  
Nathalie Dehaut

L’utilisation des méthodes de linguistique de corpus est particulièrement pertinente pour analyser la terminologie en prenant en compte la réalité des fonctionnements tels qu’on les appréhende dans les textes. La première partie de l’article présente les arguments en faveur de ces méthodes. Elles se focalisent sur le lexique, mais permettent aussi d’étudier d’autres phénomènes linguistiques, syntaxiques, sémantiques ou discursifs. En fait, l’intérêt de la terminologie textuelle est l’étude des usages réels en prenant en compte les contextes linguistiques, mais aussi extralinguistiques. Ainsi, la terminologie textuelle propose une méthode adaptée non seulement pour définir les termes, mais aussi pour répondre à d’autres objectifs. De cette manière, l’article explique comment les méthodes de linguistique de corpus peuvent être adoptées dans une situation d’interdisciplinarité, concernant l’émergence d’une nouvelle discipline : l’exobiologie. Nous montrons comment trois types d’indices (formel, quantitatif et distributionnel) sont mis en oeuvre pour repérer des phénomènes de polysémie ou de synonymie et des cas d’emprunts. Ces mêmes types d’indices sont utilisés pour mettre en lumière dans quels cas ces phénomènes sont conscients ou non, et surtout pour repérer les cas où ils peuvent être une source de conflit. Dans une telle étude, le rôle des experts est crucial, afin de valider les résultats, mais surtout parce qu’ils en sont les utilisateurs. Enfin, nous pensons, grâce à cette présentation du panorama des phénomènes linguistiques dans un corpus interdisciplinaire concernant l’exobiologie, contribuer à la définition de cette nouvelle discipline.


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