scholarly journals Organoïdes dérivés des adénocarcinomes pancréatiques

2020 ◽  
Vol 36 (1) ◽  
pp. 57-62 ◽  
Author(s):  
Nelson Dusetti ◽  
Juan Iovanna

L’adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC) est une maladie à évolution rapide le plus souvent mortelle. Malgré les énormes progrès dans la compréhension des mécanismes reliés à la pathogenèse du PDAC, l’impact de ces avancées sur la prise en charge des patients se fait encore attendre. L’une des applications les plus prometteuses des organoïdes est qu’ils peuvent servir de plate-forme pour la sélection de drogues mieux adaptées à chaque patient. Les organoïdes pancréatiques peuvent être générés à partir de petites quantités de tissu. Cette approche a ainsi le potentiel d’identifier les vulnérabilités thérapeutiques individuelles en permettant de personnaliser les traitements. Ces analyses nécessitent néanmoins plusieurs semaines avant d’obtenir suffisamment d’organoïdes d’un même individu, de pouvoir réaliser les tests de plusieurs drogues et d’analyser les résultats, ce qui limite l’utilisation de cette méthodologie en pratique clinique courante pour les patients, dont il faut se rappeler que la moitié décède dans les 6 mois qui suivent le diagnostic. Pour surmonter cet obstacle, nous avons évalué la capacité d’identification de patients présentant un profil particulier de sensibilité à un traitement donné, de signatures moléculaires transcriptomiques. Les approches fondées sur ce type de profilage transcriptomique ont l’énorme avantage d’utiliser très peu de matériel biologique. Elles permettent également de réduire sensiblement le temps pour la sélection des drogues qui se révèlent plus efficaces pour un patient défini.

2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 645-646
Author(s):  
A. Tremey ◽  
T. Charpeaud ◽  
P.-M. Llorca

IntroductionLa prise en charge des épisodes dépressifs caractérisés, se heurte à un taux de réponse à un premier traitement antidépresseur ne dépassant pas 30 à 45 %, et un taux de rémission n’excédant pas 30 % [1]. Devant ce constat, des stratégies thérapeutiques non-pharmacologiques sont légitimement en cours d’étude. C’est le cas par exemple, des chronothérapies, applications d’un modèle chronobiologique de la dépression élaboré dès le début des années 1980 [2].ObjectifNous nous sommes intéressés à ce modèle et avons souhaité, à partir d’un exemple clinique, nous interroger sur la place des techniques thérapeutiques qui en découlent dans l’organisation hiérarchique des traitements de la dépression.MéthodeNous présentons le cas d’un patient souffrant de dépression unipolaire résistante de stade V [3], présentant à l’admission un score de sévérité côté à 35 sur l’échelle de Montgomery et Asberg. Devant certaines caractéristiques cliniques de l’état dépressif suggérant une « susceptibilité chronobiologique », d’une part, et à la vue de données d’efficacité émanant de la littérature, d’autre part, nous avons décidé d’associer au traitement antidépresseur médicamenteux, un traitement par privation partielle de sommeil et luminothérapie matinale.RésultatsAu terme de cette prise en charge, nous avons constaté une rémission des symptômes dépressifs, avec un score MADRS de 6 après 5 semaines de traitement, et un maintien de la rémission clinique à 6 mois.DiscussionL’application et l’efficacité de ces thérapies renvoient à l’hypothèse d’un fondement chronobiologique de la dépression. Leur place dans les recommandations pour la pratique clinique et dans les algorithmes de traitement de la dépression reste limitée. Il n’apparaît pas impossible que le paradigme pharmacologique dominant la psychiatrie puisse en être une des explications [4]. Il s’agit pourtant d’alternatives thérapeutiques simples, dont l’efficacité et la tolérance sont démontrées dans une littérature de plus en plus abondante.


