Algorithme et maîtrise des risques

2021 ◽  
pp. 25-34
Author(s):  
Christian FOUSSARD ◽  
Cédric DENIS-RÉMIS

À l'origine réside un raisonnement simple mais captieux~: Puisque des algorithmes sont capables de trouver des solutions valides à des problèmes auxquels l'homme ne sait ou peine à répondre, il est tentant de croire que l'on peut confier des problèmes de maitrise des risques aux algorithmes. En confrontant les définitions fondamentales des propriétés de l'algorithmique à un modèle classique de gestion de la connaissance, il apparait avec évidence que ces promesses sont fréquemment illusoires. Ce chapitre se propose d'illustrer ces limites en parcourant trois aspects très différents de la maitrise des risques~: l'inspection des installations industrielles, la modélisation des phénomènes dangereux et la gestion des risques projets. L'analyse des risques procède d'une double finalité s'articulant entre, d'une part, la mise en œuvre de mesures de préventions et de protection et, d'autre part, la révision des représentations des parties prenantes face aux risques. Dans ce contexte, la performativité des algorithmes se trouve nécessairement restreinte.

2005 ◽  
Vol 11 ◽  
pp. 199-210 ◽  
Author(s):  
P. Payment ◽  
P. Hartemann

La transmission des maladies par la voie hydrique est sous contrôle dans la majorité des pays industrialisés. Malgré tout des maladies épidémiques ou endémiques sont encore observées. Plusieurs microorganismes sont en émergence, et Cryptosporidium a été impliqué dans des épidémies importantes dans plusieurs pays. Le conrôle de ces maladies transmissibles par la voie hydrique requiert des autorités des nouvelles approches qui allient le contrôle des risques de cancer dûs aux sous-produits de la désinfection au contrôle des micro-organismes les plus résistants . Aux Etats-Unis, l'objectif proposé est l'absence de microorganismes dans l'eau potable. Cet objectif ne peut être contrôlé par les indicateurs usuels et l'on recommande donc un niveau de traitement équivalent. Le traitement est alors contrôlé en temps réel par des moyens physico-chimiques tels la turbidité ou la mesure des particules, et un contrôle a posteriori par de nouveaux indicateurs telles les spores des bactéries sporulantes aérobies. Le vieillissement des installations, des populations immunocompromises et une urbanisation grandissante sont autant de causes de l'émergence de nouvelles maladies infectieuses dont certaines transmissibles par la voie hydrique. La proportion des maladies gastro-intestinales qui est attribuable à l'eau de consommation est encore très grande et elle contribue à maintenir ces infections en circulation dans la population. Le dilemme du contrôle des risques de cancer dus aux sous-produits de la désinfection ne doit pas conduire à une réduction de l'efficacité des traitements, car le niveau de risque à partir duquel ont été fixées les concentrations maximales admissibles de ces sous-produits dans l'eau (10-6 cas de cancer par vie entière d'exposition) est bien plus faible que celui de contracter une maladie infectieuse d'origine hydrique en absence de traitement adéquat. La situation en matière de pathologies induites par la consommation d'eau est extrêmement contrastée selon les pays. En effet la transmission de maladies infectieuses par la voie hydrique a été maîtrisée dans la plupart des pays industrialisés par la mise en place d'installations de traitement et d'un contrôle sanitaire s'appuyant sur une réglementation abondante. A l'opposé la situation des pays en voie de développement reste souvent très mauvaise dans ce domaine et l'Organisation Mondiale de Santé estime que 1,5 milliards d'habitants ne disposent pas encore d'eau potable dont cent millions en Europe et que 30 000 morts journalières sont dues à l'absence d'une eau en quantité et qualité satisfaisantes (Ford et Colwell 1996). En revanche les pays développés voient la qualité chimique des eaux distribuées de plus en plus souvent mise en cause par les associations de consommateurs. Outre le progrès très rapide des techniques analytiques qui permet de découvrir la présence de traces dont on ne soupçonnait guère la présence dans l'eau du robinet, la pollution croissante de la ressource, les traitements de désinfection et le contact avec les matériaux des réseaux de distribution apportent des molécules dont la toxicité à moyen et long terme mérite d'être évaluée. La mise en oeuvre de traitements de désinfection dont l'utilité est indiscutable et l'effet sur la morbidité et la mortalité par pathologie infectieuse chez des populations desservies parfaitement significatif, s'accompagne de la formation de sous-produits. Certains de ceux-ci étant cancérigènes et/ou mutagènes en expérimentation de laboratoire et des études épidémiologiques ayant pu montrer une légère augmentation du risque de cancer dans la population, l'impact médiatique de cette information peut conduire à une mauvaise appréciation dans la gestion des risques pour la santé. Ainsi l'arrêt de la chloration pour éviter la formation de sous produits et quelques cas de cancers aurait conduit un pays d'Amérique du Sud a enregistrer une importante épidémie de choléra et des centaines de décès. Il n'est pas facile de gérer ce paradoxe entre sophistication du traitement lié à la pollution de la ressource entraînant la présence de sous produits de désinfection et la persistance d'éléments traces et de divers microorganismes dans une eau de qualité conforme aux critères de potabilité mais que le consommateur ne veut plus consommer. Dans cet article nous tenterons de faire le point sur le risque hydrique pour la santé lié d'une part aux contaminants biologiques et d'autre part aux contaminants chimiques. Sa meilleure connaissance est la clef d'une stratégie de gestion efficace et d'une reconquête du consommateur que la publicité a trop tendance à orienter vers les eaux embouteillées.


