scholarly journals Soutien des équipes de santé mentale aux équipes MCO : une expérience de la crise Covid

2022 ◽  
Vol 133 ◽  
pp. 02002
Author(s):  
Ivan Ehmke ◽  
Marie-Françoise Charpin ◽  
Florent Girin ◽  
Laurent Hersent ◽  
Isabelle Odin ◽  
...  

Nous avons développé depuis plusieurs mois une expertise sur la prise en charge des soignants, grâce à un pôle de soin spécifique. Le modèle thérapeutique utilisé s’appuie sur les thérapies comportementales et cognitives et sur la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT). Nous avons été sollicités début avril 2020 dans le contexte de la crise Covid, pour accompagner les équipes d'une clinique MCO (Médecine – Chirurgie – Obstétrique) de la région Parisienne. Le contexte d’intervention a permis d’identifier des critères d’alerte vis-à-vis de l’urgence d’une réponse face à la crise sanitaire. Par la suite, des besoins ont été identifiés à travers divers partenaires. La prise en charge s’est vue nécessairement en groupe et la qualité des intervenants a été une des clés du dispositif. Celui-ci s’est déployé dans trois services : un de médecine, un de réanimation et un d’urgence. Plus spécifiquement, les outils de la thérapie ACT, à différents niveaux, viennent explorer les ressources et favoriser un engagement vers le changement, tout en accueillant la difficulté de l’entreprendre face à l’arrêt d’un processus de penser. Le sens, de manière générale, s’est établi à travers la verbalisation et le débriefing, permettant un fil conducteur pour les équipes. Ainsi, en abordant d’autres perspectives, la temporalité de crise se voit transformer, et dépasse un certain désespoir vécu.

2008 ◽  
Vol 33 (6) ◽  
pp. 1257-1258
Author(s):  
Jean-Philippe Chaput

La mondialisation des marchés impose une pression accrue envers la performance, la productivité et la profitabilité des entreprises. Cette nouvelle réalité se traduit, entre autres, par une accentuation du travail du savoir ainsi que par une diminution du temps passé au lit. De plus, l’activité physique peut être considérée à juste titre comme une composante du mode de vie qui a été malheureusement laissée de côté et qui doit être minimalement réinsérée dans les activités de tous les jours. En effet, l’activité physique est porteuse d’une stimulation corporelle qui affecte significativement le bilan d’énergie et qui favorise sa bonne régulation. De leur côté, le travail mental et le manque de sommeil ont le potentiel de favoriser le surpoids. En effet, les résultats présentés dans cette thèse montrent que le manque de sommeil est prédicteur du surpoids et du gain de poids à long terme et est associé au diabète de type 2 chez les adultes. De plus, nous avons observé que le travail mental est déstabilisant pour l’homéostasie hormonale et peut être considéré comme un stimulus aux propriétés hyperphagiantes. Or, le manque de sommeil et le travail du savoir, deux modalités qui sont l’apanage du monde moderne, soulèvent de nombreuses questions face à notre compréhension de l’étiologie de l’obésité. En effet, leurs caractéristiques biologiques propres nous amènent non seulement à redéfinir la notion de sédentarité, mais à reconsidérer nos valeurs sociétales dans un contexte où l’aspect pécunier a primauté sur la santé. En outre, nos recherches ont montré que la perte pondérale dépassant 10 % du poids initial a le potentiel d’affecter négativement la santé mentale, compliquant ainsi la prise en charge de l’obésité. À la lumière de ces recherches doctorales, il apparaît évident que l’obésité est une condition complexe de par son caractère multifactoriel qui complique sa prévention et son traitement. De plus, la notion « d’équilibre » semble être une des clefs du succès, alors qu’une dominance de facteurs « obésogènes » caractérise le quotidien des individus, altérant ainsi la bonne régulation du bilan d’énergie. Cette nouvelle réalité peut également faire en sorte que le gain de graisse devienne nécessaire afin de maintenir l’homéostasie psychobiologique dans pareil contexte, considérant que le gain de graisse a le potentiel de restaurer l’équilibre hormonal qui a été déstabilisé par les stimuli de l’ère moderne.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 69-69
Author(s):  
A. Harbaoui ◽  
S. Benalaya ◽  
W. Homri ◽  
A. Bannour ◽  
R. Labbene

