scholarly journals Les effets d’un partenariat entre l’Université de Saint-Boniface et les organismes communautaires dans la formation des intervenantes et intervenants à travers le Projet transdisciplinaire en santé communautaire (PTSC)

2017 ◽  
Vol 22 (2) ◽  
pp. 174-185
Author(s):  
Halimatou Ba ◽  
Florette Giasson ◽  
Hélène Archambault ◽  
Julie Gauvin

En milieu minoritaire francophone, les organismes communautaires jouent un rôle important dans la prise en charge des populations vulnérables. Ils constituent un groupe particulièrement à risque à cause de la complexité de leurs besoins qui sont souvent liés aux déterminants sociaux de la santé. Cette prise en charge nécessite de la part des intervenantes et intervenants sociaux des compétences professionnelles transdisciplinaires et des pratiques renouvelées. Pour favoriser la pratique transdisciplinaire dans le domaine des services de santé et services sociaux en milieu minoritaire francophone et réduire les inégalités sociales que vivent les populations, l’Université de Saint-Boniface a lancé le Projet transdisciplinaire en santé communautaire, en partenariat avec des organismes qui oeuvrent dans la communauté francophone à Winnipeg. L’article décrit cette recherche-action, qui a été réalisée durant trois années consécutives, en concomitance avec la formation théorique. Les résultats permettent de décrire l’acquisition de compétences professionnelles par les étudiantes et étudiants inscrits au projet, l’intégration de l’approche transdisciplinaire dans les pratiques au sein des organismes communautaires, ainsi que le renforcement d’un partenariat université-organismes communautaires. L’article identifie quelques enjeux et recommandations issus de cette formation transdisciplinaire.

2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S87-S87
Author(s):  
M.V. Carlin

Les personnes migrantes et refugiées que l’on reçoit au centre, souvent orientées par les services sociaux des CADA et des PASS qui sont en première ligne pour les populations vulnérables ou fragilisées. Un cas sera détaillé pour illustrer cette problématique de l’exil et de l’impact du traumatisme sur la personnalité et sur la structure psychique. L’auteur soulignera l’importance cruciale de l’écoute de la souffrance sociale, de l’élaboration diagnostique grâce à la confrontation des modèles explicatoires et à la nécessaire réponse globale sociale et psychothérapeutique. Analyser et comprendre l’impact des déterminants sociaux, sociétaux, culturels et structurels de la personnalité préfigure notre approche centrée sur la personne.


2006 ◽  
pp. 25-32 ◽  
Author(s):  
Benoît Gaumer

À la fin des années soixante au Québec, à la faveur d’une enquête sur le domaine de la santé et du bien-être social, un modèle social est développé pour définir un nouveau « régime de la santé ». L’enquête n’a pas porté sur la santé publique, mais le ministère des Affaires sociales nouvellement créé regroupe mission sociale et mission de santé sous une même autorité centrale; des structures périphériques sont mises en place pour concrétiser ces missions, mais sans véritables liens entre elles. Au fil des années, plusieurs réformes du système de santé et de services sociaux vont se succéder, modifiant les structures sans bouleverser vraiment la nature de ces missions et leurs relations. En 1985, le ministère des Affaires sociales devient le ministère de la Santé et des Services sociaux; ce changement traduit un certain recul de la prise en charge de la dimension sociale de la santé. Par contre, la prise en compte de celle-ci dans la nouvelle politique de santé publique paraît encourageante.


2015 ◽  
Vol 24 (3) ◽  
pp. 96-103 ◽  
Author(s):  
Sylvie Stachenko ◽  
Jeanine Pommier ◽  
Cécile You ◽  
Marion Porcherie ◽  
Justine Halley ◽  
...  

Depuis le rapport de la Commission sur les Déterminants Sociaux de la Santé, plusieurs pays ont commencé à intégrer à leurs plans de santé la question des déterminants et de leur impact sur les inégalités de santé. En France, la création des Agences Régionales de Santé en 2009 est considérée comme une opportunité pour agir sur les inégalités sociales de santé (ISS) avec les instances régionales, départementales et locales qui détiennent les leviers appropriés. A la suite d’une analyse thématique des projets régionaux de santé, visant à identifier l’intégration des ISS ainsi que les approches retenues pour les aborder, quatre régions ont été étudiées plus finement. Des entretiens collectifs et individuels ( N = 45 interviewés) ont été menés auprès d’acteurs de terrain et institutionnels, afin de mieux comprendre et identifier les types de programmes et processus pour réduire les ISS. Nos analyses font ressortir une prise en compte généralisée des ISS dans les documents de planification et de programmation des instances régionales, des stratégies régionales qui restent centrées sur les populations vulnérables avec une faible considération du gradient social, l’existence d’instances de concertations intersectorielles dans les quatre régions qui constituent un potentiel de gouvernance important à mieux exploiter, l’existence de modalités de suivi et d’évaluation des ISS qui restent à consolider, et une forte mobilisation de plusieurs secteurs dans les processus régionaux de consultation des publics et des acteurs, mais des résultats variables, souvent reliés au niveau de ressources investies et des approches privilégiées. L’analyse de ces expériences françaises démontre un intérêt croissant pour l’action sur les déterminants sociaux de la santé et les ISS ; mais leur opérationnalisation, toujours en cours, appelle à des analyses plus fines qui permettront de mieux éclairer les politiques publiques.


