scholarly journals Dépistage, prévention et prise en charge de l’ostéoporose chez les adultes canadiens

Author(s):  
Siobhan O’Donnell ◽  

Introduction Cette étude constitue une référence pour l’emploi à l’échelle nationale des stratégies de dépistage, de prévention et de prise en charge de l’ostéoporose chez les Canadiens de 40 ans et plus. Elle repose sur des données recueillies un an avant la publication des dernières Lignes directrices de pratique clinique (2010) d’Ostéoporose Canada. Méthodologie Les données proviennent de la composante Réponse rapide sur l’ostéoporose de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2009. L’échantillon de l’étude (n = 5704) a été divisé en quatre sous-groupes de risque : 1) diagnostic d’ostéoporose et fracture majeure, 2) diagnostic d’ostéoporose seulement, 3) fracture majeure seulement et 4) aucun diagnostic d’ostéoporose et aucune fracture majeure. Nous avons calculé des statistiques descriptives et effectué des analyses de régression logistique multinomiale multivariée pour déterminer les facteurs indépendants associés aux stratégies de dépistage, de prévention et de prise en charge de l’ostéoporose. Les estimations ont été pondérées afin d'être représentatives de la population des ménages canadiens de 40 ans et plus vivant dans les dix provinces. Résultats Environ 10,1 % de la population, soit 1,5 million de Canadiens de 40 ans et plus, ont déclaré avoir reçu un diagnostic d’ostéoporose. La majorité d’entre eux ont déclaré avoir pris des suppléments de vitamine D ou de calcium et avoir reçu une ordonnance de médicaments pour l’ostéoporose, mais moins de 40 % ont déclaré faire de l’activité physique régulière. Parmi les personnes sans diagnostic d’ostéoporose, environ 6,7 % (1 million) ont déclaré avoir subi une fracture majeure. Sur ce nombre, le tiers a déclaré avoir passé une densitométrie osseuse et moins de la moitié a déclaré avoir pris des suppléments de vitamine D ou de calcium ou faire de l’activité physique régulière. Les antécédents de fracture majeure n’ont pas été associés aux examens de densitométrie osseuse ni à la consommation de médicaments contre l’ostéoporose. Conclusion Une grande partie des Canadiens qui risquent de souffrir d’ostéoporose – ceux ayant des antécédents de fracture majeure – ne passent pas de densitométrie osseuse et n’adoptent pas de mode de vie favorable à la santé osseuse. Cette étude fournit les données de référence dans le temps nécessaires pour évaluer si les dernières lignes directrices de pratique clinique vont avoir eu une incidence sur les soins liés à l’ostéoporose au Canada.

2008 ◽  
Vol 33 (6) ◽  
pp. 1257-1258
Author(s):  
Jean-Philippe Chaput

La mondialisation des marchés impose une pression accrue envers la performance, la productivité et la profitabilité des entreprises. Cette nouvelle réalité se traduit, entre autres, par une accentuation du travail du savoir ainsi que par une diminution du temps passé au lit. De plus, l’activité physique peut être considérée à juste titre comme une composante du mode de vie qui a été malheureusement laissée de côté et qui doit être minimalement réinsérée dans les activités de tous les jours. En effet, l’activité physique est porteuse d’une stimulation corporelle qui affecte significativement le bilan d’énergie et qui favorise sa bonne régulation. De leur côté, le travail mental et le manque de sommeil ont le potentiel de favoriser le surpoids. En effet, les résultats présentés dans cette thèse montrent que le manque de sommeil est prédicteur du surpoids et du gain de poids à long terme et est associé au diabète de type 2 chez les adultes. De plus, nous avons observé que le travail mental est déstabilisant pour l’homéostasie hormonale et peut être considéré comme un stimulus aux propriétés hyperphagiantes. Or, le manque de sommeil et le travail du savoir, deux modalités qui sont l’apanage du monde moderne, soulèvent de nombreuses questions face à notre compréhension de l’étiologie de l’obésité. En effet, leurs caractéristiques biologiques propres nous amènent non seulement à redéfinir la notion de sédentarité, mais à reconsidérer nos valeurs sociétales dans un contexte où l’aspect pécunier a primauté sur la santé. En outre, nos recherches ont montré que la perte pondérale dépassant 10 % du poids initial a le potentiel d’affecter négativement la santé mentale, compliquant ainsi la prise en charge de l’obésité. À la lumière de ces recherches doctorales, il apparaît évident que l’obésité est une condition complexe de par son caractère multifactoriel qui complique sa prévention et son traitement. De plus, la notion « d’équilibre » semble être une des clefs du succès, alors qu’une dominance de facteurs « obésogènes » caractérise le quotidien des individus, altérant ainsi la bonne régulation du bilan d’énergie. Cette nouvelle réalité peut également faire en sorte que le gain de graisse devienne nécessaire afin de maintenir l’homéostasie psychobiologique dans pareil contexte, considérant que le gain de graisse a le potentiel de restaurer l’équilibre hormonal qui a été déstabilisé par les stimuli de l’ère moderne.