IntroductionLa question d’une transmission ou d’une influence des troubles mentaux des parents sur la santé mentale de leurs enfants, a pris un essor considérable en raison du développement de la génétique et des notions de vulnérabilité ou d’interactions gène–environnement. Les interactions précoces mère–enfant influencent de façon directe le développement psychoaffectif de l’enfant. Les troubles mentaux de l’enfant sont à leur tour générateur ou parfois révélateur d’une pathologie psychiatrique chez les parents, surtout la mère. Cette « boucle » dans laquelle la santé mentale de l’enfant et de la mère sont en perpétuelle interaction, nécessite une intervention spécialisée aussi bien sur l’un et l’autre mais aussi sur la dyade. Objectif.–Le but de ce travail est de faire le lien entre les troubles retrouvés des enfants suivis en pédopsychiatrie et leurs mères qui bénéficient d’une prise en charge en psychiatrie. Décrire le profil des mères dont les enfants sont suivis à la consultation de pédopsychiatrie de l’hôpital Razi et qui sont elles-mêmes suivies pour un trouble psychiatrique. Le recueil de données s’est fait à partir des dossiers médicaux des patientes.RésultatsNous avons recueilli dix dossiers de patientes suivies à la consultation de psychiatrie. Sur nos résultats préliminaires, la dépression maternelle est le trouble le plus fréquemment observé. Le travail est en cours de réalisation. Nous prévoyons d’élargir la population d’étude.ConclusionLa mise en place d’une guidance parentale repose sur le dépistage des troubles psychiatriques chez les parents et surtout la mère. Ce travail est une ébauche d’une perspective de collaboration entre psychiatres et pédopsychiatres.


2015 ◽  
Vol 30 (S2) ◽  
pp. S5-S5
Author(s):  
M. Willard

Les problèmes psychosociaux dans le monde de l’entreprise sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. L’augmentation continue du nombre de suicides au travail, dont les médias se font régulièrement l’écho, en témoigne. La France est l’un des pays les plus touchés. Pourtant, les réponses proposées dans le monde de l’entreprise restent limitées à la gestion du stress, semblant ignorer l’existence de réels troubles de l’humeur d’origine professionnelle. Il est vrai que la plupart des intervenants au sein des entreprises n’ont pas de formation psychiatrique. Il existe d’authentiques dépressions professionnelles qui surviennent suite à des difficultés dans le monde du travail et s’expriment principalement au travail. Ces dépressions représentent la majeure partie des dépenses médicales occasionnées par les problèmes de santé mentale. La dépression des dirigeants d’entreprise, souvent méconnue, est un facteur causal de certaines faillites. La sémiologie est spécifique, les éléments de prise en charge et de prévention primaire, sont très différents de ceux du stress professionnel. De la même façon, le cadre législatif est surprenant. La dépression n’existe pas dans le tableau des maladies professionnelles, et sa reconnaissance hors tableau est difficile, avec en particulier, une absence de présomption d’origine. Au contraire, le suicide est désormais fréquemment reconnu comme accident du travail. Notre intervention, après avoir rappelé la sémiologie spécifique des troubles de l’humeur d’origine professionnelle, fera le point sur les aspects de prévention spécifique et sur les éléments de prise en charge. Nous présenterons, pour conclure, la prise en charge que nous avons mise en place dans un établissement bancaire français.


Author(s):  
Louise Pelletier ◽  
Siobhan O’Donnell ◽  
Louise McRae ◽  
Jean Grenier

Introduction Bien que le trouble d’anxiété généralisée (TAG) soit une affection courante et incapacitante, peu d’études ont été menées à son sujet au Canada. Nous avons comparé les Canadiens atteints du TAG avec ceux atteints de dépression sur le plan de leurs caractéristiques, de leur état de santé, de leur utilisation des services de santé et de leurs besoins en matière de santé. Méthodologie Les données sont tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de 2012, qui portait sur un échantillon représentatif de la population canadienne de 15 ans et plus (n = 23 709; taux de réponse de 68,9 %). Nous avons sélectionné les répondants ayant fait état de symptômes compatibles avec un TAG ou un épisode dépressif majeur (EDM) dans les 12 mois précédant l’enquête (n = 1 598). Les estimations ont été pondérées afin de représenter la population des ménages au Canada. Nous avons mené des analyses de régression logistiques multidimensionnelles multinomiales et descriptives. Résultats En 2012, environ 700 000 (2,5 %) Canadiens de 15 ans et plus ont fait état de symptômes compatibles avec un TAG dans les 12 derniers mois. La moitié d’entre eux ont également mentionné des symptômes d’EDM. La fréquence des perceptions d’une santé passable ou mauvaise (29,7 %), de détresse psychologique modérée et sévère (81,2 %) et d’incapacité modérée et sévère (28,1 %) était comparable (voire légèrement supérieure) chez les personnes présentant un TAG seulement par rapport aux personnes présentant un EDM seulement (respectivement 24,7 %, 78,8 % et 24,8 %). Les pires résultats de santé ont été observés chez les personnes souffrant d’un TAG et d’un EDM en comorbidité : 47,3 % ont fait état d’une santé passable ou mauvaise, 94,0 % d’une détresse psychologique modérée ou sévère et 52,4 % d’une incapacité modérée ou sévère. Près de 50 % des personnes souffrant d’un TAG et d’un EDM en comorbidité ont déclaré que leurs besoins en matière de santé n’avaient pas été satisfaits ou avaient été partiellement satisfaits, contre environ 30 % des personnes souffrant d’un TAG ou d’un EDM seulement. Conclusion Bien que le TAG soit associé à des degrés de détresse et d’incapacité comparables (ou légèrement supérieurs) à l’EDM, l’état de santé des personnes présentant ces deux affections en même temps est nettement moins bon que celui des personnes présentant uniquement l’un ou l’autre. Il est essentiel d’améliorer le diagnostic, le dépistage des comorbidités et la prise en charge pour réduire les impacts de ce trouble mental.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 625-625
Author(s):  
C. Miele ◽  
C. Lambrinidis ◽  
M. Lacambre

