scholarly journals Déconfiner la perception scientifique en france

2020 ◽  
Vol 10 ◽  
pp. 19-32
Author(s):  
Véronique Gignoux-Ezratty

La pandémie de la Covid-19 amène à repenser le monde, à prendre conscience de la nécessité d’un nouveau modèle socio-économique. Mais comment faire quand il existe un déni de la rigueur scientifique dans le monde politique et médiatique comme en France ? Combien de discours sur l’efficacité d’une politique économique sont basés sur une hypothèse fausse, celle que "corrélation veut dire causalité" ? Pourquoi y-a-t-il tant de débats télévisés où des polémistes s’improvisent experts ou expertes ? Pourquoi des gouvernants sont incapables de prendre en compte des questions de logistique basiques pour la mise à disposition de masques de protection ? Pourquoi l’enseignement des mathématiques et des sciences font l’objet depuis plusieurs dizaines d’années d’un dénigrement construit par une répétition d’arguments infondés ? La capacité collective de repérer ce qui est scientifiquement prouvé et ce qui ne l’est pas, manque à la France et à un grand nombre de pays industrialisés. Il s’agit d’un handicap qui impacte directement la capacité d’évoluer vers une économie acceptée par la majorité des citoyens et basée sur le réel. Cette incapacité alimente le risque de crise économique et d’explosions sociétales. Ce qui est fait défaut n’est pas une connaissance des dernières découvertes scientifiques, mais celle des fondamentaux de la rigueur scientifique, des limites des modèles et de la valeur des sondages. Pour changer la compréhension des sciences, deux leviers sont possibles. Le premier porte sur la conscience du grand public et des médias, le deuxième sur la gouvernance de l’enseignement des sciences à l’école. Cette communication fait l’état des lieux en France, propose des hypothèses sur les évolutions socio-culturelles d’ordre systémique qui ont conduit à cette situation. Deux actions nécessaire dans deux champs sont développées : la communication médiatique et l’éducation en sciences.

Author(s):  
Isabelle Courcy ◽  
Alena Valderrama ◽  
Lindsay Weis-Heitner ◽  
Mathieu Giroux ◽  
Lucila Guerrero ◽  
...  
Keyword(s):  

Ce projet est issu d’une préoccupation quant au besoin de développer des outils de communication faciles à comprendre et qui répondent au plus grand nombre de parents d’enfant(s) autiste(s) ayant récemment reçu leur diagnostic. Dans une approche systémique de la littératie en santé (Sørenson et al., 2012), nous avons développé une grille pratique de manière à soutenir la rédaction de documents et leur amélioration afin de les rendre plus compréhensibles pour le grand public. La démarche réalisée s’est caractérisée par le croisement des perspectives de différents publics concernés : professionnels, parents, adultes autistes. Ce projet novateur est l’un des premiers à avoir exploré les enjeux de littératie dans le contexte de l’autisme.


2013 ◽  
Vol 317 (317) ◽  
pp. 51 ◽  
Author(s):  
Aurélien Masson ◽  
Jean-Marc Julien ◽  
Luc Boedt

L'importance de l'hévéa (caoutchouc), Hevea brasiliensis, en tant que culture de rente ne cesse d'augmenter justifiant de s'intéresser à de nouvelles techniques de clonage plus efficaces que le greffage (écussonnage) traditionnellement utilisé pour la production industrielle de matériel de plantation de qualité supérieure. Les bonnes performances sur le terrain (croissance rapide, haut rendement) des hévéas produits par embryogenèse somatique n'ont été constatées jusqu'à présent qu'à l'échelle expérimentale. La propagation de masse in vitro par embryogenèse somatique ou microbouturage de clones d'hévéas sur leurs propres racines reste pénalisée par un manque de réactivité de la plupart des génotypes sélectionnés et par des coûts de production prohibitifs. Face à cette situation, la propagation par bouturage de clones matures sélectionnés issus de micropropagation in vitro a été tentée par la SoGB en Côte d'Ivoire comme une alternative possible à l'utilisation exclusive des techniques in vitro. Les deux clones matures industriels, A (70 ans) et B (53 ans), ont d'abord été rajeunis in vitro par embryogenèse somatique puis micropropagés en plus grand nombre par microbouturage. Après acclimatation, les microboutures enracinées in vitro ont été rempotées dans des pots individuels pour être gérées de manière intensive comme pieds-mères destinés au bouturage. Après 3 semaines en conditions horticoles adéquates, les taux d'enracinement obtenus pour les boutures des clones A et B ont été respectivement de 74,6 % (1203/1613) et 76,5 % (198/259). Les racines adventices néoformées étaient généralement vigoureuses. A l'issue d'une phase d'acclimatation réussie, les boutures se sont développées de façon conforme pour atteindre 4 mois plus tard une hauteur de 25-30 cm suffisante pour être plantées au champ. En sus d'une plus grande vigueur et conformité sur le terrain, les clones issus de bouturage peuvent être produits plus rapidement, sur des surfaces plus réduites à moindre coût et dans des conditions de travail plus faciles par rapport aux plantes issus d'écussonnage. Des analyses en cours devraient permettre d'établir les avantages comparatifs des boutures par rapport aux plants écussonnés en ce qui concerne d'autres caractères à fort impact économique tels que le rendement de latex.


