scholarly journals Les sources du plaisir de l’art contemporain

2015 ◽  
Vol 43 (1) ◽  
pp. 45-62
Author(s):  
Anne-Marie Émond ◽  
Lisandra Eick de Lima ◽  
Dominic Marin

L’avènement de l’art contemporain provoque une rupture par rapport aux autres formes d’art qui l’ont précédé, ce qui oblige la population à modifier son regard. Cette situation n’est pas sans conséquences puisque, comme le soulignent plusieurs chercheurs, dont des muséologues, éducateurs et théoriciens de l’art, l’art contemporain est à l’origine d’un malaise éprouvé par la population en général. Un groupe de recherche s’est intéressé à cette problématique et a mis sur pied, en 2006, un programme de recherche intitulé « Étudier et favoriser la réception de l’art contemporain auprès du grand public ». L’objectif principal de la recherche est de mieux comprendre la nature et les sources de ce malaise et, si possible, de le dissiper. Le projet du groupe se concentre non pas sur le rejet, mais sur les sources de plaisir que peut procurer l’appréciation de l’art contemporain. Pressentant l’importance du plaisir dans l’exécution ou le déroulement d’une action, telle que la visite d’une exposition, le groupe de chercheurs a identifié les sources de plaisir qui peuvent émerger chez le grand public, à la suite du traitement d’oeuvres d’art contemporain dans un contexte muséal. Le présent article présente la typologie de ces sources de plaisir.

2021 ◽  
Vol 33 (2) ◽  
pp. 206-240
Author(s):  
Alexandra Bahary-Dionne ◽  
Marc-Antoine Picotte

Alors que l’autrice et l’auteur se trouvaient dans un séminaire doctoral et que les deux expliquaient avoir choisi de féminiser leur mémoire de maitrise, un seul des deux reçut des félicitations pour sa prise de position. Cette situation ouvrit la porte à une discussion sur l’importance de s’émanciper du recours au masculin générique et sur le rôle des personnes alliées dans cet effort. Une discussion qui paraissait trop riche pour s’éteindre dans l’enceinte d’une plateforme numérique. Dans le présent article, nous proposons de revenir sur l’origine du recours au générique masculin dans la langue française afin de démythifier la prétention du masculin à la neutralité. Il s’agira ensuite de s’intéresser aux implications du recours au masculin générique dans le cas particulier du droit privé québécois et des inégalités et iniquités qui en découlent. Finalement, nous présenterons un dialogue sur nos motivations et expériences respectives en matière de rédaction inclusive, révélant un parcours qui s’arpente rarement sans embûches.


2005 ◽  
Vol 4 (3) ◽  
pp. 313-336
Author(s):  
Gérald Fortin ◽  
M.-Adélard Tremblay

Le besoin étant défini de façon subjective, l'univers des besoins de la famille constitue pour celle-ci un système normatif qui conditionnera ses conduites économiques. Cependant, la famille dans la définition de sa situation globale doit tenir compte non seulement de ses normes mais aussi du niveau réel de ses ressources, de son revenu. Nous avons pu déterminer que la définition de la situation était aussi influencée par l'histoire de la famille et par certaines dispositions psychologiques. La définition de la situation par la famille peut cependant porter sur deux objets différents. La famille peut extérioriser sa définition de la situation en exprimant son degré de satisfaction ou de privation par rapport aux différents postes du budget et par rapport à des conduites particulières. Elle peut aussi livrer sa définition en évaluant globalement la situation présente et passée. En général, il nous est apparu que la famille avait beaucoup de difficulté à subdiviser la situation en aspects particuliers et avait plutôt tendance à percevoir globalement ses chances de vie. C'est pourquoi nous voulons consacrer le présent article à l'analyse de la définition globale de la situation. À ce propos deux questions s'imposent à notre attention : a) comment les familles évaluent-elles leur revenu par rapport à leurs besoins ? et, b) de quelle façon les familles entrevoient-elles l'avenir ? Cette double interrogation nous permet de rejoindre l'univers des aspirations, c'est-à-dire ce qui est considéré comme souhaitable et réalisable dans un avenir plus ou moins rapproché. L'aspiration peut être analysée à travers les explications que fournit l'individu pour justifier un comportement et à travers les désirs que ces explications expriment. L'aspiration se révèle aussi dans les objectifs et les projets dont l'individu poursuit la réalisation. Mais tous ces différents indices qui manifestent à des degrés divers, à travers divers mécanismes, la présence d'aspirations n'apparaissent que lorsque le consommateur a atteint un certain niveau de vie. En effet, comme nous le verrons plus loin, la définition de la situation s'exprimera à travers des aspirations seulement si l'individu a réussi au préalable à satisfaire la plupart de ses besoins essentiels. Un individu qui est constamment aux prises avec les problèmes posés par l'incomplète satisfaction des besoins immédiats de sa famille peut difficilement élaborer des projets d'avenir et planifier à long terme l'amélioration de ses conditions de vie. Cependant, la possibilité de se projeter dans l'avenir par l'aspiration ne dépend pas uniquement de la situation objective (un certain niveau de vie), mais aussi de la définition de cette situation. Cette définition de la situation dépend aussi bien de la situation objective de la famille que de ses normes de consommation. C'est pourquoi, avant d'aborder l'étude des aspirations, il faut examiner la manière dont les familles jugent leur situation objective (les ressources disponibles) par rapport à leurs besoins. Cette première section s'intitulera : « La satisfaction des besoins quotidiens ». Dans une deuxième section, on définira « l'univers des aspirations » des travailleurs salariés, puis on analysera comment s'effectue le passage du besoin à l'aspiration et comment les aspirations deviennent des rêves.