2017 ◽  
Vol 42 (1) ◽  
pp. 205-222 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Denis Pouliot-Morneau ◽  
Janie Houle ◽  
Julie Bordeleau ◽  
Sébastien Laroche ◽  
...  

Le Plan d’action en santé mentale 2015-2020, du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec, comprend des mesures « favorisant le plein exercice de la citoyenneté ». Il mise sur la mobilisation de tous les partenaires. Participation aux instances et citoyenneté vont de pair, mais jusqu’à récemment il n’existait pas de mesure de la citoyenneté qui aurait permis d’observer empiriquement d’éventuelles avancées en cette matière. Nous avons utilisé les résultats d’une nouvelle mesure de la citoyenneté validée pour structurer des groupes de discussion avec 18 usagers de services de santé mentale québécois ; ils ont ainsi commenté les résultats à la mesure administrée auprès de 800 autres répondants. Pour mener l’évaluation, deux types de données ont été mis à contribution de manière croisée, soit dans le cadre d’une méthode mixte. En effet, des données quantitatives ont été générées à partir des résultats à la mesure de la citoyenneté, tandis que des entrevues de groupe ont permis de produire des données qualitatives ici présentées sous forme d’extraits de ces entrevues. Avec 57,9 %, c’est pour la dimension « implication dans la communauté » que le résultat est le plus faible. Les participants aux entrevues de groupe ont commenté ce résultat en suggérant que l’implication dans la communauté se manifeste souvent d’abord par l’exercice d’un travail ; c’est d’ailleurs pour la question « Vous avez accès à du travail » que le score est le plus faible d’entre tous les 23 items, à égalité avec la possibilité d’influencer la communauté (50,3 %). D’autre part, le fait que ce soit pour l’item « Vous êtes traités avec dignité et respect » que le résultat soit le plus élevé s’explique peut-être par la possibilité que, en prenant davantage conscience de l’influence des déterminants sociaux (ce n’est donc pas volontairement que nous serions malades ou sans-emploi), les participants se regardent eux-mêmes avec plus de dignité et de respect. Ils sentent que le système public les considère davantage comme citoyens à part entière puisqu’il sollicite leur participation. La mesure de la citoyenneté s’est avérée pertinente pour soulever de tels enjeux.


2015 ◽  
Vol 24 (3) ◽  
pp. 87-95 ◽  
Author(s):  
Issa Sombié ◽  
David O. S. Ilboudo ◽  
André Kamba Soubeiga ◽  
Helle Samuelsen

Le Burkina Faso met en œuvre depuis plusieurs années la stratégie de la participation communautaire. Des comités de gestion (CoGes) ont été mis en place dans les centres de santé de la première ligne et doivent participer aux prises de décisions. L’objectif principal de cette stratégie est de favoriser l’utilisation des services de santé et une adhésion massive des communautés aux activités de promotion de la santé. Seulement, on constate que les résultats escomptés par les autorités sanitaires tardent à se réaliser. Le présent article convoque les facteurs liés au contexte socioculturel du district sanitaire, pour analyser le phénomène de la participation communautaire. L’étude s’est déroulée dans le district sanitaire de Tenkodogo, situé dans la région administrative du Centre-est, à environ 190 km de la capitale. Cette étude exclusivement qualitative, a utilisé deux méthodes de collecte : les entretiens individuels et les focus groups. Les participants à l’étude sont les chefs de ménage ( n = 48), les membres des CoGes ( n = 10), les agents de santé ( n = 8) et les agents de santé communautaire ( n = 24). La méthode de l’analyse de contenu a été utilisée pour l’analyse des données. Les résultats de l’étude montrent que plusieurs facteurs socioculturels influencent la dynamique de la participation communautaire dans le district. Ce sont les conditions économiques, la perception négative des services de santé, les inégalités sociales de sexe et d’âge, le faible ancrage social des organisations communautaires, les rivalités inter-villages et les conflits coutumiers. L’étude relève également que les communautés ne perçoivent pas leur implication dans le processus décisionnel des services de santé comme une priorité. Leurs principales attentes s’orientent vers la disponibilité de soins de qualité et à coût réduit.