Les centres ressource pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (CRIAVS) se sont développés depuis la circulaire DHOS/DGS/O2/6C no 2006-168 du 13 avril 2006. Présent dans chaque région en France, les CRIAVS accompagnent les professionnels dans la prise en charge des auteurs de violences sexuelles.La prise en charge de ces problématiques suscite des résistances chez les professionnels confrontés, et ce pour plusieurs raisons : les représentations que nous avons de cette population, les lacunes en matière de formation, mais aussi et surtout la complexité des dispositifs judiciaires qui s’offrent comme cadre à ces prises en charge (soins pénalement ordonnées) dans lesquelles le professionnel peut rencontrer des difficultés à définir ses droits, ses devoirs, mais aussi ses missions vis-à-vis de son patient. En outre, les professionnels soignants (psychiatres, psychologues) peuvent aussi être sollicités sur des missions d’ordre judiciaire : l’expertise ou la coordination médicale des injonctions de soin. Ainsi, la prise en charge, ou plutôt les prises en charges des auteurs de violences sexuelles posent de nombreuses questions cliniques, éthiques, légales et institutionnelles que les CRIAVS ont pour mission d’éclairer afin de soutenir l’ensemble des institutions et professionnels qui en ferait la demande. Or si ces structures sont aujourd’hui bien implantées et actives au plan régional et national (constitution de la Fédération française des CRIAVS), il est néanmoins nécessaire d’en promouvoir l’existence et d’en expliciter les missions afin de rendre l’accès à ses services le plus fluide possible.C’est pourquoi la Fédération française des CRIAVS propose une communication à destination des professionnels de la santé mentale, public privilégié de nos actions, comme invitation à se saisir de l’expertise des professionnels qui y exercent et se mettront volontiers à leur service.


2015 ◽  
Vol 86 (4) ◽  
pp. 269-276 ◽  
Author(s):  
Franck Benkimoun

Nous avons l’habitude d’évaluer les risques de nos pratiques professionnelles. La plupart du temps, nous oublions que le fait de soigner un patient nous impose une évaluation du risque dit psychologique. Nous ne prenons pas en compte, sous prétexte d’harmonisation, que la demande du patient, principalement la demande esthétique peut masquer un problème psychologique. Ces risques sont plus importants dans les protocoles orthodontico-chirurgicaux puisque le changement physique est important. Nous étudierons les particularités de la demande esthétique et ses relations avec le discours social courant. Image dans le miroir et estime de soi sont compactées. Ne pas prendre en compte la dimension psychologique de nos patients constitue une dérogation à l’éthique professionnelle, dans la mesure où nos actes ont des conséquences psychologiques. Nous exposerons les moyens que nous avons pour dépister les patients à risque dont la prise en charge psychologique n’est pas de notre ressort mais de celle d’un spécialiste de la santé mentale, dont nous devrions avoir les coordonnées afin d’adresser le patient si nécessaire.


