Abondance de l’épervier brun en migration automnale : relations avec l’oscillation nord-atlantique et l’abondance de ses proies
La forêt boréale se caractérise par une diversité de cycles de productivité qui affectent les chaînes trophiques, lesquelles sont en partie affectées par le climat. Nous avons analysé les données de l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac pour l’épervier brun (Accipiter striatus) entre 1996 et 2010 en lien avec l’indice climatique de l’Oscillation nord-atlantique (ONA), les précipitations estivales et l’abondance de proies potentielles. À l’automne, les éperviers bruns juvéniles ont migré plus tôt que les adultes et les déplacements des 2 groupes ne se sont pas chevauchés. L’abondance automnale de l’épervier brun, principalement celle des juvéniles, était positivement corrélée avec l’indice climatique de l’ONA de l’hiver précédent, et négativement avec les précipitions des mois de juin et juillet, lesquelles sont reliées à l’indice de l’ONA. De plus, nos résultats ont révélé des corrélations positives entre l’abondance de l’épervier brun lors de la migration d’automne et l’abondance de proies potentielles en période estivale, principalement celle de la grive à dos olive (Catharus ustulatus) et du junco ardoisé (Junco hyemalis). La corrélation positive entre l’abondance d’éperviers bruns et l’ONA de l’hiver précédent suggère que le climat influence probablement la dynamique de population de l’espèce. Les hivers doux et enneigés sont souvent suivis d’un été pluvieux, qui se caractérise par une production moindre de jeunes éperviers. Cela semble lié à la disponibilité de proies pour les éperviers adultes puisque les proies principales sont également moins nombreuses lors d’étés avec une pluviosité supérieure à la normale.