scholarly journals La sclérose en plaques au Canada, 2011-2031 : résultats d’une étude de modélisation par microsimulation des répercussions épidémiologiques et économiques

Author(s):  
Nana Amankwah ◽  
Ruth Ann Marrie ◽  
Christina Bancej ◽  
Rochelle Garner ◽  
Douglas G. Manuel ◽  
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Introduction L’objectif de notre étude est de présenter des estimations et des projections des répercussions épidémiologiques et économiques de la sclérose en plaques (SP) au Canada sur 20 ans (2011-2031). Méthodologie Nous avons utilisé un modèle de microsimulation de la santé de la population (POHEM) de Statistique Canada, plus précisément le modèle longitudinal de microsimulation démographique appelé POHEM - Maladies neurologiques. Nous avons sélectionné les personnes atteintes de SP à partir de sources de données administratives sur la santé et dérivé les paramètres liés à l’incidence de la maladie et au taux de décès d’une étude de cohorte de la Colombie-Britannique afin de prévoir quels seront l’incidence de la SP et son taux de décès. Nous avons également inclus une mesure reposant sur l’utilité (Health Utilities Index Mark 3) qui rend compte des états de santé fonctionnelle afin de réaliser des projections sur la qualité de vie liée à la santé. Enfin, nous avons estimé les paramètres de prestation de soins et de coûts des soins de santé à partir de sondages nationaux du Canada et de données administratives sur la santé et nous les avons inclus comme paramètres dans le modèle visant à évaluer les répercussions économiques et sur la santé des maladies neurologiques. Résultats On anticipe une légère augmentation du nombre de cas incidents de SP, passant de 4 051 cas pour 100 000 personnes en 2011 à 4 974 en 2031. Le nombre de Canadiens touchés par la SP passera ainsi de 98 385 en 2001 à 133 635 en 2031. Le coût total des soins de santé par personne (à l’exception des dépenses directes) pour les adultes de 20 ans et plus atteints de SP en 2011 était d’environ 16 800 $, contre un peu moins de 2500 $ pour ceux ne souffrant d’aucune affection neurologique. Si on comptabilise les dépenses supplémentaires liées à la SP (à l’exception des dépenses directes), les coûts totaux annuels de la SP pour le secteur de la santé devraient donc atteindre deux milliards de dollars d’ici 2031. Par ailleurs, les dépenses directes moyennes des personnes atteintes de SP seront d’environ 1300 $ par année tout au long de la période de projection. Conclusion La SP est associée à un important fardeau économique pour la société car elle touche surtout de jeunes adultes à un moment fondateur pour leur vie professionnelle et leur vie familiale. Sa prévalence étant particulièrement élevée au Canada, des recherches comme la nôtre sont essentielles afin de mieux comprendre les répercussions actuelles et futures de la SP sur la population canadienne, afin que les décideurs du réseau de la santé puissent mieux planifier les besoins en soins de santé pour les malades qui en sont atteints. Selon ces résultats, des stratégies pour prévenir la SP et la traiter plus efficacement sont essentielles pour en atténuer les futures répercussions.