2005 ◽  
Vol 9 (3) ◽  
pp. 225-246
Author(s):  
Marcel Daneau
Keyword(s):  

L'industrie de la construction domiciliaire a une incidence extrêmement importante sur l'économie globale du Québec. Les investissements de ce secteur et la main-d’œuvre utilisée à des fins de construction sont considérables. Par ailleurs, l'industrie de la construction domiciliaire est fortement décentralisée par suite du très grand nombre de constructeurs alors que la production des matériaux de construction est centralisée. Cette situation soulève de sérieux problèmes d'efficacité et de prix. Enfin, la poussée démographique au Québec accroît la demande de logements à un rythme que l'on parvient difficilement à suivre dans les milieux urbains surtout.


2005 ◽  
Vol 9 (1) ◽  
pp. 57-80 ◽  
Author(s):  
Estelle Lebel ◽  
Marguerite Lavallée

L'arrivée en plus grand nombre des femmes en réalisation télévisuelle coïncide avec des changements menaçants pour la profession. Les auteures posent le problème de l'incidence de cette situation sur la pratique et le maintien des femmes dans cette profession où leur minorisation a été contrée par des programmes d'équité. Les résultats d'un questionnaire sur la place des réalisatrices dans la profession et leurs perceptions des différents aspects de leur pratique, par rapport au point de vue des réalisateurs, montrent des différences sur divers plans. Ils révèlent également une évolution de la profession différente selon les générations, la présence de préjugés à l'égard de la facilité des femmes à exercer le métier et la conscience qu'ont celles-ci des enjeux d'une représentation équitable dans la profession. L'introduction des nouvelles technologies dans la réalisation de télévision, quoique bien acceptée des réalisatrices, risque, par les effets secondaires qu'elles entraînent, d'affecter à plus ou moins long terme, leur présence dans la profession.


2005 ◽  
Vol 12 (3) ◽  
pp. 361-377
Author(s):  
Ralph D. Vicero

Au cours du XIXe siècle, le Canada a subi une lourde perte plus ou moins continue de sa population qui se dirigeait vers les États-Unis. Étant donné sa situation particulière au sein de la Fédération canadienne, cet exode avait des implications de grande portée pour le Canada français, plus spécialement pour le Québec. Bien que les Canadiens français se soient répartis à travers les États du nord, la Nouvelle-Angleterre devenait au cours du siècle le foyer grandissant de leur émigration. Entre 1850 et 1900, on estime que le nombre net d'immigrants canadiens-français pouvait se chiffrer à 340,000 pour cette seule région. II est aussi probable qu'au moins le même nombre ait déménagé de façon temporaire. En fait, il serait difficile de contester la thèse d'Albert Faucher, à savoir que l'émigration vers le sud ait été « l'événement majeur de l'histoire canadienne-française au XIXe siècle » .II est donc quelque peu étonnant que les chercheurs aient accordé si peu d'attention à ce mouvement migratoire et à la répartition de population canadienne-française aux États-Unis, qui devait en résulter. On peut en partie expliquer cette situation par ce qu'on a cru être un manque d'information, surtout un manque de données statistiques facilement disponibles. Le fait que le service de recensement des États-Unis n'ait pas réussi avant 1890 à recenser séparément les anglais et les français parmi sa population d'origine canadienne constitue l'un des principaux obstacles qui devaient vouer à l'échec les efforts d'un grand nombre de chercheurs. Ce problème a été partiellement résolu en 1890 par le dénombrement séparé de la population canadienne-française de première et seconde génération. On a omis cependant le groupe remontant aux générations antérieures dont le nombre s'accroissait rapidement. Pour une analyse spatiale, les données perdent malheureusement beaucoup de leur valeur — en particulier pour la Nouvelle-Angleterre — puisqu'elles n'ont pas été publiées par division civile à l'échelle inférieure à celle du comté. Et même à ce niveau, les données ne s'appliquent qu'à la population canadienne-française née au Canada. II s'ensuit qu'une grande partie des écrits historiques, particulièrement ceux qui ont trait à l'immigration d'avant 1890, sont imprécis et même souvent de nature conjecturale ou trompeurs. Les obstacles sur lesquels ont si longtemps achoppé les historiens sont ceux que nous avons rencontrés dans nos recherches pour l'étude de l'immigration canadienne-française en Nouvelle-Angleterre avant 1900. Cependant nous avons été quelque peu étonnés de découvrir qu'il existait en fait une grande variété de sources. Une partie seulement de ces sources ont été utilisées par les chercheurs, d'autres n'ont reçu qu'un bref coup d'œil. Ce texte a pour but d'examiner brièvement ce matériel précieux, souvent obscur, et de suggérer comment, par l'utilisation de certaines sources manuscrites, on peut arriver à des résultats très significatifs dans l'étude de l'immigration et du peuplement canadien-français en Nouvelle-Angleterre et dans l'ensemble des États-Unis au cours du XIXe siècle. Nous n'avons pas l'intention d'épuiser le sujet abordé ; le matériel généralement connu et facilement disponible sera simplement signalé. Nous mettrons plutôt l'accent sur les sources plus précieuses ayant trait à la Nouvelle-Angleterre, qui sont passées en général inaperçues et qui contiennent des données statistiques importantes.