2021 ◽  
pp. 070674372199082
Author(s):  
A Fernandez ◽  
M Pasquet-Levy ◽  
G Laure ◽  
S Thümmler ◽  
F Askenazy

Introduction: La schizophrénie très précoce (STP) est une forme rare (1/40000), grave et neurodéveloppementale de schizophrénie débutant avant 13 ans. Les comorbidités et atteintes associées spécifiques des STP étant peu étudiées, l’objectif de notre étude a été de les évaluer sur le plan psychiatrique, neurodéveloppemental et somatique. Méthode: Il s’agit d’une étude ancillaire du protocole GenAuDiss. Un entretien psychiatrique standardisé (K-SADS-PL DSM5) et un bilan neuropsychologique (WISC-V/WAIS-IV) ont été effectués chez les patients atteints de STP ainsi qu’une anamnèse concernant la grossesse, la périnatalité, le développement, la biographie et les antécédents médicaux et psychiatriques, personnels et familiaux. Résultats: 20 sujets ont été inclus. L’âge moyen de début du trouble était de 8,90 ans (+/−2,30). Les comorbidités psychiatriques (DSM5) étaient le Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (15/20 patients), les troubles anxieux (14/20) et le Trouble du Spectre de l’Autisme (13/20). Le QI moyen était de 70,26 (+/−18,09). Un retard de langage et une rupture de parcours scolaire étaient notés chez 18/20 patients. Enfin, l’affection somatique principale associée était l’asthme (15/20 patients). Discussion: Nous avons mis en évidence chez nos patients atteints de STP une fréquence élevée de comorbidités dont au moins un trouble psychiatrique systématique. Or, bien que la schizophrénie infantile soit une pathologie de pronostic sévère impactant le patient, sa famille et la société, sa prise en charge demeure essentiellement symptomatique. En pratique clinique, il apparaît nécessaire de rechercher systématiquement ces comorbidités et de les prendre en charge pour améliorer la qualité globale des soins.


Author(s):  
Siobhan O’Donnell ◽  

Introduction Cette étude constitue une référence pour l’emploi à l’échelle nationale des stratégies de dépistage, de prévention et de prise en charge de l’ostéoporose chez les Canadiens de 40 ans et plus. Elle repose sur des données recueillies un an avant la publication des dernières Lignes directrices de pratique clinique (2010) d’Ostéoporose Canada. Méthodologie Les données proviennent de la composante Réponse rapide sur l’ostéoporose de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2009. L’échantillon de l’étude (n = 5704) a été divisé en quatre sous-groupes de risque : 1) diagnostic d’ostéoporose et fracture majeure, 2) diagnostic d’ostéoporose seulement, 3) fracture majeure seulement et 4) aucun diagnostic d’ostéoporose et aucune fracture majeure. Nous avons calculé des statistiques descriptives et effectué des analyses de régression logistique multinomiale multivariée pour déterminer les facteurs indépendants associés aux stratégies de dépistage, de prévention et de prise en charge de l’ostéoporose. Les estimations ont été pondérées afin d'être représentatives de la population des ménages canadiens de 40 ans et plus vivant dans les dix provinces. Résultats Environ 10,1 % de la population, soit 1,5 million de Canadiens de 40 ans et plus, ont déclaré avoir reçu un diagnostic d’ostéoporose. La majorité d’entre eux ont déclaré avoir pris des suppléments de vitamine D ou de calcium et avoir reçu une ordonnance de médicaments pour l’ostéoporose, mais moins de 40 % ont déclaré faire de l’activité physique régulière. Parmi les personnes sans diagnostic d’ostéoporose, environ 6,7 % (1 million) ont déclaré avoir subi une fracture majeure. Sur ce nombre, le tiers a déclaré avoir passé une densitométrie osseuse et moins de la moitié a déclaré avoir pris des suppléments de vitamine D ou de calcium ou faire de l’activité physique régulière. Les antécédents de fracture majeure n’ont pas été associés aux examens de densitométrie osseuse ni à la consommation de médicaments contre l’ostéoporose. Conclusion Une grande partie des Canadiens qui risquent de souffrir d’ostéoporose – ceux ayant des antécédents de fracture majeure – ne passent pas de densitométrie osseuse et n’adoptent pas de mode de vie favorable à la santé osseuse. Cette étude fournit les données de référence dans le temps nécessaires pour évaluer si les dernières lignes directrices de pratique clinique vont avoir eu une incidence sur les soins liés à l’ostéoporose au Canada.


