Etat des connaissances sur l’administration intraveineuse continue de noradrénaline en réanimation

Author(s):  
Laurent Poiroux

Les catécholamines sont le traitement de première ligne dans la prise en charge des patients en état de choc. Ces médicaments, et la noradrénaline en particulier, ont une demi-vie très courte et une marge thérapeutique extrêmement étroite. Leur administration nécessite des précautions afin de garantir une efficacité optimale du traitement et la sécurisation de leur utilisation. Le choix des équipements biomédicaux, des dispositifs médicaux, des stratégies d’administration peuvent avoir une grande influence sur la constance du débit massique des drogues. Ces variations peuvent avoir des conséquences cliniques allant de la faible variation de la pression artérielle à des événements indésirables plus graves. Même si les publications qui se sont intéressées à ces questions sont peu nombreuses et de qualité inégale, elles rapportent néanmoins des données intéressantes pour guider la pratique infirmière en réanimation. Cet article a pour objectif de proposer un état des connaissances sur la gestion des catécholamines avec un focus particulier sur le management des relais de noradrénaline.  

2018 ◽  
Vol 27 (6) ◽  
pp. 501-509
Author(s):  
F. Tamion ◽  
J. Bohé

La réponse métabolique à l’agression correspond à un ensemble de réactions à la base de l’adaptation de l’organisme aux nouvelles conditions. Ces modifications concernent des aspects métaboliques spécifiques comme le maintien de la masse protéique et/ou l’état des réserves énergétiques. L’une des principales difficultés de l’optimisation du support métabolique consiste à distinguer les changements métaboliques bénéfiques de ceux qui sont délétères pour l’organisme. Dans ce contexte, les objectifs thérapeutiques peuvent se limiter à une approche nutritionnelle s’attachant à limiter le déficit énergétique et les pertes protéiques et musculaires. Ils peuvent être plus ambitieux en essayant d’adapter les apports aux différents besoins d’un point de vue quantitatif comme qualitatif. La limitation du déficit énergétique semble être un objectif raisonnable à atteindre selon les données de la littérature. Enfin, essayer d’interférer avec la réponse métabolique à l’agression (immunomodulation, manipulations pharmacologiques des voies métaboliques, etc.) représente le degré d’intervention métabolique le plus élaboré et, si quelques données ont pu être encourageantes, il n’est pas possible d’affirmer que cet objectif soit complètement réaliste, voire même bénéfique. Les apports nutritionnels doivent être intégrés à la stratégie thérapeutique globale de prise en charge. La réponse optimale du support nutritionnel a pour but « de donner les moyens métaboliques » de la guérison.


2012 ◽  
Vol 32 (2) ◽  
pp. 71-78
Author(s):  
S.F. Kirk ◽  
R. Tytus ◽  
R.T. Tsuyuki ◽  
A.M. Sharma

Introduction Nous en savons peu sur le lien entre les Lignes directrices canadiennes de 2006 sur la prise en charge et la prévention de l’obésité et les expériences de prise en charge du poids des Canadiens, et nous ne savons pas si ces expériences cadrent avec les recommandations figurant dans les Lignes directrices. Méthodologie Nous avons utilisé les données d’un sondage omnibus auprès de la population générale pour comprendre ces deux enjeux, particulièrement en relation avec les maladies chroniques. Le sondage était composé de 23 questions sur les pratiques de prise en charge du poids et de questions sur les caractéristiques personnelles. Résultats Sur les 2004 répondants, 33 % ont été classés comme faisant de l’embonpoint et 20 % comme étant obèses. Parmi les répondants ayant de l’embonpoint ou obèses, 48 % ont déclaré avoir interrogé leur médecin au sujet de la perte de poids et 30 % ont affirmé que leur médecin leur avait suggéré de perdre du poids sans qu’ils aient eux-mêmes abordé la question. En rapport avec les recommandations figurant dans les Lignes directrices, 14 % des personnes ayant de l’embonpoint et 18 % de celles étant obèses ont dit que la circonférence de leur taille avait été mesurée, respectivement 82 % et 87 % ont affirmé que leur pression artérielle avant été vérifiée et respectivement 36 % et 50 % ont déclaré qu’elles avaient subi un test de dépistage du diabète. Conclusion Ces résultats ont une incidence sur le diagnostic et la prise en charge des maladies chroniques.


