scholarly journals Le choc des cultures : bilan de l’expérience de participation des ressources alternatives à l’élaboration des plans régionaux d’organisation de services en santé mentale

2008 ◽  
Vol 4 (2) ◽  
pp. 43-58 ◽  
Author(s):  
Lorraine Guay
Keyword(s):  
Il Y A ◽  

Résumé L'article présente un bilan de l'expérience de participation des ressources alternatives en santé mentale à l'élaboration des plans régionaux d'organisation de services (PROS) en santé mentale, au cours des années 1988 à 1991. Ce bilan comprend des éléments négatifs et positifs. Parmi les éléments négatifs, il y a la tendance du réseau gouvernemental à imposer sa culture aux ressources communautaires et à traiter ces dernières comme si elles devaient simplement demeurer « complémentaires » des ressources institutionnelles et ainsi permettre de faire des économies. Parmi les éléments positifs, il y a la reconnaissance même de l'existence des ressources alternatives, de la légitimité de leur travail et de leur nécessité. En somme, l'article fait ressortir comment une négociation entre deux cultures est présentement en cours entre le communautaire et l'institutionnel dans le champ de la santé mentale; l'enjeu de cette négociation est le développement d'une approche « autre » que celle propre au modèle médico-hospitalo-centrique.

Frontières ◽  
2018 ◽  
Vol 29 (1) ◽  
Author(s):  
Jean-François Cauchie ◽  
Patrice Corriveau ◽  
Bryan Hamel
Keyword(s):  
Il Y A ◽  

Selon l’OMS, 90 % des suicides sont liés à des problèmes de santé mentale. Or associer le suicide à une altération de l’esprit ne va pas de soi. Au Québec, il est par exemple historiquement aisé de montrer qu’un tel couplage dépasse largement des considérations d’ordre psychiatrique. Sans prendre position davantage dans ce débat, notre analyse de lettres d’adieu part néanmoins du principe que dès lors qu’il y a mise en mots du geste suicidaire, il y a, à travers ce récit, interpellation d’un futur dans lequel l’auteur entend rester acteur de sa vie comme de ce qui la suit. La majorité des lettres de notre corpus rend d’ailleurs explicitement compte des raisons de la mort à venir. Pourtant, dans 91 % des dossiers, le coroner conclut au geste d’un fou. Y compris quand le suicidé précise ne pas l’être.


2015 ◽  
Vol 40 (1) ◽  
pp. 19-33 ◽  
Author(s):  
Jean-François Pelletier ◽  
Larry Davidson

Le partenariat patient en santé mentale et psychiatrie est considéré de nos jours comme une innovation et comme une composante essentielle à des soins de santé mentale personnalisés. Un retour sur le paradigme humaniste inscrit au coeur des travaux précurseurs de Philippe Pinel et Jean-Baptiste Pussin permet cependant de constater que le « traitement moral » qu’ils préconisaient, il y a déjà 200 ans, reposait en bonne partie sur cette mise à profit de l’expérience vécue, particulièrement en contexte de soutien entre pairs. Le mouvement contemporain centré sur le plein exercice de la citoyenneté pour tous et celui plus ancien du traitement moral ont en commun qu’ils insistent tous les deux pour que les personnes atteintes de maladies mentales soient traitées avec dignité et respect. Toutefois, alors que le traitement moral se prodiguait à l’intérieur de l’enceinte asilaire, l’objectif des soins axés sur le plein exercice de la citoyenneté est pour sa part celui d’une vie et d’un soutien dans la communauté et pour tout le monde. Nous suggérons tout de même que Pussin et Pinel ont formulé des idées probablement si avant-gardistes que nous commençons tout juste à les comprendre et à vouloir les appliquer à nos pratiques postasilaires.


Author(s):  
Alexander Wray ◽  
Gina Martin ◽  
Emma Ostermeier ◽  
Alina Medeiros ◽  
Malcolm Little ◽  
...  

Introduction La conjugaison d’une augmentation du comportement sédentaire et d’une baisse de la santé mentale globale chez les enfants et les jeunes canadiens dans les dernières décennies est le signe évident que l’on a besoin de recherche appliquée axée sur l’élaboration et l’évaluation d’interventions interdisciplinaires. Les espaces extérieurs offrent des possibilités d’activité physique et d’interactions sociales, ce qui en fait un cadre idéal pour répondre à ces préoccupations essentielles en matière de santé chez les enfants et les jeunes. Méthodologie Nous avons procédé à une revue rapide de la littérature évaluée par les pairs (n = 3 096) et de la littérature grise (n = 7) afin de sélectionner les interventions en faveur de l’activité physique et de l’appartenance sociale portant sur les espaces extérieurs et visant les enfants et les jeunes (19 ans ou moins) en Australie et en Nouvelle­Zélande, au Canada, en Europe et aux États­Unis. Nous avons déterminé si les interventions étaient efficaces en analysant la conception de l’étude, les intervalles de confiance et les limites signalées, puis en réalisant une synthèse narrative des interventions efficaces. Résultats Nous avons relevé 104 études, dont 70 (67 %) ont été jugées efficaces. Sur l’ensemble, 55 interventions visaient l’activité physique, 10 visaient l’appartenance sociale et 5 visaient les deux. Le jeu (n = 47) et le contact avec la nature (n = 25) étaient les thèmes dominants dans toutes les interventions, la plupart ayant lieu dans une école ou un parc. Nous rendons compte des caractéristiques, des limites et des conséquences de ces interventions. Conclusion L’intégration d’éléments naturels et ludiques dans les espaces extérieurs peut être un moyen efficace d’améliorer l’activité physique et l’appartenance sociale. Il y a un besoin considérable de recherches plus spécifiques au Canada. De nouvelles stratégies, comme l’intégration de la technologie des téléphones intelligents dans la conception et l’évaluation de ces interventions, méritent d’être envisagées.