Swiss Surgery ◽  
2003 ◽  
Vol 9 (6) ◽  
pp. 315-319 ◽  
Author(s):  
Peloponissios ◽  
Gillet ◽  
Halkic

L'agénésie isolée de la vésicule biliaire (AVB) est une anomalie rare. Vingt-trois pour cents des porteurs de cette malformation présentent des douleurs de l'hypochondre droit accompagnées de nausées et d'intolérance aux graisses dont l'étiologie reste souvent inexpliquée. Que la méthode d'investigation initiale soit un ultrason ou une cholangiographie intraveineuse, le diagnostic retenu à tort est dans la grande majorité des cas celui d'une vésicule exclue ou scléro-atrophique. Il résulte de cette erreur une indication chirurgicale inutile avec un risque accru de lésion des voies biliaires. Le but de ce travail et de déterminer s'il est possible, malgré les pièges de l'imagerie radiologique, d'obtenir un diagnostic préopératoire et de préciser la marche à suivre en cas de découverte pré ou peropératoire d'une AVB. A partir de deux cas isolés que nous présentons dans ce travail, nous avons effectué une revue de la littérature. C'est en fait la méconnaissance de cette pathologie et sa non-évocation dans le diagnostic différentiel qui conduit à une prise en charge chirurgicale inutile et dangereuse. L'absence de structures anatomiques normales et l'impossibilité de réaliser une traction sur l'infundibulum afin de mener la dissection du triangle de Calot représente un risque accru de lésion des voies biliaires. L'évocation de ce diagnostique par le radiologue ou le chirurgien est essentielle lors de l'interprétation de l'imagerie radiologic. En cas de doute on réalisera une cholangiographie-IRM. Une transmission héréditaire de l'AVB a été observée. Les membres d'une même famille doivent être investigués.


2019 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 105-111 ◽  
Author(s):  
R. Bouriga ◽  
M. Mahjoub ◽  
MA Chaouch ◽  
M. Hochlef ◽  
Y. El Kissi ◽  
...  

Introduction : Le cancer est à l’origine de détresse psychologique alourdissant les morbidités des patients. Le cancer colorectal constitue un problème de santé publique de par son ampleur et sa gravité, en plus de son retentissement psychologique chez les patients et chez leur entourage. Notre objectif est de déterminer la prévalence de la dépression et de l’anxiété chez un groupe de patients tunisiens atteints de cancer colorectal et d’en rechercher les éventuelles relations avec les données cliniques. Patients et méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle longitudinale prospective durant six mois (de mars à août 2017) colligeant tous les patients présentant un cancer colorectal et suivis à la consultation d’oncologie médicale au CHU Farhat-Hached à Sousse (Tunisie). En plus d’une grille à remplir par l’enquêteur se rapportant aux données épidémiologiques et cliniques du patient après l’entretien et la consultation du dossier médical, la mesure de l’anxiété et de la dépression a été faite à l’aide d’un autoquestionnaire validé en langue arabe : l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS). La saisie et l’analyse des données ont été faites par le logiciel SPSS V20.0. Résultats : Cinquante-deux patients ont accepté de répondre à notre questionnaire. Ils étaient répartis en 28 femmes et 24 hommes ; l’âge moyen était de 57 ± 13 ans, la durée moyenne de la maladie était de 3,2 ± 1 ans. Les patients inclus dans l’étude étaient au stade métastatique (stade IV) de leur maladie dans 27%des cas. Nos patients ont bénéficié d’un traitement curatif dans 54 % des cas, d’une chirurgie de la tumeur primitive dans 88,6 %, d’une chimiothérapie dans 94,3 %, d’une radiothérapie dans 34,6 %, et 15,5 % ont reçu le cetuximab. La dépression détectée auprès de nos patients était douteuse dans 17,3 %et certaine dans 13,5 %. L’anxiété était douteuse chez 13,5 % et certaine dans 7,5 %. Une corrélation positive significative a été mise en évidence entre d’une part la symptomatologie dépressive et d’autre part le stade métastatique de la maladie (r = 0,741, p = 0,042), la présence de stomie (r = 0,811 ; p = 0,005), la fatigue (r = 0,720 ; p = 0,005) et les effets indésirables à type de nausée et vomissement (r = 0,653 ; p = 0,045). Conclusion : Il existe une forte prévalence de la dépression et de l’anxiété chez les patients atteints de cancer colorectal dans notre travail. Ces troubles psychiques devraient être systématiquement recherchés afin de préconiser une prise en charge adéquate de ces patients dans leur parcours de soins.