2020 ◽  
Vol 8 (10) ◽  
pp. 726-729
Author(s):  
Lahyani Hind ◽  
◽  
Bougataya Latifa ◽  
Larbi Eddafali ◽  
Safae Mouldouira ◽  
...  

Introduction : Lhematome sous-capsulaire du foie (HSCF) reste une complication rare et gravissime de la grossesse survenant au cours dune pre eclampsie et qui presente une mortalite maternelle estimee a 50 a 75 % et une mortalite fœtale a 60% a 80%, imposant un diagnostic rapide et une prise en charge multidisciplinaire. Nous rapportons le cas dun HSCF fissure rencontre au service des urgences a la maternite Soussi. Observation : Nous rapportons lobservation dune patiente de 31 ans, sans antecedent, multipare avec notion de trois MFIU et un avortement precoce suiviepour HTA gravidique sous traitement. A 27 semaines damenorrhee, elle a ete admise au Service des Urgencesavec une pression arterielle elevee (160/100 mmHg) et une proteinurie significative a la bandelette urinaire. Lexamen physique revelait une defense abdominale generalisee. Les mouvements actifs fœtaux etaient absents. Il ny avait ni metrorragie, ni perte de liquide. Au bilan biologique : une cytolyse hepatique importante, une insuffisance renale aigue et une thrombopenie a 85000 p/mm3, le reste du bilan est sans anomalie. Lechographie abdominale a mis en evidence un HSCF associe a un epanchement liquidien pur de moyenne abondance. Devant ce tableau, lindication de cesarienne sous anesthesie generale a ete posee, celle-ci a permis lextraction dun mort-ne de sexe masculin. En peroperatoire, aspiration de liquide hematique dorigine hepatique par fissuration de HSCFavec realisation dun « packing ». La patiente a ete transferee en reanimation Une surveillance rapprochee, echographique, a confirme labsence daugmentation de la taille de lhematome. Levolution clinique, biologique et radiologique a ete favorable, autorisant la sortie de la patiente au 15eme jour Conclusion :LHSCF est une complication grave dont la prise en charge nest pas clairement codifiee, et doit être multidisciplinaire et la plus conservatrice possible.


CJEM ◽  
2018 ◽  
Vol 20 (S1) ◽  
pp. S17-S17
Author(s):  
A. Cournoyer ◽  
V. Langlois-Carbonneau ◽  
R. Daoust ◽  
J. Chauny

Introduction: Le syndrome aortique aigu (SAA) comprend les dissections aortiques, les hématomes intramuraux et les ulcères de lintima, trois conditions difficiles à diagnostiquer, potentiellement létales et nécessitant une prise en charge immédiate et fréquemment chirurgicale. Lutilisation dun test de D-dimère a été proposé afin dexclure ces diagnostics et éviter une investigation plus poussée par angiographie par tomodensitométrie (angioCT). Cependant, il est peu plausible que les patients souffrant dhématomes intramuraux aient une valeur de D-dimères très élevée. Dans ce contexte, lobjectif primaire de la présente étude est de déterminer la valeur diagnostique (sensibilité et spécificité et rapport de vraisemblance négatif [RV-]) dun test de D-dimères chez les patients suspectés de SAA au département durgence. Methods: Les patients ayant subi une angiographie par tomodensitométrie (angioCT) à la recherche dune dissection aortique entre 2008 et 2014 à lurgence dun hôpital tertiaire montréalais ont été inclus dans cette étude de cohorte rétrospective. Les patients nayant pas eu de dosage de D-dimères en ont par la suite été exclus. La valeur diagnostique dun test de D-dimères de plus de 500 mcg/L a été comparée à celle du test de référence (angioCT) afin de calculer la sensibilité, la spécificité et le rapport de vraisemblance négatif et leurs intervalles de confiance (IC). Results: Un total de 139 patients ont été inclus dans létude, parmi lesquels 12 (8,6%) souffraient dun SAA. La sensibilité dun test de D-dimères avec un seuil de positivité de 500 mcg/L était de 83,3% (IC 95% 51,6-97,9), la spécificité de 52,8% (IC 95% 47,8-66,4) et le VR- de 0,32 (IC 95% 0,09-1,13). Les deux patients pour qui le résultat du test de D-dimère était un faux négatif souffraient dun hématome intramural. Les sept patients avec un D-Dimères de plus de 4000 mcg/L semblaient souffrir dun diagnostic grave (dissection aortique : n=5, liquide libre intra-abdominal avec état de choc : n=1 et tamponnade cardiaque : n=1). Conclusion: Avoir un test de D-dimères inférieur à 500 mcg/L ne permet pas déliminer un SAA, particulièrement un hématome intramural.


