French Historical Studies
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Published By Duke University Press

1527-5493, 0016-1071

2021 ◽  
Vol 44 (4) ◽  
pp. 749-767
Author(s):  
Sarah Sussman
Keyword(s):  

2021 ◽  
Vol 44 (4) ◽  
pp. 645-674
Author(s):  
Noëmie Duhaut

Abstract This article examines the rhetorical strategies put in place by French Jewish activists to demand equal civil and political rights for Jews in southeastern Europe in the second half of the nineteenth century. It identifies the parallel they drew between the abolition of slavery and Jewish emancipation as a central plank in this campaign. Through references to the antislavery movement, French Jews sought to make Jewish emancipation a matter of international law and mobilize different constituencies at home and abroad. Drawing on the biblical story of the Exodus, this abolitionist rhetoric was an attempt to challenge the Christian nature of abolitionism and oppose exclusionary views of European society. The emergence of this new emancipatory discourse is analyzed within the national framework of France as well as in a broader eastern European and world context. Cet article étudie les stratégies rhétoriques mises en place par les militants juifs français pour revendiquer l’égalité civique et politique des Juifs de l'Europe du sud-est dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Le parallèle qu'ils ont établi entre abolition de l'esclavage et émancipation des Juifs était un élément central de cette campagne. A travers leurs références au mouvement antiesclavagiste, les Juifs français ont cherché à faire de l’émancipation juive une question de droit international ainsi qu’à mobiliser différents publics en France et à l’étranger. S'appuyant sur le récit biblique de l'Exode, cette rhétorique abolitionniste tentait de contester la nature chrétienne de l'abolitionnisme et de s'opposer aux visions d'une société européenne fondée sur l'exclusion. L’émergence de ce nouveau discours émancipateur est analysée dans le cadre national de la France ainsi que dans un contexte est-européen et mondial plus large.


2021 ◽  
Vol 44 (4) ◽  
pp. 583-612
Author(s):  
David Allen Harvey

Abstract This article examines a 1779 legal dispute involving Pierre Chapuizet, a wealthy and well-connected sugar planter of the north province of Saint-Domingue who was denied a commission as an officer in the colonial militia due to allegations of mixed-race origin. Although the Conseil Supérieur of Cap Français had recognized Chapuizet's status as “white and unblemished” (blanc et ingénu) in 1771, the colonial administration and much of the white elite argued that his descent from a Black great-great-grandmother made him ineligible for the honor of a militia commission. This article argues that the Chapuizet affair demonstrates a shift in the boundaries of whiteness in the French Antilles. Traditional “color prejudice,” in which skin color was one factor among many others, such as wealth and family connections, gave way to modern scientific racism defined by biological descent, according to which a single Black ancestor, however remote, sufficed for exclusion from the white elite. Cet article examine une dispute légale de l'année 1779 qui visait à Pierre Chapuizet, un colon riche et renommé de la province nord de Saint-Domingue, à qui on refusait une commission d'officier de milice à cause des allégations qu'il était d'origine sang mêlé. Bien que le Conseil supérieur du Cap Français l'eût reconnu comme « blanc et ingénu » dans un arrêt de 1771, l'administration coloniale et la plupart de l’élite blanche considéraient que son ascendance, notamment son arrière-grand-mère noire, l'excluait de l'honneur d'une commission militaire. A travers l'affaire Chapuizet on constate une modification des identités raciales et du statut de l'homme blanc dans les Antilles françaises. Le « préjugé de couleur » traditionnel, selon lequel la couleur de la peau n’était qu'un facteur parmi d'autres comme la richesse et les alliances familiales cède au racisme scientifique moderne, défini par la filiation biologique, selon lequel un seul aïeul noir, aussi lointain qu'il soit, suffit pour l'exclusion de l’élite blanche.


2021 ◽  
Vol 44 (4) ◽  
pp. 675-709
Author(s):  
Hannah Frydman

Abstract In Third Republican Paris, newspapers' classified sections were cast as sites of sexual demoralization peopled by prostitutes, pornographers, and abortionists. Moralizing this space was no easy task: sex was discussed in code, making it hard to distinguish between legitimate and illegitimate ads—between ads for midwives and those for abortionists. Could the law read symptomatically to make the distinction? Or was it limited to surface reading? This article shows how classified texts became sites of regulatory indeterminacy, staging tensions between the regulation of “deviant” sexuality and republican ideals. It reconstructs the legal history of “immoral” advertising through decades of legislative reform and judicial equivocation, which laid the cultural and legal groundwork for the restrictive 1920 abortion law and 1939 Family Code, both of which made it possible to police the unsaid, thereby privileging the control and management of sexuality in the interest of the nation's reproductive future over democratic freedoms. Au début du vingtième siècle, l'imaginaire des petites annonces des journaux parisiens se peuplait de prostituées, de pornographes, et de faiseuses d'anges. La « quatrième page » était alors un vecteur de démoralisation. Il n'y avait pas de solution simple : les annonces étant chiffrées, il était difficile de distinguer entre l'annonce légitime et l'annonce immorale, entre l'annonce d'une sage-femme et celle d'une faiseuse d'anges. La loi, pourrait-elle trancher ? Cet article montre la manière dont les textes publicitaires sont devenus autant de lieux indéterminés qui ne sauraient être régulés, en dépit de grands efforts législatifs pour mettre les petites annonces (et les femmes et les minorités sexuelles qui y opéraient) sous contrôle. Cet article reconstitue la chronologie de cette législation, sous la rubrique des « outrages aux bonnes mœurs », de ses origines dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse, à travers les décennies de jurisprudence ambiguë, pour arriver enfin à la loi de 1920 sur l'avortement et le Code de la Famille de 1939, qui ont pour but, tous les deux, le contrôle de la sexualité en faveur de la vigueur nationale.