2008 ◽  
Vol 26 (2-3) ◽  
pp. 45-72 ◽  
Author(s):  
Steve Jacob ◽  
Nathalie Schiffino

Résumé Nos sociétés contemporaines affrontent une multiplicité de risques – tant naturels que technologiques et industriels ou encore économiques et sociaux – face auxquels les décideurs politiques sont amenés à formuler des politiques publiques. Ces dernières, malgré la diversité de leur objet, présentent-elles des caractéristiques communes ? Autrement dit, existe-t-il une action publique spécifique à la gestion des risques ? Entre expertise scientifique d’une part et légitimité démocratique de la participation citoyenne d’autre part, ces politiques publiques sont-elles le terrain privilégié d’une coresponsabilisation pour gérer les incertitudes ? C’est à ces questions que cet article s’attache. Dans un premier temps, il expose une vue synthétique des définitions et des typologies du concept du risque. Ensuite, il analyse les particularités des politiques publiques du risque, en se basant sur le cycle de formulation et de mise en oeuvre des politiques. Enfin, il conclut par une lecture transversale des politiques, pour en montrer les points de convergence.


Author(s):  
Monique Mazard

La politique de prévention et de gestion des risques vise a aborder des questions liées à la qualité et la sécurité des patients tout de la politique de l’Etat français. Après plus de trois ans de l’adoption de cette politique peuvent être trouvés liberté d’action et d’autonomie dans la prise de décision émotionnellement impliquer les acteurs. Ce facteur peut également être mis en évidence dans la competition positive et engagements et la gestion des questions environnementales. L’approche de la gestion des groupes d’exploitation des structures politiques étaient des facteurs pertinents pour une telle mise en œuvre . La mise en œuvre du processus de certification des établissements de santé devrait permettre une évaluation spécifique pour une approche durable pour améliorer la qualité et la sécurité des soins. Mots-clefs: Qualité. Gestion des risques. Sécurité des soins.


2017 ◽  
Vol 13 (1) ◽  
pp. 28-49 ◽  
Author(s):  
Benoit Ladouceur ◽  
Étienne Charbonneau

La gestion des risques est présentée comme un processus qui devrait avoir un impact positif sur la performance des organisations publiques; il est donc intéressant d’en dresser le portrait et de regarder en quoi sa mise en oeuvre est liée aux bonnes pratiques généralement reconnues. Cette étude se fonde sur les réponses au questionnaire annuel sur l’application de la Loi sur l’administration publique (LAP) du Secrétariat du Conseil du trésor (2004-2013). Dans le cadre du régime de performance établi par l’appareil administratif québécois, le processus de gestion des risques devrait être graduellement adopté par les organisations publiques, ce qui est démontré dans le présent article. Les organisations de grande taille devraient être les plus susceptibles d’adopter rapidement les processus proposés. Dans une certaine mesure, cela devrait aussi être le cas des organisations qui se dotent de ressources et appliquent certaines bonnes pratiques, comme le soutien de la direction à l’égard de la démarche ou la désignation de responsables du processus. On constate une progression lente, mais constante, de l’ensemble des indicateurs de maturité étudiés (processus, politique, étendue des champs d’application). Globalement, les ministères et les organismes de plus grande taille ont tendance à s’approprier certains outils de gestion de risque plus rapidement, mais les plus petits organismes réussissent à combler une partie du retard qu’ils accusaient dans un premier temps.


2021 ◽  
Vol 11 (2) ◽  
Author(s):  
Grégoire Leclerc ◽  
Pierre Bommel ◽  
Natacha Motisi ◽  
Rémi Vezy ◽  
Edwin Treminio ◽  
...  