2019 ◽  
Vol 35 (8-9) ◽  
pp. 643-650
Author(s):  
Émilie Simonnet ◽  
Isabelle Brunet

L’innervation sympathique artérielle (ISA) est un processus biologique complexe nécessitant un guidage fin des axones des neurones sympathiques par les artères. L’ISA est un élément clé de l’adaptation du système cardiovasculaire aux différentes contraintes (exposition au froid, exercice, etc.) : elle contrôle le diamètre des artères de résistance, donc le flux sanguin parvenant aux organes et la pression artérielle systémique via la modulation du tonus artériel. Son importance lors du vieillissement et dans de nombreux contextes pathologiques est de mieux en mieux reconnue et comprise. Son intégration à la prise en charge de nombreuses maladies (hypertension, cancer, etc.) permettrait d’en améliorer traitements et pronostic.


2018 ◽  
Vol 27 (5) ◽  
pp. 443-451
Author(s):  
Q. Philippot ◽  
A. Roche ◽  
C. Goyard ◽  
J. Pastré ◽  
B. Planquette ◽  
...  

L'embolie pulmonaire (EP) grave, définie par la présence d’un état de choc, est à l'origine d'une mortalité importante. L'objectif de cette mise au point est de synthétiser les dernières avancées et recommandations concernant la prise en charge des formes graves d'EP. La stratification du risque individuel de mortalité précoce permet d'apporter une stratégie diagnostique et thérapeutique optimisée pour chaque patient. Le traitement symptomatique consiste essentiellement en la prise en charge de l'état de choc. L'anticoagulation curative par héparine non fractionnée est réservée aux patients hémodynamiquement instables. Chez ces patients à haut risque, la thrombolyse systémique diminue la mortalité et le risque de récidive d'EP. Chez les patients à risque intermédiaire élevé, la thrombolyse systémique à dose standard diminue le risque de choc secondaire mais sans impact sur la mortalité globale. La thrombolyse est donc réservée aux patients à risque intermédiaire élevé présentant secondairement un état de choc. L'embolectomie chirurgicale reste indiquée en cas de contre-indication absolue à la thrombolyse ou en cas d'échec de celle-ci. Le positionnement dans l'algorithme thérapeutique de l'assistance extracorporelle et des techniques percutanées de revascularisation reste à définir. Leurs indications doivent donc être discutées dans des centres experts après une concertation multidisciplinaire incluant pneumologues, cardiologues, réanimateurs, radiologues interventionnels et chirurgiens cardiaques.


2021 ◽  
Author(s):  
O. Dubourg ◽  
C. Dubecq ◽  
G. de Rocquigny ◽  
E. Patey ◽  
P. Pasquier ◽  
...  

La gestion de la douleur en milieu militaire est primordiale, en particulier sur le terrain, puisqu’elle impacte la sérénité de la prise en charge en contexte hostile ainsi que la réalisation de l’évacuation médicale, notamment par hélicoptère. Le blessé au combat typique est un homme jeune porteur de lésions pénétrantes souvent hémorragiques conduisant à un état de choc hémodynamique. La littérature montre que la prise en charge de la douleur n’est pas suffisamment systématique dans sa phase initiale, alors qu’elle est un facteur indépendant d’augmentation de la morbimortalité chez ce patient. Depuis plusieurs années, on constate un recours croissant à la kétamine par les médecins militaires sur le terrain, à visée d’analgésie-sédation. Les recommandations de plusieurs instances médicales militaires ont évolué dans le même sens, préconisant l’usage de la kétamine pour le blessé en état d’instabilité hémodynamique ou respiratoire. En milieu civil d’urgence, plusieurs études soulignent la sécurité d’emploi et l’efficacité antalgique de cette drogue lors de la prise en charge initiale du patient traumatisé en choc. Son administration par voie intranasale semble une piste particulièrement intéressante pour la médecine militaire comme pour la médecine de catastrophe, ajoutant une facilité d’administration à un profil de sécurité et d’efficacité bien documenté. La poursuite de travaux de recherche est cependant impérative pour mieux préciser la place et les modalités d’emploi de la kétamine en préhospitalier militaire.


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