2020 ◽  
Vol 36 (1) ◽  
pp. 57-62 ◽  
Author(s):  
Nelson Dusetti ◽  
Juan Iovanna

L’adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC) est une maladie à évolution rapide le plus souvent mortelle. Malgré les énormes progrès dans la compréhension des mécanismes reliés à la pathogenèse du PDAC, l’impact de ces avancées sur la prise en charge des patients se fait encore attendre. L’une des applications les plus prometteuses des organoïdes est qu’ils peuvent servir de plate-forme pour la sélection de drogues mieux adaptées à chaque patient. Les organoïdes pancréatiques peuvent être générés à partir de petites quantités de tissu. Cette approche a ainsi le potentiel d’identifier les vulnérabilités thérapeutiques individuelles en permettant de personnaliser les traitements. Ces analyses nécessitent néanmoins plusieurs semaines avant d’obtenir suffisamment d’organoïdes d’un même individu, de pouvoir réaliser les tests de plusieurs drogues et d’analyser les résultats, ce qui limite l’utilisation de cette méthodologie en pratique clinique courante pour les patients, dont il faut se rappeler que la moitié décède dans les 6 mois qui suivent le diagnostic. Pour surmonter cet obstacle, nous avons évalué la capacité d’identification de patients présentant un profil particulier de sensibilité à un traitement donné, de signatures moléculaires transcriptomiques. Les approches fondées sur ce type de profilage transcriptomique ont l’énorme avantage d’utiliser très peu de matériel biologique. Elles permettent également de réduire sensiblement le temps pour la sélection des drogues qui se révèlent plus efficaces pour un patient défini.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 645-646
Author(s):  
A. Tremey ◽  
T. Charpeaud ◽  
P.-M. Llorca

IntroductionLa prise en charge des épisodes dépressifs caractérisés, se heurte à un taux de réponse à un premier traitement antidépresseur ne dépassant pas 30 à 45 %, et un taux de rémission n’excédant pas 30 % [1]. Devant ce constat, des stratégies thérapeutiques non-pharmacologiques sont légitimement en cours d’étude. C’est le cas par exemple, des chronothérapies, applications d’un modèle chronobiologique de la dépression élaboré dès le début des années 1980 [2].ObjectifNous nous sommes intéressés à ce modèle et avons souhaité, à partir d’un exemple clinique, nous interroger sur la place des techniques thérapeutiques qui en découlent dans l’organisation hiérarchique des traitements de la dépression.MéthodeNous présentons le cas d’un patient souffrant de dépression unipolaire résistante de stade V [3], présentant à l’admission un score de sévérité côté à 35 sur l’échelle de Montgomery et Asberg. Devant certaines caractéristiques cliniques de l’état dépressif suggérant une « susceptibilité chronobiologique », d’une part, et à la vue de données d’efficacité émanant de la littérature, d’autre part, nous avons décidé d’associer au traitement antidépresseur médicamenteux, un traitement par privation partielle de sommeil et luminothérapie matinale.RésultatsAu terme de cette prise en charge, nous avons constaté une rémission des symptômes dépressifs, avec un score MADRS de 6 après 5 semaines de traitement, et un maintien de la rémission clinique à 6 mois.DiscussionL’application et l’efficacité de ces thérapies renvoient à l’hypothèse d’un fondement chronobiologique de la dépression. Leur place dans les recommandations pour la pratique clinique et dans les algorithmes de traitement de la dépression reste limitée. Il n’apparaît pas impossible que le paradigme pharmacologique dominant la psychiatrie puisse en être une des explications [4]. Il s’agit pourtant d’alternatives thérapeutiques simples, dont l’efficacité et la tolérance sont démontrées dans une littérature de plus en plus abondante.


