Introduction
L’excès de poids (indice de masse corporelle [IMC] de 25,00 kg/m2 ou
plus) est un facteur de risque bien connu de diabète, d’hypertension et de maladie cardiovasculaire,
mais on en sait moins sur son lien avec le cancer. Dans cette étude, nous
avons utilisé le risque attribuable dans la population (RAP) pour estimer le fardeau des
cancers attribuables à l’excès de poids chez les adultes canadiens (de 25 ans ou plus) en
2010.
Méthodologie
Nous avons estimé les RAP en utilisant des estimations du risque relatif
(RR) tirées du Continuous Update Project du World Cancer Research Fund International,
des estimations du surpoids et de l’obésité fondées sur l’IMC tirées de l’Enquête sur la
santé dans les collectivités canadiennes de 2000-2001 (surpoids : 25,00 à 29,99 kg/m2;
obésité : 30,00 kg/m2 et plus) et nous avons utilisé les nombres de cas de cancer figurant
dans le Registre canadien du cancer. Les RAP ont été fondés sur des IMC corrigés pour
tenir compte du biais associé à l’autodéclaration de la taille et du poids.
Résultats
Au Canada, en 2010, on peut attribuer environ 9 645 cas de cancer à un excès
de poids, ce qui représente 5,7 % de tous les cas de cancer (hommes : 4,9 %; femmes :
6,5 %). En limitant l’analyse aux types de cancer associés à un IMC élevé, le RAP augmente
à 14,9 % (hommes : 17,5 %; femmes : 13,3 %). Les types de cancer pour lesquels
le RAP était le plus élevé étaient l’adénocarcinome de l’oesophage (42,2 %), le cancer du
rein (25,4 %), le cancer du cardia (20,7 %), le cancer du foie (20,5 %), le cancer du côlon
(20,5 %) et le cancer de la vésicule biliaire (20,2 %) chez les hommes, et l’adénocarcinome
de l’oesophage (36,1 %), le cancer de l’utérus (35,2 %), le cancer de la vésicule biliaire
(23,7 %) et le cancer du rein (23,0 %) chez les femmes. Les types de cancer pour lesquels
le nombre de cas attribuables était le plus élevé étaient le cancer du côlon (1 445), le
cancer du rein (780) et le cancer de la prostate à un stade avancé (515) chez les hommes,
et le cancer de l’utérus (1 825), le cancer du sein postménopausique (1 765) et le cancer
du côlon (675) chez les femmes. Quels que soient le sexe et le type de cancer, les RAP
étaient les plus élevés dans les Prairies (sauf en Alberta) et la région de l’Atlantique, et les
plus faibles en Colombie-Britannique et au Québec.
Conclusion
Le fardeau du cancer attribuable à l’excès de poids est considérable et continuera
de croître à court terme en raison de la hausse de la prévalence du surpoids et de
l’obésité au Canada.