La prévalence des troubles de l’humeur est plus élevée chez les personnes atteintes d’une maladie physique chronique comparativement aux personnes ne souffrant pas d’une telle maladie. Ces troubles augmentent le degré d’incapacité associé à l’affection physique et exercent un effet défavorable sur l’évolution de cette dernière, contribuant ainsi aux difficultés professionnelles, à une perturbation des relations familiales et interpersonnelles, à un mauvais état de santé et au suicide. La présente étude est fondée sur les données recueillies dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, cycle 3.1 (2005); elle vise à examiner les facteurs associés aux troubles de l’humeur concomitants et à évaluer leur association avec la qualité de vie des personnes vivant en Ontario. Les résultats ont indiqué que les sujets atteints du syndrome de fatigue chronique, de fibromyalgie, d’un trouble intestinal ou d’ulcères gastriques ou intestinaux présentaient les taux les plus élevés de troubles de l’humeur. La probabilité de présenter un trouble de l’humeur concomitant était plus élevée chez les femmes, les célibataires, les démunis, les personnes nées au Canada et les personnes âgées de 30 à 69 ans. La présence de troubles de l’humeur concomitants était associée de manière significative à l’incapacité de courte durée, au besoin d’aide pour exécuter les activités instrumentales de la vie quotidienne et à l’idéation suicidaire. Il convient d’encourager les dispensateurs de soins à dépister de façon proactive les troubles de l’humeur chez les patients atteints d’une maladie chronique, particulièrement dans les sous-groupes considérés comme étant à risque élevé de présenter de tels troubles.