2020 ◽  
Vol 36 (2) ◽  
pp. 37-43
Author(s):  
M. Brière ◽  
M. Cermolacce ◽  
X. Flecher ◽  
R.-A. Rochwerger ◽  
J.-C. Mattei

Introduction : Les fractures du calcanéus sont des fractures fréquentes, touchant l’homme jeune à la suite d’un mécanisme à haute énergie. Les complications en sont le pied plat valgus et l’arthrose sous-talienne. Différents traitements sont possibles. L’ostéosynthèse par plaque verrouillée permet de restaurer l’architecture du calcanéus. L’objectif principal de ce travail était d’étudier les complications cutanées et infectieuses de l’ostéosynthèse par plaque des fractures du calcanéus. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les résultats fonctionnels ainsi que la survenue d’arthrose sous-talienne. Notre hypothèse était que le taux de complications était peu élevé. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective incluant les ostéosynthèses par plaque verrouillée du calcanéus (février 2008 à mars 2015) à l’exclusion des patients atteints d’une comorbidité sévère. Résultats : La série comprend 26 ostéosynthèses : 23 patients majoritairement masculins (82,6 %) et jeunes (âge moyen : 39 ans), avec un recul moyen de 32 mois. Vingt-trois fractures ont été analysées. Nous avons relevé cinq complications cutanées ou infectieuses, dont trois ont nécessité une reprise chirurgicale. Elles étaient corrélées au tabagisme (p < 0,05). Le score AOFAS moyen était de 74,2 : [33–95]. Les résultats fonctionnels étaient excellents dans 22 % et bons dans 44 % des cas. L’accident du travail, le tabagisme, les fractures de type Duparc V, et les variantes propagées étaient des facteurs de mauvais pronostic. Il y avait dix cas d’arthrose soustalienne au dernier recul. Six cas de grades quatre étaient corrélés à des scores fonctionnels péjoratifs. Cinq patients ont dû subir une arthrodèse sous-talienne. Discussion : Nous avons retrouvé un taux de complications légèrement moins élevé que dans la littérature corrélées au tabagisme. Les scores fonctionnels étaient légèrement inférieurs. Les dysesthésies du nerf sural sont une complication relativement fréquente. L’arthrose sous-talienne survient dans près d’un cas sur deux. Un taux élevé de complications et des résultats parfois modestes poussent à réfléchir sur la technique chirurgicale et son indication. Les abords miniinvasifs ou la chirurgie percutanée pourraient être une alternative. Conclusion : La prise en charge des fractures du calcanéus doit être une chirurgie à la carte, tenant compte des lésions associées, de l’état cutané et du patient, car les complications liées à une chirurgie à foyer ouvert ne sont pas négligeables.


2019 ◽  
Vol 28 (4) ◽  
pp. 333-338
Author(s):  
G. Penven ◽  
L. de Saint Blanquat ◽  
F. Bordet ◽  
S. Dray ◽  
M. Série ◽  
...  

Une prophétie autoréalisatrice (PAR) [self-fulfilling prophecy] désigne le fait que la croyance en une situation entraîne sa réalisation, renforçant alors la croyance initiale. D’abord décrite en sociologie, la notion de PAR a également une pertinence en médecine, car la pratique clinique se fonde en grande partie sur le pronostic des patients et de leurs maladies. Ainsi, la croyance en un pronostic péjoratif peut être à l’origine d’une prise en charge médicale qui aboutira à une évolution défavorable ou ne l’empêchera pas. Ce risque est particulièrement aigu en médecine intensive-réanimation où les pratiques de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques (LAT) conduisent fréquemment au décès du patient. Il est d’autant plus prégnant que les grandes séries de données à partir desquelles le pronostic d’un patient est évalué incluent des malades ayant fait l’objet de décisions de LAT. Cela peut aboutir à un raisonnement circulaire, difficile à interrompre. Les patients de neuroréanimation, victimes d’accidents vasculaires cérébraux, d’encéphalopathies anoxo-ischémiques postarrêt cardiaque, ou de traumatismes crâniens, sont particulièrement sujets au risque de PAR, car la perspective de séquelles neurologiques sévères motive souvent une décision de LAT. Prendre le contre-pied des PAR nécessite de trouver un compromis entre le temps d’observation indispensable pour établir un pronostic le plus précis possible et la prolongation de traitements invasifs qui s’avérerait a posteriori inutile chez des patients sans espoir d’amélioration neurologique.