2008 ◽  
Vol 7 (1) ◽  
pp. 79-83 ◽  
Author(s):  
Jean Panet-Raymond

Résumé Ce texte fait l'analyse des rapports entre l'Etat québécois et, plus particulièrement, le MSSS et les organismes communautaires, dans le contexte de la politique de santé mentale et la politique de maintien à domicile. L'analyse des rapports entre ces organismes, d'une part, et le Ministère et les établissements, d'autre part, révèle des collaborations difficiles et un partenariat qui soulève de sérieuses limites. Il y a néanmoins certains acquis. Si le partenariat est inévitable, il exige du mouvement communautaire beaucoup de souplesse et une stratégie assez pragmatique axée sur la « coopération conflictuelle ».


2006 ◽  
Vol 14 (1) ◽  
pp. 69-80 ◽  
Author(s):  
Deena White ◽  
Céline Mercier

Résumé Au Québec, un consensus semble se dégager ces dernières années sur le besoin de développer des ressources communautaires en santé mentale. Cependant, le concept de ressources communautaires est fragmenté : il y a une distinction à établir, sur le plan conceptuel, entre ressources alternatives et structures intermédiaires. Les deux types de ressources agissent hors les murs des institutions, mais leurs objectifs sont différents de même que les moyens qu'elles proposent pour le soutien dans la communauté des personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Les tentatives pour rendre ces concepts opérationnels tendent à avoir pour effet de masquer leurs différences conceptuelles. La nouvelle politique de santé mentale du Québec, adoptée en janvier 1989, parle de "ressources communautaires" seulement et leur donne un mandat qui ne reflète pas la divergence conceptuelle entre les organisations patronnées par le réseau, et celles qui contestent la domination du réseau. Cela peut entraîner une limitation des types de services qui seront offerte au sein de la communauté, dans le contexte de la nouvelle politique.


Criminologie ◽  
2017 ◽  
Vol 50 (1) ◽  
pp. 51-75 ◽  
Author(s):  
Isabelle V. Daignault1 ◽  
Martine Hébert ◽  
Marilou Pelletier
Keyword(s):  
Il Y A ◽  

L’agression sexuelle pendant l’enfance peut être un événement traumatique pour l’enfant et les membres de sa famille. Il s’agit d’un acte criminel qui nécessite des mesures d’évaluation, d’intervention et souvent de protection immédiate. Dans certains cas, ces mesures donneront lieu à des procédures légales. Bien que nous ayons une connaissance de plus en plus approfondie des conséquences associées à l’agression sexuelle et des interventions thérapeutiques efficaces, nous en savons peu sur l’influence des procédures judiciaires sur le rétablissement des enfants. Cette étude analyse les différentes trajectoires judiciaires d’enfants victimes d’agression sexuelle et leur influence sur la santé mentale des enfants ayant bénéficié d’une psychothérapie dans un centre d’appui aux enfants (CAE). Les résultats indiquent que pour près du tiers des enfants (28 %), des procédures légales allant jusqu’au témoignage à la cour ont été entreprises, le plus souvent, avant la psychothérapie. Les résultats révèlent que dans certaines circonstances, les implications judiciaires ont un effet bénéfique sur le bien-être des enfants. On observe des gains thérapeutiques plus importants chez les enfants qui ont témoigné à la cour et chez ceux pour qui il y a eu des procédures judiciaires, que pour ceux pour qui il n’y a pas eu d’implication légale. Ces résultats initiaux soulignent l’importance de mieux documenter le volet judiciaire et contribuent à définir les conditions favorisant un meilleur rétablissement chez les enfants victimes d’agression sexuelle.


2006 ◽  
Vol 11 (1) ◽  
pp. 133-148 ◽  
Author(s):  
Luciano Bozzini

Résumé Cet article a deux objectifs. 1) Contribuer à mieux faire connaître la tant discutée réforme psychiatrique italienne. 2) Proposer, pour réflexion, débat et action, un certain nombre d'implications que cette réforme soulève par rapport à la discussion actuelle sur la réorganisation des services de santé mentale au Québec. Sur le premier point, le message central des faits est le suivant: il y a moyen de faire une autre psychiatrie si société et intervenants veulent se donner un tel projet. Sur le deuxième point, les principales conditions de succès d'une psychiatrie globale et désinstitutionnalisee apparaissent être les suivantes: des ressources suffisantes; une base aux mains libres (décentralisation poussée de la décision et de l'organisation) mais responsable de l'intégration des services sur un territoire; un patient travail sur la culture et le tissu social local; l'omniprésence (temps/espace) du service sur le territoire; une réponse globale (et désinstitutionnalisee) aux besoins des patients; un travail d'équipe démocratique. Pas de miracles en Italie cependant: dans la société «refroidie» des années 80, la place est à l'expérimentation.