2015 ◽  
Vol 43 (1) ◽  
pp. 45-62
Author(s):  
Anne-Marie Émond ◽  
Lisandra Eick de Lima ◽  
Dominic Marin

L’avènement de l’art contemporain provoque une rupture par rapport aux autres formes d’art qui l’ont précédé, ce qui oblige la population à modifier son regard. Cette situation n’est pas sans conséquences puisque, comme le soulignent plusieurs chercheurs, dont des muséologues, éducateurs et théoriciens de l’art, l’art contemporain est à l’origine d’un malaise éprouvé par la population en général. Un groupe de recherche s’est intéressé à cette problématique et a mis sur pied, en 2006, un programme de recherche intitulé « Étudier et favoriser la réception de l’art contemporain auprès du grand public ». L’objectif principal de la recherche est de mieux comprendre la nature et les sources de ce malaise et, si possible, de le dissiper. Le projet du groupe se concentre non pas sur le rejet, mais sur les sources de plaisir que peut procurer l’appréciation de l’art contemporain. Pressentant l’importance du plaisir dans l’exécution ou le déroulement d’une action, telle que la visite d’une exposition, le groupe de chercheurs a identifié les sources de plaisir qui peuvent émerger chez le grand public, à la suite du traitement d’oeuvres d’art contemporain dans un contexte muséal. Le présent article présente la typologie de ces sources de plaisir.


Author(s):  
Josée Audet ◽  
Étienne St-Jean

Il existe au Québec comme ailleurs de bonnes raisons de s’inquiéter du retrait prochain des affaires d’un grand nombre de dirigeants de PME. La présente étude vise à documenter la situation dans l’industrie forestière de récolte en ce qui a trait à la présence d’aspirants repreneurs parmi les travailleurs forestiers. Nous nous intéressons plus particulièrement à la phase de préparation du repreneur, alors qu’il envisage de démarrer une entreprise, en hésitant toutefois entre le repreneuriat ou le démarrage « classique ». Les résultats montrent que pour l’instant, le plus grand frein au repreneuriat est la situation économique précaire de l’industrie. Cette situation incite les aspirants repreneurs à remettre à plus tard leur projet et rend aussi plus difficile son financement. Cette deuxième barrière est pratiquement insurmontable vu le montant élevé nécessaire pour financer l’acquisition d’une entreprise de récolte ou les actifs requis pour en démarrer une. Par ailleurs, l’évaluation du prix à payer pour acheter une entreprise de récolte et l’accès à l’information sur les entreprises possiblement à vendre ne semblent pas causer de problèmes majeurs. En conclusion, il semble qu’à défaut de mettre en place des conditions gagnantes pouvant inciter les travailleurs forestiers démontrant un potentiel entrepreneurial à reprendre, ce sont vraisemblablement d’autres acteurs de l’industrie qui le feront.