2021 ◽  
Vol 44 (4) ◽  
pp. 711-748
Author(s):  
Tamara Chaplin

Abstract Sapphic cabarets where women “dressed like men” figure among the most widely publicized symbols of lesbian desire. During the 1930s more than twenty such cabarets opened throughout the city of Paris. Many of these survived the war and operated into the 1960s and after. This article examines the unique figure of the entraîneuse, a female staff member paid to cross-dress who worked in these venues. It argues that this commercial figure played a special role in promoting a sexual schema—now called “butch/femme”—that is usually explained either as biologically determined or as an erotic choice. The gender performances fostered in the Sapphic cabaret enabled the formation of a female same-sex subculture while at the same time making what was then perceived as a contagious threat—the “mannish lesbian”—instantly recognizable and thus more easily subject to surveillance and control. Les images des « Cabarets Saphiques » où des femmes se travestissent en hommes figurent parmi les symboles les plus médiatisés du désir lesbien. Pendant les années trente, plus de vingt de ces cabarets ouvraient leurs portes partout à Paris. Beaucoup d'entre eux ont survécu à la Seconde Guerre mondiale. Cet article examine la figure de l'entraîneuse, une employée souvent payée pour se travestir et qui travaillait dans ces lieux. Cette figure commerciale a joué un rôle particulier dans la promotion d'un schéma sexuel—aujourd'hui appelé « butch/femme »—que l'on explique d'habitude comme le produit du déterminisme biologique ou d'un choix personnel ou bien politique. Les représentations du genre encouragées par le Cabaret Saphique ont soutenu la formation d'une sous-culture lesbienne tout en rendant ce qui était alors perçu comme une menace contagieuse—la « lesbienne masculine »—immédiatement reconnaissable et donc plus facilement soumise à la surveillance et au contrôle.


2021 ◽  
Vol 44 (4) ◽  
pp. 613-643
Author(s):  
Morag Martin

Abstract Starting in 1802, the Napoleonic government promoted the education of enlightened midwives through both the Parisian Maternité and departmental schools. The Gers, in the southwest, repeatedly tried and failed to open a school that would graduate well-trained midwives. Its failure by 1839 rested on the male authorities' inability to conceive of and support spaces where three interrelated groups of women could cohabitate safely in this rural and Catholic department. Young, innocent midwifery students needed protection from the mostly unwed mothers available as bodies for practice. In turn, both the unwed mothers and the midwifery students, due to their knowledge of procreation, threatened the purity of the nursing sisters who controlled charitable spaces. Ultimately, despite attempts to redefine the bodies of unwed mothers and reconfigure the spaces to run a legitimate school, the authorities abandoned the goal of providing skilled midwives for the women in labor who needed them most. A partir de 1802, le gouvernement napoléonien a promu la formation de sages-femmes à travers l’école de la Maternité à Paris et des écoles départementales. Le Gers a essayé à plusieurs reprises, mais en vain, d'ouvrir une école qui formerait des sages-femmes diplômées. Son échec repose sur l'incapacité des autorités masculines de ce département rural et catholique à concevoir la coopération et la cohabitation de trois groupes de femmes : les étudiantes sages-femmes, les religieuses, et les filles-mères. Les étudiantes sages-femmes—jeunes, innocentes, et célibataires—avaient besoin de protection contre la contamination morale des filles-mères dont les corps étaient nécessaires pour l'instruction. A leur tour, les filles-mères et les étudiantes, en raison de leur connaissance de la procréation, menaçaient la pureté des sœurs infirmières qui contrôlaient les hospices. En fin de compte, malgré les tentatives de redéfinir le corps des mères célibataires et de réaménager les hospices pour créer une école légitime, les autorités ont fini par abandonner l'objectif de former des sages-femmes diplômées pour servir les femmes en couches qui en avaient le plus besoin.


