scholarly journals Jeunes noirs sous protection : une prise en charge communautaire

2008 ◽  
Vol 5 (2) ◽  
pp. 85-99
Author(s):  
Linda Davies ◽  
Eric Shragge

Résumé Cet article porte sur un projet communautaire de protection de la jeunesse mis sur pied par le Conseil de la communauté noire du Québec en 1988. Il s'agit d'un projet pilote qui s'adresse directement aux familles noires anglophones de Montréal pour répondre de façon concrète aux conséquences du racisme sur la vie familiale des Noirs. L'article brosse le tableau de l'immigration noire au Canada ainsi que des problèmes sociaux qui en ont résulté et fournit une description des services offerts dans le cadre de ce projet - le Black Family Support Project. L'article se termine par une discussion sur le rapport entre ce projet communautaire et la lutte plus globale contre le racisme.

2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 73-74
Author(s):  
E. Loeb

Envisager ce que sera le métier de psychiatre dans 20 ans est un exercice périlleux tant les composantes qui le modèlent au fil des siècles ne connaissent de lois absolues. Si nous devions néanmoins réfléchir sur les évolutions possibles pouvant infléchir sur ce devenir, il est indéniable qu’il appartiendra à la société d’en définir les contours tant la place de l’individu, qu’il soit soigné ou soignant, y joue un rôle central. Cette notion de la place du psychiatre à travers les époques et les courants de pensée est parfaitement illustrée par l’ouvrage de Jacques Postel et Claude Quetel « Nouvelle histoire de la psychiatrie ». En effet, la place du psychiatre au sein de ses contemporains soulève un grand nombre de questions, dont nous pouvons extraire quelques grands thèmes, sans pour autant rentrer dans une énumération exhaustive.Depuis le Traité médico-philosophique sur l’aliénation ou la Manie de Pinel, jusqu’à nos jours, la place de la psychiatrie au sein du corpus médical et son implication dans le mode de prise en charge des patients ne cessent de faire débat entre les tenants d’une approche psycho-dynamicienne et les tenants d’une approche biologique. Pourtant, comme le relève Georges Lantéri-Laura : « Quand on se demande si la psychiatrie renvoie à une pathologie psychique ou à une pathologie organique, on laisse de côté l’évidence assez peu récusable que toute la vie psychique, aussi bien consciente qu’inconsciente, aussi bien intellectuelle qu’affective, et ainsi du reste, fonctionne grâce au système nerveux central et, en particulier, à l’encéphale, et, dans l’encéphale, au cortex. ».La prise en charge « communautaire » du soin psychiatrique, à travers la mise en place des secteurs, reste également une question d’actualité, notamment au travers de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires qui, sans remettre en cause l’organisation des soins en psychiatrie, a remplacé la notion de secteur par celle de territoire.La place du psychiatre dans le cadre de l’accès aux soins primaires est également à redéfinir dans un contexte démographique défavorable, nécessitant de préserver un accès aux soins égalitaire pour tous et sur l’ensemble du territoire, où la notion de parcours de soins prédomine et au sein duquel, et à juste titre, l’ensemble des professionnels de santé et des associations de patients ont un rôle central à jouer. À ce titre, le psychiatre, par le suivi au long cours des patients qu’il accueille, a développé une haute expertise de la prise en charge de la pathologie chronique et des processus qui l’accompagnent que sont l’éducation thérapeutique et la réhabilitation des patients.Enfin, la place du psychiatre à travers l’expertise psychiatrique ne cesse d’interroger la société sur la vision qu’elle a des troubles psychiques et de leurs conséquences juridiques. Depuis la loi de 1838 et jusqu’à encore très récemment, les droits des patients atteints de troubles psychiques nécessitent une vigilance particulière pour leur garantir une protection indispensable dans laquelle le psychiatre joue un rôle clé.


2015 ◽  
Vol 32 (1-2) ◽  
pp. 49-72 ◽  
Author(s):  
Sonia Hélie ◽  
Geneviève Turcotte ◽  
Daniel Turcotte ◽  
Audrée-Jade Carignan

Cette étude propose un premier portrait représentatif des enfants placés auprès d’une personne significative (PS) au Québec après l’entrée en vigueur de nouvelles dispositions législatives en protection de la jeunesse, ainsi que certaines modalités de leur placement. Tous les enfants évalués en protection de la jeunesse en 2007-2008 et placés auprès de PS (n = 941) ou en famille d’accueil (FA) (n = 1 586) avant novembre 2009 sont inclus dans l’étude. Les résultats suggèrent que les enfants confiés à des PS présentent moins de vulnérabilités que les enfants placés en FA. Ils montrent également que le placement auprès de PS est utilisé en début de processus et que l’enfant est retourné chez lui pour l’étape de la prise en charge dans 38 % des cas. Ces résultats sont analysés à la lumière des connaissances actuelles sur ce type de placement dans d’autres pays, et des pistes de réflexion sont dégagées pour améliorer cette pratique de plus en plus fréquente en protection de la jeunesse.