2018 ◽  
Vol 27 (3) ◽  
pp. 228-238
Author(s):  
F. Bruneel ◽  
A. Raffetin ◽  
A. Roujansky ◽  
P. Corne ◽  
C. Tridon ◽  
...  

En France, le paludisme grave d’importation concerne environ 12 à 14 % des accès palustres et implique très majoritairement Plasmodium falciparum. À partir de la définition du paludisme grave de l’Organisation mondiale de la santé utilisée en zone d’endémie palustre, la définition française du paludisme grave d’importation de l’adulte a été adaptée aux données et au contexte européens. La prise en charge du paludisme grave est une urgence diagnostique et thérapeutique qui doit être réalisée initialement en réanimation. Le traitement curatif du paludisme grave d’importation repose maintenant sur l’artésunate intraveineux (IV) qui doit être disponible dans chaque hôpital susceptible de recevoir ces patients. Dès lors, la quinine IV devient un traitement de seconde ligne réservé à quelques circonstances. La prise en charge symptomatique des défaillances d’organes est primordiale, notamment au cours des formes les plus sévères. Enfin, aucun traitement adjuvant n’a prouvé, à ce jour, son efficacité en pratique clinique.


2018 ◽  
Vol 66 (2) ◽  

Nous avons tous reçu ces emails sous leurs différentes formes. Finalement c’est si fréquent et banal que l’on pourrait croire que la procédure est normale, que les médecins du sport, habitués à se mettre au service du monde du sport, sont très forts, car ils répondent très vite. Et pourtant, nous sommes conscients de quelques questions importantes qui se cachent derrière la gestion de ces demandes, et peut-être que d’autres nous échappent encore quelque peu. Plusieurs études nous rappellent, qu’en cas de prise en charge médicale de problèmes de fatigue ou de manque de performance, les attentes des entraîneurs et des athlètes sont élevées par rapport à une analyse sanguine.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 2-3
Author(s):  
E. Peyron

La prise en charge du sujet alcoolodépendant, utilisant les techniques de thérapie cognitivo-comportementales (TCC) a suivi l’évolution de ces techniques. Historiquement, les TCC ont évolué selon trois vagues. La première vague est comportementale et s’inspire directement des théories de l’apprentissage. On cherche dans ce cas à aider le patient à modifier son comportement. La deuxième vague des TCC a été centrée sur les cognitions. Le but du travail psychothérapique était d’aider le patient à favoriser des pensées alternatives lors d’une situation à risque. Depuis les années 2000, est née une troisième vague. Celle-ci se centre sur les relations entre la cognition et l’émotion [4]. L’hypothèse est que les troubles psychiques résulteraient d’une suppression erronée d’information émotionnelle. Par conséquent, la thérapie de la mindfulness – de la pleine conscience –, c’est à dire de l’expérience vécue pleinement de l’ici et maintenant, s’intéresse au contexte des expériences psychologiques. Les premiers programmes de thérapie de la pleine conscience ont été développés pour le sujet souffrant de maladies ou de douleurs chroniques pour améliorer leur qualité de vie [5]. Pour le sujet alcoolodépendant, un programme intégrant la pratique de la mindfulness à la prévention de la rechute (Mindfulness-Based Relapse Therapy: MBRT) [3,6,7]. Ce programme thérapeutique, que nous décrirons, s’appuie sur huit séances hebdomadaires. Nous avons aussi utilisé le programme classique de la mindfulness chez le sujet alcoolodépendant. La thérapie de la pleine conscience nous paraît intéressante à la fois dans la gestion du craving, mais aussi dans la gestion des émotions. Enfin, nous chercherons aussi, à partir des lectures des Stoïciens, d’Augustin (De Trinitate) [2], et d’Arendt (La vie de l’esprit) [1] à expliquer comment la pleine conscience est acceptation, acceptation d’un ordre qui ne dépend pas de nous, mais acceptation constitutive de notre liberté. L’acceptation est donc éthique.


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