2021 ◽  
pp. 070674372199082
Author(s):  
A Fernandez ◽  
M Pasquet-Levy ◽  
G Laure ◽  
S Thümmler ◽  
F Askenazy

Introduction: La schizophrénie très précoce (STP) est une forme rare (1/40000), grave et neurodéveloppementale de schizophrénie débutant avant 13 ans. Les comorbidités et atteintes associées spécifiques des STP étant peu étudiées, l’objectif de notre étude a été de les évaluer sur le plan psychiatrique, neurodéveloppemental et somatique. Méthode: Il s’agit d’une étude ancillaire du protocole GenAuDiss. Un entretien psychiatrique standardisé (K-SADS-PL DSM5) et un bilan neuropsychologique (WISC-V/WAIS-IV) ont été effectués chez les patients atteints de STP ainsi qu’une anamnèse concernant la grossesse, la périnatalité, le développement, la biographie et les antécédents médicaux et psychiatriques, personnels et familiaux. Résultats: 20 sujets ont été inclus. L’âge moyen de début du trouble était de 8,90 ans (+/−2,30). Les comorbidités psychiatriques (DSM5) étaient le Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (15/20 patients), les troubles anxieux (14/20) et le Trouble du Spectre de l’Autisme (13/20). Le QI moyen était de 70,26 (+/−18,09). Un retard de langage et une rupture de parcours scolaire étaient notés chez 18/20 patients. Enfin, l’affection somatique principale associée était l’asthme (15/20 patients). Discussion: Nous avons mis en évidence chez nos patients atteints de STP une fréquence élevée de comorbidités dont au moins un trouble psychiatrique systématique. Or, bien que la schizophrénie infantile soit une pathologie de pronostic sévère impactant le patient, sa famille et la société, sa prise en charge demeure essentiellement symptomatique. En pratique clinique, il apparaît nécessaire de rechercher systématiquement ces comorbidités et de les prendre en charge pour améliorer la qualité globale des soins.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 530-530
Author(s):  
T. Gargot ◽  
N. Bouaziz

