scholarly journals La communauté et son dehors. Pour une critique des représentations du lien fondées sur l'individualisme ou le sociologisme

2002 ◽  
pp. 47-57
Author(s):  
Patrick Cingolani

RÉSUMÉ L'article, à partir d'un retour sur quelques-uns des textes fondateurs de la sociologie, essaie, en s'appuyant notamment sur Toc-queville, de sortir de l'alternative entre individualisme et sociologisme, afin d'aborder la communauté dans un rapport d'écart (d'en-dehors) à elle-même. L'écart critique, né de l'activité publique des hommes ensemble, suspend, en effet, tant l'illusion de la suffisance individuelle que celle de la toute-puissance d'assignation de la société. Dans un second moment, l'article tente d'actualiser les débats du siècle dernier en faisant appel aux réflexions contemporaines sur la communauté. À partir d'une confrontation avec la représentation du lien dans la sociologie de Pierre Bourdieu, il esquisse quelques pistes théoriques qui mettent l'activité critique et la prise de parole au cœur de l'enjeu communautaire, en s'appuyant notamment sur le travail de Jacques Rancière.

2017 ◽  
Vol 20 (2) ◽  
pp. 127-140 ◽  
Author(s):  
Lars Frers ◽  
Lars Meier

What are the limits of resistance in public spaces? Academic representations of acts of resistance often exclusively look at the acts themselves, focusing on performers or participants, but neglecting passers-by. How do these passers-by connect (or not) to these acts and their aesthetics? What about after the action is over and the participants have left? What about effects at sites distant from where the practices of resistance took place? This article uses the works of Michel de Certeau, Pierre Bourdieu, and Jacques Rancière to discuss the restrictions and the potential resistance in public spaces. We investigate the limitations of everyday practices of resistance in public spaces and suggest that future research can better understand the limits of practices of resistance by taking into account three distinct aspects: distinction, duration, and extension. We use Rancière’s understanding of aesthetics and the sensible to link accounts of resistance that focus on political subjectivities and those that focus on actual practices of resistance.


Perspectiva ◽  
2020 ◽  
Vol 38 (3) ◽  
pp. 1-24
Author(s):  
Cintia Indarramendi

Les politiques de lutte contre les inégalités éducatives ciblées sur les groupes les plus défavorisées ont profondément évolué depuis leur mise en place à l’échelle internationale dans les décennies 1980 et 1990. Ces évolutions rendent compte aussi bien des aléas politiques que des difficultés à résoudre une aporie constitutive de ce type d’intervention : si « l’indifférence aux différences » ne fait que reproduire des inégalités, la différentiation par le ciblage risque de renforcer la stigmatisation des populations défavorisées. Cette tension peut à notre sens être éclairée à partir des débats théoriques sur les inégalités éducatives entre, d’une part, la sociologie critique de Pierre Bourdieu, et d’autre part, la philosophie émancipatrice de Jacques Rancière. Dans cet article, essentiellement théorique, nous proposons d’étudier les débats entre ces deux approches, leurs apports et leurs limites afin d’élucider des tensions propres aux politiques éducatives de lutte contre les inégalités. Nous conclurons sur les possibilités de surmonter ces apories à travers la réflexion pédagogique sur les normes constitutives aux objets de savoir. Notre réflexion prend appui sur notre travail de thèse dans lequel nous étudions comment se construisent, se mettent en place, et évoluent les politiques de lutte contre les inégalités en Argentine dans la période 1993-2013.


Author(s):  
Leander Scholz

Der Aufsatz geht der These nach, daß die Fundierung der politischen Theorie in einer ästhetischen Theorie bei Jacques Rancière eine Aktualisierung der Losung der Brüderlichkeit aus der Französischen Revolution darstellt. Diese Aktualisierung der Brüderlichkeit als »ästhetische Gemeinschaft« erlaubt es Rancière, an den Klassenbegriff von Marx anzuschließen, ohne die damit verbundene Gemeinschaftserfahrung begrifflich bestimmen und damit an positive Merkmale binden zu müssen. Weil Rancière seine Demokratietheorie vor allem als eine Interventionstheorie angelegt hat, soll die »ästhetische Gemeinschaft« im Unterschied zum Klassenbegriff es ermöglichen, eine prinzipiell unabgeschlossene Reihe von politischen Subjektivierungsprozessen zu denken. Um diese These zu schärfen, wird Rancières Demokratietheorie mit der von Jacques Derrida verglichen, der auf ganz ähnliche Weise das Demokratische der Demokratie in einem Streit gegeben sieht, der jenseits von demokratischen Spielregeln stattfindet, die Losung der Brüderlichkeit jedoch für überaus problematisch hält.<br><br>This article argues that the foundation of political theory in aesthetics by Jacques Rancière can be seen as an actualization of the slogan of fraternalism during the French Revolution. This actualization of fraternalism as »aesthetic community« gives Rancière the possibility to operate with the Marxian concept of classes without positively defining the experience of community. Because Rancière understands democracy as the chance for political intervention, the concept of an »aesthetic community« (as opposed to the traditional concept of classes) allows him to posit an endless process of political subjectification. To sharpen this argument, the article compares Rancière’s understanding of democracy to Jacques Derrida’s, who also focuses on a democratic struggle beyond democratic rules, but is very skeptical about the slogan of fraternalism.


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