Author(s):  
Nana Amankwah ◽  
Maryam Oskoui ◽  
Rochelle Garner ◽  
Christina Bancej ◽  
Douglas G. Manuel ◽  
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Introduction Le but de notre étude était de présenter des estimations et des projections par modélisation portant sur les répercussions épidémiologiques et économiques actuelles et futures de la paralysie cérébrale au Canada sur une période de 20 ans (2011‑2031). Méthodologie Nous avons utilisé le Modèle de santé de la population (POHEM) – Maladies neurologiques de Statistique Canada pour simuler les états pathologiques, les facteurs de risque et les déterminants de la santé à l’échelle des individus, ainsi que pour décrire et projeter les résultats en matière de santé, en particulier l’incidence de maladies, la prévalence, l’espérance de vie, l’espérance de vie ajustée en fonction de la santé, la qualité de vie liée à la santé et les coûts des soins de santé au cours du cycle de vie des Canadiens. Les cas de paralysie cérébrale ont été relevés à partir de sources de données administratives sur la santé en Colombie-Britannique. Une cohorte représentative de la population a ensuite été utilisée pour produire les taux d’incidence et de mortalité, ce qui a permis ensuite d’établir des projections des taux d’incidence et de mortalité. L’indice de l’état de santé Health Utilities Index Mark 3 (IES3) a également été inclus dans le modèle pour tenir compte de divers états de la santé fonctionnelle, ce qui a permis de réaliser des projections sur la qualité de vie liée à la santé. Enfin, nous avons estimé les paramètres de prestation des soins et les coûts des soins de santé à partir d’enquêtes nationales canadiennes et de données administratives sur la santé, puis nous les avons inclus dans les paramètres du modèle pour évaluer les répercussions épidémiologiques et économiques de la paralysie cérébrale. Résultats S’il est vrai que le taux brut global d’incidence de la paralysie cérébrale devrait demeurer stable, les nouveaux cas diagnostiqués de paralysie cérébrale connaîtront une hausse, passant d’environ 1 800 cas en 2011 à près de 2 200 cas en 2031. De plus, le nombre de personnes atteintes de ce trouble devrait passer de plus de 75 000 en 2011 à plus de 94 000 en 2031. Les coûts directs des soins de santé en dollars canadiens constants de 2010 s’établissaient à environ 11 700 $ pour les enfants de 1 à 4 ans atteints de paralysie cérébrale, comparativement à environ 600 $ pour ceux n’étant pas atteints de cette maladie. En outre, les personnes atteintes de paralysie cérébrale ont tendance à avoir une moins bonne qualité de vie liée à la santé pendant de plus longues périodes. Conclusion Les personnes atteintes de paralysie cérébrale continueront à être confrontées à des difficultés parce qu’elles nécessitent des soins médicaux spécialisés de façon continue et ont un besoin croissant de services de soutien. Notre étude fournit un aperçu significatif des coûts à venir et des répercussions de la paralysie cérébrale et offre des données précieuses qui pourraient servir à élaborer des programmes et des stratégies de santé ciblés pour les Canadiens atteints de cette maladie.


Author(s):  
Anja Bilandzic ◽  
Laura Rosella

Introduction Notre objectif était d’estimer les coûts de santé directs liés au traitement du diabète au Canada sur 10 ans, à l’aide de données de sondages nationaux et d’un outil de prévision du risque de diabète, ainsi que les coûts par personne. Méthodologie Nous avons utilisé le Diabetes Population Risk Tool pour estimer le nombre de nouveaux cas de diabète chez les personnes âgées de 20 ans et plus sur 10 ans (jusqu'en 2022) à l’aide des données de 2011 et de 2012 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Nous avons évalué les coûts liés au diabète à partir d’une étude de cohorte faisant appel à l’appariement par score de propension, en utilisant la base de données sur le diabète de l’Ontario ainsi que d’autres données administratives. Nous avons calculé les coûts totaux en utilisant les coûts associés aux nouveaux cas, en tenant compte du sexe, de l’année du diagnostic et des taux de mortalité annuels dus à la maladie. Résultats D'après nos calculs, le risque de développer le diabète sur 10 ans s’élevait pour la population canadienne en 2011-2012 à 9,98 %, soit 2,16 millions de nouveaux cas. Les coûts totaux en soins de santé imputables au diabète pendant cette période sont de 15,36 milliards (7,55 milliards pour les femmes et 7,81 milliards pour les hommes). Ce sont les hospitalisations de courte durée qui constituent la majeure partie de ces coûts (43,2 %). Des interventions menées au sein de la population entraînant une perte de poids de 5 % au sein de la population permettraient de réduire les coûts des soins de santé de 2,03 milliards de dollars. Une réduction du risque de 30 % obtenue grâce à des interventions auprès des personnes à plus haut risque de développer le diabète (c.-à-d. les 10 % au sommet du groupe à risque le plus élevé) entraînerait des économies de l’ordre de 1,48 million de dollars. Conclusion D'ici 2022, le diabète va constituer un lourd fardeau financier pour le système de santé canadien. Notre méthode de calcul des coûts à venir offre aux décideurs et aux planificateurs un outil accessible et clair susceptible de leur permettre de prévoir les dépenses imputables à la maladie et les économies potentielles de coûts associées aux interventions.