Le syndrome de Wernicke est caractérisé par un syndrome confusionnel, une paralysie oculomotrice, une ataxie cérébelleuse. Il serait secondaire à une carence en vitamine B1 souvent liée à une carence d’origine alcoolique. Le syndrome de Korsakoff est une complication du syndrome de Wernicke auquel s’ajoutent des troubles de la mémoire antérograde, des fabulations, des fausses reconnaissances et une polyneuropathie. Classiquement, le syndrome de Korsakoff est considéré de mauvais pronostic. Qu’apporte une prise en charge bio-psychosociale de ces troubles en secteur de psychiatrie ? Nous rapportons le cas d’un patient hospitalisé pour une tentative de suicide sans alcoolo-dépendance connue. Quelques jours après son admission, il présente un syndrome confusionnel, une paralysie oculomotrice, une ataxie cérébelleuse, une amnésie antérograde, des fabulations, des fausses reconnaissances et une polyneuropathie des membres inférieurs. Un diagnostic de syndrome de Wernicke compliqué de syndrome de Korsakoff a été posé. Par ailleurs, apparaissent une humeur dépressive, une alcoolo-dépendance niée, un délire confuso-onirique, une décompensation d’hypertension artérielle, diabétique et une hyperexcitabilité auriculaire. Des dosages montrent des carences en 25-OH vitamine D et en vitamine B9. Le dosage de la vitamine B1 est normal. Il reçoit des benzodiazépines à l’admission. En phase aiguë, il reçoit des vitamines B1, B6, D et B9. Après amélioration, il est traité par de la fluoxétine et de l’acamprosate. L’imagerie cérébrale après rémission ne montre pas d’atteinte des corps mamillaires. Un suivi psychométrique par mini mental state examination, un test de l’horloge et un test des 5 mots de Dubois a montré une normalisation. Après rémission, nous avons utilisé une approche psychothérapeutique motivationnelle. Une lourde prise en charge sociale axée sur la réinsertion a été nécessaire. Le syndrome de Korsakoff pris à un stade précoce ne serait pas toujours de mauvais pronostic. Une vision bio-psycho-sociale semble pertinente dans ces pathologies.


Swiss Surgery ◽  
2003 ◽  
Vol 9 (6) ◽  
pp. 315-319 ◽  
Author(s):  
Peloponissios ◽  
Gillet ◽  
Halkic

L'agénésie isolée de la vésicule biliaire (AVB) est une anomalie rare. Vingt-trois pour cents des porteurs de cette malformation présentent des douleurs de l'hypochondre droit accompagnées de nausées et d'intolérance aux graisses dont l'étiologie reste souvent inexpliquée. Que la méthode d'investigation initiale soit un ultrason ou une cholangiographie intraveineuse, le diagnostic retenu à tort est dans la grande majorité des cas celui d'une vésicule exclue ou scléro-atrophique. Il résulte de cette erreur une indication chirurgicale inutile avec un risque accru de lésion des voies biliaires. Le but de ce travail et de déterminer s'il est possible, malgré les pièges de l'imagerie radiologique, d'obtenir un diagnostic préopératoire et de préciser la marche à suivre en cas de découverte pré ou peropératoire d'une AVB. A partir de deux cas isolés que nous présentons dans ce travail, nous avons effectué une revue de la littérature. C'est en fait la méconnaissance de cette pathologie et sa non-évocation dans le diagnostic différentiel qui conduit à une prise en charge chirurgicale inutile et dangereuse. L'absence de structures anatomiques normales et l'impossibilité de réaliser une traction sur l'infundibulum afin de mener la dissection du triangle de Calot représente un risque accru de lésion des voies biliaires. L'évocation de ce diagnostique par le radiologue ou le chirurgien est essentielle lors de l'interprétation de l'imagerie radiologic. En cas de doute on réalisera une cholangiographie-IRM. Une transmission héréditaire de l'AVB a été observée. Les membres d'une même famille doivent être investigués.


2020 ◽  
Vol 14 (2) ◽  
pp. 80-87
Author(s):  
R. Enaud ◽  
C. Tétard ◽  
T. Lamireau

Même si la physiopathologie des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) fait encore l’objet de nombreuses études, il est admis qu’elle implique une interaction inadaptée entre le microbiote intestinal et le système immunitaire digestif. L’incidence croissante des MICI durant les dernières décennies, en lien avec l’occidentalisation du mode de vie, souligne le rôle des facteurs environnementaux dans cette interaction. Ces facteurs seraient notamment impliqués dans les perturbations du microbiote intestinal ou dysbioses, maintenant bien décrites dans les MICI. Parmi ces facteurs, l’alimentation suscite beaucoup d’intérêt. Symbole de nos changements de mode de vie, elle a un impact bien démontré sur la composition du microbiote, dès la naissance puis tout au long de la vie. Des études épidémiologiques ont permis de montrer des associations entre l’alimentation et le risque de survenue de MICI. Certains de ces liens ont également pu être mis en évidence chez l’animal ou en culture cellulaire, renforçant l’hypothèse d’une relation étroite entre l’alimentation, le microbiote et l’inflammation intestinale. L’alimentation bénéficie également d’une attention croissante ces dernières années dans la prise en charge des MICI. Au-delà de l’utilisation de la nutrition entérale exclusive dans la maladie de Crohn pédiatrique, dont l’efficacité est maintenant bien démontrée, de nouvelles approches émergent. Parmi elles, des régimes d’exclusion spécifiques pourraient constituer les prochaines avancées majeures dans la prise en charge de MICI au cours des prochaines années.