Criminologie ◽  
2006 ◽  
Vol 39 (1) ◽  
pp. 129-150 ◽  
Author(s):  
Marc Tourigny ◽  
Nico Trocmé ◽  
Sonia Hélie ◽  
Marie-Claude Larivée

Résumé Parmi les décisions que les intervenants de la protection de la jeunesse ont à prendre, le recours au Tribunal de la jeunesse afin d’imposer à la famille des mesures de prise en charge représente une décision importante et lourde de conséquences tant pour l’intervenant que pour la famille. Dans ce contexte, la présente étude vise à déterminer les facteurs associés à la décision de recourir au Tribunal de la jeunesse dans les cas où la sécurité ou le développement de l’enfant ont été jugés compromis. L’échantillon comprend 2264 enfants dont les faits signalés ont été jugés fondés et la sécurité ou le développement compromis. Les variables examinées concernent les caractéristiques des enfants, des parents, de la famille, des mauvais traitements et des services reçus. Les résultats de l’analyse de régression multiple par blocs hiérarchiques montrent que la coopération des parents, la chronicité des situations (prise en charge antérieure au cours des cinq dernières années et durée des mauvais traitements/troubles de comportement), la vulnérabilité de l’enfant (jeune âge et nombre de besoins de services), la gravité des situations (abandon de l’enfant, présence de mesures d’urgence et de poursuites criminelles) de même que certains facteurs de risque familiaux (aide sociale et déménagements fréquents) sont fortement associés à la décision de recommander le recours au Tribunal de la jeunesse.


Criminologie ◽  
2007 ◽  
Vol 34 (2) ◽  
pp. 103-122 ◽  
Author(s):  
Marc Daigle ◽  
Gilles Côté

Résumé L'article porte sur un échantillon de 243 hommes incarcérés dans deux villes différentes, échantillon au sein duquel on retrouve des taux élevés d'antécédents suicidaires et de troubles mentaux. Les niveaux de gravité, d'urgence et de risque suicidaires caractérisant ce groupe d'hommes étaient également élevés. Des 243 détenus à l'étude, 43 (17,7 %) présentaient une urgence suicidaire élevée et/ou un trouble mental grave. L'analyse des dossiers institutionnels de ces individus en difficulté a révélé que seulement 35 % d'entre eux avaient été dépistés formellement, mais que 75 % avaient au moins été identifiés informellement. Les dossiers étaient peu annotés et ne rendaient peut-être pas justice au travail clinique qui n'est pas toujours consigné. Ce manque d'informations pouvait néanmoins laisser entrevoir un problème au niveau du suivi des individus. Par ailleurs, de grandes différences étaient observées entre les détenus des deux villes. Les services psychiatriques et de déjudiciarisation offerts dans les communautés respectives pourraient expliquer ces différences en ce qui concerne les prisons. Cela tendrait à démontrer que la prise en charge communautaire des délinquants suicidaires ou souffrant de troubles mentaux peut avoir une influence sur la qualité de vie de ces derniers mais aussi, indirectement, sur celle des personnes vivant ou travaillant en milieu carcéral.


2006 ◽  
Vol 6 (2) ◽  
pp. 126-132 ◽  
Author(s):  
Luc Blanchet ◽  
Renée Dauphinais ◽  
Henri Lavigueur ◽  
Robert Mayer

Après une brève analyse critique de certaines limites de la psychiatrie communautaire, les auteurs font une revue historique du réseau psychiatrique social et de ses caractéristiques. Ils décrivent alors leur manière d’appliquer le concept de réseau, une approche dont l’originalité consiste à demander au patient de réunir son réseau primaire (famille, amis, voisins, etc.) en vue d’identifier les problèmes et de déterminer comment le réseau peut l’aider. Ils développent une approche différente de celle de la psychiatrie communautaire, en mettant l’accent sur le rôle des réseaux primaires comme structure de soutien émotif et comme une solution non psychiatrique. Toutefois, l’intervention de réseau n’est pas prescrite comme une solution à tout et les auteurs concluent en décrivant les limites de leur approche.