Les épidémies de rouille orangée du caféier (ROC) entraînent des crises socio-économiques qui menacent la durabilité des territoires de production de café en Amérique Centrale. Nous présentons le processus de co-construction d’un modèle de prévision de la ROC et sa mise en œuvre lors d’ateliers participatifs de simulation interactive (SI) visant à renforcer les capacités des acteurs de la caféiculture pour faire face à la ROC. Basée sur un modèle de croissance du caféier et de la ROC, ce modèle fait évoluer un système caféier-ROC en fonction de la météorologie. Dans le contexte de l'agriculture familiale, les participants disposent de capacités réduites les obligeant à la parcimonie pour lutter contre la ROC. La SI a dû être virtualisée en raison de la pandémie de Covid-19, ce qui a nécessité des compromis sur les échanges entre participants mais les objectifs d’apprentissage ont été atteints. La virtualisation a permis une participation étendue, des économies substantielles, une meilleure gestion du temps, une prise en compte des opinions individuelles, le débriefing à chaud et la traçabilité des décisions. Plus contraignante, la virtualisation est aussi une opportunité pour améliorer nos pratiques de SI. Mots clés : Café, Système multi-agent, Jeux sérieux, Modélisation d’accompagnement, Systèmes d’alerte.


2021 ◽  
pp. 49-54
Author(s):  
C. LECARPENTIER ◽  
C. FELIERS ◽  
S. THIBERT ◽  
V. HEIM

Cet article décrit l’évaluation du risque microbiologique dans trois usines de traitement d’eau potable du Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif, 151 communes). Les usines produisent et distribuent de l’eau à 4,6 millions de consommateurs à partir de la Seine, de l’Oise et de la Marne, contaminées en pathogènes. Un plan de gestion des risques microbiologiques a été mis en place de la prise d’eau au robinet du consommateur. La sécurité microbiologique de l’eau est assurée par deux piliers : une stratégie multibarrière avec différentes étapes de traitement de l’eau (clarification, filtration sur sable, ozonationfiltration sur charbon actif en grains, UV, chloration) complétée d’une analyse quantitative du risque microbiologique (QMRA). Grâce à la QMRA, le Sedif évalue l’efficacité de traitement des filières et optimise les étapes de désinfection. La stratégie utilisée pour caractériser le risque parasitaire repose sur l’évaluation quantitative de la contamination des ressources par les pathogènes (Cryptosporidium et Giardia) et de l’efficacité des étapes de traitement avec des données d’exploitation. L’estimation stochastique du risque parasitaire repose sur des simulations probabilistes (Monte-Carlo). L’analyse QMRA a mis en évidence des points critiques du système de traitement d’eau. Elle a conduit à l’installation d’une étape de désinfection par le traitement supplémentaire aux UV pour la maîtrise du risque lié au Cryptosporidium sur les trois usines. La mise en oeuvre des UV permet de réduire les consignes d’ozonation et de chloration calculées grâce à la QMRA. Cette démarche de gestion des risques sanitaires est reconnue par la certification ISO 22000 depuis 2007, et répond aux exigences du plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE).


2017 ◽  
Vol 84 (1-2) ◽  
pp. 53-76
Author(s):  
Hakim Nissoul ◽  
Fouad Riane ◽  
Ahmed Mousrij

Les statistiques sur les accidents liés aux risques industriels sont alarmantes. Les conséquences de ces accidents peuvent être très néfastes pour l’entreprise, ses biens, ses salariés, sa notoriété, son environnement et pour les populations avoisinantes. Pour réduire ces risques, l’entreprise doit avoir une politique de gestion des risques pertinente, clairement définie, correctement mise en oeuvre et inscrite dans une démarche globale d’amélioration continue. Dans cette perspective, nous proposons dans le présent papier un modèle de maturité en matière de gestion des risques pour les entreprises industrielles avec une approche de mesure et validation par l’étude de cas, appliquée à une quinzaine d’entreprises de droit marocain. Cet outil permettrait aux managers d’évaluer leur niveau de maîtrise des risques industriels, d’identifier les points faibles, et de prendre les décisions adéquates leur permettant de transformer leurs organisations en des organisations fiables.


Author(s):  
Martin St-Amant

En 1990, l'action juridique du canada en matière de commerce international se sera principalement manifestée au GATT, comme le démontre les conflits relativement nombreux dans lesquels le Canada fut impliqué ainsi que l'activité qu'il aura dépolyé cette année là. L'action juridique du Canada se sera en outre révélée en cette année, par l'entremise d'actes unilatéraux et d'accords commerciaux conclus avec d'autres États. La mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis constitue un dernier aspect qui aura préoccupé, par la force des choses, le Canada en cette année 1990.


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