2019 ◽  
Vol 13 (2) ◽  
pp. 105-111 ◽  
Author(s):  
R. Bouriga ◽  
M. Mahjoub ◽  
MA Chaouch ◽  
M. Hochlef ◽  
Y. El Kissi ◽  
...  

Introduction : Le cancer est à l’origine de détresse psychologique alourdissant les morbidités des patients. Le cancer colorectal constitue un problème de santé publique de par son ampleur et sa gravité, en plus de son retentissement psychologique chez les patients et chez leur entourage. Notre objectif est de déterminer la prévalence de la dépression et de l’anxiété chez un groupe de patients tunisiens atteints de cancer colorectal et d’en rechercher les éventuelles relations avec les données cliniques. Patients et méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle longitudinale prospective durant six mois (de mars à août 2017) colligeant tous les patients présentant un cancer colorectal et suivis à la consultation d’oncologie médicale au CHU Farhat-Hached à Sousse (Tunisie). En plus d’une grille à remplir par l’enquêteur se rapportant aux données épidémiologiques et cliniques du patient après l’entretien et la consultation du dossier médical, la mesure de l’anxiété et de la dépression a été faite à l’aide d’un autoquestionnaire validé en langue arabe : l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS). La saisie et l’analyse des données ont été faites par le logiciel SPSS V20.0. Résultats : Cinquante-deux patients ont accepté de répondre à notre questionnaire. Ils étaient répartis en 28 femmes et 24 hommes ; l’âge moyen était de 57 ± 13 ans, la durée moyenne de la maladie était de 3,2 ± 1 ans. Les patients inclus dans l’étude étaient au stade métastatique (stade IV) de leur maladie dans 27%des cas. Nos patients ont bénéficié d’un traitement curatif dans 54 % des cas, d’une chirurgie de la tumeur primitive dans 88,6 %, d’une chimiothérapie dans 94,3 %, d’une radiothérapie dans 34,6 %, et 15,5 % ont reçu le cetuximab. La dépression détectée auprès de nos patients était douteuse dans 17,3 %et certaine dans 13,5 %. L’anxiété était douteuse chez 13,5 % et certaine dans 7,5 %. Une corrélation positive significative a été mise en évidence entre d’une part la symptomatologie dépressive et d’autre part le stade métastatique de la maladie (r = 0,741, p = 0,042), la présence de stomie (r = 0,811 ; p = 0,005), la fatigue (r = 0,720 ; p = 0,005) et les effets indésirables à type de nausée et vomissement (r = 0,653 ; p = 0,045). Conclusion : Il existe une forte prévalence de la dépression et de l’anxiété chez les patients atteints de cancer colorectal dans notre travail. Ces troubles psychiques devraient être systématiquement recherchés afin de préconiser une prise en charge adéquate de ces patients dans leur parcours de soins.