2005 ◽  
Vol 36 (2-3) ◽  
pp. 369-386
Author(s):  
Isidore Néron

On présente ici une initiative novatrice découlant des adaptations nécessitées par l'entrée en scène de la Loi sur la protection de la jeunesse. L'auteur décrit d'abord une expérience de prise en charge se déroulant dans un centre de psychiatrie infantile et juvénile; il démontre ensuite comment cette expérience peut apporter une solution à certaines situations intenables dans la prise en charge habituelle ; il termine enfin par un retour aux assises théoriques de cette expérimentation.


2011 ◽  
Vol 69 ◽  
pp. 69-82
Author(s):  
Sylvie Ménard

Cet article décrit la situation des Églises catholique et protestante lors de l’adoption de la première politique de l’enfance de l’État québécois en 1869 et montre comment cette situation évolue jusqu’en 1950, alors que les écoles de protection de la jeunesse remplacent les écoles de réforme et les écoles d’industrie. Nous voyons que les protestants doivent se contenter, faute de ressources, d’une école de réforme pour garçons délinquants moins bien équipée que celle des catholiques jusqu’à l’adoption de la loi fédérale de 1908 qui permet aux provinces le désirant d’établir un tribunal pour mineurs. Lasituation s’inverse durant la période qui s’étend de 1908 à 1950, alors que la philanthropie protestante investit dans un coûteux système de cottages se prêtant mieux que les grandes institutions adoptées par le réseau catholique à l’idée que les protestants se font de l’internement.


Une table ronde consacrée à ce thème a réuni huit personnes impliquées dans l’évolution récente des CLSC, particulièrement en ce qui concerne leur activité médicale et sanitaire. Les CLSC entendent promouvoir une nouvelle conception de la santé (et non de la maladie). Si leurs débuts ont été difficiles (conflits entre les groupes professionnels, les administrateurs, les usagers, le gouvernement), ils semblent avoir acquis leur vitesse de croisière. Les CLSC produisent des pratiques vraiment nouvelles, dans les modalités de la pratique médicale, la prise en charge communautaire de la santé, la santé familiale et infantile, la santé au travail, etc. La table ronde décrit de nombreuses initiatives dans ces domaines qui toutes mettent l’accent sur la participation de la population, l’approche globale, multidisciplinaire et déprofessionalisante des problèmes identifiés. Si les CLSC sont encore en nombre restreint (80 sur 250 prévus), si leur budget ne représente même pas celui du principal hôpital de Montréal ($63 millions), leur influence n’en est pas moins de plus en plus déterminante sur l’ensemble du réseau des établissements sanitaires et sociaux, ainsi que sur les organisations professionnelles médicales. Pour toutes ces raisons, les CLSC représentent un enjeu politique de taille et la volonté du gouvernement d’assurer leur développement est très incertaine. Il importe que la population se mobilise pour exiger la poursuite de la réforme socio-sanitaire dont ils sont le symbole.


Author(s):  
Anne Fournier

Cet article porte sur l’application de la Loi sur la protection de la jeunesse en milieux autochtones au Québec et plus particulièrement sur l’initiative de la nation atikamekw en cette matière. Il situe d’abord le régime général de protection de la jeunesse dans le contexte de son adoption à la fin des années 1970 et fait état des difficultés de son application en milieux autochtones au Québec. Il précise le contexte dans lequel est intervenue la prise en charge des services sociaux par les Atikamekw et leurs efforts pour créer, puis pour expérimenter, un régime particulier de protection de la jeunesse applicable à leurs membres. Ce régime particulier est à l’origine de l’inclusion de l’article 37.5, de droit nouveau, dans la loi, lequel permet désormais au gouvernement du Québec de conclure une entente avec une nation, une communauté ou d’autres groupes autochtones afin d’appliquer un régime particulier de protection de la jeunesse sur un territoire déterminé. Le Système d’intervention d’autorité atikamekw (SIAA) constitue le régime particulier qui s’applique aux Atikamekw issus des communautés de Manawan et de Wemotaci depuis un peu plus de 15 ans. Le SIAA évolue aux côtés du régime étatique. Il comporte ses propres acteurs et son propre fonctionnement, lesquels seront décrits. Les points de convergence et de divergence entre le régime général et le régime particulier de protection de la jeunesse seront exposés et l’article sera complété par le partage de quelques résultats découlant de l’application du SIAA.


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