2021 ◽  
Vol 44 (3) ◽  
pp. 561-579
Author(s):  
Jean-Pierre Hérubel
Keyword(s):  

2021 ◽  
Vol 44 (3) ◽  
pp. 371-397
Author(s):  
Manuel Covo ◽  
Megan Maruschke

Abstract Attempts to reframe the Age of Revolutions as imperial in nature have not fully integrated the French Revolution. Replying to this gap and criticisms of the Revolution's global turn, this essay positions the Revolution as both a moment of imperial reorganization and a sequence of political reinvention that exceed our current categories of empire and nation-state. These arguments open a forum comprising five contributions set in transimperial contexts that span from the Indian to the Atlantic Ocean. The forum offers some points of reflection regarding the narratives, periodizations, and concepts that guide historians of the French Revolution as they navigate the global turn. L'effort historiographique consistant à placer l’ère des révolutions dans leur contexte impérial n'est pas encore parvenu à pleinement intégrer la Révolution française. Cet essai propose de pallier ce manque tout en répondant aux critiques émises à l'encontre du « tournant global ». Il invite à interpréter la Révolution à la fois comme un moment de réorganisation impériale et comme une séquence de réinvention politique, dont le contenu déborde les catégories contemporaines d'empire et d'Etat-nation. Cet essai introduit cinq articles qui analysent la Révolution française dans une variété de contextes transimpériaux, des rives de l'Atlantique à celles de l'océan Indien. Le forum propose quelques points de réflexion critiques sur les récits, les périodisations et les concepts qui informent les modalités d'après lesquelles la Révolution française se voit « mondialisée » par les historiens.


2021 ◽  
Vol 44 (3) ◽  
pp. 499-528
Author(s):  
Megan Maruschke

Abstract Both global history and the new imperial history identify an emerging convergence of spatial formats, practices, and knowledge for organizing societies during the nineteenth century, though each emphasizes different competitive formats: the territorializing nation-state and the enduring empire. Rather than contrasting empire and nation-state, this article takes their combination seriously through the example of the respatialization of the French Empire during the Revolution and the reorganization of domestic territory into departments. The history of departmentalization underscores the emerging and changing interrelationships between nation and empire. The territorialization of metropolitan France, which developed out of imperial and transregional exchanges, was emblematic of the new type of empire that became a prevailing model for societal organization in the nineteenth century: the nation-state with imperial extensions. L'histoire globale et la nouvelle histoire impériale ont toutes deux signalé l’émergence d'une convergence des formats spatiaux, des pratiques et des savoirs tout au long du dix-neuvième siècle, mais chacun de ces deux champs de recherche insiste sur des formats distincts et rivaux pour organiser les sociétés : l'Etat-nation en voie de territorialisation, d'une part, et l'empire qui perdure, d'autre part. En effet, plutôt que d'opposer l'empire à l'Etat-nation, cet article prend au sérieux leur conjonction en examinant à nouveaux frais la respatialisation de l'empire français pendant la Révolution et la réorganisation du territoire national en départements. L'histoire de la départementalisation met ainsi en évidence l’émergence et le développement des relations mutuelles entre nation et empire. La territorialisation de la France métropolitaine, qui se développa à la faveur d’échanges impériaux et transrégionaux, fut caractéristique du nouveau type d'empire qui devint un modèle dominant d'organisation des sociétés au dix-neuvième siècle : celui de l'Etat-nation pourvu de prolongements impériaux.


2021 ◽  
Vol 44 (3) ◽  
pp. 429-453
Author(s):  
Mathieu Ferradou

Abstract In 1792 foreigners flocked to France to participate in the new republican regime, redefining the nation as the conduct of popular sovereignty. A number of American, British, and Irish foreigners formed a club in Paris, the Society of the Friends of the Rights of Man (Société des Amis des Droits de l'Homme), among whom Irish republicans were a key component. Eager to “revolutionize” Britain and Ireland, they contributed to the rise in tensions and, ultimately, to the outbreak of war between France and Britain. The author argues that these Irish, because of their colonial experience, were a crucial factor in the redefinition of and opposition between British imperial and French republican models of nation and citizenship. Their defense of a cosmopolitan citizenship ideal was violently rejected in Britain and was severely tested by the “Terror” in France. En 1792, de nombreux étrangers vinrent en France pour participer à l’élaboration du nouveau régime républicain, redéfinissant la nation comme le vecteur de la souveraineté populaire. Plusieurs Américains, Anglais, Irlandais et Ecossais formèrent un club à Paris, la Société des amis des droits de l'homme (SADH), parmi lesquels les Irlandais furent une composante clé. Désireux de « révolutionner » la Grande-Bretagne et l'Irlande, ils contribuèrent à la montée des tensions et à l’éclatement du conflit entre la France et la Grande-Bretagne. Cet article cherche à démontrer que ces Irlandais, du fait de leur expérience coloniale, jouèrent un rôle central dans la redéfinition et l'opposition entre le modèle impérial britannique et le modèle français républicain de la nation et de la citoyenneté. Leur défense d'un idéal cosmopolite de citoyenneté suscita un violent rejet en Grande-Bretagne et fut mise à rude épreuve pendant la « Terreur » en France.


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