Author(s):  
Jacqueline Roberts ◽  
Gina Browne ◽  
Amiram Gafni ◽  
Michael Varieur ◽  
Patricia Loney ◽  
...  

RésuméCette vue d'ensemble méthodique résume la littérature publicée reflétant l'efficacité des services ou modèles de soins pour les personnes souffrant de démence vivant à la maison ou dans des centres, de soins hospitaliers spécialisés ou dans des maisons de groupe de soutien. Une recherche détaillée de la littérature nous a permis de découvrir des études évaluant les soins de répit, les programmes de jour, la thérapie, la vie en groupe et les unités de soins spéciaux dans les institutions et il y a évidence de l'efficacité de ces programmes. Aucune étude rigoureuse scientifiquement, spécifique aux personnes souffrant de démence, n'a été repérée sur l'efficacité des soins en hospice, de la gestion de cas ou des programmes en milieu externe de psychogériatrique en santé mentale. Tout d'abord, il faut davantage de recherche examinant l'efficacité des différents programmes pour personnes spécifiques et les personnes s'occupant d'elles, avec de différentes caractéristiques et les mesures des dépenses familiales ainsi que les coûts des programmes.


2016 ◽  
Vol 40 (4) ◽  
pp. 79-99 ◽  
Author(s):  
Jean Grenier ◽  
Marie-Hélène Chomienne ◽  
Isabelle Gaboury

Le présent article se veut un plaidoyer pour augmenter l’accessibilité des services psychologiques au niveau des soins de santé primaires en se penchant plus particulièrement sur la pertinence d’inclure des psychologues dans les équipes de santé familiale (ÉSF) en soins primaires en Ontario. Les auteurs présentent leur plaidoyer à partir de deux niveaux d’informations : 1) les résultats scientifiques d’un projet de démonstration financé par les Fonds pour l’adaptation des soins de santé primaires (FASSP) dans lequel des psychologues ont été intégrés à des cliniques de médecine familiale ; et 2) les commentaires, expériences et observations générales des auteurs au cours des dix dernières années en ce qui concerne l’inclusion de psychologues en soins primaires en Ontario. Le projet de démonstration ainsi que l’expérience clinique soutenue des auteurs en santé mentale en soins primaires sont à divers égards, cohérents avec la littérature scientifique. Les équipes interprofessionnelles devraient bénéficier davantage d’une combinaison judicieuse de divers types de professionnels de la santé mentale pour répondre efficacement aux complexités des problèmes de santé mentale de la population desservie. On ne peut s’attendre à ce qu’un seul type de professionnel de la santé mentale sur une équipe soit en mesure de répondre adéquatement à tous les niveaux de complexité des problèmes rencontrés en soins primaires. En ce moment, il y a un manque à combler dans les ÉSF et les soins primaires au sens large, et il semble tout à fait logique que les psychologues soient davantage invités à joindre l’équipe.


2006 ◽  
Vol 33 (1) ◽  
pp. 65-79
Author(s):  
Christian Perring

Résumé J’explore de façon critique la supposition du DSM1 et de théoriciens tels que Wakefield et Gert selon laquelle les troubles mentaux doivent être attribués à un individu plutôt qu’à un groupe de personnes. Cette supposition est particulièrement problématique en pédopsychiatrie où le système familial est très souvent au centre de l’attention clinique. Il y a bien sûr des éléments de preuve substantiels indiquant que certains troubles mentaux des individus sont causés par leurs relations avec les autres et que leur guérison est grandement facilitée en traitant le groupe, tel que la famille, comme un tout. Malgré cela, il y a eu beaucoup moins de travail conceptuel visant à définir ce que cela pourrait être pour un couple, une famille ou un autre groupe que de se voir attribuer un trouble mental. Pour traiter de cette question, j’utilise un débat entre Wakefield (2000) et Murphy et Woolfolk (2000) sur la question de savoir s’il fait partie du concept de trouble mental que celui-ci soit causé par une dysfonction interne de la personne. Je discute aussi de la proposition faite par Bolton (2000) d’abandonner complètement le concept de trouble mental et d’utiliser plutôt le concept, plus large, de problème de santé mentale. Je soutiens qu’en fin de compte le caractère individuel des troubles mentaux ne constitue pas une vérité conceptuelle a priori, et qu’il faut faire intervenir des considérations pragmatiques pour décider s’il est utile de nous limiter à une telle définition ou si nous pourrions être mieux servis par une définition plus extensive. Je fais le lien avec le pragmatisme et je soutiens qu’une approche pluraliste non réductive est particulièrement appropriée en pédopsychiatrie.


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