Author(s):  
C. Steensma ◽  
L. Loukine ◽  
Heather Orpana ◽  
J. Vachon ◽  
F. Mo ◽  
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Introduction Peu d’études ont évalué, dans l’ensemble d’une population, les conséquences de la dépression en matière de pertes dues à la mortalité prématurée d’une part et à la qualité de vie liée à la santé (QVLS) d’autre part. L’espérance de vie ajustée en fonction de la santé (EVAS) est une mesure synthétique de la santé de la population qui combine la morbidité et la mortalité en une seule statistique succincte décrivant l’état de santé d’une population à un moment donné. Méthodologie Nous avons estimé la QVLS de la population canadienne adulte en fonction de la présence ou non de dépression. Nous avons effectué un suivi de la mortalité, de 1994 à 2009, des participants à l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) (n = 12 373) de 20 ans et plus, là aussi en fonction de la présence ou non de dépression. La dépression a été définie comme l’état d’une personne susceptible d’avoir connu au cours de l’année précédente un épisode dépressif majeur au sens du formulaire abrégé de l’Entrevue composite diagnostique internationale. L’espérance de vie a été estimée en créant des tables abrégées de mortalité selon le sexe et l’état dépressif à l’aide des risques relatifs de mortalité de l’ENSP et des données sur la mortalité du Système canadien de surveillance des maladies chroniques (2007 à 2009). L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (2009-2010) a fourni des estimations de la prévalence de la dépression, et l’indice de l’état de santé Health Utilities Index a permis de mesurer la QVLS. L’EVAS de la population adulte a été mesurée en fonction de la présence ou non de dépression et en fonction du sexe à l’aide des estimations combinées de la mortalité, de la prévalence de la dépression et de la QVLS. Résultats Chez les femmes ayant connu récemment un épisode de dépression majeure, l’EVAS à 20 ans était de 42,0 ans (IC à 95 % : 40,2 à 43,8), contre 57,0 ans (IC à 95 % : 56,8 à 57,2) chez les femmes n’ayant pas vécu récemment d’épisode de dépression majeure. Au sein de la population masculine canadienne, l’EVAS à 20 ans était de 39,0 ans (IC à 95 % : 36,5 à 41,5) chez ceux qui avaient connu récemment un épisode de dépression majeure, contre 53,8 ans (IC à 95 % : 53,6 à 54,0) chez ceux n’ayant pas connu récemment d’épisode de dépression majeure. La différence de 15 ans dans l’EVAS des femmes avec et sans épisode récent de dépression majeure peut se décomposer en 12,3 ans attribuables à l’écart de la QVLS et 2,7 ans à l’écart observé en matière de mortalité. Les 14,8 années de moins d’EVAS chez les hommes ayant souffert de dépression correspondent à un écart de la QVLS de 13 ans et à un écart de mortalité de 1,8 an. Conclusion La population canadienne adulte atteinte de dépression au Canada avait une espérance de vie en santé considérablement plus faible que celle ne souffrant pas de dépression, chez les hommes comme chez les femmes. Si la majeure partie de cet écart s’explique par des niveaux moins élevés de la QVLS, la mortalité prématurée joue également un rôle.


2017 ◽  
Vol 88 (4) ◽  
pp. 319-332 ◽  
Author(s):  
Marco Rosa ◽  
Patrizia Lucchi ◽  
Simona Ferrari ◽  
Bjørn U. Zachrisson ◽  
Alberto Caprioglio