2013 ◽  
Vol 28 (S2) ◽  
pp. 104-104
Author(s):  
N. Ahouzi ◽  
M. Garo ◽  
F. Gaillard ◽  
H. Benmerdia ◽  
W. Cabaret

Contexte et objectifLe recueil d’information jusqu’à la mise en place d’une contraception suivie par les patientes en santé mentale est un problème complexe. La mise en place d’une EPP sur la contraception et le diagnostic d’une grossesse au moment de l’admission nous a paru pertinente afin d’améliorer la prise en charge de ces patientes et prendre en compte les recommandations en vigueur. L’objectif principal était d’améliorer le repérage d’une grossesse au moment de l’admission. Les objectifs secondaires étaient :– améliorer la mise en place d’une contraception ;– prendre en compte les modalités de contraception en tenant compte des recommandations de la HAS ;– sensibiliser les soignants aux risques tératogènes de certains médicaments.Matériel et méthodePour mener notre EPP nous avons réalisé un audit clinique sur 80 dossiers de patientes âgées de 15 à 50 ans hospitalisées depuis au moins sept jours.Résultats/Discussion : Dans :– 65 % des dossiers, il y a un résultat de ΔHCG ;– 37 % des dossiers, il y a une information sur les antécédents gynécologiques ;– 27 % des dossiers, il y a une information sur la contraception.Cette EPP a souligné la nécessité d’un meilleur recueil d’information autour de la contraception et du diagnostic d’une grossesse éventuelle. Elle a permis l’élaboration d’un plan d’action visant à sensibiliser les équipes soignantes, à systématiser le recueil d’information sur la contraception en cours, à prendre en compte les recommandations de la HAS sur la contraception, à mieux connaître les risques tératogènes de certains médicaments.ConclusionLa prescription d’une contraception doit comprendre l’ensemble de ces aspects d’autant plus que les données récentes soulignent les risques tératogènes de certains médicaments : acide valproïque, paroxétine, lithium, carbamazépine, etc. Des fiches de bon usage vont être élaborées par la PUI et diffusées aux soignants.


Praxis ◽  
2020 ◽  
Vol 109 (1) ◽  
pp. 9-12
Author(s):  
Martin Preisig ◽  
Marie-Pierre F. Strippoli ◽  
Caroline L. Vandeleur

Résumé. PsyCoLaus, comportant une investigation de la santé mentale et du fonctionnement cognitif, vise à déterminer la prévalence et l’évolution des troubles mentaux et à étudier les mécanismes qui sous-tendent l’association entre ces troubles et les maladies cardiovasculaires. Cette investigation a mis en évidence un taux de prévalence vie-entière très élevé de 43,6 % pour les troubles dépressifs majeurs à Lausanne. Nous avons également observé que l’association entre la dépression et les facteurs de risque cardio-métaboliques est essentiellement attribuable au sous-type de dépression atypique, caractérisé par une augmentation de l’appétit, une lourdeur dans les membres, une hypersomnie et une réactivité affective conservée. Les patients présentant ce type de dépression ont un risque élevé de développer du surpoids, du diabète et un syndrome métabolique et méritent une attention particulière au niveau métabolique.


2014 ◽  
Vol 29 (S3) ◽  
pp. 611-611
Author(s):  
M. Dugnat

La World Association for Infant Mental Heath (Association Internationale pour la Santé Mentale du Bébé) contribue au développement et à la transmission des connaissances, et à la promotion d’actions cliniques et thérapeutiques en faveur du bébé et de ses parents. Le groupe WAIMH-Francophone, fondé en 1994 par Serge Lebovici et Bernard Golse, insiste sur les aspects psychopathologiques, stimule un réseau francophone de différentes équipes impliquées en psychiatrie périnatale, aide à faire le point sur les travaux en cours et promouvoir un certain nombre de recherches. Plusieurs membres se sont récemment engagés sur les TCA et l’interaction. Les TCA maternels (recherche à la maternité de Port-Royal (APHP) dans le cadre d’un réseau de prise en charge) : Pendant la gestation, la femme change corporellement comme psychiquement. Sous l’effet d’une attention particulière à l‘alimentation des « réactivations » sont possibles lorsqu’elles ont un passé ou un présent de TCA. Une trentaine ont été rencontrées lors des entretiens semi-structurés anténataux puis revues au cours d’un repas avec leur enfant à trois mois, et comparées à d’autres mères sans antécédents. Des résultats préliminaires seront présentés. Les TCA du nourrisson : Après la naissance, l’alimentation est une des préoccupations premières de la mère, les recherches épidémiologiques récentes montrent en clinique pédiatrique ordinaire qu’un quart à un tiers des bébés sont sujets à des difficultés d’alimentation restrictive qui peuvent se transformer en trouble du comportement alimentaire (2 %). Une réflexion sur étiologie et facteurs de chronicisation des TCA précoces contribuant à l’amélioration des modalités de prise en charge pédiatrique, psychologique et rééducative conduira à la présentation d’une consultation conjointe pédiatre/psychologue depuis 4 ans au CHU Toulouse. Les troubles interactionnels : Chez les mères borderlines ou à pathologie des liens, les réponses orales incohérentes lors des pleurs, les réveils intempestifs à motifs alimentaires etc. font de l’alimentation un enjeu crucial de la négligence et de l’interaction pathologique.


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