2016 ◽  
Vol 61 (1) ◽  
pp. 87-137
Author(s):  
Antoine Guilmain

La proportionnalité a le « vent en poupe »… que voilà un bel euphémisme! Depuis son introduction dans le Code de procédure civile, le principe de proportionnalité a envahi le droit et les esprits avec une aisance déroutante (art 4.2 Cpc). Cette situation devrait encore s’accentuer avec l’adoption du nouveau Code de procédure civile, qui fait de la proportionnalité une véritable « philosophie ». Seulement, ne dit-on pas que derrière toute réussite se cache un chemin? Ceci se vérifie merveilleusement pour la proportionnalité. Du Code d’ Hammourabi au droit administratif prussien, en passant par les Anciens et le Siècle des Lumières, la proportionnalité imprègne le droit depuis la nuit des temps — quoique sous des appellations variées et voilées. Le présent article vise donc à proposer une histoire de la proportionnalité dans un contexte juridique. L’objectif est ambitieux, à la limite du périlleux. Aussi, la flèche du temps sera scindée en trois époques successives. Premièrement, la phase prémoderne marque les balbutiements de la proportionnalité tant sur le plan philosophique que normatif. Deuxièmement, la phase moderne révèle une différence de réception de la proportionnalité entre le droit public et le droit privé. Troisièmement, la phase post-moderne se caractérise par une propagation exponentielle de la proportionnalité au sein de l’ensemble des branches du droit et des ordres juridiques. Au bout du compte, ce travail se veut démontrer que la proportionnalité est certes un domaine de recherche éclaté, mais dont les fragments ont beaucoup en commun.


2021 ◽  
Vol 17 (2) ◽  
Author(s):  
Arsène Kadjo ◽  
Jean-Baptiste Blay Anoh Ezan

Institution traditionnelle de cohésion sociale, l’Abissa représente pour la société N’Zima le socle des valeurs. Il marque le début du nouvel an consacré à la critique sociale, à la purification et au renforcement des liens communautaires et sociaux. Cependant, fort des dissensions internes qui apparaissent en 2018, une rupture dans sa pratique s’est observée. Le présent article se propose alors de comprendre comment les dissensions internes du peuple N’zima affectent la pratique de l’Abissa ainsi que les conséquences qui en découlent. Pour ce faire, l’entretien et l’observation ont été mobilisés comme techniques. L’enquête a mis en lumière l’intrusion des tiers dans la pratique de l’Abissa et les dissensions politiques comme facteurs de rupture. En effet, l’interventionnisme des pouvoirs dans la fixation des dates des festivités de l’Abissa sont interprétées par une frange ultra-conservatrice de la population comme un acte de désacralisation. A ce facteur, s’ajoute la position politique jugée partisane du souverain N’zima qui a exacerbé des tensions sociales et communautaires déjà assez fortes dans un contexte électoral cristallisé par la violence. Comme conséquences de cette situation confligène, la profanation de l’Abissa avec son corollaire la perturbation des énergies cosmiques en faveur du peuple, de même que la fragilisation des relations sociales se soldant par la récurrence des conflits intercommunautaires. La compréhension du phénomène s’est faite à partir la théorie des parties prenantes (J.D. Rendtoff, M. Bonnafous-Boucher, 2014) qui permet à partir de leur positionnement dans les actions d’identifier les acteurs en confrontation et les logiques de leurs actions.