Introduction : Les objectifs de cette étude sont d'évaluer, sur une période de 10 ans, chez des sujets présentant les agénésies d'une ou de deux incisives latérales maxillaires, l'éventuelle association entre la fermeture de l'espace orthodontique (avec, pour des raisons esthétiques, ingression de la première prémolaire et égression de la canine) et une éventuelle atteinte parodontale et/ou l'apparition d'une symptomatologie articulaire (troubles temporomandibulaires : DTM). Méthodes : Il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective concernant des patients traités par le même orthodontiste. Le groupe expérimental avec agénésie comporte 26 sujets adolescents et jeunes adultes (9 hommes, 17 femmes), traités consécutivement par fermeture d'espace. Le groupe contrôle est composé de 32 patients orthodontiques (12 hommes, 20 femmes) présentant une denture complète et pas d'indication d'extractions. Dans le groupe expérimental, les profondeurs de poche et les saignements au sondage sont enregistrés à six endroits pour chacune des 657 dents (3942 sites parodontaux). Des données comparatives sont recueillies pour le groupe témoin au niveau des premières molaires, des prémolaires, canines et incisives latérales maxillaires, soit un total de 264 dents (1584 sites parodontaux). Mobilité et récession gingivale sont également évaluées. Nous avons demandé aux patients des deux groupes de remplir des questionnaires concernant la symptomatologie articulaire. Résultats : L'évaluation de la cavité buccale dans sa globalité dans le groupe « agénésie » montre une bonne santé parodontale, avec des profondeurs de poche au sondage inférieures à 4 mm, de rares sites de saignement et une mobilité normale des premières prémolaires substituées aux canines. On note quelques petites récessions, principalement sur les molaires et les secondes prémolaires. Les comparaisons entre les deux groupes concernant l'augmentation de profondeur de poche (supérieure ou égale à 4 mm) ou l'accroissement de mobilité ne montrent pas de différences statistiquement significatives au niveau des dents maxillaires. On note moins de saignement au sondage au niveau des sites interproximaux dans le groupe expérimental que dans le groupe contrôle, et ce de façon statistiquement significative. Les dents antérieures du groupe expérimental ne présentent pas plus de récession gingivale que dans le groupe contrôle. En outre, nous n'avons observé aucune différence de symptomatologie articulaire entre les deux groupes. Cela pourrait être dû à la petitesse de l'échantillon et/ou aux inconvénients liés à un protocole basé sur des enquêtes. Ainsi, à long terme, la santé des tissus parodontaux et l'incidence des dysfonctionnements ou des signes de DTM sont similaires dans le groupe de fermeture d'espace d'agénésie et dans le groupe témoin des patients bénéficiant de traitement orthodontique sans extraction. Conclusions : La fermeture orthodontique d'espace d'agénésie d'incisive latérale avec ingression de la première prémolaire et égression de la canine ne génère pas de risque de détérioration du tissu parodontal ou de DTM sur le long terme.


Author(s):  
Maria McInerney ◽  
Vikki Ho ◽  
Anita Koushik ◽  
Isabelle Massarelli ◽  
Isabelle Rondeau ◽  
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Introduction Il a été prouvé qu’un régime alimentaire de piètre qualité augmente le risque de maladies chroniques courantes susceptibles de nuire à la qualité de vie et d'alourdir le fardeau qui pèse sur le système de santé. Les recommandations fondées sur des données probantes du Guide alimentaire canadien (GAC) fournissent des conseils nutritionnels destinés à améliorer la qualité du régime alimentaire. L’Indice canadien de saine alimentation (ICSA), un outil de mesure de la qualité du régime alimentaire, permet d'évaluer la conformité au GAC. Le Questionnaire canadien de fréquence alimentaire II (QFA-C II) [Canadian Diet History Questionnaire II, C-DHQ II], mis au point récemment, pourrait quant à lui servir à estimer l’ICSA au sein de la population canadienne si on pouvait ajouter à sa base de données sur les éléments nutritifs les équivalents des groupes alimentaires (correspondant aux portions du GAC). Nous décrivons dans cet article des méthodes destinées à enrichir cette base de données sur les éléments nutritifs du QFA-C II en vue d’estimer l’ICSA. Méthodologie Nous avons créé des équivalents des groupes alimentaires à partir de données provenant de diverses bases de données sur les aliments et les éléments nutritifs, en particulier l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, cycle 2.2 Nutrition de 2004. Nous avons ajouté ces variables à la base de données sur les éléments nutritifs du QFA-C II. Nous avons déterminé les scores de l’ICSA et avons effectué des analyses descriptives pour les participants qui ont répondu au QFA-C II dans le cadre d’une étude transversale canadienne. Résultats Le score moyen de l’ICSA dans notre échantillon de 446 adultes de 20 à 83 ans était de 64,4 (écart-type : 10,8). Les femmes, les non-fumeurs et les personnes ayant un niveau de scolarité supérieur au secondaire ont obtenu de manière statistiquement significative des notes plus élevées que les hommes, les fumeurs et les personnes détenant un diplôme d’études secondaires ou moins. Conclusion La possibilité d’évaluer l’ICSA à l’aide du QFA-C II facilite l’étude de la qualité du régime alimentaire et de l'état de santé de la population canadienne.