2020 ◽  
Vol 36 (2) ◽  
pp. 37-43
Author(s):  
M. Brière ◽  
M. Cermolacce ◽  
X. Flecher ◽  
R.-A. Rochwerger ◽  
J.-C. Mattei

Introduction : Les fractures du calcanéus sont des fractures fréquentes, touchant l’homme jeune à la suite d’un mécanisme à haute énergie. Les complications en sont le pied plat valgus et l’arthrose sous-talienne. Différents traitements sont possibles. L’ostéosynthèse par plaque verrouillée permet de restaurer l’architecture du calcanéus. L’objectif principal de ce travail était d’étudier les complications cutanées et infectieuses de l’ostéosynthèse par plaque des fractures du calcanéus. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer les résultats fonctionnels ainsi que la survenue d’arthrose sous-talienne. Notre hypothèse était que le taux de complications était peu élevé. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective incluant les ostéosynthèses par plaque verrouillée du calcanéus (février 2008 à mars 2015) à l’exclusion des patients atteints d’une comorbidité sévère. Résultats : La série comprend 26 ostéosynthèses : 23 patients majoritairement masculins (82,6 %) et jeunes (âge moyen : 39 ans), avec un recul moyen de 32 mois. Vingt-trois fractures ont été analysées. Nous avons relevé cinq complications cutanées ou infectieuses, dont trois ont nécessité une reprise chirurgicale. Elles étaient corrélées au tabagisme (p < 0,05). Le score AOFAS moyen était de 74,2 : [33–95]. Les résultats fonctionnels étaient excellents dans 22 % et bons dans 44 % des cas. L’accident du travail, le tabagisme, les fractures de type Duparc V, et les variantes propagées étaient des facteurs de mauvais pronostic. Il y avait dix cas d’arthrose soustalienne au dernier recul. Six cas de grades quatre étaient corrélés à des scores fonctionnels péjoratifs. Cinq patients ont dû subir une arthrodèse sous-talienne. Discussion : Nous avons retrouvé un taux de complications légèrement moins élevé que dans la littérature corrélées au tabagisme. Les scores fonctionnels étaient légèrement inférieurs. Les dysesthésies du nerf sural sont une complication relativement fréquente. L’arthrose sous-talienne survient dans près d’un cas sur deux. Un taux élevé de complications et des résultats parfois modestes poussent à réfléchir sur la technique chirurgicale et son indication. Les abords miniinvasifs ou la chirurgie percutanée pourraient être une alternative. Conclusion : La prise en charge des fractures du calcanéus doit être une chirurgie à la carte, tenant compte des lésions associées, de l’état cutané et du patient, car les complications liées à une chirurgie à foyer ouvert ne sont pas négligeables.


2019 ◽  
Vol 28 (4) ◽  
pp. 333-338
Author(s):  
G. Penven ◽  
L. de Saint Blanquat ◽  
F. Bordet ◽  
S. Dray ◽  
M. Série ◽  
...  

Une prophétie autoréalisatrice (PAR) [self-fulfilling prophecy] désigne le fait que la croyance en une situation entraîne sa réalisation, renforçant alors la croyance initiale. D’abord décrite en sociologie, la notion de PAR a également une pertinence en médecine, car la pratique clinique se fonde en grande partie sur le pronostic des patients et de leurs maladies. Ainsi, la croyance en un pronostic péjoratif peut être à l’origine d’une prise en charge médicale qui aboutira à une évolution défavorable ou ne l’empêchera pas. Ce risque est particulièrement aigu en médecine intensive-réanimation où les pratiques de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques (LAT) conduisent fréquemment au décès du patient. Il est d’autant plus prégnant que les grandes séries de données à partir desquelles le pronostic d’un patient est évalué incluent des malades ayant fait l’objet de décisions de LAT. Cela peut aboutir à un raisonnement circulaire, difficile à interrompre. Les patients de neuroréanimation, victimes d’accidents vasculaires cérébraux, d’encéphalopathies anoxo-ischémiques postarrêt cardiaque, ou de traumatismes crâniens, sont particulièrement sujets au risque de PAR, car la perspective de séquelles neurologiques sévères motive souvent une décision de LAT. Prendre le contre-pied des PAR nécessite de trouver un compromis entre le temps d’observation indispensable pour établir un pronostic le plus précis possible et la prolongation de traitements invasifs qui s’avérerait a posteriori inutile chez des patients sans espoir d’amélioration neurologique.


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