2020 ◽  
Vol 10 ◽  
pp. 19-32
Author(s):  
Véronique Gignoux-Ezratty

La pandémie de la Covid-19 amène à repenser le monde, à prendre conscience de la nécessité d’un nouveau modèle socio-économique. Mais comment faire quand il existe un déni de la rigueur scientifique dans le monde politique et médiatique comme en France ? Combien de discours sur l’efficacité d’une politique économique sont basés sur une hypothèse fausse, celle que "corrélation veut dire causalité" ? Pourquoi y-a-t-il tant de débats télévisés où des polémistes s’improvisent experts ou expertes ? Pourquoi des gouvernants sont incapables de prendre en compte des questions de logistique basiques pour la mise à disposition de masques de protection ? Pourquoi l’enseignement des mathématiques et des sciences font l’objet depuis plusieurs dizaines d’années d’un dénigrement construit par une répétition d’arguments infondés ? La capacité collective de repérer ce qui est scientifiquement prouvé et ce qui ne l’est pas, manque à la France et à un grand nombre de pays industrialisés. Il s’agit d’un handicap qui impacte directement la capacité d’évoluer vers une économie acceptée par la majorité des citoyens et basée sur le réel. Cette incapacité alimente le risque de crise économique et d’explosions sociétales. Ce qui est fait défaut n’est pas une connaissance des dernières découvertes scientifiques, mais celle des fondamentaux de la rigueur scientifique, des limites des modèles et de la valeur des sondages. Pour changer la compréhension des sciences, deux leviers sont possibles. Le premier porte sur la conscience du grand public et des médias, le deuxième sur la gouvernance de l’enseignement des sciences à l’école. Cette communication fait l’état des lieux en France, propose des hypothèses sur les évolutions socio-culturelles d’ordre systémique qui ont conduit à cette situation. Deux actions nécessaire dans deux champs sont développées : la communication médiatique et l’éducation en sciences.


2005 ◽  
Vol 35 (2) ◽  
pp. 335-382
Author(s):  
Alain Lemieux

Au cours des 25 dernières années, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) a favorisé une libéralisation sans précédent du commerce international. Mais la transition vers un commerce de plus en plus libre a provoqué de sérieuses désorganisations des marchés dans plusieurs secteurs, notamment dans le textile, le vêtement et l'acier. Afin de prévenir ou de corriger cette situation, souvent attribuable à une surcapacité de production, les pays ont appliqué des restrictions de toute nature ou encore ont négocié des ententes de restriction volontaire à l’exportation (RVE). Dans le cas du textile et du vêtement, la nature et l'ampleur des problèmes ont même amené les pays à négocier un accord multilatéral sectoriel dans le cadre du GATT. En revanche, les pays engagés dans le commerce de l'acier n'ont pas été en mesure de conclure un tel accord, s'en tenant à la négociation d'ententes de RVE ou encore en appliquant des droits anti-dumping ou compensatoires. Le présent article tente de démontrer que les pays auraient avantage à conclure un accord multilatéral dans le secteur de l'acier afin de prévenir ou de corriger les problèmes liés à une situation de surcapacité de production.


2013 ◽  
Vol 40 (4) ◽  
pp. 371
Author(s):  
Robert J.W. Turner

Geoscape is the name for a long term geoscience outreach initiative led by staff of the Geological Survey of Canada (GSC) Vancouver office and designed to better connect people to the land they live on. Although largely focused on outreach in British Columbia, the initiative has been active across Canada and supported by a number of different GSC programs. Geoscape products, some 35 in total, include Geoscape, GeoMap, Waterscape, and climate change series posters, as well as geological highway maps and GeoTour booklets. A popular geoscience book and a national climate change poster series were inspired by Geoscape work. Begun in 1994, Geoscape has drawn dozens of Canadian geoscientists and educators into outreach efforts. This paper summarizes the accomplishments of Geoscape and some of the lessons we learned along the way.SOMMAIREGéopanorama est le nom d'une activité géoscientifique de sensibilisation à long terme menée par le personnel du bureau de Vancouver de la Commission géologique du Canada (CGC) visant à créer des liens entre les gens et la terre sur laquelle ils vivent.  Bien que visant largement la sensibilisation en Colombie-Britannique, l’activité a été menée à travers le Canada et soutenue grâce à un certain nombre de programmes différents de la CGC.  Quelques 35 productions de Géopanorama ont déjà été réalisées, dont Géopanorama, GeoMap, Waterscape, une série d’affiches sur le changement climatique, ainsi que des cartes routières géologiques et des livrets touristiques GeoTour.  Un livre géoscientifiques grand public et une série nationale d’affiches sur le changement climatique découlent directement de Géopanorama.  Commencée en 1994, Géopanorama a inspiré les efforts de sensibilisation de dizaines de géoscientifiques et d’éducateurs canadiens.  Le présent article présente un sommaire des réalisations de Géopanorama ainsi que certaines des leçons que nous avons apprises en cours de route.