Author(s):  
Andrew Appleton ◽  
Melody Lam ◽  
Britney Le ◽  
Salimah Shariff ◽  
Andrea Gershon

Introduction On sait que les modèles de rémunération des médecins ont des répercussions sur la nature et le volume des services offerts. Notre objectif était d’étudier les effets de la suppression d’un incitatif financier, la prime à la rémunération à l’acte, sur la prestation de services de suivi des maladies chroniques par des spécialistes en médecine interne, en cardiologie, en néphrologie et en gastroentérologie. Méthodologie Nous avons recueilli des données administratives liées aux soins de santé pour la période du 1er avril 2013 au 31 mars 2017 à partir des bases de données de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) en Ontario (Canada). Nous avons effectué une analyse des séries chronologiques avant et après le retrait de la prime à la rémunération à l’acte, le 1er avril 2015. La variable principale de résultat était le nombre total de visites mensuelles pour des services de suivi des maladies chroniques. Les variables secondaires de résultat étaient les visites mensuelles pour l’ensemble des services de suivi ainsi que les consultations de nouveaux patients. Nous avons comparé des spécialistes en médecine interne, en cardiologie, en néphrologie et en gastroentérologie exerçant pendant la période visée par l’étude avec des spécialistes en pneumologie, en hématologie, en endocrinologie, en rhumatologie et en maladies infectieuses, qui pouvaient quant à eux continuer à percevoir la prime. Nous avons choisi ce groupe de comparaison car ce sont également des sous-spécialités en médecine interne et elles offrent des services similaires. Résultats Le nombre de visites consacrées au suivi des maladies chroniques a diminué de façon importante après le retrait de la prime à la rémunération à l’acte, mais il n’y a pas eu de diminution du nombre total de visites de suivi. Une baisse importante des consultations avec de nouveaux patients a également été constatée. Aucun changement n’a été observé dans le groupe de référence. Conclusion La diminution du volume des visites de suivi des maladies chroniques peut s’expliquer par le fait que les critères de diagnostic ont été moins souvent remplis plutôt que par une réduction réelle des services fournis. Les effets potentiels sur les résultats pour les patients exigent d’être examinés de manière plus approfondie.


Author(s):  
Li Jiang ◽  
Julie Gilbert ◽  
Hugh Langley ◽  
Rahim Moineddin ◽  
Patti A. Groome