Author(s):  
Frédéric Lesemann

La question de la prise en charge communautaire de la santé au Québec est aujourd’hui principalement polarisée autour de celle du rôle des Centres locaux de services communautaires (CLSC) institués par la réforme des services de santé et des services sociaux en 1971. Le modèle des CLSC est la résultante de deux fonctions principales que doit gérer l’Etat québécois : une fonction économique de diminution draconienne des coûts pour laquelle le modèle du CLSC joue un rôle primordial car il propose des soins simples, globaux, préventifs, de base, etc., et une fonction sociale, celle d’exercer le contrôle politico-social des catégories sociales pauvres par une politique de participation intégrative. Toute l’évolution récente des CLSC est marquée par la tension que suscite la gestion simultanée de ces deux fonctions contradictoires sous plusieurs aspects. Le contexte de crise économique favorise la prédominance de la fonction économique, ce qui se traduit par une volonté gouvernementale croissante d’intégrer les CLSC dans le réseau des établissements socio-sanitaires, de les normaliser, au détriment de leur fonction d’innovation, de participation, de contestation, d’orientation communautaire, qui donne son caractère original au modèle théorique des CLSC. Aussi les CLSC sont-ils actuellement le lieu d’enjeux importants dans les luttes pour une transformation des pratiques de santé au Québec.


2020 ◽  
Vol 29 (3) ◽  
pp. 101-115
Author(s):  
Majella Simard ◽  
Louise Bouchard

Le vieillissement démographique soulève des enjeux fondamentaux dans la réponse des acteurs sociaux aux besoins manifestés par les aînés sur le plan de la santé. L’objectif de cette contribution est double. Il consiste, d’une part, à identifier les principaux enjeux auxquels sont confrontés les aînés francophones en situation minoritaire sur le plan de la santé et, d’autre part, à examiner la situation des inégalités sociales et les conditions de vie qui en découlent comme déterminant de la santé, de la qualité et de l’accès aux services dans une perspective de développement territorial. Les résultats de notre analyse révèlent que le rapport minoritaire/ majoritaire traduit une inégalité sociale qui, couplée à d’autres déterminants sociaux, contribue de facto à la formation de disparités sur le plan de la santé, d’où la nécessité de mettre en oeuvre une politique à l’endroit des aînés vivant en milieu minoritaire francophone destinée à réduire de tels écarts.


2014 ◽  
Vol 34 (4) ◽  
pp. 247-256
Author(s):  
C Blais ◽  
S Jean ◽  
C Sirois ◽  
L Rochette ◽  
C Plante ◽  
...  

Introduction Avec l'accroissement du fardeau des maladies chroniques, la surveillance est fondamentale pour améliorer la prévention et la prise en charge de ces dernières. L'Institut national de santé publique du Québec a donc développé un système novateur de surveillance des maladies chroniques, le Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), dont les principales caractéristiques, les forces et les limites sont présentées ici. Méthodologie Le SISMACQ est le résultat du jumelage de cinq fichiers médicoadministratifs. Mises à jour annuellement, ses données couvrent actuellement la période du 1er janvier 1996 au 31 mars 2012. Trois étapes en caractérisent le modèle opérationnel : 1) l'extraction et le jumelage des données médico-administratives grâce à divers critères de sélection; 2) les analyses (principalement la validation des définitions) et la production des mesures de surveillance et 3) l'interprétation, le dépôt et la diffusion de l'information. Le SISMACQ permet actuellement l'étude des maladies chroniques suivantes : diabète, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires, ostéoporose, maladies ostéoarticulaires, troubles mentaux et Alzheimer et maladies apparentées. Il permet également l'analyse de la multimorbidité et de la polypharmacie. Résultats Pour 2011-2012, le SISMACQ contenait des données sur 7 995 963 Québécois, et leur moyenne d'âge était de 40,8 ans. Parmi eux, 95,3 % répondaient à au moins un critère de sélection permettant l'application de définitions de cas pour la surveillance des maladies chroniques. Cette proportion variait avec l'âge : de 90,1 % chez les Québécois de 19 ans et moins à 99,3 % chez ceux de 65 ans et plus. Conclusion Le SISMACQ permet la production de données, à l'échelle de la population, sur le fardeau de plusieurs maladies chroniques, sur l'utilisation des services de santé et sur la consommation de médicaments. Il rend possible l'étude intégrée de la combinaison de plusieurs maladies, une approche jusqu'à présent rarement mise en oeuvre dans un contexte de surveillance populationnelle. Le SISMACQ répond aux attributs essentiels d'un système de surveillance et aide à la diffusion de l'information auprès des décideurs en vue d'actions en santé publique.


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