2007 ◽  
Vol 17 (1) ◽  
pp. 58-82
Author(s):  
Emmanuelle Dyotte

Résumé Le présent article propose de réexaminer le film Sans soleil (Chris Marker, 1982) sous l’angle de la position théorique mise en place par la figure du flâneur de Walter Benjamin, qui illustre l’expérience d’une pratique active de la mémoire à travers le déplacement dans l’espace. Cette relecture s’appuie sur des théories élaborées dans le champ de l’anthropologie contemporaine, dressant le portrait d’un nouveau rapport à l’espace, caractéristique de la situation politique occidentale actuelle. Cette situation met en place des possibilités de rencontres qui s’articulent sur une relation contingente à l’espace plutôt qu’au temps ou au récit, reconfigurant aussi le rapport à l’identité. Les images du film de Marker proposent une nouvelle expérience des espaces qui bouleverse notre regard souvent « touristique » sur le monde extérieur. L’étude de Sans soleil permet également d’aborder la notion de rencontre selon deux perspectives différentes. D’une part, le film aborde le problème du désir de rencontre et du constat de l’impossibilité de sa réalisation, thème qui se manifeste dans la relation de la narratrice et du voyageur Krasna. Mais, d’autre part, la rencontre est parfois représentée comme possible, certaines des images éparses qui composent le film donnant à voir des formes particulières de relations aux espaces, qui permettent d’établir un certain rapport avec ceux qui les habitent ou les ont habités. Ainsi, à la lumière des problématiques abordées par l’anthropologie contemporaine et de la figure du flâneur de Benjamin, le rapport à l’espace tel qu’il est représenté dans Sans soleil nous invite à repenser les notions d’expérience, de corps, de relation et d’identité.


2012 ◽  
Vol 38 (2) ◽  
pp. 439-463 ◽  
Author(s):  
Bertrand Cassegrain

Lors d’un safari, vous apercevez une lionne sur le point d’attaquer une gazelle. Or, vous êtes un partisan des droits des animaux. La gazelle a le droit de vivre, donc vous estimez devoir la sauver des griffes du félin. Toutefois, sauver la gazelle signifie violer le droit de la lionne de subvenir à ses besoins. Que vous sauviez la gazelle ou que vous laissiez la lionne la manger, il semble que vous soyez moralement condamnable. Certains estimeront que cette situation est absurde et qu’elle est due à l’attribution de droits aux animaux. De ce fait, nous ne devrions pas leur en attribuer. Le présent article tente d’expliquer pourquoi nous ne devons pas intervenir dans les cas de prédation chez les animaux sauvages (1) sans que cela ne mène à des conséquences absurdes en regard d’une théorie des droits des animaux (2) sans que cela ne soit problématique pour le devoir d’assistance à personne en danger généralement accepté et (3) tout en étant en accord avec, au moins, une théorie de la défense d’un tiers.


Author(s):  
Hermann Mikonda ◽  
Bertrand-Michel Mahini

Certaines études considèrent la République du Cameroun comme faisant partie de la catégorie d’États fragiles. Le présent article se propose, à partir de ces travaux, d’ouvrir à nouveau le débat sur l’appartenance supposée ou réelle de cet État à ladite catégorie. Dès lors, l’analyse puise l’essentiel de sa démarche dans le portefeuille théorique du constructivisme social et de l’interactionnisme. Il est concrètement question de se demander s’il est vrai que le Cameroun présente les traits de caractère de la fragilité. Ce faisant, l’on montrera que les dynamiques développementalistes mises en œuvre par les pouvoirs publics et les partenaires internationaux le soustraient de cette situation négative pour l’orientation résolument sur le sentier du développement durable.


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