Introduction Le cancer du sein est détecté soit par un examen de dépistage, soit à l’aide de signes et symptômes. Au Canada, les mammographies pour le dépistage du cancer du sein sont offertes dans le cadre de programmes organisés ainsi qu'en contexte indépendant (dépistage opportuniste). Les unités d’évaluation diagnostique (UED) de la province de l’Ontario sont des programmes en établissement qui fournissent des services diagnostiques coordonnés pour le cancer du sein. à la différence des soins habituels où le fournisseur de soins de première ligne organise les examens et les consultations. Cette étude décrit les méthodes de détection, l’intervalle diagnostique et l’utilisation des UED pour le cancer du sein en Ontario. Méthodologie L’étude a porté sur une cohorte de 6 898 femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein envahissant en 2011. Nous avons utilisé le Registre d’inscription des cas de cancer de l’Ontario jumelé à des bases de données administratives sur les soins de santé. Nous avons déterminé la méthode de détection à l’aide des données du Programme ontarien de dépistage du cancer du sein (PODCS) et des demandes de règlement des médecins. L’intervalle diagnostique a été défini comme le temps écoulé entre le dépistage initial, l’aiguillage vers un spécialiste ou la première épreuve diagnostique et le diagnostic de cancer lui-même. Le parcours diagnostique (qu'il passe par les UED ou les soins habituels) a été déterminé en fonction des dossiers du PODCS et du lieu de biopsie ou d’intervention chirurgicale. Nous avons cartographié l’intervalle diagnostique et de la couverture des UED en fonction du lieu de résidence des femmes. Résultats En 2011, 36 % des cas de cancer du sein en Ontario ont été détectés par dépistage, dont 48 % chez des femmes de 50 à 69 ans. L’intervalle diagnostique provincial médian était de 32 jours, les médianes par comté variant entre 15 et 65 jours. À l’échelle provinciale, 48,4 % des cas ont été diagnostiqués dans une UED, ce pourcentage variant entre 0 et 100 % selon les comtés. Conclusion Le taux de détection au dépistage correspondant aux patientes admissibles du fait de leur âge s'est révélé inférieur au taux de dépistage officiel du cancer du sein pour l’ensemble de la population. La répartition géographique de l’intervalle diagnostique et du recours aux UED révèle des variations régionales dans les soins diagnostiques en oncologie qu'il est nécessaire de corriger.


Author(s):  
Naomi C. Hamm ◽  
Louise Pelletier ◽  
Joellyn Ellison ◽  
Lana Tennenhouse ◽  
Kim Reimer ◽  
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Introduction Le Système canadien de surveillance des maladies chroniques (SCSMC) de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) produit des estimations de la prévalence et de l’incidence des maladies chroniques au sein de la population à l’aide de données administratives sur la santé. Notre projet visait à évaluer les tendances des taux d’incidence au fil du temps, car elles jouent un rôle essentiel dans la compréhension de l’évolution des risques pour la population et dans l’orientation des politiques. Méthodologie Nous avons obtenu les cas incidents et diagnostiqués d’asthme, de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), de diabète, d’hypertension, de cardiopathie ischémique et d’accident vasculaire cérébral (AVC) auprès de l’infobase en ligne du SCSMC pour les années 1999 à 2012. Nous avons analysé les tendances dans les estimations de l’incidence à l’échelle nationale et régionale à l’aide d’un modèle de régression binomiale négative utilisant l’année comme prédicteur linéaire. Nous avons ensuite utilisé des modèles utilisant l’année comme spline cubique restreinte pour vérifier les écarts de linéarité au moyen du test du rapport de vraisemblance. L’âge et le sexe ont été intégrés comme covariables dans tous les modèles. Résultats Dans les modèles où l’année a été utilisée comme prédicteur linéaire, les taux d’incidence nationaux diminuaient dans le temps pour toutes les maladies sauf le diabète et les taux d’incidence régionaux diminuaient également pour la plupart des maladies et dans la plupart des régions. Toutefois, les tests du rapport de vraisemblance ont révélé des écarts statistiquement significatifs par rapport à l’effet linéaire de l’année pour de nombreuses maladies et dans de nombreuses régions, en particulier pour l’hypertension. Conclusion Les estimations de l’incidence des maladies chroniques fondées sur les données du SCSMC font état d’une diminution dans le temps, mais à un taux non constant. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer si cette diminution est associée à des changements dans l’état de santé de la population, dans la qualité des données ou dans les pratiques médicales. De la même manière, les caractéristiques de la population susceptibles d’avoir une influence sur l’évolution des tendances de l’incidence requièrent un examen approfondi.