Author(s):  
Marc-André Delisle

RÉSUMÉCet article est une interrogation sur la portée et la signification de la solitude des personnes âgées. Pour rédiger ce texte, un grand nombre de documents québécois, canadiens et étrangers out été dépouillés. La priorité a toutefois été donnée aux études réalisées au Québec, études généralement méconnues. Dans un premier temps, ont été définis les concepts les plus souvent employés pour parler des phénomènes en cause, soit ceux de solitude, d'isolement social, et de sentiment de solitude. Puis, l'ampleur des phénomènes a été estimée à partir des données disponibles. Après quoi, leurs antécédents ont été examinés pour comprendre la signification des faits constatés. Enfin, des directions de recherche ont été proposées. Il ressort de ce travail que la solitude des personnes âgées est un problème plus complexe qu'il ne paraît. Même si les gens âgés isolés et (ou) qui se sentent seuls sont minoritaires, cela ne veut pas dire que tous leurs besoins socio-affectifs sont comblés. Ces gens passent de longs moments seuls et cela module toute leur existence. Cette situation, qui est la résultante de la place qu'ils occupent dans la société, a probablement une influence sur l'ensemble de leur comportement. Or, cette hypothèse de travail n'a pas fait l'objet d'un grand nombre de recherches en gérontologie. Cet article met done en évidence des aspects du phénomène de la solitude des personnes âgées peu souvent abordés par la littérature gérontologique.


Author(s):  
Dorval Brunelle

Depuis les années 1970, la situation économique et sociale n’a cessé de se dégrader aux États-Unis. On invoque souvent à ce sujet l’endettement du pays, le déficit budgétaire de même que la balance commerciale défavorable. Crise de croissance et problèmes de modernisation industrielle semblent reliés. Or cette situation et les mesures de redressement qu’elle commande n’ont pas le même impact pour tous les groupes sociaux. Et à ce sujet le reaganisme est forcément en cause. Après avoir situé la politique de Reagan dans son contexte historique, l’auteur nous présente rapidement le contenu idéologique de sa politique économique de même que ses principales réalisations. Alors que les retraités de l’État et de l’armée ainsi que les personnes âgées obtenaient certains avantages, une couche importante de la population américaine perdait du terrain, les paiements de transfert aux pauvres ayant été réduits. Comment évaluer les choix politiques de Reagan ? L’impasse dans laquelle se trouvaient déjà les États-Unis lorsque le président Reagan a été élu n’a vraisemblablement pas été dénouée par le recours à une économie politique de l’offre. La marge de manoeuvre qui reste au futur président et à tout le pays semble maintenant à toutes fins pratiques inexistante.


2008 ◽  
Vol 43 (3) ◽  
pp. 111-131 ◽  
Author(s):  
Alexandra Saemmer

Résumé Depuis quelques années, les sites Web personnels, les blogues, journaux intimes, les sites de poésie, les chroniques personnelles prolifèrent en ligne : le succès des Skyblogs, supports de publication destinés aux adolescents, n’est que l’indicateur le plus médiatisé d’un phénomène qui touche toutes les couches de la population. Le statut d’auteur semble désormais accessible à tout le monde. La possibilité de toucher plusieurs millions d’internautes, l’espoir de se faire « repérer » un jour par un éditeur papier, motivent un grand nombre d’auteurs à mettre leurs productions textuelles sur le Web. L’on peut cependant constater que beaucoup de blogues, journaux intimes et romans-feuilletons « en réseau » se présentent sous des formats assez traditionnels : le lien hypertexte, outil syntaxique révolutionnaire, n’est utilisé qu’à l’intérieur d’un sommaire facilitant le « feuilletage » du matériel textuel ; l’animation textuelle, outil sémantique renouvelant profondément l’aspect graphique de l’écrit, est quasiment absente de ces créations, ou bien elle se trouve réduite à une fonction de gadget. Les codes de programmation informatiques, présents sous la surface lisse de l’écran, ne jouent qu’un rôle de langage secondaire. À côté de cette première forme de littérature en réseau s’est développée une deuxième, encore peu connue du grand public, et qui donne lieu à des trouvailles beaucoup plus surprenantes. Depuis une dizaine d’années, loin des circuits de publication et de diffusion des littératures papier, des cercles, des communautés d’écrivains se sont formées autour de l’idée d’une littérature numérique exploitant pleinement les potentialités du médium « ordinateur ». L’animation, l’interactivité et une programmation créative caractérisent ces nouvelles créations littéraires sur support numérique. C’est ainsi dans les calligrammes et métaphores animés et dans l’animation syntaxique, dans les relations intersémiotiques entre le texte animé et l’image fixe, entre le texte fixe et l’image animée que se dessine une première particularité de la littérature numérique. Deuxièmement, c’est la dynamisation de l’écrit par le lien hypertexte (que le lecteur active par clic) qui incite un nombre grandissant d’auteurs à expérimenter avec le support numérique. Un troisième « genre » de la nouvelle littérature numérique se fonde sur la réflexion concernant le rôle du programme. Le premier but de cet article est de présenter les convergences et les différences entre les trois principaux genres de la littérature numérique. À partir d’un certain nombre d’exemples représentatifs, je propose ensuite des outils d’analyse adaptés à ces nouvelles formes de création littéraire.


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