Author(s):  
Zahira BARKA-BEDRANE ◽  
Djaoued BOUCHENAK-KHELLADI

Les troubles sexuels (TS) sont fréquents dans la sclérose en plaques (SEP). Les médecins négligent souvent ces signes tabous et potentiellement traitables, alors que leur présence influence d’une manière significative la qualité de vie des patients. L’objectif est de calculer la prévalence des troubles sexuels chez les patients atteints de SEP suivis au CHU de Tlemcen, et d’analyser leur relation avec le handicap, la dépression et la fatigue. Matériels et méthodes - Notre étude est descriptive transversale. Nous avons utilisé le questionnaire sur l’intimité et la sexualité liée à la SEP (MSISQ-19). L’auto-questionnaire était rempli par les patients suivis en consultation de neurologie du CHU Tlemcen. L’échelle EDSS (expanded disability status scale) était utilisée pour évaluer le handicap, l’échelle MFIS pour évaluer la fatigue et l’échelle de Beck pour dépister la dépression. Résultats -101 patients ont répondu au questionnaire. La prévalence des troubles sexuels était de 53,4%. La fréquence des troubles sexuels primaires, secondaires et tertiaires était respectivement de 83,3%, 85,1% et 72,2%.Les scores totaux MSISQ-19 étaient corrélés de manière significative avec la fatigue (p =0,001), la dépression (p =0,000), et l’EDSS (p = 0,0001). Discussion - La prévalence retrouvée chez nos patients se rapproche des résultats de la littérature. Les TS touchaient aussi bien les femmes que les hommes, avec une nette prédominance féminine. La corrélation entre le handicap et les troubles sexuels prête toujours à controverse. La fatigue a également une relation complexe avec la dépression et on peut donc s’attendre à ce qu’elle soit associée aux TS. Conclusion - Les TS chez les patients atteints de SEP sont plus fréquents qu’on ne le pensait. Ils restent encore un sujet tabou, il faut les rechercher systématiquement afin d’améliorer la qualité de vie des patients.


2012 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 54-60
Author(s):  
JS Landry ◽  
D Croitoru ◽  
D Menzies

Introduction La dysplasie bronchopulmonaire (DBP) est une maladie respiratoire chronique causée par une lésion pulmonaire néonatale. Cette étude a pour objet de valider l'utilisation des codes de diagnostic de la CIM-9 correspondant à la DBP dans les bases de données administratives pour déterminer s'ils peuvent être employés dans les analyses sur l'utilisation du système de soins de santé. Méthodologie Le processus de validation a fait appel à une cohorte rétrospective composée de nouveau-nés prématurés, ayant présenté ou non des complications respiratoires, qui avaient été admis à l'Hôpital de Montréal pour enfants, à Montréal (Québec), entre 1983 et 1992. Les sujets atteints de DBP ont été identifiés au moyen des codes de diagnostic de la CIM-9 dans les bases de données administratives provinciales (services médicaux et MED-ECHO), puis comparés à des sujets atteints d'une DBP confirmée dans la cohorte de validation. Nous avons examiné la concordance des données et avons estimé la sensibilité et la spécificité associées à l'utilisation de ces codes de diagnostic pour la DBP. Résultats Les cas dits « vrais positifs » de DBP et les cas dits « faux négatifs » de DBP ne présentaient pas de différences significatives selon l'âge gestationnel, le poids à la naissance et le score d'Apgar. L'âge gestationnel associé aux cas dits « faux positifs » de DBP était considérablement inférieur à celui des vrais négatifs. L'utilisation de codes de diagnostic de la CIM-9 pour la DBP a été associée à une spécificité se situant entre 97,6 % et 98,0 %. La sensibilité, plus faible, se situait à 45,0 % et à 52,4 % pour les bases de données sur les services médicaux et MED-ECHO, respectivement. Il est arrivé plus fréquemment que les cas légers de DBP ne soient pas décelés que les cas plus graves. Conclusion Le degré de spécificité des codes de diagnostic de la CIM-9 pour la DBP dans les bases de données de la Régie de l'assurance-maladie du Québec est suffisamment élevé pour permettre l'utilisation de ces codes de façon systématique. La sensibilité plus faible en ce qui concerne les cas légers se soldera probablement par une sous-estimation des répercussions de la DBP sur l'utilisation à long terme du système de soins de santé par les nouveau-nés prématurés.


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